Posté par vincy, le 28 février 2009
Sans surprise, avec un budget moyen (11 millions d'euros), Bienvenue chez les Ch'tis a été le film le plus rentable dans les cinémas français. Boon aurait récolté 26 millions d'euros pour lui seul...
C'est une autre comédie "folklorique" française qui suit sur le podium. Avec 120 000 entrées, un petit distributeur, et un budget de 94 000 euros , Mariage chez les Bodin's n'a eu besoin que de ses avant-premières pour rentrer dans ses fras. Médaille de bronze, pour la Palme d'or, Entre les murs.
Aucune tendance ne se dégage. Tous les genres subissent de bonnes ou de mauvaises fortunes.
Environ 25 films français ont eu un taux d'amortissement supérieur à 24%, ce qui serait le seuil de rentabilité minimal selon Le Film français. On retrouve des films aussi divers que Vilaine ou Il y a longtemps que je t'aime, Disco ou Le crime est notre affaire, Louise-Michel ou Un conte de Noël. Des documentaires comme ceux de Depardon ou de Varda ont aussi rentabilisé leurs investissements.
Parmi les gros échecs, on retiendra Faubourg 36, Secret défense, Seuls two, Les femmes de l'ombre, Sans arme ni haine ni violence, Les randonneurs à Saint-Tropez, Inju ou la bête de l'ombre, JCVD... Et surtout L'emmerdeur : 225 000 entrées pour 22 millions d'euros de budget.
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Posté par vincy, le 23 décembre 2008
Avec L'emmerdeur, Francis Veber espérait encore avoir un film à un million d'entrées. En 9 films, il a séduit et fait rire 41 millions de spectateurs en France. Un seul, Le jouet, en 1976, n'a pas franchi les 2 millions d'entrées. Et seul Le jaguar, et ses 2,5 millions de fidèles, était considéré comme un fiasco pour le cinéaste. Tout est relatif.
Mais ce qui est absolu, c'est le fiasco financier du remake de L'emmerdeur. A l'origine le film, scénarisé par Veber, avait été réalisé par Edouard Molinaro. Sorti en 1973, le film réunissait Lino Ventura, Jacques Brel et Caroline Cellier. A Paris, 612 000 spectateurs en rient, et le total en France s'élève à 3 354 756 spectateurs. Cela en fait le cinquième film le plus populaire de l'année. Pour Molinaro, c'ests on plus gros succès depuis Hibernatus en 1969. Pour Lino Ventura, c'est la gloire intégrale, entre L'aventure c'est l'aventure et La gifle, tous au dessus des 3 millions de fans.
Le remake, réalisé par le scénariste d'origine, est la fausse bonne diée qui va coûter très cher. Dans un premier temps, Veber relance le concept au théâtre, à guichet complet. Dans un second temps, il convainc producteurs et distributeurs que L'emmerdeur peut renaître au cinéma, avec ce duo de scène : Richard Berry, populaire mais pas star, et Patrick Timsit, qui sort d'un fiasco cinématographique douloureux en 2005 avec L'Américain. Autrement dit, l'affiche n'avait rien à voir avec Ventura/Brel. Le premier était très populaire, le second une star incontestée dans la chanson.
On sort le grand jeu marketing. Un plan média qui n'épargne aucune émission de radio de grande écoute, aucun talk show télévisuel. Une affiche ringarde mais simple : le lettrage rouge et épais qui signifie en grosses lettres "comédie française", les deux comédiens, un fond blanc. Aucun travail graphique. On fait dans le basique, le déjà vu, le rassurant.
Puis TFM inonde le marché avec 595 copies, soit à peu près autant que Le jour où la terre s'arrêta. Au final, ce cumul d'impairs, ce lancement d'un autre temps, cette absence d'anticipation des désirs des spectateurs, ont entrâiné le crash désormais connu : 144 300 spectateurs en première semaine. 4e des nouveautés, 7e au classement général, 5e moins bonne moyenne par copie du Top 15 (mais la pire parmi toutes les nouveautés).
Autrement dit, même avec les fêtes, L'emmerdeur passera difficilement le cap des 350 000 entrées. Jamais Veber n'avait atteint de telles abysses. Plus grave pour TFM distribution, que TF1 cherche à vendre depuis plusieurs moi en vain (Quinta vient de se retirer des postulants), cela achève une année dramatique. Malgré 25 films sortis en 2008, le distributeur n'a attiré que 5,1 millions de spectateurs (à peine 3% de parts de marché) : ce qui le sitie en 11e place des distributeurs en France. Son plus gros (et unique) succès est sorti en mars dernier : Les femmes de l'ombre, avec à peine 850 000 spectateurs (53e succès de l'année). Ce qui ne veut pas dire que le catalogue est mauvais puisque récemment TFM a sorti The Visitor (200 000 curieux) et L'apprenti (Prix Louis Delluc du premier film). mais il est clairement mal exploité, au détriment des bons films.
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