Un Festival Ferris Bueller pour ses 30 ans

Posté par vincy, le 26 mars 2016


La folle journée de Ferris Bueller est incontestablement un film culte. Qui n'a pas eu envie de faire l'école buissonnière après avoir vu Matthew Broderick (à l'époque sexy, et nommé pour un Golden Globe grâce à ce rôle) déambuler à l'institut d'art moderne de Chicago, danser sur un char en chantant "Twist and Shout" des Beatles ou foncer avec une voiture de sport loin de sa banlieue ennuyante?

Et bien Ferris Bueller's Day Off a 30 ans cette année. Ça ne nous rajeunit pas. Du 20 au 22 mai, Chicago va célébrer la comédie de feu John Hughes, entrée au patrimoine national en 2014, avec un festival dédié au film qui comprendra plusieurs événements reliés au film, et notamment des parcours "touristiques" où les participants suivront les traces de l'adolescent insolent et insouciant. La fameuse parade où il chante et danse sera reconstituée. Les organisateurs promettent quelques surprises...

Une projection du film, avec l'intervention de certains acteurs pour un Q&A animé par le critique de cinéma Richard Roeper, sera organisée le 21 mai. Et sinon, les fans pourront aller découvrir le lycée de Ferris ou la maison de son meilleur ami (incarné par Alain Ruck). Clou du spectacle, les artistes Sarah Keenlyside et Joe Clement ont reproduit la chambre de Ferris Bueller à l'identitique.

Ce n'est pas donné en revanche: 300$ pour les trois jours. La soirée d'ouverture ne coûte que 25$.

http://www.ferrisfest.com/

John Hughes a pris son ticket sans retour (1959-2009)

Posté par vincy, le 6 août 2009

johnhughes01.jpgIl a été durant toutes les années 80 le prince de la comédie de l'adolescence. S'il n'a réalisé que quelques films, John Hughes en a écrit et produit beaucoup. Scénariste de Maman j'ai raté l'avion, Beethoven, Les 101 Dalmatiens et Coup de foudre à Manhattan, il était un héritier de Blake Edwards et de Disney, à mi chemin entre les gags catastrophes et le moralisme candide.

On retiendra surtout ses réalisations. Seize bougies pour Sam révéla Molly Ringwald en 1984 et créa un genre, la comédie smart avec des ados comme vedette. L'année suivante il enchaînait avec le fameux The Breakfast Club, toujours avec Ringwald, un drame qui fit l'enthousiasme de la critique et reçu un réel engouement public ; puis il produisit Rose Bonbon, avec encore Ringwald et réalisa le bizarre Weird Science.

En 1986, il misa sur un comédien beaucoup plus âgé que le rôle, Matthew Broderick, pour incarner son héros Ferris Bueller. Un fumiste qui fait les 400 coups et berne ses parents, sa soeur, son proviseur, tout en se prenant pour les Beatles en pleine rue à Chicago. La folle journée de Ferris Bueller devient un film culte. Broderick, non content d'avoir soufflé le rôle à John Cusack, Johnny Depp, Jim Carrey, Michael J. Fox et Robert Downey Jr, reçu en plus une citation aux Golden Globes. Le film sera le plus grand succès du cinéaste. Le scénariste fera largement mieux avec les Maman j'ai raté l'avion.

Pourtant son script le plus abouti reste Un ticket pour deux avec le grand Steve Martin et l'un des chouchous de Hughes, le regretté John Candy. Cette comédie sentimentale de 1987 est une suite de quiproquos et de sketches sur les habitudes grossières des Américains. Et le plus grossier des deux n'est pas celui qu'on croit.

Ses trois dernières réalisations - Une vie en plus, Oncle Buck, La p'tite arnaqueuse (qui signe la première apparition d'un certain Steve Carrell) - ne séduisent pas le public et en s'éloignant de ses sujets de prédilection, il perd de son désir de filmer. Il s'occupera alors de sa femme dans le Midwest.

Lui qui pouvait écrire un script en un week end - et qui détestait faire des réécritures  - a influencé les Wes Anderson et autres Judd Apatow.

Son coeur a laché en plein été. Cela faisait huit ans qu'il n'avait rien écrit ou produit.

Une histoire de famille : le premier film sans éclat de Helen Hunt

Posté par MpM, le 29 septembre 2008

thenshefoundme.jpg 

L'histoire : Tout va mal en même temps dans la vie d’April, institutrice de 39 ans. Elle n’arrive pas à tomber enceinte alors que son rêve le plus cher est d’avoir un enfant, son mari la quitte quasiment sans un mot et sa mère adoptive meurt. Dans le même temps, elle rencontre Bernice, une présentatrice de télé locale se prétendant sa mère naturelle, et Franck, un père célibataire perturbé mais charmant.

La critique : Pour sa première réalisation, Helen Hunt livre un film que l’on sent personnel, mais qui laisse un étrange sentiment d’inabouti. Une parabole sur la vie, l’amour, la transmission, les secondes chances et la maternité, tout ça en vrac, sur un ton qui oscille entre comédie et mélancolie, laissant le spectateur perplexe. Du coup, rarement le terme "inégal" n’aura aussi bien convenu pour décrire un scénario qui passe de séquences hilarantes et fines à des scènes convenues et banales. Dans ses plus mauvais moments, Une histoire de famille sonne complètement faux (situations, dialogues, acteurs, il n’y a rien à sauver). Dans ses éclairs d’humour et d’intelligence, il exploite avec succès l’énorme potentiel comique de Colin Firth, dont la diction saccadée et le ton so british comptent bien plus que le physique (gras, balourd, brusque et maladroit, il est quasi méconnaissable). Helen Hunt, elle, n’est malheureusement pas très crédible, trop pesante et mélodramatique pour insuffler un quelconque air de légèreté à son intrigue. Au final, on ne comprend jamais vraiment quel est son propos, entre satire des comédies romantiques traditionnelles et réflexion basique sur le sens de la vie.