Frédéric Bonnaud sera le nouveau Directeur général de La Cinémathèque française

Posté par vincy, le 11 décembre 2015

C'était l'une des nominations les plus attendues depuis cet été. Depuis, précisément, que Serge Toubiana avait annoncé son départ de la direction de La Cinémathèque française, avant la fin de son mandat. Costa-Gavras, président de La Cinémathèque française a mis fin au suspens en nommant, avec l'accord de a ministre de la Culture et de la Communication Fleur Pellerin, Frédéric Bonnaud au poste de directeur général. Le conseil d'administration a donné "un avis unanime" ce vendredi 11 décembre. Il prendra ses fonctions le 1er février 2016.

C'est aussi la fin d'un cycle. Serge Toubiana, ancien rédacteur en chef et directeur des Cahiers du Cinéma,  avait été nommé en 2003 à la direction de La Cinémathèque afin de préparer l'emménagement dans ses nouveaux locaux à Bercy. Le lieu est devenu un rendez-vous majeur de la cinéphilie avec des expositions populaires, un festival du film restauré, et une programmation éclectique qui fait référence. C'est un autre homme des médias qui lui succède.

Frédéric Bonnaud, 47 ans, a commencé comme assistant de programmation Cinéma au Jeu de Paume  (1993 à 1995), avant de devenir pigiste puis coresponsable des pages Cinéma au sein de l’hebdomadaire Les Inrockuptibles (1995-2002), dont il deviendra le directeur de la rédaction en février 2013 après le départ d'Audrey Pulvar. Il a aussi été producteur d’émissions radiophoniques à France Inter  (2002 à 2007), chroniqueur à Europe 1  (2007 à 2010), producteur d’une émission quotidienne au Mouv’  (2010-2013), animateur des Live mensuels de Mediapart  (2012 à 2015), coréalisateur et coauteur de l’émission "Personne ne bouge !"  sur Arte  (depuis 2012).

« Je suis heureux et fier de succéder à Serge Toubiana au poste de directeur général. En douze ans, sous sa direction, La Cinémathèque est devenue un véritable musée moderne du cinéma, qui assume pleinement ses missions de conservation et de diffusion du patrimoine cinématographique. En duo avec notre président, Costa-Gavras, j’aurai à coeur de poursuivre l’oeuvre déjà accomplie et d’ouvrir en grand La Cinémathèque à des publics toujours plus divers. Très attaché à notre mission de service public et à nos devoirs de transmission, je mettrai tout en oeuvre pour attirer et fidéliser de nouvelles générations de spectateurs, les cinéphiles et les cinéastes de demain, tout en m’efforçant d’inventer de nouveaux modes de diffusion » a-t-il déclaré après avoir été confirmé à son poste.

Frédéric Bonnaud avait l'habitude de signer des éditoriaux ancrés à gauche et souvent en opposition avec le gouvernement actuel. Les Inrockuptibles est un hebdomadaire mélangeant politique, société et culture, vendu à 40 000 exemplaires en 2014/2015 contre 60000 exemplaires en 2012.

Des remous dans la presse cinéma…

Posté par vincy, le 16 septembre 2008

Il va y avoir des turbulences dans la presse cinéma grand public. Tandis que le web est envahi de sites web et de blogs sur le 7e Art, la presse magazine spécialisée dans le cinéma connaît de fortes secousses.

L'éditeur Roularta annonce son intention de faire disparaître ses deux titres, Studio Magazine et Ciné Live, pour en créer un nouveau, in extenso. Les deux mensuels, très différents dans leur ligne éditoriale mais aussi dans leur histoire (Studio a été créé par les fondateurs de Première, Ciné Live s'est construit avec un cédérom en bonus), ont un tirage à peu près similaire, soit un peu plus de 90 000 exemplaires. Depuis le Festival de Cannes, Roularta envoyait des signes alarmants concernant sa branche cinéma, préférant donner à son hebdomadaire L'Express l'exclusivité du site internet couvrant le festival. Studio, comme Ciné Live, ont surtout souffert de ne pas avoir su s'adapter à l'ère numérique.

Du côté des Cahiers du cinéma, à vendre (voir article du 10 avril 2008), deux offres s'affrontent. D'une part, les rédacteurs des Cahiers et leurs amis, associés à l'éditeur P.O.L. ; d'autre part le magazine Les Inrockuptibles, qui, en revanche, supprimerait des emplois. Cela ne peut avoir de sens que pour une régie publicitaire et la commercialisation des abonnements. La logique économique ne peut cependant pas se substituer à une logique humaine. Socialement, leur proposition est inacceptable et éditorialement inintéressante. Hélas, le groupe Le Monde risque de n'y voir que son intérêt financier... C'est regrettable, quand une reprise peut se faire en interne, avec des partenaires solides, conservant ainsi son indépendance et sa motivation.

Quant à Première, ses ventes vont mal. Sur une année, sa diffusion s'est écroulée. Entre juillet 2007 et juin 2008, le magazine publié par Hachette a perdu 9 000 abonnés (ils ne sont plus que 60 700) et la diffusion est passée pour la première fois en dessous des 30 000 exemplaires. Désormais Première ne tire qu'à 127 000 exemplaires, contre 183 000 il y a un an.