Des remous dans la presse cinéma…

Posté par vincy, le 16 septembre 2008, dans Médias.

Il va y avoir des turbulences dans la presse cinéma grand public. Tandis que le web est envahi de sites web et de blogs sur le 7e Art, la presse magazine spécialisée dans le cinéma connaît de fortes secousses.

L'éditeur Roularta annonce son intention de faire disparaître ses deux titres, Studio Magazine et Ciné Live, pour en créer un nouveau, in extenso. Les deux mensuels, très différents dans leur ligne éditoriale mais aussi dans leur histoire (Studio a été créé par les fondateurs de Première, Ciné Live s'est construit avec un cédérom en bonus), ont un tirage à peu près similaire, soit un peu plus de 90 000 exemplaires. Depuis le Festival de Cannes, Roularta envoyait des signes alarmants concernant sa branche cinéma, préférant donner à son hebdomadaire L'Express l'exclusivité du site internet couvrant le festival. Studio, comme Ciné Live, ont surtout souffert de ne pas avoir su s'adapter à l'ère numérique.

Du côté des Cahiers du cinéma, à vendre (voir article du 10 avril 2008), deux offres s'affrontent. D'une part, les rédacteurs des Cahiers et leurs amis, associés à l'éditeur P.O.L. ; d'autre part le magazine Les Inrockuptibles, qui, en revanche, supprimerait des emplois. Cela ne peut avoir de sens que pour une régie publicitaire et la commercialisation des abonnements. La logique économique ne peut cependant pas se substituer à une logique humaine. Socialement, leur proposition est inacceptable et éditorialement inintéressante. Hélas, le groupe Le Monde risque de n'y voir que son intérêt financier... C'est regrettable, quand une reprise peut se faire en interne, avec des partenaires solides, conservant ainsi son indépendance et sa motivation.

Quant à Première, ses ventes vont mal. Sur une année, sa diffusion s'est écroulée. Entre juillet 2007 et juin 2008, le magazine publié par Hachette a perdu 9 000 abonnés (ils ne sont plus que 60 700) et la diffusion est passée pour la première fois en dessous des 30 000 exemplaires. Désormais Première ne tire qu'à 127 000 exemplaires, contre 183 000 il y a un an.

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commentaires4 commentaires
  1. Posté par beatrice toulon, le 16 septembre 2008 à 21:26

    permettez-moi de corriger les erreurs de votre article. Le futur magazine ne s’appellera pas In Extenso ( mais d’où sortez-vous cette idée?) mais Studio/ Cine Live. Quant au site en direct de Cannes, ce n’était pas une exclusivité de l’Express mais un site commun Express/Studio / Cine Live et présenté comme tel. De plus les journalistes des trois rédactions y postaient leurs messages. Il aurait été tellement simple de verifier cela sur internet. Quant au titre, un petit coup de téléphone ( ces appareils qu’on trouve chez tous les bons antiquaires) aurait suffi pour avoir la bonne info.
    Béatrice Toulon future ex-rédactrice en chef de Studio ( je prefere partir car les conditions d’une fusion réussie ne me paraissent pas réunies).

  2. Posté par vincy, le 17 septembre 2008 à 11:20

    Je n’ai jamais écrit qu’il s’appelait in extenso. C’est le terme latin qui est utilisé dans ce cas. Il y aurait eu une majuscule sinon.
    Le site cannois était en effet une agrégation de vos trois rédactions mais c’est bien sur L’express (blogs.lexpress.fr/cannes2008/) qu’il se situait. Contrairement à l’édition 2007 où l’url était bien celle de Studio.
    Voilà, comme quoi il n’y a pas tant d’erreurs ni de malentendus.
    Je vous souhaite à tous bon courage.

    vincy

  3. Posté par Jérome, le 22 septembre 2008 à 10:56

    Béatrice Toulon future ex-rédactrice en chef de Studio…….
    mais pas future prof de Latin…. :)

  4. Posté par Les Cahiers aux Cahiers !, le 3 octobre 2008 à 9:09

    lundi 29 septembre 2008
    Notre candidature au rachat de la participation majoritaire au sein des Editions de l’Étoile ne figure pas dans la liste communiquée aujourd’hui par Claudine Paquot [gérante de la Société civile des amis des Cahiers du cinéma]. Thierry Wilhelm, notre actionnaire majoritaire, a choisi de ne pas remettre d’offre dans les délais impartis. Nous le regrettons grandement, mais en tant qu’actionnaire majoritaire c’est à lui qu’il appartenait d’opter.
    M. Wilhelm était en effet persuadé que Le Monde tiendrait compte du caractère à la fois logique et particulier de notre candidature et reviendrait vers lui à la mi-septembre pour poursuivre la discussion engagée pendant l’été. Il ne souhaitait pas avant cela remettre l’offre que nous avions rédigée avec lui. Nous en étions moins convaincus ayant pu constater avec quel scepticisme, pour ne pas dire plus, celle-ci fut parfois accueillie. Les jours ont passé, Le Monde n’a pas repris directement contact avec lui, et désormais il est trop tard.
    C’est pourtant un projet auquel nous continuons de croire : l’ouverture du périmètre critique, l’invention d’un nouveau journalisme sur Internet, une internationalisation accrue, un activisme renouvelé à l’égard des films, un partenariat resserré avec les salles…
    Mais il n’est plus temps, aujourd’hui, d’exposer une fois de plus ces intentions. Il est temps, plutôt, d’exprimer notre gratitude envers ceux qui nous ont accompagnés pendant ces cinq mois : d’abord la rédaction, qui pour la première fois depuis bien longtemps s’est exprimée en tant qu’entité collective (espérons que cette parole saura peser dans la relation avec le prochain propriétaire des Cahiers, à défaut d’avoir rencontré la moindre écoute auprès de la gérance des Amis) ; ensuite les signataires de la tribune parue dans Libération le 17 juillet, avec une pensée d’amitié et d’admiration particulière pour Marc Chevrie, Jean Douchet, André S. Labarthe et Jean Narboni.
    Nous tenons également à remercier Didier Costagliola et Maître Philippe Villey.
    Et nous voulons redire notre gratitude à MM. Luis Coromina et Paul Otchakovski-Laurens, dont l’engagement et le soutien en tant qu’actionnaires se sont révélés indéfectibles.
    Nombreux, encore, sont ceux auxquels nous pensons aujourd’hui.
    Nous ne savons pas ce que seront les Cahiers de demain. Nous ne déplorons qu’une chose : alors que ce moment – la cession, la crise de la presse – aurait pu permettre aux Cahiers eux-mêmes, dans toutes leurs composantes et sensibilités, de réfléchir en commun à leur nécessaire réinvention en tant qu’entreprise et en tant que pensée, une discussion de fond sur l’avenir de la revue n’a jamais pu avoir lieu.
    Bien à vous,
    Emmanuel Burdeau
    Thierry Lounas

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