Harry Dean Stanton (1926-2017), le géant discret

Posté par vincy, le 16 septembre 2017

Un immense acteur américain vient de s'en aller. Né le 14 juillet 1926, Harry Dean Stanton, connu de tous les fans de Twin Peaks: Fire Walk with Me, est mort à l'âge de 91 ans. C'est avec Paris, Texas, de Wim Wenders, Palme d'or à Cannes en 1984, que le comédien a enfin, à 58 ans, atteint la notoriété nécessaire avec son premier "premier rôle" majeur pour devenir une gueule marquante du cinéma hollywoodien et du petit écran. Il a d'ailleurs briller en incarnant le leader religieux manipulateur et polygame dans Big Love, sur HBO, durant 5 saisons.

Nul ne doute que le Harry Dean Stanton Fest, créé en 2011 dans sa ville natale du Kentucky, sera en deuil lors de l'ouverture le 28 septembre.

Harry Dean Stanton, figure fantomatique et errante dans Paris, Texas, scénarisé par Sam Shepard, disparu il y a quelques semaines, avait imposé un jeu minimaliste, presque absent, héritier de ces mythiques acteurs des films noirs de l'âge d'or hollywoodien. "Il créait, avec son visage, une poésie triste" écrivait Roger Ebert. De ceux dont on reconnaît le visage et la silhouette sans se souvenir de leurs noms. Peu importe la moralité de son personnage, il le défendait avec avidité.

Au New York Times, à l'époque, il avouait qu'il en avait marre des rôles qu'on lui proposait à l'époque. Quand il a rencontré Sam Shepard en 1983, il lui avait confié chercher "de la beauté et de la sensibilité".

Pourtant, à travers ses films, on voyait aussi un acteur qui savait incarner le "cool", prendre des colères mémorables ou emprunter des chemins de traverses en jouant dans des films très variés, passant de Lynch à Marin Scorsese (La dernière tentation du Christ), de Sean Penn (The Pledge) à Robert Altman (Fool for love).

60 ans après avoir commencé sa carrière, le voici qui s'éclipse. Jusqu'en 1984, il n'a pas chômé, même s'il a galéré. Il tourne pour Michael Curtiz, Lewis Milestone, Terrence Malick (un court métrage), Sam Peckinpah (Pat Garrett et Billy le Kid), Monte Hellman, Francis Ford Coppola (le 2e Parrain, Coup de cœur quelques années plus tard), Bob Dylan, John Huston (Le malin)... En 1979, il est l'un des passagers de Alien de Ridley Scott. Pour la première fois, on le remarque.

Il enchaîne avec The Rose, de Mark Rydell, La Mort en direct, de Bertrand Tavernier (et bien plus tard, un autre films français: Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma, d'Agnès Varda), New York 1997 (Escape from New York) et Christine, de John Carpenter, et le culte Repo Man, d'Alex Cox. Harry Dean Stanton, à défaut de devenir une star, devient un acteur fiable, réputé gentil, et à l'aise dans tous les univers, y compris le film pour ados (Rose bonbon (Pretty in Pink), de Howard Deutch, avec Molly Ringwald).

Mais c'est bien en acteur lynchien, qu'il se révèle charismatique et étrange, énigmatique et fascinant. Avec le cinéaste il tourne Sailor & Lula, autre Palme d'or, Une histoire vraie, Inland Empire et bien sûr Twin Peaks, le film comme la récente saison 3 qui vient de s'achever. Son jeu naturaliste et sa prestance suffisaient à remplir l'écran.

"Voici qu'un grand s'en va. Il n'y a personne comme Harry Dean. Tout le monde l'aimait. Et pour de bonnes raisons. Il était un grand acteur (en fait au-delà de l'excellent) - et un grand être humain - c'était tellement formidable d'être autour de lui !!! Vous allez vraiment nous manquer Harry Dean !!! Beaucoup d'amour à vous où que vous soyez maintenant!" a écrit David Lynch en sa mémoire, après avoir appris son décès.

Ami avec Lynch mais aussi avec Jack Nicholson (Stanton a été son témoin de mariage en 1962 et, après le divorce, ils ont vécu avec la star durant deux ans). Ils ont souvent joué ensemble, notamment dans Missouri Breaks d'Arthur Penn, avec Marlon Brando, qui devient aussi son ami.

Dernièrement, il a continué son exploration de territoires inconnus, en bon cow-boy du 7e art: le dessin animé Rango, de Gore Verbinski, This Must Be the Place, de Paolo Sorrentino et les Avengers, de Joss Whedon. Son dernier film sort le 29 septembre sur les écrans américains, Lucky, où il interprète un athée s'interrogeant sur sa mortalité. Il joue aux côtés de David Lynch dans ce film de John Carroll Lynch. Le film, primé à Locarno en août, devrait sortir en décembre en France.

L'acteur avait servi dans la Navy durant la seconde guerre mondiale avant d'aller étudier le journalisme puis de se consacrer au métier d'acteur. Ses débuts, à la télévision, datent de 1954 (dont un épisode avec Alfred Hitchcock). Il était aussi musicien. Ami de Bob Dylan (il apparaît dans son clip "Dreamin' of You"), il avait son propre groupe et avait d'ailleurs chanté aux funérailles d'un autre de ses amis, l'écrivain Hunter S. Thompson.

Il n'a jamais reçu aucun prix.

Sorrentino retrouve Servillo

Posté par vincy, le 30 mai 2012

Après une escapade irlando-américaine avec Sean Penn (This Must be The Place) et un livre, Paolo Sorrentino tournera son nouveau film dans son pays. La grande bellezza (La grande beauté) sera filmé à Rome, avec son acteur fétiche, Toni Servillo, mais aussi Carlo Verdone et Sabrina Ferilli.

On ne sait rien de l'histoire, coécrite avec Umberto Contaerello, pour l'instant, même si Sorrentino voudrait mettre en avant l'aspect glamour et grotesque de la capitale italienne.

Ce sera le cinquième film du réalisateur avec Servillo. Pour le comédien et réalisateur Carlo Verdone, l'un des acteurs les plus populaires du pays, également star de la franchise à succès Manuale d'Amore, ce sera une première fois. Lui qui s'est souvent dirigé, avait débuté sous l'oeil de Bertolucci, Sordi ou encore Rossetti. Quant à Sabrina Ferilli, autrefois glamour et voluptueuse, actrice engagée fermement à gauche, on l'a vue dans le téléfilm Dalida, où elle incarnait la chanteuse, mais aussi chez Marco Ferreri, les frères Taviani, ou encore chez Paolo Virz, dont Tutta la vita davanti lui rapporta quelques prix d'interprétation.

Le tournage débuterait en août. Les ventes internationales ont débuté lors du dernier marché du film à Cannes.

Sundance 2012 : des vedettes hollywoodiennes au menu du Festival

Posté par vincy, le 20 janvier 2012

Si la plupart des films présentés à Sundance, et généralement ceux qui se retrouvent au palmarès, sont signés pas des jeunes cinéastes et sont dépourvus de stars à leur générique, quelques uns sont là pour séduire les médias, les photographes et donner un peu de glamour à la saison hivernale américaine.

A trois semaines du Festival de Berlin, Sundance lance l'année cinématographique alors qu'Hollywood en est encore à voter pour le prochains Oscars des films de l'année précédente.

Cette année, Park City et ses environs accueillent son lot de vedettes, certaines montantes, d'autres sur le retour.

Dans la compétition, Mark Webber (qui en tant qu'acteur est aussi à l'affiche de deux autres films à Sundance) réunit Shannyn Sossamon, Michael Cera, Jason Ritter et Amanda Seyfried dans The End of Love.

Youssef Delara et Michael D. Olmos font renaître au cinéma Lou Diamond Phillips (La Bamba) dans Filly Brown.

Paul Dano et Jena Malone sont les deux stars de For Ellen, de So Yong Kim.

Dennis Haysbert ("24 heures", Loin du Paradis) et Danny Glover se cotoient dans Luv, de Sheldon Candis. Enfin,

The Surrogate, de Ben Lewin, célébrera le grand retour de l'oscarisée Helen Hunt, qui sera face à William H. Macy.

Côté international, on croisera Said Taghmaoui (My Brother the Devil, de Sally El Hosaini).

C'est évidemment dans les soirées de gala que les stars seront présentes. Pour ne pas dire omniprésentes.

Arbitrage, de Nicholas Jarecki, met en scène Richard Gere, Susan Sarandon et Tim Roth.

Sarandon est aussi du casting de Robot and Frank, qui comprend Frank Langella, James Marsden et Liv Tyler, un film de Jake Schreier, qui sera diffusé lors d'une soirée de gala spéciale.

Kirsten Dunst est la vedette de Bachelorette, de Leslye Headland.

Elijah Wood et Emma Roberts ont des seconds-rôles dans Celeste and Jesse Forever, de Lee Toland Krieger.

GOATS de Christopher Neil forme un duo inédit avec David Duchovny et Vera Farmiga. La partenaire dans X-Files de Duchovny, Gillian Anderson, aux côtés de Clive Owen, sera présente avec Shadow Dancer, de James Marsh.

Sundance accueille aussi le nouveau film de Stephen Frears, Lay the Favorite, avec Bruce Willis, Catherine Zeta-Jones et Rebecca Hall.

Parker Posey, qui animera la cérémonie d'ouverture du Festival, est la vedette de Price Check, de Michael Walker.

Cillian Murphy, Sigourney Weaver et Robert de Niro ont été recrutés par Rodrigo Cortés dans Red Lights.

Le film de clôture, The Words, de Brian Klugman et Lee Sternthal, n'est pas avare en rgos cachets : Bradley Cooper, Jeremy Irons, Olivia Wilde et Zoe Saldana.

Joseph Gordon-Levitt animera Hit RECord at the Movies, une exploration interactive entre le public et les productions de hitRECord.

Dans les autres sélections, on notera la venue de Emily Blunt (Your Sister's Sister, de Lynn Shelton), de Jesse Eisenberg et Melissa Leo (Predisposed, de Philip Dorling et Ron Nyswaner) et de Sean Penn et Frances McDormand (This Must Be The Place, de Paolo Sorrentino).