Quand séries et diffuseurs font leur show !

Posté par wyzman, le 17 janvier 2016

Cette semaine avait lieu le tout premier Showeb Séries. Organisé par Le Film Français et  Newcast, c'était l'occasion de découvrir en avant-première la line-up de différents distributeurs, producteurs et chaînes de télévision tels que OCS, Studio+, 13ème Rue, Syfy, Arte ou encore TF1. Et pour cette première édition, chacun à leur manière, ils ont mis le paquet.

D'entrée de jeu, OCS en a mis plein les yeux à l'assemblée via des teasers et quelques bandes annonces des séries produites et/ou prochainement diffusées sur le bouquet. Très orienté cinéma et séries télévisées, ce dernier n'a pas lésiné sur les images (pas forcément inédites) de ses hits tels que Game of Thrones ou The Walking Dead. Tout cela avant d'évoquer ses nouvelles acquisitions : Ash vs Evil Dead (produite par Sam Raimi), Blunt Talk (avec Patrick Stewart), Kingdom (avec Nick Jonas) et Mozart In the Jungle (Golden Globe de la Meilleure série comique), avec Gael Garcia Bernal.

Mais il ne fait aucun doute que la nouveauté la plus attendue sera Vinyl. Produite et diffusée par HBO aux Etats-Unis, le show est le nouveau bébé de Terence Winter (Les Sopranos), Martin Scorsese (Le Loup de Wall Sreet) et Mick Jagger. La série raconte les péripéties d'un label musical dans le New York des années 1970. La première saison compte 10 épisodes et Martin Scorsese devrait en réaliser quelques uns (dont le pilote). La série sera lancée le dimanche 14 février sur HBO et visible le lendemain sur OCS.

Du côté des séries françaises, le diffuseur n'est pas à la traîne puisque les séries Les Grands et Irresponsable ont été produites via son label OCS Signature. La première est co-écrite par Benjamin Parent (Ceci n'est pas un film de cow-boys) tandis que la seconde est l'œuvre de Frédéric Rosset. Et il va sans dire qu'après avoir vu les premières images, on ne peut qu'être impatient. De son côté, Studio+ ce n'est pas fait prier au moment de dévoiler les 3 premiers épisodes de sa digital série Brutal. Tournée en 18 jours à Bangkok, la série raconte les combats ultra violents de David Belle (Banlieue 13 : Ultimatum).

Niveau nouveautés, 13ème Rue et Syfy n'ont pas à se plaindre. La première chaîne diffusera la série Dig à partir du 31 janvier. Signée du créateur de Hatufim et Homeland, Dig s'intéresse aux mystérieuses fouilles archéologiques qui ont lieu à Jérusalem. A son bord, Anne Heche (Arthur Newman) et Jason Isaacs (Fury). Sur Syfy, il est possible de retrouver l'unique saison de Heroes Reborn depuis le 5 janvier tandis que The Shannara Chronicles a débuté cette semaine. Cette dernière est adaptée des romans de Terry Brooks et s'avère être un mix réussi entre Le Seigneur des Anneaux (pour les elfes et les nains), Game of Thrones (pour les personnages tués sans remord) et Hunger Games (pour l'héroïne en devenir et le casting rempli de beaux gosses).

Impossible de ne pas évoquer les pépites d'Arte. Le 21 janvier, Wolf Hall fera son apparition sur la chaîne franco-allemande. Sacrée meilleure mini-série aux derniers Golden Globes, elle raconte les péripéties de Thomas Cromwell à la cour d'Henri VIII. Et diffusée le 11 février, Trepalium raconte comment la société fait face à une population composée à 80% de chômeurs !

Enfin, TF1 a pu fanfaronner au moment de dévoiler sa programmation de 2016. Parmi les séries de retour, on trouve sans surprise : Arrow, The Blacklist, Esprits Criminels, The Flash, Gotham, Grey's Anatomy The Originals et The Vampire Diaries. Et question nouveautés, le plein est largement fait  avec Blindspot (avec Jaimie Alexander), Contaiment (de Julie Plec), Legends of Tomorrow (avec Wentworth Miller), Lucifer (avec Tom Ellis), The Player (avec Wesley Snipes) et Supergirl (avec Calista Flockhart) qui rythmeront nos soirées !

Cinecitta veut son « Gladiator » Park

Posté par vincy, le 25 mars 2009

La ville de Rome envisage de créer un parc d'attraction "hollywoodien" sur la Rome Antique d'il y a 2000 ans. Jusque là, pourquoi pas. On a bien eu un "faux" Berlin Est après la chûte du Mur. Mais ce projet serait conçu avec la société Cinecitta Entertainment, qu gère aussi les fameux studios de cinéma. Cette réponse aux parcs d'attraction d'Europe du nord (Euro Disney, Lego Land...) a longtemps traîné dans les cartons. La mairie annonce qu'ils auraient trouvé le terrain à Castel Romano, au sud de la capitale. Le parc empiètrait ainsi sur les studios de Dino De Laurentis, propriété récente de Cinecitta.

Evidemment, cela doit servir à doper le tourisme d'une ville qui n'offre pas grand chose aux enfants et qui vit un peu sur son "existant" (il y a pire comme patrimoine). Le risque est que les touristes préfèrent s'amuser avec une course de char dans un faux Colisée, en carton pâte, mais complet, plutôt que de se balader dans les ruines du vrai cirque. D'ailleurs, des voix s'élèvent contre cette dépense de fonds inconsidérée et des personnalités de la culture préféreraient voir les fonds servir à la restauration des monuments antiques, et notamment le Colisée. L'investissement serait au minimum de 330 millions d'euros. Idéalement, il ouvrirait en 2013.

Cinecitta a été crée en 1937 par Mussolini pour permettre à l'Italie fasciste de produire des films "nationaux" et de propagande. Le studio bénéficie de sa proximité avec la ville de Rome, à 9 kms du centre, acessible en métro. Il a accueilli des tournages comme ceux de La dolce vita, Ben-Hur, Le nom de la Rose, Gangs of New York, et la récente série "Rome". Un incendie avait d'ailleurs détruit une grande partie des décors de ce feuilleton télévisé. Mais les pompiers avaient sauvé les décors "historiques".

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CineCitta World

Lyon défie le pôle animation d’Angoulême et lance son festival de films

Posté par vincy, le 20 février 2009

cartoonmovieDu 4 au 6 mars, le Cartoon Movie s'installe à Lyon, après avoir passé toutes ses années de jeunesse à Potsdam en Allemagne. C'est bien plus qu'une migration, c'est un changement d'ambition. Les chiffres ne trompent pas. Avec 600 professionnels attendus, venus de 31 pays, le 11e Cartoon Movie enregistre déjà une progression de 20% de son affluence. Surtout, le forum a invité les professionnels du jeu vidéo, une décision assez logique dans la ville qui a vu naître Infogrames et qui regroupe une cinquantaine de sociétés de ce secteur. Cartoon Movie bénéficie aussi d'un secteur, l'animation, en pleine ébullition, avec bien plus de dossiers présentés, dont un gros tiers est d'initiative française.

Cartoon Movie à Lyon c'est aussi une manière d'ancrer la région Rhône-Alpes dans le secteur de l'animation. Avec le festival du film d'animation d'Annecy, le pôle Folimage à Valence, les sièges de Infogrammes et de Gébéka Films (distributeur de Mia et le Migou, Kirikou ou encore U) en plein coeur de Lyon, il est assez logique de vouloir créer un lien fédérateur, illustrant le poids des acteurs locaux.

pixel_villeurbanneEn parallèle, Gérard Collomb, maire de Lyon et président de la communauté urbaine, a lancé le pôle audiovisuel PIXEL. Quatre bâtiments, deux nouveaux plateaux occuperont cet espace, situé à Villeurbanne, à proximité du Studio 24 déjà existant. De quoi concurrencer La belle de Mai à Marseille, les équipements de Nice et les studios de la région parisienne (Boulogne, La plaine Saint Denis...). Il s'agit d'optimiser encore plus les liens entre l'audiovisuel, le multimédia, le jeu vidéo et le cinéma. Localement, cela représente 12 000 emplois et 650 entreprises.

La conjonction du Cartoon Movie et de PIXEL défie clairement le Pôle image Magelis d'Angoulême. Le maire de Lyon a, en plus, ajouté un élément dans son schéma, pour compenser un gros manque culturel de la ville : créer un festival de cinéma. Il y avait déjà le Festival International Cinéma Nouvelle Génération (la 8e édition est prévue en septembre prochain).

Mais le festival, baptisé L'amour du cinéma, qui devrait naître en octobre, bénéficiera d'importantes aides publiques. Dans la ville des frères Lumière, cela semblait presque insolite que Lyon soit à l'écart des grands festivals internationaux. On attendra quand même de voir quel type de programmation sera choisie avant que la capitale des Gaules ne soit célébrée comme capitale des arts visuels.

Studio Ciné Live en kiosque dès janvier 2009

Posté par vincy, le 15 décembre 2008

On vous l'annonçait en septembre, les mensuels Studio et Ciné Live allaient fusionner. Ce sera fait le 28 janvier 2009. Appartenant tous deux au groupe belge Roularta (qui comprend aussi L'Express et L'Expansion), les deux magazines vont donc s'unir sous la marque Studio Ciné Live, ce qui révèle une grande originalité ou prise de risque pour le choix de la marque. Le résultat est (provisoirement?) batard.

Editorialement, on attend de voir comment Fabrice Leclerc, le directeur du titre, va réunir les contraires.  Studio mise davantage sur la photo et des stars catégorie A ou des films comme Australia (ce mois-ci en couverture) ; Ciné Live est davantage porté sur les blockbusters pour ados (Largo Winch pour le mensuel et Wolverine pour le hors-série de fin d'année).

Dans un an il sera temps de faire un bilan : abonnements, ventes, espaces pubs... Le tirage devrait être aux alentours de 180 000 exemplaires. D'ici là, on leur adresse nos voeux de bonne année.

Des remous dans la presse cinéma…

Posté par vincy, le 16 septembre 2008

Il va y avoir des turbulences dans la presse cinéma grand public. Tandis que le web est envahi de sites web et de blogs sur le 7e Art, la presse magazine spécialisée dans le cinéma connaît de fortes secousses.

L'éditeur Roularta annonce son intention de faire disparaître ses deux titres, Studio Magazine et Ciné Live, pour en créer un nouveau, in extenso. Les deux mensuels, très différents dans leur ligne éditoriale mais aussi dans leur histoire (Studio a été créé par les fondateurs de Première, Ciné Live s'est construit avec un cédérom en bonus), ont un tirage à peu près similaire, soit un peu plus de 90 000 exemplaires. Depuis le Festival de Cannes, Roularta envoyait des signes alarmants concernant sa branche cinéma, préférant donner à son hebdomadaire L'Express l'exclusivité du site internet couvrant le festival. Studio, comme Ciné Live, ont surtout souffert de ne pas avoir su s'adapter à l'ère numérique.

Du côté des Cahiers du cinéma, à vendre (voir article du 10 avril 2008), deux offres s'affrontent. D'une part, les rédacteurs des Cahiers et leurs amis, associés à l'éditeur P.O.L. ; d'autre part le magazine Les Inrockuptibles, qui, en revanche, supprimerait des emplois. Cela ne peut avoir de sens que pour une régie publicitaire et la commercialisation des abonnements. La logique économique ne peut cependant pas se substituer à une logique humaine. Socialement, leur proposition est inacceptable et éditorialement inintéressante. Hélas, le groupe Le Monde risque de n'y voir que son intérêt financier... C'est regrettable, quand une reprise peut se faire en interne, avec des partenaires solides, conservant ainsi son indépendance et sa motivation.

Quant à Première, ses ventes vont mal. Sur une année, sa diffusion s'est écroulée. Entre juillet 2007 et juin 2008, le magazine publié par Hachette a perdu 9 000 abonnés (ils ne sont plus que 60 700) et la diffusion est passée pour la première fois en dessous des 30 000 exemplaires. Désormais Première ne tire qu'à 127 000 exemplaires, contre 183 000 il y a un an.

DreamWorks SKG : entre divorce et partenariat

Posté par geoffroy, le 28 juin 2008

Il y a vingt ans, Hollywood craignait le péril jaune venu du Japon. Sony rachetait la Columbia et cela devenait une affaire politique nationale ! Pourtant "la menace fantôme" capitalistique semble désormais venir d'ailleurs, des Emirats arabes aux grands pays en voie de développement...

Alors que le studio DreamWorks envisage depuis plusieurs mois de se séparer du géant Paramount, auquel il s'était récemment "vendu", et afin de retrouver une indépendance financière mais surtout artistique, nous apprenons que celui-ci a ouvert des négociations auprès de plusieurs partenaires potentiels. Et l’un d’entre eux n’est pas n’importe qui. En effet, il semblerait que RBE (Reliance Big Entertainement), filiale divertissement de l’un des plus grands conglomérats indiens de l'énergie et des télécoms, soit prête à investir 500 millions de dollars dans l’aventure hollywoodienne. Qu’un groupe indien puisse entrer dans le capital d’un grand studio américain serait une première et démontre l’investissement à l’international de groupes pourtant éloignés des métiers du cinéma. Si cela devait se confirmer, un pont inédit entre Hollywood et Bollywood verrait donc le jour avec, comme résultante, le divorce prononcé d’ici à la fin de l’année de DreamWorks avec la Paramount.

Si aucun des deux partenaires pressentis n’a communiqué dans ce sens, l’investissement actuel de RBE dans le cinéma (rachat d’une société d’effets spéciaux américaine, nombreux accords annoncés à Cannes avec des maisons de productions de stars hollywoodiennes, mise en place d’un réseau de salles à travers le monde…) ne fait que renforcer cette hypothèse. Cette ouverture d’accord correspond au dynamisme de grands groupes de pays émergents (Inde et Chine) favorisant rachat, fusion, rapprochement, pour constituer des conglomérats puissants dans des domaines économiques variés et dont le cinéma, et l'industrie de l'image en général, est plus que jamais porteur.

Disney mise sur les franchises

Posté par vincy, le 5 juin 2008

Pour maintenir sa part de marché (entre 10 et 15% selon les années) et contenir ses coûts exponentiels (marketing notamment), le studio de cinéma Walt Disney investit deux créneaux : le film d'animation ambitieux et audacieux d'un côté grâce, notamment à Pixar, et les franchises de hits existants, quitte à banaliser le produit.

On connaissait déjà l'avenir de la branche animation. Voici maintenant que Disney annonce son "line up" (programme) pour les années à venir avec un rythme soutenu mais concentré autour de 12 à 15 films par an, au lieu d'une vingtaine (et même 25 parfois) auparavant.

On sait déjà que Narnia 3 (L'odyssée du passeur d'aurore) est en route. Benjamin Gates pourrait voir ses aventures prolongées une ou deux fois. Pirates des Caraïbes attend un scénario pour mettre fin à ce qui était a priori une trilogie. High School Musical 3 est prévu pour l'automne, en attendant des versions locales en Amérique Latine et peut-être en Europe. Tout comme le succès américain de Hannah Montana et Miley Cirus : le concert événement en 3D devrait donner un spin off avec les Frères Jonas et ultérieurement d'autres film en 3D ciblant les adultes.

La 3D semble être le pari le plus important pour le studio. Outre les dessins animés dans ce format, quatre films en prises de vues réelles (parmi lesquels le prochain Zemeckis avec Jim Carrey prévu en novembre 2009) utiliseront cette technique. Logiquement Toy Story 3 (une suite) sera en 3D en 2010.

Disney se lancera aussi de plus en plus dans des productions locales, en France comme en Inde. Globalisant ainsi un peu plus la marque. Mais quid de l'artistique dans tout ça?

Disney veut son label vert

Posté par vincy, le 4 juin 2008

Les documentaires, animaliers et naturalistes, ont le vent en poupe : ils attirent un public familial, ils ont un fort potentiel en images en relief, ils s'adaptent facilement à une consommation à domicile. Bref, il était assez logique qu'un studio comme Walt Disney s'intéresse au genre, après en avoir distribué quelques-uns, notamment Le renard et l'enfant (2,4 millions de spectateurs).

Cependant personne n'allait imaginer la création de DisneyNature, entité de productions de films thématiques, qui plus est basé à Paris ! "Ce label a pour vocation de produire de grands films sur la nature. Il célèbrera sur grand écran les merveilles du monde dans lequel nous vivons et nous fera voyager jusqu'aux lieux les plus reculés de la planète pour captiver les publics du monde entier avec des histoires inventées par la nature" annonce le communiqué.
Dirigé par Jean-François Camilleri (DG de The Walt Disney Studios Motion Picture France), la filiale sera chargée de développer, produire, acquérir et diffuser ces films dans le monde entier.

La première sortie sous ce label sera Les ailes pourpres : le mystère des oiseaux de feu (décembre 2008). Puis, d'ici à 2012, les spectateurs découvriront le monde des Orangs-Outangas, celui des fleurs, puis des félins et des chimpanzés. Aux Etats-Unis, le documentaire britannique Un jour sur Terre (1,4 million de spectateurs en France) sortira sous cette "étiquette" en avril 2009. Et le prochain film de Jacques Perrin, Océans, sortira avec ce distributeur en France (2009) puis aux USA (2010).

Les « Cahiers » sont à vendre

Posté par vincy, le 10 avril 2008

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La presse écrite spécialisée dans le cinéma est toujours dans la tourmente. Première en sursis, Ciné Live qui a rejoint Studio au sein de Roularta... Entre Internet, les gratuits des salles de cinéma et le robinet à images sur la télé, le cinoche n'est plus affaire de chapelles et de fidèles. Dernier épisode en date : dans le cadre de sa restructuration, le groupe Le Monde (par ailleur propriétaire de Télérama) a décidé de vendre les éditions de l'étoile, qui possèdent les mythiques Cahiers du cinéma. Ironiquement la récente couverture du mensuel titrait en rouge "Etat d'alerte".

Selon les chiffres les plus récents de l'OJD, Les Cahiers tirent à 42 000 exemplaires. Seulement 25 600 sont diffusés mensuellement, c'est à dire achetés, en France et à l'étranger. Plus de la moitié de cette diffusion est due aux abonnements. Seulement 7 000 exemplaires sont achetés en kiosque en France!

Première reste leader avec 174 100 exemplaires vendus en France et à l'étranger, contre 94 200 pour Studio Magazine, 93 200 pour Cine Live, 43 900 pour Les années Laser et 24 800 pour Mad Movies. A l'étranger, Première est le seul mensuel de cinéma à dépasser les 8 000 exemplaires quand Les Cahiers, Studio et Cine Live sont tous autour de 4 000/ 5 000 exemplaires. Ce remarquable score dans le monde a conduit logiquement les dirigeants des Cahiers à se traduire en anglais sur le web... L'autre force des Cahiers ce sont ses 13 200 abonnés quand Les années Laser n'en ont que 11 800 et Cine Live 20 400. Première reste malgré tout le magazine le plus envoyé par la poste avec 68 300 adresses dans son fichier.

Reste que le mensuel qualifié d'élitiste va devoir trouver un modèle économique hors du groupe Le Monde, qui pouvait lui assurer une certaine pérennité. Pour le moment, aucun de ces magazines n'est parvenu à s'installer confortablement sur un autre support que le papier : ni la télé, ni le web. Surtout, le cinéma est devenu une rubrique incontournable pour tous les magazines. On aurait d'ailleurs pu rajouter Telerama (groupe Le Monde) avec ses 519 200 abonnés et ses 103 300 exemplaires vendus en kiosque tous les mercredi. Ou encore Les Inrockuptibles et ses 21 900 abonnés (soit la moitié de sa diffusion!).

C'est dans ce contexte tendu où le lecteur cinéphile se fait volage que Le Monde a décidé de se séparer de cette belle marque, sans doute pas assez rentable ni essentielle à son développement.

La Cité Ciné de Besson made in 9-3

Posté par geoffroy, le 10 mars 2008

Fidèle à sa réputation, Luc Besson a présenté le 7 février dernier sa future Cité du Cinéma aux riverains de Seine Saint-Denis. Ce n’est que le 29 février, soit trois semaines plus tard, qu’il a montré à une quinzaine de journalistes l’état d’avancement du chantier de cette cité européenne installée sur le site de l’ancienne centrale thermique d’EDF dans le quartier Pleyel à Saint-Denis.

Patrimoine industriel précieux laissé à l’abandon depuis de nombreuses années, la reconversion du site en un vaste projet économique consacré à la fabrication de films, s’il inquiète légitimement les riverains, ne fait que prolonger l’aspect dynamique d’une commune qui investit sur l’avenir. Entièrement réaménagé, les travaux pilotés par l’architecte Philippe Robert qui ont pris du retard pour cause de dépollution du sol, s’attacheront à conserver le patrimoine industriel Art Déco en réhabilitant la centrale de 1933. Situé à quelques minutes de paris, le site offre donc une proximité de tournage très rentable, une valorisation du territoire et des retombées économiques locales substantielles.

Projet ambitieux de 130 millions d’euros, le site s’étend sur 6,5 hectares et doit réunir en un lieu unique tous les intervenants dans la fabrication d’un film, de l’écriture au montage. Neuf plateaux de tournage répartis sur 13 000 m² sont prévus, ainsi que des ateliers de fabrication des décors, de stockage du matériel, des locaux d’activité, 30 000 m² de bureaux, des boutiques et même des restaurants. Complexe entièrement autonome, pratique et technologiquement avancé, il sera financé exclusivement par des investisseurs privés. La Cité du Cinéma qui n’appartiendra pas à EuropaCorp (seulement locataire des bureaux) prendra, « peut être », une participation dans les studios.

Drainant des milliers d’emplois, l’industrie cinématographique française est le premier producteur de films en Europe avec plus de 200 films produits par an. Deuxième investisseur au monde derrière les américains, la France contrairement à la Grande-Bretagne (Pinewood), l’Italie (Cinecittà), l’Allemagne (Babelsberg) et la République Tchèque (Barrandov), ne possède plus de studios depuis les années 60. Le but avoué de Luc Besson est de dynamiser un secteur pour le rendre plus autonome et permettre ainsi une relocalisation de l’activité tout en attirant des productions étrangères.

Le pari est risqué car la concurrence entre les différents grands studios européens fait rage. Signe de cette réalité économique, seuls deux studios en Europe feraient des profits depuis une dizaine d’années (Pinewood en Angleterre et Barrandov à Prague). Comme l’explique Thierry Potok, patron de Vivendi Allemagne, qui dirige également les studios Babelsberg « Il y a 3 à 4 fois trop de plateaux de tournage en Allemagne, et plus généralement en Europe, ce qui conduit à une concurrence sauvage et explique que la quasi-totalité des exploitants de studios génèrent des pertes. Autre fait qui a son importance. Il est toujours plus rentable de tourner à Prague qu’en France, en Grande Bretagne ou en Allemagne, en particulier lorsqu’il s’agit de films épiques. En somme, plus on va à l’est, plus les prix baissent.

Conscient des difficultés à venir, Besson, pourtant peu amène en ce qui concerne les questions de politiques publiques, n’est pas contre l’instauration d’un crédit d’impôt international – mesure fiscale attractive pour les producteurs étrangers – comme il en existe presque partout en Europe. Claironnant que ce « qu’il aime, c’est faire », sa société EuropaCorp tournera vraisemblablement le tout premier film courant 2010 (année d’ouverture si les travaux ne prennent aucun retard)) afin d’y « essuyer les premiers plâtres ».