Les gendarmes entrent au Musée à Saint-Tropez

Posté par vincy, le 6 juillet 2013

gendarmerie de saint tropezLa municipalité de Saint-Tropez a décidé de transformer son ancienne gendarmerie en musée dédié "à la gendarmerie et au cinéma à Saint-Tropez". Pour cette réhabilitation, la ville a lancé un appel : "Si vous avez des documents, souvenirs, objets, photographies en lien avec ce thème ou si vous avez assisté ou participé à des tournages de films à Saint-Tropez et que vous souhaitez nous en faire part, vous pouvez contacter Gwenaëlle Van Butsele, attachée de conservation du patrimoine, qui est chargée de la conception du projet scientifique et culturel du futur musée, à la Direction des actions culturelles, du patrimoine et de la conservation."

Ainsi le lieu de décor du film culte de Jean Girault Le gendarme de Saint-Tropez (1964), avec Louis de Funès, Michel Galabru et Jean Lefebvre, va ressusciter d'ici à 2015. En devenant propriétaire du bâtiment, la ville a voulu faire revivre ce lieu qui a grandement contribué à sa notoriété (en attendant un musée Brigitte Bardot, autre icône des environs?).

Les travaux devraient débuter en septembre. Hormis la façade, restaurée il y a 5 ans, l'ancienne gendarmerie est dans un sale état.

Le musée comportera deux parties : l'une dédiée à l'histoire de la gendarmerie nationale, l'autre au cinéma à Saint-Tropez.

"Depuis le début du siècle, au moins un film (publicitaire ou de cinéma) est tourné chaque année chez nous", selon le porte-parole. Côté cinéma, on peut ainsi citer L'année des méduses avec Bernard Giraudeau, Les biches de Claude Chabrol, Bonjour tristesse d'Otto Preminger, La cage aux folles, La chamade avec Catherine Deneuve, Le coup du parapluie avec Pierre Richard, Des gens qui s'embrassent, avec Kad Merad, Et Dieu créa la femme de Roger Vadim, avec Bardot, toute la série des Gendarmes (six films jusqu'en 1982), La piscine avec Alain Delon et Romy Schneider, Le transporteur avec Jason Staham, La vérité si je mens 2, Le Viager avec Michel Serrault ou encore Voyage à deux avec Audrey Hepburn.

Pour célébrer les 150 ans du casino de Monaco, 150 films fusionnent en une seule oeuvre

Posté par vincy, le 5 juillet 2013

grace kelly cary grant monte carlo monaco la main au collet

Commençons avec un peu d'histoire. La Principauté de Monaco (2 km2, 36 000 habitants) est née en 1297. Depuis la dynastie des Grimaldi règne sur le rocher. Parfois gênoise, parfois française, parfois niçoise, elle trouva sa taille actuelle en 1861 quand Menton er Roquebrune furent rattachés à la France. En 1863, Charles III rouvrit le casino. La Société des Bains de Mer naquit ainsi il y a 150 ans ; autant dire le coffre fort de la Principauté. C'est sous le règne de Rainier III, qui épousera Grace Kelly (voir aussi notre article), que la Principauté s'enrichira et deviendra un lieu mythique pour les nantis. Sa situation géographique, l'évocation symbolique de son nom, la stratégie de notoriété à travers les arts et le sport ont fabriqué depuis son image.

A l'occasion de ces 150 ans, le cinéma sera à l'honneur lors des festivités. Le film des films, réalisé par les élèves de l’École de Cinéma FACTORY* à Lyon, avec la participation des Archives Audiovisuelles de Monaco, est un montage hommage qui sera visible tout l’été sur les terrasses du Casino de Monte-Carlo à la nuit tombée, grâce à une installation éphémère : un cinéma de plein air face à la mer.

Ainsi Sacha Guitry, Audrey Hepburn, Jeanne Moreau, Pierce Brosnan, Jean-Paul Belmondo se succèderont à l’écran dans une incroyable compilation sonore et visuelle, entrechoquant les époques et les styles.

Plus de 150 films ont été tournés à Monaco. L'occasion de découvrir quelques surprises même si on connaît les plus célèbres : le récent Möbius (Eric Rochant), Weekend of a Champion (Roman Polanski), La Coccinelle à Monte-Carlo, GoldenEye et Jamais plus Jamais côté James Bond, Une chance sur deux et L'Arnacoeur (côté Vanessa Paradis), Iron Man 2 (et la scène du grand prix de Formule 1), La baie des anges (Jacques Demy), La fille de Monaco (Anne Fontaine), Le fils de la Panthère rose, Grand prix (John Frankenheimer), Hors de prix (Pierre Salvadori), Johnny English, Cash, Cloclo, Lola Montès (Max Ophüls) et bien entendu La main au collet d'Alfred Hitchcock avec Cary Grant et Grace Kelly, qui rencontra, hors plateaux, son futur prince charmant.

La Cité Ciné de Besson made in 9-3

Posté par geoffroy, le 10 mars 2008

Fidèle à sa réputation, Luc Besson a présenté le 7 février dernier sa future Cité du Cinéma aux riverains de Seine Saint-Denis. Ce n’est que le 29 février, soit trois semaines plus tard, qu’il a montré à une quinzaine de journalistes l’état d’avancement du chantier de cette cité européenne installée sur le site de l’ancienne centrale thermique d’EDF dans le quartier Pleyel à Saint-Denis.

Patrimoine industriel précieux laissé à l’abandon depuis de nombreuses années, la reconversion du site en un vaste projet économique consacré à la fabrication de films, s’il inquiète légitimement les riverains, ne fait que prolonger l’aspect dynamique d’une commune qui investit sur l’avenir. Entièrement réaménagé, les travaux pilotés par l’architecte Philippe Robert qui ont pris du retard pour cause de dépollution du sol, s’attacheront à conserver le patrimoine industriel Art Déco en réhabilitant la centrale de 1933. Situé à quelques minutes de paris, le site offre donc une proximité de tournage très rentable, une valorisation du territoire et des retombées économiques locales substantielles.

Projet ambitieux de 130 millions d’euros, le site s’étend sur 6,5 hectares et doit réunir en un lieu unique tous les intervenants dans la fabrication d’un film, de l’écriture au montage. Neuf plateaux de tournage répartis sur 13 000 m² sont prévus, ainsi que des ateliers de fabrication des décors, de stockage du matériel, des locaux d’activité, 30 000 m² de bureaux, des boutiques et même des restaurants. Complexe entièrement autonome, pratique et technologiquement avancé, il sera financé exclusivement par des investisseurs privés. La Cité du Cinéma qui n’appartiendra pas à EuropaCorp (seulement locataire des bureaux) prendra, « peut être », une participation dans les studios.

Drainant des milliers d’emplois, l’industrie cinématographique française est le premier producteur de films en Europe avec plus de 200 films produits par an. Deuxième investisseur au monde derrière les américains, la France contrairement à la Grande-Bretagne (Pinewood), l’Italie (Cinecittà), l’Allemagne (Babelsberg) et la République Tchèque (Barrandov), ne possède plus de studios depuis les années 60. Le but avoué de Luc Besson est de dynamiser un secteur pour le rendre plus autonome et permettre ainsi une relocalisation de l’activité tout en attirant des productions étrangères.

Le pari est risqué car la concurrence entre les différents grands studios européens fait rage. Signe de cette réalité économique, seuls deux studios en Europe feraient des profits depuis une dizaine d’années (Pinewood en Angleterre et Barrandov à Prague). Comme l’explique Thierry Potok, patron de Vivendi Allemagne, qui dirige également les studios Babelsberg « Il y a 3 à 4 fois trop de plateaux de tournage en Allemagne, et plus généralement en Europe, ce qui conduit à une concurrence sauvage et explique que la quasi-totalité des exploitants de studios génèrent des pertes. Autre fait qui a son importance. Il est toujours plus rentable de tourner à Prague qu’en France, en Grande Bretagne ou en Allemagne, en particulier lorsqu’il s’agit de films épiques. En somme, plus on va à l’est, plus les prix baissent.

Conscient des difficultés à venir, Besson, pourtant peu amène en ce qui concerne les questions de politiques publiques, n’est pas contre l’instauration d’un crédit d’impôt international – mesure fiscale attractive pour les producteurs étrangers – comme il en existe presque partout en Europe. Claironnant que ce « qu’il aime, c’est faire », sa société EuropaCorp tournera vraisemblablement le tout premier film courant 2010 (année d’ouverture si les travaux ne prennent aucun retard)) afin d’y « essuyer les premiers plâtres ».