2018 en 40 films (1/4): Call me By Your Name, Black Panther, Jusqu’à la garde, La douleur, The Rider et deux Spielberg!

Posté par wyzman, le 24 décembre 2018

Coup de coeur : Black Panther de Ryan Coogler
Pour les fans de blockbusters aux intrigues politiques et tous ceux qui ont toujours rêvé d’un film de super-héros entièrement porté par des hommes et femmes de couleur.

Coup de coeur : Call Me By Your Name de Luca Guadagnino
Pour tous ceux dont l’inoubliable éveil sexuel s’est fait aux côtés d’un.e partenaire plus âgé.e ! (mais pas seulement)

Seule sur la plage la nuit de Hong Sang-soo
Pour une variation mélancolique sur les thèmes de prédilection de Hong Sang-soo (les rapports amoureux, le milieu du cinéma, le hasard et les coïncidences).

Pentagon Papers de Steven Spielberg
Pour comprendre ce qui n'est pas une Fake-news. On y parle de divulguer des secrets du gouvernement, c'est légal ça ? Si on ne leur demande pas des comptes, qui le fera ?

La douleur d'Emmanuel Finkiel
Pour découvrir Mélanie Thierry en allégorie de l'attente.

La Forme de l'eau Guillermo del Toro
Une fable racontée par Guillermo del Toro en forme : on plonge à fond.

Les destinées d’Asher de Matan Yair (28/03)
Pour tous ceux qui cherchent encore le sens de la vie.

La mort de Staline d'Armando Iannucci
Pour ceux qui aiment l'humour absurde. Rappel: Personne ne devrait voir cette "raillerie insultante envers le passé soviétique", il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes.

Jusqu'à la garde de Xavier Legrand
Pour cette spirale infernale qui nous mène dans une salle de bain où l'effroi et les tremblements se ressentent même chez le spectateur.

Reader Player one de Steven Spielberg
Pour ceux qui ont joué sur à Space Invaders et pour leurs enfants, qui croient encore que le virtuel les sauvera de l'ennui...

The Rider de Chloé Zhao
Pour les amoureux de rodéos et de cowboys et tous ceux qui se demandent encore qui sont vraiment les électeurs de Donald Trump.

Cold War triomphe aux European Film Awards

Posté par vincy, le 16 décembre 2018

Cold War de Pawel Pawlikowski a remporté cinq prix, autant dire une razzia lors de la 31e édition des European Film Awards qui avait lieu à Séville en Espagne hier soir. Le film, primé pour sa mise en scène au Festival de Cannes en mai, est le troisième long métrage polonais à repartir avec le prix du meilleur film, après Tu ne tueras point en 1988 et Ida, du même Pawlokowski, en 2014. Le cinéaste rejoint le club très fermé des double-primés aux EFA (Almodovar, Haneke, Sorrentino, Loach). Lars von Trier reste le plus titré avec trois films sacrés.

Alors qu'Agniezska Holland et Mike Downey ont fait un appel à la libération d’Oleg Sentsov et de Kirill Serebrennikov (Leto est reparti avec un prix), la cérémonie a honoré Costa-Gavras, rendu hommage pour sa carrière à Carmen Maura et distingué par un prix européen pour sa contribution au cinéma mondial à Ralph Fiennes.

Constatons la grande débandade du cinéma français qui peut au moins se rassurer avec les coproductions pour faire flotter le drapeau tricolore sur un palmarès sans aucun artiste ou film national. Heureusement, le Festival de Cannes peut se réjouir, notamment face à ses concurrents. Outre les cinq prix de Cold War et celui de Leto, des films en compétition comme Dogman (3 prix dont meilleur acteur) et Heureux comme Lazzaro (un trophée, le prix des étudiants), des films d'Un certain regard (Border, mais surtout Girl, prix Découverte européenne-Prix Fipresci) et même ceux en séance spéciale (Another Day of Life, meilleur film d'animation) ont laissé peu de récompenses aux films sélectionnés à Berlin(Utoya, 22 juillet et 3 jours à Quiberon) ou ailleurs.

En tout cas, on remarquera que la meilleure comédie européenne de l'année est un film vraiment européen: une bande dessinée française sur la russie soviétique avec un réalisateur et un casting britannique (La mort de Staline), produit par trois pays de l'Union. Et last but not last, le public a choisi Call Me By Your Name comme meilleur film. Sans doute le dernier prix que recevra le film franco-italien, mais pas des moindres.

Film européen :
Cold War de Pawel Pawlikowski

Réalisateur européen :
Pawel Pawlikowski pour Cold War

Acteur européen :
Marcello Fonte pour Dogman

Actrice européenne :
Joanna Kulig pour Cold War

Prix du public :
Call me by your Name de Luca Guadagnino

Comédie européenne :
La mort de Staline d’Armando Iannucci

Scénariste européen :
Pawel Pawlikowski pour Cold War

Film d'animation européen :
Another Day of Life de Raul de la Fuente et Damian Nenow

Documentaire européen :
Ingmar Bergman, une année dans une vie de Jane Magnusson

Découverte européenne-Prix Fipresci :
Girl de Lukas Dhont

Prix EUFA des étudiants :
Heureux comme Lazarro d’Alice Rohrwacher

Court métrage européen :
The Years de Sara Fgaier

Directeur de la photographie européen-Prix Carlo di Palma :
Martin Otterbeck pour Utoya, 22 juillet

Monteur européen :
Jaroslaw Kaminski pour Cold War de Pawel Pawlikowski

Décorateur européen :
Andrey Ponkratov pour Leto de Kirill Serebrennikov

Costumier européen :
Massimo Cantini Parrini pour Dogman de Matteo Garrone

Coiffeur et maquilleur européen :
Dalia Colli, Lorenzo Tamburini et Daniela Tartari pour Dogman de Matteo Garrone

Compositeur européen :
Christoph M. Kaiser et Julian Maas pour 3 jours à Quiberon d'Emily Atef

Ingénieur du son européen :
André Bendocchi-Alves et Martin Steyer pour The Captain - L'usurpateur de Robert Schwentke

Superviseur effets visuel européen :
Peter Hjorth pour Border d'Ali Abbasi

Prix européen de la coproduction-Eurimages :
Konstantinos Kontovrakis et Giorgos Karnavas

Prix honorifique du président et du Comité EFA :
Costa-Gavras

Lifetime Achievement Award :
Carmen Maura

Prix European Achievement in World Cinema :
Ralph Fiennes

« La mort de Staline » à Angoulême mais pas en Russie

Posté par vincy, le 25 janvier 2018

Ce soir à 20h au festival international de la bande dessinée d'Angoulême, La mort de Staline, déjà présenté Dinard fin septembre, sera projeté en présence de l'auteur de la bande dessinée éponyme, Fabien Nury. Le film, coproduction française qui sera distribué par Gaumont fin mars en dans l'Hexagone, est réalisé par Armando Ianucci (In the Loop), avec un casting quatre étoiles anglo-saxon.

Pendant ce temps-là, on ne badine pas avec un mythe en Russie. Le ministère russe de la Culture a en effet annulé mardi la sortie prévue cette fin de semaine, de la comédie franco-britannique: "La licence de distribution du film La Mort de Staline a été retirée", a indiqué à l'AFP une porte-parole du département du cinéma du ministère.

Ce qui est surprenant c'est que ce sont aussi des cinéastes, en plus de députés et hommes politiques russes, qui avaient appelé le ministre de la Culture Vladimir Medinski à interdire sa distribution. Ils considèrent que la comédie porte atteinte "à des symboles nationaux russes". Une susceptibilité mal placée ou un humour incompris...?

On ne badine pas avec Staline

A une semaine des commémorations du 75e anniversaire de la victoire soviétique dans la bataille de Stalingrad contre l'Allemagne nazie, la date était provocatrice, peut-être. Dans ce film, où la succession de Staline est vue comme une farce burlesque et les grands hommes d'Etat de l'époque comme des pantins assoiffés de pouvoir, lâches, complotistes et se menaçant les uns et les autres, le régime soviétique d'il y a 65 ans n'est pas forcément vu sous son plus beau jour.

Mais la mémoire nationale russe n'est pas un sujet de plaisanterie. Et on en a envoyé au goulag pour moins que ça.

La mort de Staline a reçu deux nominations aux Bafta (scénario et musique), les Oscars britanniques, 13 nominations aux British Independent Film Awards (et en a gagné 4: casting, second-role masculin, maquillage, décors), et le Prix de la critique internationale au Festival de Turin.

Seule la Terre triomphe aux British Independent Film Awards 2017

Posté par vincy, le 10 décembre 2017

Quatre films se sont partagés les honneurs des British Independent Film Awards ce dimanche soir: Seule la terre, I Am not a Witch, The Young Lady (Lady MacBeth) et La mort de Staline. Autant dire qu'il ne restait rien pour les autres hormis quelques prix de consolation. On peut le dire: il n'y a pas de fausse note dans ce palmarès de très bon goût.

Le grand vainqueur reste Seule la terre, le premier film de Francis Lee sorti mercredi sur les écrans français. En remportant le prix du meilleur film, mais aussi celui du meilleur acteur, du meilleur premier scénario et du meilleur son, Seule la terre a dominé la compétition, après avoir été primé à Berlin (Männer Jury Award aux Teddy Awards), à Dinard (Hitchcock d'or, prix des exploitants), à Stockholm (meilleur réalisateur, meilleur acteur), à Sundance (meilleure réalisation) et à Saint-Jean-de-Luz (meilleur film, meilleur acteur).

I Am Not a Witch et The Young Lady, tous deux en lice pour le Independent Spirit Award du meilleur film étranger aux Etats-Unis, ont de quoi être également réjouis. Le premier, qui a fait son avant-première mondiale à la Quinzaine des réalisateurs, sortira le 27 décembre en France. Il a remporté 3 prix dont celui de meilleur réalisateur. Le second, sorti en avril dernier en France (145000 entrées), primé aux Arcs et à San Sebastian, choisi parmi les 10 meilleurs films indépendants par le National Board of Review américain, a récolté 5 prix dont celui de la meilleure actrice.

Un autre film se détache en nombre de trophées: La mort de Staline, coproduction française, adapté d'une bande dessinée française, et, comme Seule la terre, présenté à Dinard fin septembre. Le film sort en mars en France et a reçu 4 récompenses.

Enfin, notons que Get Out s'offre le prix du meilleur film étranger.

Tous les prix
Meilleur film indépendant britannique : Seule la terre de Francis Lee
Meilleur réalisateur : Rungano Nyoni (I Am Not A Witch)
Meilleur acteur : Josh O’Connor (Seule la terre)
Meilleure actrice : Florence Pugh (The Young Lady)
Meilleur scénario : Alice Birch (The Young Lady)
Meilleur second rôle féminin : Patricia Clarkson (The Party)
Meilleur second rôle masculin : Simon Russell Beale (La mort de Staline)
Meilleur premier scénario : Francis Lee (Seule la terre)
Prix Douglas Hickox du meilleur réalisateur d'un premier film : Rungano Nyoni (I Am Not A Witch)
Meilleur documentaire : Almost Heaven de Carol Salter
Meilleure révélation producteur : Emily Morgan (I Am Not A Witch)
Meilleur film indépendant international : Get Out de Jordan Peele
Meilleur court métrage britannique : Fish Story de Charlie Lyne
Meilleure révélation : Naomi Ackie (The Young Lady)
Prix de la découverte : In Another Life de Jason Wingard
Meilleure photo : Ari Wegner (The Young Lady)
Meilleur casting : Sarah Crowe (La mort de Staline)
Meilleurs costumes : Holly Waddington (The Young Lady)
Meilleur montage : Jon Gregory (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Meilleurs effets spéciaux : Nick Allder et Ben White (The Ritual)
Meilleure musique : Carter Burwell (Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Meilleurs maquillage et coiffure : Nicole Stafford (La mort de Staline)
Meilleurs décors : Cristina Casali (La mort de Staline)
Meilleur son : Anna Bertmark (Seule la terre)

Armando Iannucci, Jeffrey Tambor et Rupert Friend tournent The Death of Stalin

Posté par wyzman, le 20 juin 2016

C'est parti ! Le tournage de The Death of Stalin, le nouveau film d'Armando Iannucci (Au Cœur de l'action, Veep) vient de débuter. Produit par Gaumont, Quad, Main Journey et Free Range Films, The Death of Stalin est inspiré du roman éponyme de Fabien Nury et Thierry Robin. Tourné en Angleterre et en Ukraine, le scénario est l'œuvre de Armando Iannucci, David Schneider (Mr. Bean) et Ian Martin (Veep).

Pour rappel, le film suit les jours qui ont suivi la chute de Staline. Entre guerre de succession et envie de changement, les protagonistes tentent chacun à leur manière de survivre. Inspiré de faits réels, le film d'Armando Iannucci serait à mi-chemin entre tragédie et comédie, le tout saupoudré d'une lâcheté propre à l'homme.

The Death of Stalin réunit entre autres Steve Buscemi (The Big Lebowski), Simon Russell Beale (My Week with Marilyn), Paddy Considine (Macbeth), Rupert Friend (Les Poings contre les murs), Jason Isaacs (Fury), Olga Kurylenko (Quantum of Solace) et Jeffrey Tambor (Transparent). Petit bonus : Staline sera campé par Adrian McLoughlin (Plein Gaz). Avec un casting pareil et une distribution assurée par Gaumont, The Death of Stalin est assurément entre de bonnes mains.