La projection officielle du Lars Von Trier avait provoqué plusieurs malaises lundi dernier. Les images chocs du réalisateur danois auront donc été insupportables pour les âmes sensibles. Il faut savoir, par ailleurs, que la société du cinéaste, Zentropa, avait prévu une version "soft" dès l'origine du projet pour pouvoir être distribué dans les plays les plus "pudiques" et surtout pour être venu aux chaînes de télévision. Si ce n'est pas de l'opportunisme, c'est en tout cas une forme perverse de dénaturation de l'oeuvre, par l'auteur lui-même. Dans ce cas, si Antichrist peut se passer des scènes ultra-violentes, pourquoi les infliger aux autres?
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Les mots de Cannes : Cannes ’09 par une journaliste américaine
"A Great Cannes. Good films. Very Sunny. Cool people. An Happy Cannes!"
- Le 62e festival, vu par une journaliste américaine, juste avant la projection du film (réussi) de Terry Gilliam. Et c'est vrai : de bons films, du soleil généreusement, des gens pas stressés.
Le nombre d’or : 18 679
Il y a en effet 18 679 spectateurs qui ont vu Etreintes brisées, de Pedro Almodovar, lors de son premier jour d'exploitation à Paris et environs. C'est moins que Volver en 2006. C'est aussi un peu moins que La nuit au musée 2 sorti le même jour. Mais c'est beaucoup plus que Vengeance, sélectionné à Cannes lui aussi (4 503 spectateurs). Cela faisait du film espagnol, le deuxième film le plus vu ce jour-là.
Cannes 2009 : qui est Isabel Coixet ?
Une nouvelle venue sur la croisette ! Map of the sound of Tokyo est en effet le premier film d’Isabel Coixet à concourir pour la Palme d’or, et seulement le deuxième à faire le déplacement jusque Cannes (elle avait réalisé le segment sur le 12e arrondissement de Paris je t’aime en 2006). Pourtant, c’est bien un Festival, celui de Berlin, qui a révélé la réalisatrice catalane au grand public au début des années 2000 avec Ma vie sans moi, l’histoire d’Ann (la canadienne Sarah Polley), une jeune mère de famille atteinte d’un cancer incurable et qui décide de ne rien dire à ses proches. Le film était coproduit par Pedro Almodovar lui-même.
Pendant des années, Isabel Coixet a surtout fait carrière dans la publicité, l’écriture et la production. En 1983, son premier scénario de long métrage est porté à l’écran par l’Espagnol Ignasi Ferré (Morbus) puis, en 1988, elle se lance derrière la caméra pour Demasiado Viejo Para Morir Joven. Première nomination aux Goyas (les César espagnols). Ont suivi Les choses que je ne t’ai jamais dites, tourné en anglais avec Lili Taylor et Andrew McCarthy (1996) et Those Who Love (1998).
Après l’immense succès public de Ma vie sans moi, elle enchaîne avec La vie secrète des mots où elle retrouve son interprète Sarah Polley. Le film reçoit quatre Goyas dont ceux de meilleur film et de meilleure réalisatrice. De quoi lui ouvrir les portes de Hollywood qui produit l’opus suivant, Lovers (Elegy), l’histoire d’une passion dévorante entre Ben Kingsley et Penelope Cruz, adapté d’un roman de Philip Roth, The dying animal.
Changeant littéralement de décor, Isabel Coixet, comme Gaspar Noé, a choisi Tokyo comme décor pour son nouveau film. On y retrouve Sergi Lopez (un grand habitué du festival avec quatre films autrefois en compétition) confronté à un casting exclusivement japonais, dont les actrices Rinko Kikuchi (découverte dans Le goût du thé et Babel) et Min Tanaka (La servante et le samouraï). En entrant dans la "cour des grands" - il est temps, la réalisatrice a plus d’une demi-douzaine de films à son actif ! -, elle se retrouve en concurrence directe avec son ancien "mentor", Pedro Almodovar, et ses Etreintes brisées. Et si 2009 était l’année de l’Espagne ?