Silence soudain pour le compositeur Johann Johannsson (1969-2018)

Posté par vincy, le 11 février 2018

Le compositeur islandais Johann Johannsson, né le 19 septembre 1969 à Reykjavik, est décédé à l'âge de 48 ans, a annoncé samedi soir son manager. Il a été trouvé mort vendredi dans son appartement de Berlin. Une enquête est en cours afin de déterminer les causes de son décès.

Il a été nommé deux fois pour l'Oscar de la meilleure musique de films (en 2016 pour Sicario et en 2015 pour Une merveilleuse histoire du temps, qui lui avait valu un Golden Globe).

Après une douzaine d'années, il s'était fait connaître au public international avec la trame sonore de Prisoners de Denis Villeneuve, qui lui confiera aussi la musique de Premier contact. Il aussi composé 8 albums, dont le dernier, Orphée (2016).

"Je pense que ma musique est une façon de communiquer directement avec les gens et leurs émotions", avait-il expliqué au magazine The Talks en 2015. Il revendiquait aussi un droit au silence comme partie intégrante de ses compositions.

L'an dernier, il avait été le consultant sonore de Mother! de Darren Aronofsky. On entendra encore ses sons épurés et électroniques dans Le jour de mon retour de James Marsch, Mandy de Panos Cosmatos et Marie Madeleine de Garth Davis.

La La Land en ciné-concert à Paris

Posté par vincy, le 12 janvier 2018

La Seine musicale (Boulogne-Billancourt) accueillera un ciné-concert de La La Land les 29 et 30 décembre 2018. Le tarif d'entrée est à partir de 40€. La billetterie ouvre ce vendredi 12 janvier. La tournée a été lancée en mai à l'Hollywood Bowl (Los Angeles).

70 musiciens et 60 choristes seront dirigés par le compositeur de la bande originale du film, Justin Hurwitz, Oscar de la meilleure musique et de la meilleure chanson originale pour le film de Damien Chazelle. Ils accompagneront de manière synchronisée la projection du film en VOST.

La BOF a été un véritable succès international: 53e meilleure vente d'albums, toutes catégories confondues en 2017 aux Etats-Unis (et 5e BOF la plus vendue de l'année), elle a été disque d'or au Royaume Uni, en Espagne, au Canada, et disque de platine en France. Au total, 1,3 million d'exemplaires ont été vendus ou téléchargés.

Une comédie musicale est en préparation pour Broadway et Londres.

France Gall débranche (1947-2018)

Posté par vincy, le 7 janvier 2018

France Gall a résisté au cinéma, mais le cinéma a eu du mal à résister aux chansons de France Gall. Malgré les propositions de Chabrol et Pialat, malgré son intérêt pour le 7e art, elle n'aura jamais été à l'écran. La chanteuse, morte ce matin à l'âge de 70 ans, était pourtant l'une des plus populaires des années 1960 aux années 1990. Qui ne connaît pas ses tubes signés Serge Gainsbourg et Michel Berger? Deux albums de diamant, 20 millions d'albums vendus (ils sont dix en France à avoir atteint ce chiffre), un Grand prix de l'Eurovision (pour le Luxembourg), deux Victoires (meilleure interprète, artiste la plus exportée), "Babou" était une figure transgénérationnelle de la culture populaire, au sens noble du terme.

Pour commencer, il faut parler de Godard. Une fois Berger au paradis blanc, elle devient la gardienne du temple de son patrimoine musical et fait revivre à travers des mixages nouveaux les chansons de leur répetroire. Pour lancer cette nouvelle carrière et rendre hommage à Berger, elle chante "Plus haut", une chanson de 1981, et demande à Godard de lui faire le clip. Et c'est une œuvre d'art en soi. Pour des questions de droits, il n'a été diffusé qu'une seule fois à la télévision. Il appartient aux collections du Centre Pompidou.

Gainsbourg avait très bien vu en Gall autre chose qu'une Lolita: "France Gall, c'est Alice au pays des merveilles, une Alice qui aurait un penchant avoué pour la littérature érotique. On ne dit pas de mal d'Alice. Ceux qui n'aiment pas France Gall se trompent".

Et justement. Sara Forestier l'a incarnée dans Gainsbourg : vie héroïque, de Joann Sfar (2010), époque "Poupée de cire, poupée de son". Joséphine Japy lui a succédé dans Cloclo, de Florent Emilio Siri (2012), où sa relation avec Claude François était racontée jusqu'à la création de "Comme d'habitude" inspiré par leur rupture.

Pour le reste, les chansons de France Gall ont été souvent utilisées dans le cinéma et pas seulement français. La séquence la plus emblématique reste signée Alain Resnais dans On connaît la chanson. "Résiste" clamait Sabine Azéma, comme un slogan, que la chanson est d'ailleurs devenue au fil du temps. Le même morceau a d'ailleurs été repris dans 20 ans d'écart de David Moreau.

Côté période Gainsbourg, les airs des sixties ont illustré des films aussi différents que Vue sur mer (By the Sea) d'Angelina Jolie ("Néfertiti"), Boulevard de la mort (Death Proof) de Quentin Tarantino et le récent Combat de profs de Richie Keen ("Laisse tomber les filles"), ou La fille d'un soldat ne pleure jamais (A Soldier's Daughter Never Cries) de James Ivory ("Teenie Weenie Boppie").

Xavier Dolan est remonté plus loin avec une chanson signée par Robert Gall, son père, auteur de "La Mamma" d'Aznavour, ("Cet air-là") dans Les amours imaginaires. Pascale Ferran dans L'âge des possibles a préféré opter pour un tube de Berger, "Babacar" (on vous défie de ne pas chanter "Où es-tu?" après avoir lu cette ligne).

Dans 40 milligrammes d'amour par jour de Charles Meurisse, on entend le tube de Starmania, "Besoin d'amour", tandis que dans Qui m'aime me suive de Benoît Cohen, c'est la fameuse "La Déclaration d'amour" qui est en bande son.

Plus ancien, on retrouve la voix de France Gall avec "Je me marie blanc" dans la BOF de Au hasard Balthazar de Robert Bresson.

On peut aussi citer la BOF de Sérieux comme le plaisir, film français réalisé par Robert Benayoun, dont Michel Berger a signé la musique et où Gall participe vocalement.

Mais on finira surtout par la chanson du générique de L'écume des jours de Michel Gondry. "Mais aime-là" (1975) y est reprise par Loane.

Un documentaire sur Ennio Morricone en 2018

Posté par vincy, le 30 octobre 2017

Cela fait quelques années déjà que Giuseppe Tornatore travaille sur un grand documentaire concernant la légende de la musique de film, Ennio Morricone.

Maestro Morricone: Lo sguardo della musica (Maître Morricone: Le regard de la musique) pourrait être prêt pour le Festival de Cannes ou de Venise l'année prochaine. Il devrait sortir aux alentours du 18 novembre 2018, à l'occasion des 90 ans du musicien. Le cinéaste de Cinema Paradiso, dont Morricone avait d'ailleurs signé la musique ainsi que celles de 8 autres de ses films, a déjà enregistré plus de 40 heures d'interviews avec le Maestro mais aussi Bernardo Bertolucci, Dario Argento, Marco Bellocchio, Bruce Springsteen et Joan Baez.

Récemment, Giuseppe Tornatore s'est exprimé sur le film qu'il tourne depuis trois ans: "Je me suis toujours demandé quel genre de documentaire je ferais à propos d'Ennio. Et maintenant, non seulement je sens que le moment est venu de réaliser mon rêve, mais je sens aussi que j'ai une bonne idée sur la façon de le faire."

Le documentaire est déjà assuré de sortir en Italie, en Scandinavie et au Bénélux. Ennio Morricone, nommé aux Oscars pour Les moissons du ciel, Mission, Les Incorruptibles, Bugsy et Malèna, de Giuseppe Tornatore, a du attendre 2016 pour emporter un Oscar de la meilleure musique avec Les huit salopards, neuf ans après son Oscar d'honneur. Il a signé quelques unes des partitions les plus mémorables du 7e art (Il était une fois en Amérique, Le bon, la brute et le Truand, Il était une fois dans l'Ouest, La cage aux folles, ...).

Sa tournée "60 ans de musique" a déjà été vue par 500000 personnes dans le monde depuis 2014.

Faute d’amour : une oeuvre musicale originale pour accompagner le film d’Andreï Zviaguintsev

Posté par MpM, le 20 septembre 2017

C'est l'un des films les plus remarqués du dernier Festival de Cannes, d'ailleurs couronné du prix du Jury : Faute d'amour d'Andreï Zviaguintsev sort sur les écrans ce mercredi. En parallèle, on peut retrouver depuis lundi dans les bacs sa formidable bande originale composée spécialement pour le film par Evgueni et Sacha Galperine.

La particularité de cette musique est que le réalisateur ne voulait pas que les compositeurs aient vu le film ou en aient lu le scénario avant d'écrire. Ils ont donc dû travailler complètement "en aveugle" proposant leur propre interprétation de l'histoire qu'Andreï Zviaguintsev leur avait simplement racontée au téléphone. Ils n'ont ainsi pu se baser que sur leur propre interprétation du récit et sur les émotions que cela provoquait en eux.

Par exemple, pour composer le morceau 11 Cycles of E, Evgueni Galperine explique qu'il s'est d'abord « imaginé ce qui pourrait se passer dans la tête des parents dont l'enfant a disparu et quand tout leur univers se résume à une seule idée : le retrouver. Une seule idée, donc une seule note, un seul accord, un seul rythme. Je me suis donc mis au travail pour voir si je pouvais faire une musique intéressante avec autant de restrictions et ça a donné au final 11 Cycles of E , le morceau phare du film : son générique de début et de fin. »

Finalement, 4 morceaux (17 minutes) ont été utilisés dans le film, mais 9 titres (30 minutes) figurent dans le disque, comme en prolongement du film dont ils constituent eux-aussi l'univers. C'est d'ailleurs parce que le réalisateur aimait certains morceaux, qui, pour lui, faisaient complètement partie de l’univers de Faute d'amour, sans pouvoir les utiliser dans le film, qu’il a eu l’idée de produire le CD.

Et justement, la musique joue dans Faute d'amour un rôle prépondérant. Délicate et minimaliste, elle complète la mise en scène somptueuse de Zviaguintsev et renforce sa noirceur quasi romantique. C'est donc une vraie chance que de pouvoir découvrir en parallèle du film la totalité de la musique qu'il a inspirée, et qui en renforce la beauté et le mystère.

Afin de prolonger cette expérience sensorielle envoûtante, Écran Noir vous propose de gagner 5 vinyls de la BO. Pour cela, rendez-vous sur notre page Facebook.

Cannes 2017 : Cannes Soundtrack Award attribué à Oneohtrix Point Never pour Good time des frères Safdie

Posté par MpM, le 29 mai 2017

C'est le musicien Oneohtrix Point Never (Daniel Lopatin) qui a reçu le prix de la meilleure musique originale pour un film en compétition lors du 70e Festival de Cannes. Le compositeur expérimental et créateur du label Software Recording Co. a composé une musique électronique planante et frénétique qui habite le film des frères Safdie, Good time, jusqu'à tout envahir.

Elle apporte ainsi au récit une ampleur esthétique et une force dramatique qu'il ne serait pas capable d'atteindre sans elle. Une osmose rare au cinéma entre des choix très précis de mise en scène, une certaine brutalité de narration, et la force presque hypnotique de la partition, qui accompagnent un loser magnifique lancé dans une course contre la montre pour sortir son frère de prison.

Quant à la chanson du générique final, The Pure And The Damned, elle est coécrite avec Iggy Pop. Excusez du peu.

Une fois encore, le prix Cannes soundtrack vise donc plutôt juste et récompense l'une des BO les plus fortes de cette 70e édition, qui ne manquait d'ailleurs pas de belles propositions. Rien que dans le trio de tête, aux côtés de Oneohtrix Point Never, citons notamment Jonny Greenwood et son travail remarquable sur You were never really here de Lynne Ramsay, où la musique est en osmose permanente avec le récit et les émotions qu'il suscite, ainsi que la proposition délicate et minimaliste d’Evgeny Galperin sur Faute d'amour d’Andreï Zviaguintsev, qui apporte sa propre mélancolie romantique au récit.

Créé en 2010, Cannes Soundtrack est le principal événement qui s'intéresse à la musique de film pendant le Festival de Cannes. Les années précédentes,  il avait récompensé Cliff Martinez pour The Neon demon (2016), Lim Giong pour The Assassin de Hou Hsiao-Hsien (2015), Howard Shore pour Maps to the Stars de David Cronenberg (2014) ou encore Jozef Van Wissem pour Only lovers left Alive de Jim Jarmush (2013). On a connu pire compagnie.

Cannes 70 : la Playlist de la 70e édition

Posté par kristofy, le 18 mai 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, Jour J. C'est pour parti 10 jours de compétition, de films, de stars et de bonheur cinéphile à l'état pur !!! Merci d'avoir suivi le dossier et rendez-vous dans dix ans pour Cannes 80 ! Ou peut-être avant, qui sait ?

Et pour retrouver la totalité de la série, c'est toujours par .

L’année dernière le film Toni Erdman a fait l'événement sur la croisette. Vous souvenez-vous de la belle chanson de Whitney Houston qu'on y entend ? En 2015, dans Au-delà des montagnes de Jia Zhangke, vous souvenez quel tube planétaire résonne par deux fois ?

Quelques chansons sont (re)devenues populaires en apparaissant dans des films ayant gagné la Palme d’or : le joyeux I follow rivers de Lykke Li dans La vie d’Adèle, la protestation de Rockin in the free world de Neil Young dans Fahrenheit 9/11, le mélancolique By this river de Brian Eno dans La chambre du fils, le dansant You never can tell de Chuck Berry dans Pulp Fiction, la folie de The End de The Doors dans Apocalypse Now ; sans oublier des chansons qui sont nées presque dans le seul but d’être dans une séquence cinéma comme celles de Bjork dans Dancer in the dark ou Katyna Raniera dans La dolce vita, Nicole Croisille et Pierre Barouh dans Un homme et une femme de Lelouch... Soit une belle variété de styles ! D’ailleurs, les films en compétition officielle nous ont souvent enchantés avec du rock, du folk, du rap, du funk, du jazz, de l’électro, des bluettes romantiques ou même des mélodies bien guimauve.

Les chansons pop/rock au sens large sont les reines des bandes originales de films : David Bowie est dans la seconde guerre mondiale des Inglorious Basterds de Tarantino, les Pixies dans Southland Tales de Richard Kelly , The Strokes chez Marie-Antoinette de Sofia Coppola, U2 dans Si loin si proche! de Wim Wenders, Leonard Cohen dans Exotica de Atom Egoyan ; et pour d’autres générations The Lovin’ Spoonful dans Big boy de Francis Ford Coppola (en 1967), Dean Martin dans L.A. Confidential, Elton John dans Breaking the waves, Elvis Presley dans Mystery Train de Jim Jarmusch, Dead Kennedys dans Las Vegas Parano, Joy Division dans 24 Hour party people, Cat Power dans My Blueberry Nights, Blondie dans La nuit nous appartient… sans oublier les formidables chansons finales de La part des anges de Ken Loach avec I’m gonna be (500 miles) de The Proclaimers ou de Tournée de Mathieu Amalric avec Have love will travel de The Sonics.

Toutefois le rap/hip-hop et le funk a su aussi se faire entendre en sélection officielle devant les smokings et les belles robes : E-40 avec Choices(yup) a ambiancé l’année dernière American honey de Andrea Arnold, Public Ennemy revendique son Fight the power dans Do the right thing de Spike Lee alors que c'est Stevie Wonder dans son Jungle Fever, on danse aussi sur du Archie Bell & The Drells dans Go-Go tales de Abel Ferrara et du Keedz dans Polisse de Maïwenn.

La chanson française à texte, elle, s’écoute avec Guy Béart dans L’eau vive (en 1958), Romy Schneider dans Les choses de la vie de Claude Sautet (1970), Noir Désir sur la musique de Yann Tiersen dans Nos vies heureuses de Jacques Maillot (1999), Michel Delpech dans Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli (2006) ; et même en dehors de nos frontières avec Françoise Hardy dans Moonrise Kingdon de Wes Anderson ou Kavinsky au début de Drive de Nicolas Winding Refn ; le Canadien Xavier Dolan a également réussi à caler du Céline Dion (avec des paroles de Jean-Jacques Goldman) dans Mommy

Bien entendu, on s’est encore laissé bercer par des airs plus exotiques comme ceux de Lim Giong dans Millenium Mambo, Zhou Xuan dans In the mood for love, par les Brésiliens Agostinho dos Santos dans Orfeu Negro de Marcel Camus (1959) ou Chico Buarque dans Bye Bye Brasil de Carlos Diegues (1980), de la Grecque Melina Mercouri dans Jamais le dimanche de Jules Dassin (1960)…

Pour clore notre grand dossier "Cannes 70" et vous accompagner tout au long de cette nouvelle édition (et au-delà), EcranNoir.fr et Critique-Film vous ont concocté une playlist de 70 chansons entendues pendant les 69 premiers festivals, avec autant de tubes atemporels à siffloter que de bijoux oubliés à fredonner, 70 chansons qui figurent aux génériques de films en compétition officielle depuis 1946 jusqu’à 2016 ! On vous invite à l’écouter dans le train ou dans une file d’attente, à la jouer lors d’un cocktail ou d’un blind-test, à la partager avec vos amis de Facebook ou Twitter… et bien sûr à danser dessus !

Playlist concoctée par Kristofy pour Ecran Noir et Pascal Le Duff de Critique-Film, avec la complicité de MpM

La liste des titres

2016    Toni Erdman / Maren Ade    Whitney Houston    The Greatest Love of All
2016    American honey / Andrea Arnold    E-40    Choices (Yup)
2015    Au-delà des montagnes / Jia Zhangke    Pet Shop Boys    Go West
2014    Mommy / Xavier Dolan    Céline Dion    On Ne Change Pas
2013    La Vie d'Adèle / Abdellatif Kechiche    Lykke Li    I Follow Rivers
2012    Moonrise Kingdom / Wes Anderson    Françoise Hardy    Le temps de l'amour
2012    La Part des anges / Ken Loach    The Proclaimers    I'm gonna be (500 miles)
2011    Drive / Nicolas Winding Refn    Kavinsky    Nightcall
2011    Polisse / Maïwenn    Keedz    Stand on the word
2010    Tournée / Mathieu Amalric    The Sonics    Have Love Will Travel
2009    Inglourious Basterds / Quentin Tarantino    David Bowie    Cat People (Putting Out The Fire)
2008    Go Go Tales / Abel Ferrara    Archie Bell & The Drells    Tighten up
2007    La nuit nous appartient / James Gray    Blondie    Heart of glass
2007    Boulevard de la mort / Quentin Tarantino    April March    Chick Habit
2007    My Blueberry Nights / Wong Kar-wai    Cat Power    The Greatest
2006    Marie-Antoinette / Sofia Coppola    The Strokes    What Ever Happened ?
2006    Southland Tales / Richard Kelly    Pixies    Wave of Mutilation [UK Surf]
2006    Quand j'étais chanteur / Xavier Giannoli    Michel Delpech    Quand j'étais chanteur
2005    Broken Flowers / Jim Jarmusch    Holly Golightly    Tell Me Now So I Know
2004    Fahrenheit 9/11 / Michael Moore    Neil Young    Rockin' in the free world
2003    The Brown Bunny / Vincent Gallo    Jackson C. Frank    Milk And Honey
2002    24 Hour Party People / Michael Winterbottom    Joy Division    Love Will Tear Us Apart
2002    Punch-Drunk Love / Paul Thomas Anderson    Shelley Duvall    He Needs Me
2001    Millenium Mambo / Hou Hsiao-hsien    Lim Giong    A pure person
2001    Shrek / Andrew Adamson & Vicky Jenson    Eels    My Beloved Monster
2001    Mulholland Drive / David Lynch    Linda Scott    I've Told Every Little Star
2001    La Chambre du fils / Nanni Moretti    Brian Eno    By This River
2000    O'Brother / Joel et Ethan Coen    Dan Tyminski    I Am a Man of Constant Sorrow
2000    In the Mood for Love / Wong Kar-wai    Zhou Xuan    Hua Yang De Nian Hua
2000    Dancer in the Dark / Lars von Trier    Bjork    Cvalda
1999    Nos vies heureuses / Jacques Maillot    Noir Desir & Yann Tiersen     A ton étoile
1998    Las Vegas Parano / Terry Gilliam    Dead Kennedys    Viva Las Vegas
1997    L.A. Confidential / Curtis Hanson    Dean Martin    Powder Your Face with Sunshine
1996    Breaking the Waves / Lars von Trier    Elton John    Goodbye Yellow Brick Road
1994    Pulp Fiction / Quentin Tarantino    Chuck Berry    You never can tell
1994    Exotica / Atom Egoyan    Leonard Cohen    Everybody Knows
1993    Si loin, si proche ! / Wim Wenders    U2    Stay
1992    Twin Peaks / David Lynch    Julee Cruise    Questions In A World Of Blue
1991    Jungle Fever / Spike Lee    Stevie Wonder    Jungle Fever
1989    Do the ringht thing / Spike Lee    Public Ennemy    Fight the power
1989    Mystery Train / Jim Jarmusch    Elvis Presley    Mystery Train
1985    After Hours / Martin Scorsese     Peggy Lee    Is That All There Is ?
1982    Smithereens / Susan Seidelman    The Feelies    Loveless Love
1980    Que le spectacle commence / Bob Fosse    George Benson    On Broadway
1980    Bye Bye Brasil / Carlos Diegues    Chico Buarque    Bye Bye Brasil
1979    Apocalypse Now / Francis Ford Coppola    The doors    The End
1977    Car Wash / Michael Schultz    Rose Royce    Car Wash
1971    Sacco and Vanzetti / Giuliano Montaldo    Joan Baez    here's to you
1970    MASH / Robert Altman    The Mash    Suicide is painless
1970    Les Choses de la vie / Claude Sautet    Romy Schneider    la chanson d'helene
1969    Easy Rider / Dennis Hopper    Steppenwolf    Born to be wild
1967    Big Boy / Francis Ford Coppola    The Lovin' Spoonful    You're a Big Boy Now
1966    Un homme et une femme / Claude Lelouch    Nicole Croisille et Pierre Barouh    Un homme et une femme
1966    Alfie / Lewis Gilbert    Cilla Black    Alfie
1966    Des oiseaux, petits et gros / Pasolini    Ennio Morricone et Domenico Modugno    Uccellacci E Uccellini (Titoli Di Testa)
1966    L'armée brancaleone / Mario Monicelli    Carlo Rustichelli (compositeur)    Brancaleone's March
1962    L'éclipse / Michelangelo Antonioni    Mina    L'eclisse Twist
1961    Aimez vous Brahms / Anatole Litvak    Diahann Carroll    Say No More, It's Goodbye
1960    La Dolce Vita / Federico Fellini    Katyna Raniera    lLa Dolce Vita
1960    Jamais le dimanche / Jules Dassin    Melina Mercouri    Les enfants du pirée
1959    Orfeu Negro / Marcel Camus    Agostinho dos Santos    A Felicidate
1958    L'eau vive / François Villiers    Guy Béart    L'eau vive
1956    L'Homme qui en savait trop / Alfred Hitchcock    Doris Day    Que sera sera
1956    Une femme en enfer / Daniel Mann    Susan Hayward    When the Red, Red Robin Comes Bob, Bob, Bobbin' Along
1955    Carmen Jones / Otto Preminger    Pearl Bailey    Beat out dat rhythm on a drum
1952    Un Américain in Paris / Vincente Minnelli    Gene Kelly    I Got Rhythm
1947    Le roman d'Al Jolson / Alfred E. Green    Al Jolson    Toot, Toot, Tootsie (Goo' Bye!)
1947    Dumbo / Walt Disney    Cliff Edwards, Jim Carmichael    When I See an Elephant Fly
1946    Gilda / Charles Vidor    Anita Ellis    Put the Blame on Mame
1946    Rhapsodie en bleu / Irving Rapper    Hazel Scott    The Man I Love

Cannes 70 : trois petites notes de festival par le compositeur Philippe Sarde

Posté par cannes70, le 7 mai 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

En partenariat avec Cinezik, Benoit Basirico nous décrypte les musiques qui ont fait Cannes.

Aujourd'hui, J-11. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


Pour cette 70e édition, Philippe Sarde revient une 21e fois en compétition avec Rodin de Jacques Doillon. Il se souvient de sa première venue pour Les Choses de la vie, et de sa présence dans le jury en 1988, alors qu’un autre compositeur (Gabriel Yared) y participe cette année.

Philippe Sarde signe sa première B.O à 16 ans, en 1970, pour Les Choses de la vie de Claude Sautet. Et dès ce premier film, il fait son baptême du festival puisque le film est en compétition. «Claude Sautet hurlait en conférence de presse, il hurlait car il ne voulait pas aller à Cannes. Son film venait de recevoir le Prix Louis Delluc et j'avais demandé à son producteur pourquoi ils avaient laissé la mention du prix pour la projection. Il était écrit au début du film ‘ce film a obtenu le Prix Louis Delluc', et vis-à- vis de tout le monde à Cannes cela signifiait "on vous emmerde" »

Malgré son jeune âge, le compositeur avait déjà un fort tempérament et ne se privait pas de faire des remarques aux producteurs. Et à 23 ans, en 1977, il convainc Gilles Jacob d’accepter d’être délégué général du Festival : «J'étais très ami avec Gilles Jacob. Il était journaliste à l'Express. Quand il s'est fait virer du magazine, on lui a proposé de diriger le Festival de Cannes. Je me souviens, j'étais chez lui, il m'a demandé ce que j'en pensais, je lui ai tout de suite répondu que c'était une très bonne idée ! Il a été critique pendant un certain nombre d'années, et là il serait le critique des films du monde entier ! Je pensais donc qu’il devait accepter. Je suis resté auprès de lui pendant 25 ans

Après Les Choses de la vie, il reviendra ensuite une vingtaine de fois en compétition, 6 fois avec André Téchiné (Les Soeurs Bronte, Rendez-Vous, Le Lieu du Crime, Ma Saison Préférée, Les Voleurs, Les Égarés), 3 fois avec Marco Ferreri (La Grande Bouffe, Rêve de Singe, L'Histoire de Pierra), avec Roman Polanski (Le Locataire), avec Jacques Doillon - une première fois avant Rodin (pour La Pirate), Bertrand Blier (Beau Père)... ou encore pour trois films américains (Joshua Then And Now de Ted Kotcheff, Lost Angels de Hugh Hudson, L'Ami Retrouvé de Jerry Schatzberg).

Compositeur phare du cinéma français durant 6 décennies, caméléon entièrement au service de la vision cinématographique d’un metteur en scène, il a signé plus de 250 musiques de films auprès de cinéastes majeurs, car sa force est d'être d'abord un homme de cinéma avant d'être un homme de musique, d'envisager son statut comme celui d'un scénariste musical, d'entrer dans la tête du cinéaste pour lui écrire sa musique.

Il se définit lui-même comme un homme de cinéma, soucieux des films dans leur intégralité : «Les films qui sont allés à Cannes étaient des grands films. Ils ont parfois marché ou d'autres moins bien, mais ils sont tous considérés aujourd’hui comme des grands films. D'être le recordman des films sélectionnés à Cannes, j’en suis content pour les films. Je représentais pour les gens, et je crois que je représente toujours, un homme de cinéma, et de musique bien sûr mais vraiment un homme de cinéma et de musique, alors on faisait l'amalgame entre les deux. Je pense qu’un compositeur de musique, s'il n'est pas cinéphile, n'a rien à faire dans un jury. Je pense être plus cinéphile que compositeur. Concernant les musiques que j'ai faites, je pensais à la musique et au film, mais dans un endroit comme Cannes, ou Venise ou Berlin, c'est le film qui compte pour moi. Il fallait que le film soit remarqué. Par exemple cette année, j'espère que le film de Jacques Doillon Rodin sera apprécié. En plus il le mérite ! Je me suis toujours intéressé aux films quand j'étais à Cannes. J'étais là pour me battre pour les films, pas pour ma musique, je m'en moquais à la limite. Je me battais suffisamment avant pour la musique avec les producteurs, mais dans un festival je me battais pour le film

Philippe Sarde se souvient également de sa présence au jury en 1988, présidé par le cinéaste italien Ettore Scola, avec également le producteur Claude Berri, le critique David Robinson, les comédiennes Elena Safonova et Nastassja Kinski, les réalisateurs George Miller et Hector Olivera, le chef opérateur Robby Muller et le scénariste William Goldman.

«J’adorais Ettore Scola qui présidait le jury. Il y avait en compétition un film qui me plaisait beaucoup, Pelle le conquérant de Bille August, un film comme on n'en faisait plus. J'ai tout fait pour qu'il ait le prix. Je me suis battu avec tout le monde. Au jury il y avait des engueulades. Ce n'était plus le compositeur qui parlait, mais c'était l'homme de cinéma qui se battait. Nastassja Kinski, qui était assise à côté de moi, avait des hurlements car je voulais que le film ait réellement le prix. C'était l'année où j'écrivais la musique de L’Ours de Jean- Jacques Annaud, produit par Claude Berri également dans le jury. Claude s'endormait à tous les films. Ce n'était pas très grave mais le problème est quand il se réveillait, à la fin du film, il n'avait qu'un seul mot à la bouche : ‘Est-ce que tu crois que l’Ours va marcher ?’. Je le rassurais en lui disant que j'étais en train d'écrire à l'hôtel avec une pile de papier à musique. Et qu'il cesse de me le répéter à chaque fin de projection à laquelle il avait dormi ! C'était sa seule préoccupation car ce film était un gros challenge pour lui. Donc pour revenir à Pelle le conquérant, il m'a laissé mener avec Ettore Scola le débat. Et Bille August, que je n'ai jamais rencontré dans ma vie, a donc eu la Palme d'or

Cette année, le compositeur Gabriel Yared aura peut-être le même enthousiasme sur un film et le même débat avec le président Pedro Almodovar. Cela pourrait être Rodin de Doillon que le public pourra voir et écouter (il sort en salle en même temps que sa projection cannoise, et la musique de Sarde est disponible dès le 19 mai chez BOriginal). A ce propos, d’autres musiques de Philippe Sarde sortent en mai (en digital), dont 3 films présentés à Cannes : Le Locataire, La Pirate et Beau Père.

Propos de Philippe Sarde recueillis par Benoit Basirico

A voir, la vidéo de l’interview :

Cannes 2017 : Cannes soundtrack donne le « la » pour sa 7e édition

Posté par MpM, le 4 mai 2017

Cannes Soundtrack, créé en 2010, remet depuis 2012 le « Coup de cœur » de la Meilleure Musique de Film Originale décerné à un film parmi ceux en compétition pour la Palme d'or. Le prix est décerné par un jury indépendant de journalistes et permet de mettre en valeur le travail primordial des compositeurs et superviseurs musicaux.

Cette année, dix-neuf films sont ainsi en compétition pour l’Award Cannes Sound. Le lauréat, qui succédera à Cliff Martinez pour The neon demon (2016), Lim Giong pour The Assassin de Hou Hsiao-Hsien (2015), Howard Shore pour Maps to the Stars de David Cronenberg (2014) ou encore Jozef Van Wissem pour Only lovers left Alive de Jim Jarmush (2013), sera annoncé lors d'une soirée spéciale qui aura lieu le 27 mai.

En parallèle, Cannes soundtrack promet une série de concerts live Musique & Cinéma, et des showcases d’artistes compositeurs liés à la programmation cinéma du Festival. Attention, ça va swinguer sur la Croisette !

Cannes 70 : 13 thèmes musicaux qui valent de l’or

Posté par cannes70, le 29 avril 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

En partenariat avec Cinezik, Benoit Basirico nous décrypte les musiques qui ont fait Cannes.

Aujourd'hui, J-19. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .

Voici une sélection des thèmes qui ont marqué les 70 palmes d’or (ou initialement Grand Prix). Cette sélection tient compte de la beauté musicale des thèmes, mais aussi de la manière qu’ils ont eu de rester dans nos mémoires, que ce soit par leur apport émotionnel au film, par leur contribution à la narration, la simplicité de la mélodie, ou le choix d’un unique instrument. Cette sélection est dévoilée par ordre chronologique.

Le Troisième Homme (Carol Reed / Anton Karas, 1949)

Le compositeur autrichien Anton Karas signe son unique musique originale au cinéma pour le film de l’anglais Carol Reed avec une partition axée sur la cithare, un instrument soliste qui représente par son thème obsédant une sorte d’alter-ego pour le héros incarné par Orson Welles. Le musicien alors inconnu a été découvert par le réalisateur dans un bar à vins de Vienne.

Quand Carol Reed lui propose d’écrire la musique de son film, il s’en sent incapable puisqu’il n’avait jamais rien composé auparavant. Il a donc improvisé cette mélodie. Au final, la B.O restera pendant onze semaines en tête du hit parade américain, entre avril et juillet 1950 ! Anton Karas fera le tour du monde pour jouer sa musique. C’est l’exemple le plus frappant d’une musique d’abord anecdotique rendue célèbre grâce à la puissance émotionnelle d’un film.

La Dolce Vita (Federico Fellini / Nino Rota, 1960)

Depuis son premier long métrage Le Cheik blanc en 1952, Federico Fellini confie la musique de ses films à Nino Rota. Le compositeur travaille ainsi sur quinze films du réalisateur (La Strada, Huit et demi, ou Amarcord) jusqu’à sa mort en 1979. Pour La Dolce Vita, le thème participe à la douceur de vivre du titre, par sa légèreté.

Cette mélodie est distillée de manière diffuse comme un parfum enivrant prolongeant le climat d’insouciance. Dans une belle harmonie, la trompette et la guitare entonnent le thème sous la forme d’une valse lente qui semble faire danser les personnages. Nino Rota a également signé la musique d’une autre Palme d’or (Grand Prix) : Le Guépard de Visconti.

Les Parapluies De Cherbourg (Jacques Demy / Michel Legrand, 1964)

Le compositeur Michel Legrand retrouve son cinéaste fétiche Jacques Demy pour leur première comédie musicale après Lola et La Baie des anges. Au départ, le film devait être parlant avant d’être chanté. C’est le compositeur qui souffla l’idée à son ami Demy. C’est devenu le premier film où tous les dialogues sont chantés. Catherine Deneuve étant doublée, nous n’entendons jamais sa voix.

Ces chansons gaies et insouciantes sont en contraste avec l’histoire tragique d’un couple divisé par la guerre d’Algérie. Le couple Legrand-Demy réitérera avec le même succès à l'occasion du plus joyeux Les Demoiselles de Rochefort (1967) avec un univers visuel plus coloré. Michel Legrand a écrit la musique d’une autre Palme d’or (Grand prix) en 1971 avec Le Messager de Joseph Losey et son motif en boucle pour deux pianos et orchestre.

Un Homme et Une Femme (Claude Lelouch / Francis Lai, 1966)

Il s’agit de la première musique de film de Francis Lai et donc de sa première collaboration avec Claude Lelouch dont il deviendra inséparable. La musique est en contrepoint avec l'image, elle prend son importance par son autonomie. De plus, la musique chez ce tandem est toujours composée et enregistrée avant le tournage, avant la première image. Francis Lai a conçu son thème en fonction de l'histoire que Lelouch lui racontait.

C'est le réalisateur le chef d'orchestre puisqu'il monte ensuite la musique sur ses images. Il la fait même entendre à ses acteurs, Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant, sur le plateau pour conditionner leur jeu. Par la suite, une chanson sera tirée du film, avec des paroles de Pierre Barouh (« Da ba da ba da, ba da ba da ba ») et interprétée par Nicole Croisille. Francis Lai est un autodidacte. Il a écrit cette première partition tout seul, grâce à son instrument fétiche, un accordéon électronique, avant par la suite de s’associer à des orchestrateurs pour des musiques plus orchestrales. Francis Lai demeure l’un des plus grands inventeurs de mélodies.

Conversation Secrète (Francis Ford Coppola / David Shire, 1974)

Le compositeur David Shire a 37 ans lorsqu’il participe au film d’espionnage de son beau-frère (à l'époque) Francis Ford Coppola. Il compose avec son piano un air mélancolique teinté de jazz. Le cinéaste, fort du succès du Parrain qu'il considérait comme une simple commande commerciale, décide de mettre en chantier ce film plus intime, plus personnel, et plus modeste. La musique par son épure participe à cette simplicité apparente.

D’ailleurs, David Shire souhaitait au départ écrire une partition pour orchestre mais le réalisateur exigea une musique pour un seul instrument : le piano. Sous cette forme minimale, le thème en devient plus troublant. Le film se termine avec une scène où Gene Hackman joue du saxophone avec un morceau sans lien avec le thème de David Shire.

Taxi Driver (Martin Scorsese, Bernard Herrmann, 1976)

Il s’agit de la dernière musique de Bernard Herrmann (le film fut dévoilé à Cannes 4 mois après son décès survenu en décembre 1975) et une unique collaboration avec Martin Scorsese. Plutôt habitué des motifs orchestraux (notamment pour Hitchcock), le compositeur propose pour la première fois d’intégrer le jazz à son univers avec cette partition de saxophone alto.

Pour l’anecdote, sa collaboration avec Hitchcock s’est arrêtée lorsqu’en 1966 le cinéaste anglais rejeta sa musique pour Le Rideau déchiré au profit de la partition jazz de John Addison. Ce genre étant alors à la mode à Hollywood. Dans le thème d’ouverture de Taxi Driver, les cordes graves, les cuivres et les lourdes percussions illustrent la descente aux enfers nocturne du personnage, tandis que le saxophone qui fait son apparition dans un second temps convoque la lumière des néons qui éclairent la ville plongée dans le noir. L'aspect jazzistique est le versant lumineux d'un cauchemar.

Paris Texas (Wim Wenders / Ry Cooder, 1984)

Compositeur régulier du cinéaste Walter Hill, le guitariste Ry Cooder est surtout réputé pour sa collaboration avec l'Allemand Wim Wenders pour ce mythique Paris Texas (c’est leur première collaboration avant de se retrouver sur The End Of Violence en 1997, et sur Buena Vista social club en tant qu’initiateur de la formation du groupe cubain).

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