En attendant le déconfinement, la rédaction d’Ecran Noir vous recommande régulièrement un programme à visionner en streaming. Aujourd’hui, zoom sur la série sud-coréenne que vous ne pensiez pas vouloir regarder, j’ai nommé Kingdom !
C’est une série dramatique, historique et d’horreur à la fois. Quelques années après les invasions japonaises de la Corée, des rumeurs sur l’état de santé du roi forcent le prince héritier à sauver le pays d’une maladie qui se propage rapidement. Voilà pour le pitch ! Vous l’aurez compris, les amateurs de la culture sud-coréenne devraient être les plus réceptifs. Mais si la mondialisation réussit si bien à Netflix, c’est parce que chacun de ses programmes originaux réussit à toucher au-delà du public-niche qu’il vise au premier abord.
Le mélange des genres a parfaitement réussi à des séries telles que House of Cards et Orange Is the New Black et c’est encore le cas ici avec Kingdom. En plongeant le spectateur au milieu des rivalités claniques sud-coréennes, celui-ci découvre les coutumes, le mode de vie et les préoccupations de la population au début des années 1600. Plus encore, les manipulations et rebondissement directement liés à l’Histoire du pays sont autant de raisons qui nous empêchent de décrocher. Et on ne va pas se mentir, la quête d’informations sur le mal qui touche le pays est extrêmement prenante.
C’est une grande série. Sans surprise, la mise en scène de Kingdom est soignée. Outre les décors particulièrement fidèles à la réalité et l’attention portée aux costumes, la série de Kim Eun-hee envoie du lourd parce qu’elle ne se refuse rien. La production est impeccable. Comprenez par là que la photographie permet l’immersion tandis que les dialogues permettent d’avancer rapidement dans les intrigues, sans jamais dénaturer la tension dramatique. Peu de séries actuellement diffusées sont capables d’un tel exploit.
Plus sérieuses que Santa Clara Diet et plus intenses que The Walking Dead et ses dérivées, Kingdom vous fera réfléchir à deux fois avant de dire que vous n’aimez pas les séries avec des zombies. Humanisés au maximum, ceux de Kingdom font avant tout peine à voir — ce qui ne les empêche pas d’être effrayants pour autant. Et si l’autre grande série à laquelle Kingdom nous fait penser (Game Of Thrones) avait pour habitude de placer stratégiquement ses séquences de bravoure, le programme de Netflix en est bourré. Chaque épisode contient ses scènes de combat dignes de blockbusters et ses courses-poursuites haletantes. De quoi vous donner l’impression que chaque épisode est synonyme de révélations mais nécessite d’en regarder un autre !
C’est un programme au casting irréprochable. Particulièrement rentables, les productions sud-coréennes ont, à l’instar de l’Inde, rarement besoin de dépasser les frontières pour être considérées comme des succès. Voilà pourquoi la distribution de Kingdom est essentiellement composée d’acteurs sud-coréens, souvent inconnus du public européen. Ce qui n’enlève rien à leur talent car il suffit de deux épisodes pour comprendre que leur jeu vaut son pesant d’or. Loin d’être inexpressifs ou interchangeables, ils apportent tous une charge dramatique à un programme qui ne manque pas de subtilité.
Ju Ji-hoon, l’interprète du prince héritier Lee Chang, vous a déjà fait tourner la tête sur des publicités Calvin Klein tandis que l’acteur qui joue son antagoniste dans la série, Ryu Seung-ryong était récemment à l’affiche de Psychokinesis (également disponible sur Netflix). Les amateurs des séries du géant de streaming ne manqueront pas de reconnaître Bae Doo-na de Sense8 dans la peau de l’assistante du médecin royal.
Kingdom, 2 saisons disponibles sur Netflix ici.