La création d'une nouvelle publication sur le cinéma est toujours une bonne nouvelle, mais là, il faut avouer que l'on est particulièrement heureux de vous annoncer l'arrivée d'une revue bi-annuelle entièrement consacrée au cinéma d'animation !
Blink Blank, puisque c'est son nom, en hommage au film Blinkity Blank de Norman McLaren, Palme d'or du court métrage à Cannes en 1955, a pour ambition d'accompagner le grand élan actuel du cinéma d'animation et de "contribuer à sa reconnaissance en proposant une approche critique de l'animation en tant qu'art".
Né de la volonté conjointe de NEF Animation, de la Cinémathèque québécoise et des éditions Warm, ce bel objet s'adresse à ceux qui aiment déjà l'animation comme à ceux qui ont envie de mieux la connaître, et proposera dans chaque numéro un état des lieux critique de la production de courts comme de longs métrages, ainsi que différents dossiers thématiques.
Disponible en librairie et sur internet depuis le 10 janvier, le premier numéro s'interroge sur la maturité du cinéma d'animation ("enfin adulte ?") et revient sur les grands moments de 2019, de J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin à La Fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti, en passant par L'Heure de l'ours d'Agnès Patron ou Le Voyage du prince de Jean-François Laguionie.
Au-delà des éclairages critiques et analytiques, il faut noter la grande richesse des rencontres et des interviews, qu'il s'agisse de Félix Dufour-Laperrière pour Ville Neuve ou des Frères Quay pour leur court métrage The doll's breath, sans oublier Anca Damian pour L'extraordinaire voyage de Marona et Florence Miailhe pour son premier long métrage, La Traversée, attendu (à Cannes ?) cette année.
Un autre grand maître du cinéma d'animation, Takahata Isao, est également présent par l'intermédiaire d'un texte inédit en France, issu des propos du réalisateur au moment de la production du Tombeau des Lucioles. Il y confie notamment son désir de faire un film dans lequel "la plus grande attention possible apportée aux détails permettra, sans que l'on sache quand ni comment, de faire surgir la beauté ineffable et la fragilité tragique de l'existence. " On sait maintenant avec quel virtuosité il y est parvenu, ce qui rend son témoignage d'autant plus fort et touchant.
Enfin, il faut citer parmi les innombrables contenus passionnants de ce premier numéro de Blink Blank un dossier sur les Looney Tunes, un portrait du réalisateur David OReilly, une rencontre avec la dessinatrice suisse Félicie Haymoz, character designer pour Fantastic Mr Fox et L'île aux chiens de Wes Anderson, ou encore une plongée dans les carnets de recherche de la réalisatrice Alice Saey pour son projet Careful.
On a hâte de découvrir les prochains numéros de cette revue indispensable, qui devrait s’ouvrir à d’autres regards, d’autres réflexions, d'autres facettes du cinéma d'animation, pour en raconter avec ferveur et passion l’histoire passée et contemporaine, mais aussi ses nombreux avenirs.
---
Blink Blank, janvier 2020, numéro 1
Abonnement ou achat au numéro sur le site de la revue