Berlinale 2019: polémiques à cause de la présence de Netflix dans la sélection officielle

Posté par vincy, le 14 février 2019


Désormais, avec une petite musique, c'est un grand N qui s'affiche et non plus la marque au complet, Netflix. La plateforme a récemment fait son entrée parmi les studios en adhérant à la MPAA (Motion Picture Association of America), le puissant comité de censure américain, jusque là club réservé aux six grands studios américains : Paramount Pictures, Sony Pictures Entertainment, Twentieth Century Fox, Universal City Studios, Walt Disney Studios Motion Pictures et Warner Bros. Entertainment.

La MPAA régule la classification des œuvres (G, PG, PG-13, R-Rated, NC-17) et combat le piratage.

Netflix, un studio comme les autres? A Berlin, comme à Cannes et à Venise, la polémique a continué. Si on remarque que les journalistes font moins "bouh" à l'arrivée du logo (il y a même désormais des applaudissements), les exploitants allemands ont critiqué le Festival d'avoir sélectionné des films de la compagnie alors qu'elle se réserve toujours le droit de ne pas les montrer dans les salles de cinéma.

160 exploitants allemands ont adressé une lettre ouverte adressée à la direction de la Berlinale et à la ministre de la Culture, Monika Grütters, pour réclamer le retrait de la compétition du nouveau film d'Isabel Coixet, Elisa y Marcela. Mais personne ne s'est offusqué de la présence hors-compétition, dans le cadre des soirées "Galas" de celle d'un autre film Netflix: The Boy Who Harnessed the Wind (Le garçon qui dompta le vent), premier long métrage du comédien Chiwetel Ejiofor (déjà présenté à Sundance).

Le Festival a répliqué que Elisa y Marcela sortirait en salle en Espagne, ce qui ne contrevient pas au règlement du festival.

Le directeur artistique de la Berlinale, Dieter Kosslick, qui fait sa dernière année de mandat, a déclaré que les festivals internationaux devraient emprunter à l'avenir une position commune afin de savoir comment gérer les films de cinéma destinés aux plateformes. Venise a décerné son Lion d'or à un film Netflix (Roma, un des favoris pour l'Oscar du meilleur film). Cannes a du abandonner la sélection de films de la plateforme, puisque son règlement ne permet plus leur place dans la Compétition.

Il y a urgence à faire un choix. Non pas que les films de Netflix soient meilleurs que les autres. Mais la plateforme, qui revendique désormais rien qu'en France 5 millions d'abonnés, a signé quelques uns des prochains projets d'auteurs réputés et primés, à commencer par Martin Scorsese, David Michôd et Noah Baumbach. Netflix, acteur désormais incontournable, s'invite aussi sur les marchés en prenant les droits internationaux de films étrangers (dernier en date: Le chant du loup). Il va être difficile d'ignorer ces films en festivals, surtout quand ces festivals (à l'instar de Berlin) s'offre une sélection dédiée aux séries ... télévisées.

On a souvent regretté qu'en France la chronologie des médias (qui n'est clairement pas en faveur de Netflix, Amazon et Apple) empêche la distribution dans quelques salles d'un film comme Roma, qui méritait amplement une diffusion sur grand écran. Roma, comme d'autres films Netflix, ont pourtant pu être montré en salles durant une courte durée. A défaut de changer les règles, les festivals permettent au moins de profiter pleinement d'une projection grand écran.

La Berlinale a fait ce choix. Festival public plus que critique, il a projeté le nouveau film d'Isabel Coixet et celui de Chiwetel Ejiofor, tous deux inspirés d'une histoire vraie, dans de grandes salles.

Elisa y Marcela est le récit de deux femmes qui s'aiment dans l'Espagne conservatrice et catholique du début du XXe siècle. En noir et blanc, il raconte l'hostilité et l'homophobie qu'elles subissent, jusqu'à ce que l'une d'elles décide de se travestir en homme et de se marier avec sa compagne à l'église. Et ce plus d'un siècle avant la légalisation du mariage pour tous. Isabel Coixet rate complètement son sujet, en le dévitalisant et en frôlant le grotesque à certains moments. Ses bonnes intentions sont bousillées par un scénario répétitif et une mise en scène vaniteuse. Il n'empêche, on aura appris quelque chose : ce mariage lesbien n'a jamais été annulé par l'Eglise, ce qui en fait le premier mariage entre personnes du même sexe de l'histoire.

Netflix ou pas Netflix, ce film n'aurait jamais du être dans une compétition comme celle de Berlin, affaiblissant un peu plus la Berlinale cette année.

En revanche, Le garçon qui dompta le vent a fait forte impression aux spectateurs qui ont applaudit à la fin du film. A juste titre. S'il est très classique dans sa narration et ne révolutionne en rien la réalisation, le film s'avère très efficace et touchant. Entièrement tourné au Malawi, avec le réalisateur Chiwetel Ejiofor et Aïssa Maïga comme seules vedettes, cette histoire s'inspire d'un jeune garçon d'un village africain (aujourd'hui très diplômé y compris aux USA) qui va entreprendre la construction d'une éolienne pour apporter l'électricité à une pompe à eau permettant d'irriguer les champs infertiles pour cause de sècheresse. De l'écologie aux bons sentiments, en passant par les drames familiaux et les personnages réellement attachants, tout y est. Et c'est typiquement le film qui peut trouver son public en salles.

On pourra le voir chez soi, sur Netflix, à compter du 1er mars.

Dinard 2018: la crème de la crème anglaise

Posté par kristofy, le 28 septembre 2018

Le Dinard Film Festival est lancé, depuis le 26 septembre jusqu'au 30. C'est la 29e édition de ce festival du film britannique : toute la ville s'est mise à l'heure anglaise avec drapeaux et cabine téléphonique d'outre-Manche. C'est l'occasion de découvrir en avant-première sur grand-écran un large panorama de films inédits avec, au générique, Emily Mortimer, Bill Nighy, Andrew Garfield, Claire Foy, Glenn Close, Gillian Anderson, Terence Stamp, Tom Wilkinson, Colin Firth, Paddy Considine, Jodie Whitaker, Billy Zane, Sam Claflin, Toby Jones, Paul Bettany, Judi Dench, Maggie Smith, Eileen Atkins, Kelly Reilly... La crème de la crème anglaise...

Des hommes cassés

Dinard c'est aussi le festival qui révèle au public français les jeunes talents en devenir de demain : par exemple l'acteur Andrew Garfield a vu son premier film Boy A recevoir il y a 10 ans le Grand prix du jury Hitchcock d’or et le Prix du public en 2008. Cette année, le film d'ouverture est justement le premier film en tant que réalisateur de Andy Serkis (Gollum, César et autres performances numériques), Breathe avec en vedette ce même Andrew Garfield et Claire Foy. Il s'agit du biopic bouleversant de Robin Cavendish qui, à peine marié, avec son épouse (enceinte) est atteint par la polio, qui va le paralyser de tout ses membres. Il se retrouve allongé relié à une machine respiratoire, emprisonné dans une existence qu'on pense de courte durée, mais l'amour de sa femme lui redonne goût à la vie : une chaise roulante équipée du respirateur va lui permettre de rentrer à la maison et même de voyager! Cette renaissance aventureuse et romantique va au fil des années poser des questions comme l'intégration du handicap dans la société ou le choix de l'euthanasie... Le film a été initié et produit par leur fils.

Par ailleurs le premier film de Paddy Considine Tyrannosaur avait remporté en 2011 le Grand prix du jury Hitchcock d’or et le Prix du scénario. C'est comme une évidence de voir ici son nouveau long métrage Journeyman dans lequel il se donne le premier rôle avec Jodie Whittaker (venue plusieurs fois à Dinard). La thématique de guérison quand on a tout perdu traverse là aussi cette histoire : un champion du monde de boxe s'effondre victime d'un grave traumatisme crânien, il a besoin de rééducation des membres mais surtout il a perdu la mémoire et ne reconnait plus sa femme, son bébé ni même ses amis...

Brexin

Cette année la présidente du jury est Monica Bellucci. Une italienne. Elle avait fait succomber l'agent secret britannique James Bond dans Spectre.Mais, après tout, la nationalité des cinéastes ou des comédiens, importent peu. Il suffit de voir The Bookshop, typiquement britannique dans son ADN (intrigue, décors, acteurs, ...), qui est réalisé par la catalane Isabel Coixet. Là aussi d'ailleurs on y voit un homme brisé (Bill Nighy, formidable) par les hypocrisies et les méchancetés des gens, et qui se réfugie dans les livres, tout en renouant avec le goût de la vie grâce à une libraire.

Autour d'elle, il y a Rupert Grint (de la sage Harry Potter), très entouré de jolies filles aux soirées, Emmanuelle Bercot, Kate Dickie, fidèle et adorée du festival, Sabrina Ouazani, Thierry Lacaze, de Studiocanal, Alex Lutz, et l'acteur Ian Hart  (auquel Dinard va rendre hommage). Pour la récompense du Hitchcock d'or, ils verront, comme le nouveau jury de la presse qui décernera le premier Hitchcock d'or de la critique:

- Funny Cow d'Adrian Shergold (Prix du public à Dinard en 2006), avec Maxine Peake, Paddy Considine et Stephen Graham.
- The Happy Prince de Rupert Everett, avec Rupert Everett, Colin Firth et Emily Watson. Premier film de l'acteur, présenté à Sundance et Berlin.
- Jellyfish de James Gardner, avec Liv Hill, Sinead Matthews et Cyril Nri. Double prix d'interprétation à Edimbourgh cet été, après avoir été présenté au Festival de Tribeca.
- Old Boys de Toby MacDonald, avec Alex Lawther, Pauline Etienne et Denis Ménochet. Le film a fait son avant-première à Edimbourgh.
- Pin Cushion de Deborah Haywood, avec Lily Newmark et Joanna Scanlan. Prix du public à Créteil, trois fois nommé aux British Independent Film Awards et en sélection à Venise l'an dernier.
- Winterlong de David Jackson, avec Francis Magee, Carole Meyers et Doon Mackichan. Premier film présenté en avant-première à Edimbourgh.

Malgré le soleil radieux de la Bretagne, les salles obscures sont pleines. A quelques mois du Brexit qui menace la Culture au Royaume-Uni, notamment dans ses liens avec les coproducteurs européens, le cinéma britannique montre encore sa vitalité et sa diversité.

Les films récompensés ce week-end, de Madrid à Bruxelles en passant par Gérardmer et Rotterdam

Posté par vincy, le 5 février 2018

C'était un festival de palmarès ce week-end.

A Bruxelles, les 8e Prix Magritte ont décerné cinq prix à Une famille syrienne de Philippe Van Leeuw, récompensé en tant que meilleur film, pour sa réalisation, son scénario, son image et sa musique. Les César belges francophones ont aussi primé Home, le film flamand de Fien Troch (meilleur film flamand), Faut pas lui dire (meilleur premier film), Grave (meilleur film étranger en coproduction, meilleurs décors), Chez nous (meilleure actrice pour Emilie Dequenne), King of the Belgians (meilleur acteur pour Peter Van den Begin), Noces (meilleur second-rôle féminin pour Aurora Marion, meilleurs costumes), Le fidèle (meilleur second-rôle masculin pour Jean-Benoît Ugeux), Mon ange (meilleur espoir féminin pour Maya Dory), Dode Hoek (meilleur espoir masculin pour Soufiane Chilah), Sonar (meilleur son), Paris pieds nus (meilleur montage). Et Sandrine Bonnaire a reçu un Magritte d'honneur.

Un peu plus au nord, aux Pays-bas, le 47e Festival international du film de Rotterdam (IFFR) a élu un film chinois, The Widowed Witch de Cai Chengjie, pour son Tigre d'or. Un prix spécial du jury a été remis à The Reports on Sarah and Saleem de Muayad Alayan pour le scénario de Rami Alayan tandis que le film a aussi reçu le Prix du public du Fonds Hubert Bals. Le public a choisi pour son grand prix The Guilty de Gustav Möller, par ailleurs récipiendaire du prix du jury jeunes. Notons que Lucrecia Martel, une habituée cannoise, a été distinguée par le Prix KNF (les critiques néerlandais) pour Zama, tandis que Balekempa d'Ere Gowda a reçu le Prix de la critique internationale FIPRESCI.

A Gérardmer, le jury du 25e Festival internernational du Film Fantastique composé de Mathieu Kassovitz, Pascale Arbillot, David Belle, Nicolas Boukhrief, Judith Chemla, Suzanne Clément, Aïssa Maïga, Olivier Mégaton et Finnegan Oldfield, a plébiscité Ghostland de Pascal Lauguer, une coproduction franco-canadienne qui sortira le 14 mars (avec Mylène Farmer au générique). Ghostland a aussi été honoré du Prix du public et du Prix du jury Syfy. Un autre film canadien, Les affamés, de Robin Aubert (dont Netflix vient d'acquérir les droits), partage le Prix du jury avec Les bonnes manières de Juliana Rojas et Marco Dutra. Ce film franco-brésilien qui sort le 21 mars a aussi reçu le prix de la critique.

Enfin, à Madrid, c'était le week-end des 32e Goyas, les Oscars espagnols. La libreria d'Isabel Coixet, a raflé les prix les plus importants: film, réalisation, scénario adapté. La cinéaste avait déjà remporté un triplé équivalent pour The Secret Life of Words en 2006 (film, réalisation, scénario original). D'autres films sont repartis avec le sourire: Eté 1993 de Carla Simon (premier film, second-rôle masculin pour David Verdaguer, révélation féminine pour Bruna Cusi), Handia, le géant d'Altzo de Aitor Arregi et Jon Garano (scénario original, image, musique, espoir masculin pour Eneko Sagardoy, décors, costumes, direction artistique, maquillage et coiffure, effets spéciaux), El autor de Manuel Martin Cuenca (acteur pour Javier Gutiérrez, second-rôle féminin pour Adelfa Calvo), No sé decir adiós de Lino Escalera (actrice pour Natalie Poza). En animation, la suite de Tad l'explorateur perdu a triomphé. Deux nommés aux Oscars se sont répartis les prix des meilleurs films étrangers: la Palme d'or The Square (meilleur film européen) et le Teddy Award de Berlin Une femme fantastique (meilleur film en langue espagnole). Enfin, Marisa Paredes a reçu un Goya d'honneur. C'était son premier Goya après deux nominations.

Berlin 2018: les premiers films annoncés

Posté par vincy, le 18 décembre 2017

La Berlinale annonce ses premières couleurs. Van Sant et Jacquot auront le droit à la compétition, Kurosawa au Panorama, Coixet à une soirée de gala hors compétition, qui s'ajoutent tous au film de Wes Anderson déjà officialisé pour l'ouverture du Festival de Berlin 2018 le 15 février. Toutes sélections confondues, les vedettes seront au rendez-vous avec Huppert, Ulliel, Phoenix, Mara, Golino, Mortimer... Et ce n'est que la première fournée.

Competition

  • Don't Worry, He Won't Get Far on Foot, de Gus Van Sant, avec Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Rooney Mara, Jack Black, Udo Kier
  • Dovlatov d'Alexey German Jr., avec Milan Maric, Danila Kozlovsky, Helena Sujecka, Artur Beschastny, Elena Lyadova
  • Eva de Benoit Jacquot, avec Isabelle Huppert, Gaspard Ulliel, Julia Roy, Richard Berry
  • Figlia mia (Daughter of Mine) de Laura Bispuri, avec Valeria Golino, Alba Rohrwacher, Sara Casu, Udo Kier
  • In den Gängen (In the Aisles) de Thomas Stuber; avec Franz Rogowski, Sandra Hüller, Peter Kurth
  • Mein Bruder heißt Robert und ist ein Idiot de Philip Gröning, avec Josef Mattes, Julia Zange, Urs Jucker, Stefan Konarske, Zita Aretz, Karolina Porcari, Vitus Zeplichal
  • Twarz (Mug) de Malgorzata Szumowska, avec Mateusz Ko?ciukiewicz, Agnieszka Podsiadlik, Ma?gorzata Gorol, Roman Gancarczyk, Dariusz Chojnacki, Robert Talarczyk, Anna Tomaszewska, Martyna Krzysztofik

Berlinale Special Gala

  • The Bookshop d'Isabel Coixet, avec Emily Mortimer, Bill Nighy, Patricia Clarkson
  • Das schweigende Klassenzimmer (The Silent Revolution) de Lars Kraume, avec Leonard Scheicher, Tom Gramenz, Lena Klenke, Jonas Dassler, Florian Lukas, Jördis Triebel, Michael Gwisdek, Ronald Zehrfeld, Burghart Klaußner
  • World premiere

Panorama

  • L'Animale de Katharina Mückstein, avec Sophie Stockinger, Kathrin Resetarits, Dominik Warta, Julia Franz Richter, Jack Hofer, Dominic Marcus Singer, Simon Morzé
  • Bixa Travesty de Claudia Priscilla et Kiko Goifman, avec Linn da Quebrada, Jup do Bairro, Liniker
  • Ex Pajé , de Luiz Bolognesi
  • Malambo, el hombre bueno de Santiago Loza, avec Gaspar Jofre, Fernando Muñoz, Pablo Lugones, Nubecita Vargas, Gabriela Pastor, Carlos Defeo
  • Obscuro Barroco d'Evangelia Kranioti
  • La omisión de Sebastián Schjaer, avec Sofía Brito, Lisandro Rodriguez, Malena Hernández Díaz, Victoria Raposo, Pablo Sigal
  • Profile de Timur Bekmambetov, avec Valene Kane, Shazad Latif, Christine Adams, Morgan Watkins, Amir Rahimzadeh
  • River's Edge de Isao Yukisada, avecFumi Nikaidou, Ryo Yoshizawa, SUMIRE , Shiori Doi, Aoi Morikawa
  • That Summer de Göran Hugo Olsson, avec Peter Beard, Lee Radziwill, Edith Ewing Bouvier Beale, Edith Bouvier Beale, Andy Warhol
  • Yocho de Kiyoshi Kurosawa, avec Kaho, Shota Sometani, Masahiro Higashide
  • Zentralflughafen THF, de Karim Aïnouz

Berlin 2015: 23 films dans la sélection officielle

Posté par vincy, le 19 janvier 2015

berlin 201519 films sont en compétition pour la 65e Berlinale (5-15 février) et quatre autres sont hors-compétition: la sélection officielle est bouclée avec 21 avant-premières mondiales et des films venus de 29 pays (en comptant les coproductions). géographiquement, le Festival de Berlin fait la part belle à l'Asie et  l'Europe. Notons les films attendus de Wim Wenders, Werner Herzog, Pablo Larrain, Terrence Malick, le dernier Benoît Jacquot et le nouveau Jafar Panahi.

45 Years Andrew Haigh

Aferim! Radu Jude

Als wir träumten (As We Were Dreaming) Andreas Dresen

Body Malgorzata Szumowska

Cha và con và (Big Father, Small Father and Other Stories) Phan Dang Di

Cinderella - hors compétition - Kenneth Branagh

Eisenstein in Guanajuato Peter Greenaway

El botón de nácar (The Pearl Button) - documentaire - Patricio Guzmán

El Club (The Club) Pablo Larraín

Elser (13 Minutes) - Hors compétition - Oliver Hirschbiegel

Every Thing Will Be Fine - Hors compétition - Wim Wenders

Ixcanul (Ixcanul Volcano) - premier film - Jayro Bustamante

Journal d'une femme de chambre (Diary of a Chambermaid) Benoit Jacquot

Knight of Cups Terrence Malick

Mr. Holmes - hors compétition - Bill Condon

Nobody Wants the Night - film d'ouverture - Isabel Coixet

Pod electricheskimi oblakami (Under Electric Clouds) Alexey German

Queen of the Desert Werner Herzog

Taxi Jafar Panahi

Ten no chasuke (Chasuke's Journey) Sabu

Vergine giurata (Sworn Virgin) - premier film - Laura Bispuri

Victoria Sebastian Schipper

Yi bu zhi yao (Gone with the Bullets) Jiang Wen

Berlin 2015 : Juliette Binoche et Isabel Coixet ouvriront la 65e édition

Posté par MpM, le 9 janvier 2015

Nobody_Wants_The_NightC'est donc le film Nobody wants the night d'Isabel Coixet qui ouvrira le 5 février prochain la 65e édition du Festival de Berlin.

Le film, présenté en compétition officielle, réunit à l'écran la française Juliette Binoche, la Japonaise Rinko Kikuchi et l'Irlandais Gabriel Byrne. Il se déroule au Groenland au début du 20e siècle et raconte l'histoire de deux femmes éprises du même homme.

Isabel Coixet (Ma vie sans moi, The secret life of words) est une habituée de Berlin où elle est venue à six reprises, et notamment en tant que membre du jury en 2009. Dieter Kosslick, directeur de la Berlinale, s'est réjoui de cette nouvelle sélection de la réalisatrice espagnole qui, selon lui, "livre [avec son nouveau film] un portrait impressionnant et sensible de deux femmes dans une situation extrême."

Berlin 2013 : la section panorama avec James Franco, Isabel Coixet, Arvin Chen, Sébastien Lifshitz…

Posté par MpM, le 22 janvier 2013

berlin 2013La section Panorama, traditionnellement l'une des plus riches de la Berlinale, propose cette année 52 longs métrages, dont 20 documentaires, issus de 33 pays. En tout, 11 films sont des premiers films et 20 ont été réalisés par des femmes.

On peut noter la forte présence des États-Unis (une quinzaine de films) ainsi que la bonne représentation de l'Asie (et notamment de la Corée du Sud).

A priori, on sera particulièrement attentif aux films signés Joseph Gordon-Levitt (Don Jon’s Addiction), James Franco (le sulfureux Interior. Leather Bar.), Noah Baumbach (Frances Ha), Nicolas Philibert (le documentaire La maison de la radio), Arvin Chen (Will You Still Love Me Tomorrow ?), Isabel Coixet (Yesterday Never Ends) ou encore Sébastien Lifshitz (Bambi).

Mais on s'attend surtout à être surpris par de nouveaux cinéastes et de nouveaux styles, et à découvrir dans cette section les futurs grands des prochaines années.

Films de fiction

Baek Ya de Hee-il LeeSong (Corée du Sud)
Behind the Camera de E J-Yong (Corée du Sud)
Boven is het stil de Nanouk Leopold (Pays-Bas/Allemagne)
The Broken Circle Breakdown de Felix van Groeningen (Belgique)
Burn it up Djassa de Lonesome Solo (Côte d'Ivoire/France)
Chemi sabnis naketsi de Zaza Rusadze (Géorgie)
Concussion de Stacie Passon (USA)
Deshora de Barbara Sarasola-Day (Argentine/Colombie/Norvège)
Don Jon’s Addiction de Joseph Gordon-Levitt (USA)
Flores Raras de Bruno Barreto (Brésil)
Frances Ha de Noah Baumbach (USA)
Habi, la extranjera de María Florencia Alvarez (Argentine/Brésil)
Hayatboyu de Asli Ozge (Allemagne)
Inch'Allah d'Anaïs Barbeau-Lavalette (Canada)
Interior. Leather Bar. de Travis Mathews et James Franco (USA)
Kai PO Che d'Abhishek Kapoor (Inde)
Kashi-ggot de Don-ku Lee (Corée du Sud)
Lose Your Head de Stefan Westerwelle, Patrick Schuckmann (Allemagne)
Lovelace de Rob Epstein, Jeffrey Friedman (USA)
Maladies de Carter (USA)
Meine Schwestern de Lars Kraume (Allemagne)
Mes séances de lutte de Jacques Doillon (France)
La Piscina de Carlos Machado Quintela (Cuba/Venezuela)
Rock the Casbah de Yariv Horowitz (Israël)
So?uk de U?ur Yücel (Turquie)
Something in the Way de Teddy Soeriaatmadja (Indonésie)
Tanta Agua d'Ana Guevara Pose, Leticia Jorge Romero (Uruguay/Mexique/Pays-Bas/Allemagne)
Upstream Color de Shane Carruth (USA)
Will You Still Love Me Tomorrow ? d'Arvin Chen (Taiwan)
Workers de José Luis Valle González (Mexique/Allemagne)
Yesterday Never Ends d'Isabel Coixet (Espagne)
Youth de Tom Shoval (Israel/Germany)

Documentaires

Alam laysa lana de Mahdi Fleifel (Grande Bretagne/Liban/Danemark)
Art/Violence d' Udi Aloni, Batoul Taleb et Mariam Abu Khaled (Palestine/USA) Gut Renovation de Su Friedrich (USA)
Bambi de Sébastien Lifshitz (France)
Belleville Baby de Mia Engberg (Suède)
Born This Way de Shaun Kadlec et Deb Tullmann (USA)
EXPOSED de Beth B (USA)
Fifi Howls from Happiness de Mitra Farahani (USA)
La maison de la radio de Nicolas Philibert (France/Japon)
Naked Opera d'Angela Christlieb (Luxembourg/Allemagne)
Narco Cultura de Shaul Schwarz (USA) Roland Klick - The Heart Is a Hungry Hunter de Sandra Prechtel (Allemagne)
Out in East Berlin - Lesbians and Gays in the GDR de Jochen Hick (Allemagne)
Parade d'Olivier Meyrou (France/USA)
Paul Bowles: The Cage Door is Always Open de Daniel Young (Suisse)
Salma de Kim Longinotto (Grande Bretagne)
Sing Me the Songs That Say I Love You - A Concert for Kate McGarrigle de Lian Lunson (USA)
State 194 de Dan Setton (USA/Israël)
The Act of Killing de Joshua Oppenheimer (Danemark/Norvège/Grande Bretagne)
TPB AFK: The Pirate Bay Away From Keyboard de Simon Klose (Suède)

Séance spéciale

Die Legende von Paul und Paula d'Heiner Carow (Allemagne)

Courts métrages

After Hours de Steffen Köhn (Allemagne)
Jury de Kim Dongho (Corée du Sud)
Two Girls Against the Rain de Sao Sopheak (Cambodge)

Goyas 2012 : un polar très noir surclasse Almodovar

Posté par vincy, le 20 février 2012

No habrá paz para los malvados d'Enrique Urbizu a laminé dimanche soir La Piel que habito de Pedro Almodovar, pourtant favori en nombre de nominations (voir notre actualité du 12 janvier). Déjà récipiendaire du prix du meilleur film espagnol à Mar del Plata, ce polar conduit par un flic désespéré a été récompensé par 6 Goyas : meilleur film, réalisateur, acteur (José Coronado), scénario original, montage et son. Le film a rapporté près de 5,6 millions de $ au box office, soit le 4e succès espagnol de l'année 2011.

Almodovar n'est cependant pas reparti bredouille. Sur 16 nominations, La piel que habito a reçu 4 Goyas : meilleure actrice (Elena Anaya) et meilleur espoir masculin (Jan Cornet) pour un même personnage (une première), meilleure musique (le 10e prix Goya pour Alberto Iglesias) et meilleur maquillage.

Parmi les autres vainqueurs, on notera Eva (meilleurs nouveau réalisateur pour Kike Maillo, second rôle masculin pour Lluis Homar, et effets spéciaux), Blackthorn (costumes, décors, direction artistique, photo) et La voz dormida (second rôle féminin pour Ana Wagener, espoir féminin pour Maria Leon).

A ce palmarès qui se concentre sur 5 films, il faut ajouter le film d'animation Arrugas. Goya du meilleur long métrage animé, il repart aussi avec celui de la meilleure adaptation.

Côté documentaire, on note que la cinéaste catalane Isabel Coixet, une protégée d'Almodovar, a gagé le prix dans cette catégorie avec Escuchando al juez Garzon.

Enfin, deux films étrangers ont été honorés : The Artist en tant que meilleur film européen, prix qui s'ajoute à son long palmarès international. En tant que film français, il succède à Indochine, Bleu, Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain et Le pianiste. Seul le cinéma britannique fait historiquement mieux avec 7 Goyas. El Chino, qui vient de sortir en France a reçu le Goya du meilleur film étranger hispanophone. Le cinéma argentin continue de surclasser tous les autres dans cette catégorie, avec ce 11e gagnant (le Chili et Cuba n'en ont que trois chacun).

Une épidémie virale allemande inspire l’espagnole Isabel Coixet

Posté par vincy, le 11 juin 2011

Le prochain film d'Isabel Coixet, Marburg, s'intéressera à une épidémie virale dans quatre lieux autour du monde nommés Marburg.Il s'agit de l'adaptation d'une pièce catalane de Guillem Clua, qui a travaillé à l'adaptation avec la cinéaste. La pièce a été créée l'an dernier à Barcelone.

L'histoire se déroule en août 1967 et démarre à Marburg, en Allemagne où un virus tue rapidement 23 personnes. Aucun concombre ne se cache dans le scénario, a priori. De là trois autres histoires en Pennsylvanie en 1981, en Afrique du Sud en 1999 et en Australie de nos jours, connectées à la première, prennent place. "C'est un projet très ambitieux sur la douleur, la mort et l'espoir en dépit de tout et à cause de tout" raconte la cinéaste au magazine Variety.

Le film est produit par la société française de Fabienne Servan-Scheiber, Cinteve, pour un budget d'environ 10 millions d'euros et un tournage prévue en 2012.

Isabel Coixet a construit sa réputation avec des très beaux films comme My Life without Me, The Secret Life of Words et Elegy. Son dernier essai, Map of the Sounds of the World, en compétition à Cannes en 2009, a, cependant, été un gros échec critique et public.

Guillem Clua a écrit plusieurs pièces (Les invisibles, la peau en flammes) et scénarios de séries TV.

Cannes 2009 : qui est Isabel Coixet ?

Posté par MpM, le 22 mai 2009

cnz_coixet.jpgUne nouvelle venue sur la croisette ! Map of the sound of Tokyo est en effet le premier film d’Isabel Coixet à concourir pour la Palme d’or, et seulement le deuxième à faire le déplacement jusque Cannes (elle avait réalisé le segment sur le 12e arrondissement de Paris je t’aime en 2006). Pourtant, c’est bien un Festival, celui de Berlin, qui a révélé la réalisatrice catalane au grand public au début des années 2000 avec Ma vie sans moi, l’histoire d’Ann (la canadienne Sarah Polley), une jeune mère de famille atteinte d’un cancer incurable et qui décide de ne rien dire à ses proches. Le film était coproduit par Pedro Almodovar lui-même.

Pendant des années, Isabel Coixet a surtout fait carrière dans la publicité, l’écriture et la production. En 1983, son premier scénario de long métrage est porté à l’écran par l’Espagnol Ignasi Ferré (Morbus) puis, en 1988, elle se lance derrière la caméra pour Demasiado Viejo Para Morir Joven. Première nomination aux Goyas (les César espagnols). Ont suivi Les choses que je ne t’ai jamais dites, tourné en anglais avec Lili Taylor et Andrew McCarthy (1996) et Those Who Love (1998).

Après l’immense succès public de Ma vie sans moi, elle enchaîne avec La vie secrète des mots où elle retrouve son interprète Sarah Polley. Le film reçoit quatre Goyas dont ceux de meilleur film et de meilleure réalisatrice. De quoi lui ouvrir les portes de Hollywood qui produit l’opus suivant, Lovers (Elegy), l’histoire d’une passion dévorante entre Ben Kingsley et Penelope Cruz, adapté d’un roman de Philip Roth, The dying animal.

Changeant littéralement de décor, Isabel Coixet, comme Gaspar Noé, a choisi Tokyo comme décor pour son nouveau film. On y retrouve Sergi Lopez (un grand habitué du festival avec quatre films autrefois en compétition) confronté à un casting exclusivement japonais, dont les actrices Rinko Kikuchi (découverte dans Le goût du thé et Babel) et Min Tanaka (La servante et le samouraï). En entrant dans la "cour des grands" - il est temps, la réalisatrice a plus d’une demi-douzaine de films à son actif ! -, elle se retrouve en concurrence directe avec son ancien "mentor", Pedro Almodovar, et ses Etreintes brisées. Et si 2009 était l’année de l’Espagne ?