Formation « Le montage, grammaire du film : un sujet, un regard » avec Hervé De Luze

Posté par cynthia, le 11 juin 2012

Les 5 et 6 juillet prochain, l'organisme SESCA formation, en association avec l'industrie du rêve, propose une formation exceptionnelle de monteur en présence de Hervé De Luze. Destinée aux professionnels du cinéma et de la télévision, cette formation "Le montage, grammaire du film : un sujet, un regard" permettra aux participants d'acquérir les connaissances de grands techniciens et de partager leurs expériences.

Si plusieurs sessions sont prévues, c'est celle de juillet qui ouvrira le bal en compagnie du célèbre monteur français. Récompensé trois fois aux Césars et nominé aux Oscars pour son travail sur Le Pianiste, Heré De Luze présentera son travail et sa manière d'aborder le montage durant cette formation de deux jours. Une après-midi sera réservée à la diffusion de certains de ses travaux, afin de comprendre comment et pourquoi une séquence fonctionne à l'intérieur d'un film.

Trois autres sessions sont à prévoir

Il faudra attendre la rentrée pour pouvoir assister à d'autres formations. En septembre, deux jours seront consacrés à "monter dans l'urgence", en compagnie de Yann Dedet, autre monteur français professeur à la Fémis. Le mois suivant sera dédié à l'art de la série Télé en compagnie du sémiologue et romancier Vincent Colonna. Enfin, le mois de novembre dévoilera sur trois jours , aux côtés de la chef monteur Sylvie Landra, l'art de "remonter un film".

Alors que le montage à l’heure du numérique s’avère plus complexe (plus de rushes, moins de "regard"), ces formations offriront aux futurs monteurs des outils primordiaux pour réussir dans ce métier qui, plus que jamais, joue un rôle crucial dans la réussite d'un film.

18 millions de $ et 60 semaines plus tard : Titanic débarque en 3D

Posté par vincy, le 6 avril 2012

Près de 15 ans après sa sortie, le phénomène Titanic est toujours intact. Mercredi, en France, la version 3D a ramené 57 631 nostalgiques dans les 331 salles qui le diffusaient. Le même jour, aux USA, il cumulait 4 375 338 $ de recettes (sur 2 674 écrans), le plaçant juste derrière The Hunger Games et faisant miroiter la première place du week-end de Pâques.

Cette conversion en 3D par James Cameron ne semblait pourtant pas de première évidence tant il critiquait ouvertement le procédé sur d'autres films. "La 3D n'ajoute rien à l'histoire mais elle est un moyen de revaloriser la salle de cinéma" ajoutait-il. Le réalisateur canadien a malgré tout tenté l'expérience : cela lui a pris 60 semaines et coûté la bagatelle de 18 millions de $ pour transformer l'un des plus gros succès de l'histoire du cinéma ; en France, il détient toujours la première place des films les plus vus depuis 1945 et aux USA, il se classe 6e de l'histoire (si l'on prend en compte le prix du billet ajusté à l'inflation). Titanic avait rapporté 1,85 milliard de $ lors de sa première exploitation. Le budget faramineux (pour l'époque) de 200 millions de $ était un pari risqué qui s'était avéré très rentable.

Sortie dans 84 pays cette semaine, la version 3D a été supervisée par Cameron lui-même afin de contrôler la qualité artistique du projet et de rester fidèle à sa vision. Car selon le réalisateur, "le problème n'est pas technique mais créatif" dans ce genre de processus. Il a déclaré que le film se prêtait très bien à ce transfert en 3D : "quand j'ai tourné Titanic, mon style se prêtait déjà à la 3D. Je privilégiais la profondeur de champ, mes personnages s'inséraient dans un vaste décor, au point que le paquebot devenait un personnage à part entière. Or, la profondeur de champ est un élément fondamental de la 3D."  A cela s'ajoute le fait d'avoir réalisé entre temps Avatar, ce qui lui a donné une compétence que peu de cinéastes possèdent dans le domaine du cinéma en relief et lui a permis de ne pas trahir son chef d'oeuvre film visuellement.

Cameron a surtout voulu améliorer les possibilités de la 3D avec ce projet. Il a souhaité aller plus loin qu'Avatar. Soucieux que le spectateur puisse supporter 163 minutes de film dans ce format, il a augmenté de 20% la profondeur du relief par rapport à Avatar. L'implication du cinéaste et son perfectionnisme ont conduit Paramount, son distributeur américain, à sortir Titanic comme un nouveau blockbuster. A la manière de Disney avec la re-sortie du Roi Lion (3D) en septembre dernier (avec succès). La date de sortie ne doit rien au hasard. Tout juste classée par l'UNESCO, l'épave du Titanic a sombré le 15 avril 1912 : on célèbre les 100 ans du naufrage.

Mais l'échec relatif en février de Star Wars : Episode I - La menace fantôme a donné quelques sueurs au distributeur. Contrairement à la saga de George Lucas, Titanic n'est pas encore disponible en Blu-ray, ce qui peut le sauver. D'autant que Cameron a voulu une immersion totale en retravaillant notamment le son et la lumière de son film afin de rendre l'expérience de la salle unique. Ainsi la version 3D s'avère plus intimiste que spectaculaire : "en fait, tout ce que l'on estimerait hâtivement peu spectaculaire dans Titanic prend une autre dimension" explique le réalisateur.

Mais que ce soit clair, Cameron insiste : "Le meilleur moyen de réaliser un film en 3D est de le faire directement, sans passer par un transfert."

Peter Jackson défie le 24 images par seconde

Posté par vincy, le 13 avril 2011

James Cameron et Wim Wenders ont avoué avoir été frustrés de ne pas pouvoir tourner leurs films en 3D, respectivement Avatar et Pina, en 72 images par seconde. La technologie les contraignait au classiques 24 images par seconde, ce qui freinait la fluidité des mouvements, pour leur plus grand désespoir artistique.

Peter Jackson, qui a enfin commencé le tournage de Bilbo le Hobbit, après des mois de retards (financement du film périlleux, séisme en Nouvelle-Zélande, hospitalisation du cinéaste) a décidé de filmer en 48 images par seconde. "C'est ce qui ressemble le plus au réel et est le plus facile à regarder, spécifiquement en 3D". C'est une révolution aussi majeure que l'arrivée du son, de la couleur et de l'image en relief.

Cela posera quelques problèmes techniques : comment adapter cette vitesse à des projecteurs non numériques, qui équipent encore une grande partie des salles mondiales. Une simple conversion rendrait l'image plutôt bizarre sur des projecteurs normaux. Il faudra donc fusionner deux images en une en post-production.

Warner Bros peut aussi décider de ne miser que sur les cinéma numériques, de plus en plus nombreux, et couvrant l'ensemble des territoires occidentaux.

Après Bilbo le Hobbit, Jackson tournera la suite de Tintin, Le secret de la Licorne, de Steven Spielberg : Tintin, Le temple du soleil, à condition que le film de Spielberg cartonne. A l'origine , il s'agissait d'une trilogie. Mais jamais la réalisation du deuxième film n'avait été explicitement conditionnée au succès du premier. La crise économique incite les studios à la prudence.