BAFTA : Les britanniques préfèrent Coco au Prophète

Posté par vincy, le 22 janvier 2010

Les BAFTA, équivalent des César en Grande-Bretagne, ont cette particularité qu'ils sont souvent plus Américains que les Oscars. Dans la catégorie meilleur film, un seul film anglais est cité parmi les cinq.  Une catégorie meilleur film britannique a même été créée pour valoriser le cinéma local. On y retrouve An Education, Fish Tank (adoré à Cannes), In the Loop, Moon (coup de coeur de notre directeur artistique) et Nowhere Boy (sélectionné au prochain festival de Sundance).

Le cinéma britannique, sinon, est très peu présent dans les catégories principales - réalisateur, scénario, acteur, seconds rôles... Une honte quand on sait le talent de leurs comédiens. A force de singer Hollywood...

Notons que dans la catégorie meilleur film en langue étrangère, Morse, Le Ruban blanc, Etreintes brisées, Un prophète et Coco avant Chanel se disputeront le prix. Deux films français qui ont chacun des mérites. Un prophète est le film français le plus primé de l'année depuis son Grand prix du jury au Festival de Cannes. Il est retenu parmi les 9 films pouvant coucourrir à l'Oscar du meilleur film étranger. Coco avant Chanel est le film français le plus populaire à l'export avec bientôt 6 millions d'entrées en dehors de la France.

Il est intéressant de noter que le film d'Anne Fontaine a aussi reçu d'autres nominations : meilleur costume, meilleur maquillage, et surtout meilleure actrice pour Audrey Tautou. Un prophète  n'est nommé qu'une seule autre fois avec Tahir Rahim, pour le prix Orange du meilleur espoir. Il a en face de lui une certaine Kristen Stewart...

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Toutes les nominations

Le nombre d’or : 18 679

Posté par vincy, le 22 mai 2009

Il y a en effet 18 679 spectateurs qui ont vu Etreintes brisées, de Pedro Almodovar, lors de son premier jour d'exploitation à Paris et environs. C'est moins que Volver en 2006. C'est aussi un peu moins que La nuit au musée 2 sorti le même jour. Mais c'est beaucoup plus que Vengeance, sélectionné à Cannes lui aussi (4 503 spectateurs). Cela faisait du film espagnol, le deuxième film le plus vu ce jour-là.

Trois déclinaisons à venir pour Femmes au bord de la crise de nerfs

Posté par vincy, le 19 mai 2009

Lors de sa conférence de presse cannoise, Pedro Almodovar a annoncé trois projets autour de Femmes au bord de la crise de nerfs, le succès qui l'a fait connaître à l'international.

1) Pour les besoins de son nouveau film, Etreintes brisées, le cinéaste espagnol s'est amusé à filmer des scènes inspirées de son propre film. On voit ainsi Penelope Cruz jouer le personnage autrefois incarné par Carmen Maura. Il s'est senti si créatif en les tournant qu'il en a tourné plusieurs. "Vous trouverez toutes les scènes dans les bonus du DVD." Soit quinze minutes de pur bonheur en perspective.

2) La sitcom Women on the verge... pour la Fox est sur les rails. La Fox va le tourner prochaînement. Ecrit par Shonda Rhimes, la scénariste de Grey's Anatomy, il ne reste plus qu'au studio à donner son feu vert pour lancer la production, qui serait alors diffusée à la rentrée 2009.

3) Les films inspirant de plus en plus Broadway (Le journal de Bridget Jones, Attrape-moi si tu peux, Sister Act, entre autres), on avait déjà pu voir une pièce de théâtre adaptée de Tout sur ma mère à Londres, avec l'élégante Diana Rigg (Chapeau melon et bottes de cuir). Le réalisateur a confirmé que le metteur en scène de San Francisco, Bartlett Sher, à qui l'on doit un revival réussi de South Pacific, travaille actuellement sur l'adaptation de Femmes au bord de la crise de nerfs en comédie musicale pour Broadway. le livret semble déjà écrit, après un an de travail.

Cannes 2009 : Qui est Tamar Novas ?

Posté par vincy, le 19 mai 2009

cnz_tamarnovas.jpgDans Etreintes brisées, il est le lien : celui entre le réalisateur aveugle et la vie visible, entre sa mère et le cinéaste, entre le présent qu'il regarde et le passé qu'il n'a pas connu. Il est celui à qui l'on raconte une histoire, celle d'une passion qui brûla ses protagonistes. Tamar Novas a des airs de Banderas quand il était jeune. Pedro Almodovar en a fait le jeune parmi les vieux (Lluis Homar, Blanca Portillo). Il n'a pas encore 23 ans quand il monte les marches du Festival de Cannes pour ce film.

En 1999, il joue un second rôle, un gamin, dans La lengua de las mariposas, prix Goya du meilleur scénario (parmi 13 nominations) et prix du public au festival de Cinespana de Toulouse. Il avait participé à un casting dans sa ville, Saint Jacques de Compostelle, et avait été choisi. Voilà comment il a fait ses premiers pas dans le milieu artistique.

On ne le reverra que cinq ans plus tard. Mais pas n'importe où. Alejandro Amenabar l'engage pour jouer dans Mar Adentro, où il devient le neveu de Javier Bardem. Magie du cinéma. Vue par 4 millions de spectateurs en Espagne, cette oeuvre sur l'euthanasie, où l'émotion vous submerge, a gagné l'Oscar du meilleur film étranger, deux European Film Awards, de multiples récompenses dans les festivals, le Grand prix au festival de Venise, une nomination aux César... et 14 prix Goyas (parmi 15 nominations)! Et Tamar Novas ne repart bredouille puisqu'il gagne un Goya du meilleur nouveau talent.

Avec son allure de top-model, il joue dans quelques courts, un rôle d'apprenti dans Les fantômes de Goya (de Milos Forman), quelques appairtions à la télévision... Il fait ses armes avec 60 épisodes de la série "A Vida por diante" et revient sur grand écran en 2008 avec un comédie d'horreur, ¡Maldito bastardo!. Le film est présenté au festival de Sitgès, mais pas encore diffusé au cinéma. Nul ne doute que le distributeur va profiter de la notoriété de Novas, en couverture d enombreux magazines après la sortie des Etreintes brisées en Espagne. Le film est, pour l'instant, le 2e film espagnol le plus vu dans son pays cette année.

Le nouveau film d’Almodovar déçoit le box office espagnol

Posté par vincy, le 29 mars 2009

Après une semaine d'exploitation, le nouveau film d'Almodovar, Los abrazos rotos, a déçu les attentes. Non seulement, il enreistre des recettes moins importantes que le film précédent, Volver, mais en plus Gran Torino, en 3e semaine et dans autant de salles, le nargue en conservant sa place de leader dans les cinémas espagnoles.

Avec 1, 2 millions d'euros dans 246 salles, Los abrazos rotos se situe en recettes au niveau de La Mauvaise éducation, mais avec 90 salles de plus. Il fait lagrement moins que Volver qui avait glané 1,8 millions d'euros en une semaine, pour finir à un box office global de 9 millions d'euros. Los abrazos devrait plutôt cumulé entre 5 et 6 millions d'euros. Le marché français sera donc primordial pour rentabiliser le film (15 millions d'euros).

Les démarrages des récents films d'Almodovar en Espagne :

Los abrazos rotos - mars 2009 - 246 écrans - 1, 261 millions d'euros

Volver - mars 2006 - 228 écrans - 1, 784 millions d'euros

La mala educacion - mars 2004 - 158 écrans - 1, 200 millions d'euros

Hable con ella - mars 2002 - 276 écrans - 1, 099 millions d'euros

2008 : le top 5 de Vincy

Posté par vincy, le 30 décembre 2008

Ecran Noir revient, auteur par auteur, à ses coups de coeur de l’année passée… (le classement est ici par ordre chronologique des sorties)

vincy thomas by françois lebel2008 aura marqué les cinéphiles par une certaine vitalité, mélangeant de plus en plus les codes et les genres, se régénérant dans un désir de cinéma plus audacieux. Le 7e art est toujours porté par ce subtil équilibre où, dans un bilan, la force intense du cinéma israëlien coexiste avec la suprématie au box office d'un groupe comme Pathé.

Ecran Noir a donc défendu L'échange comme Louise Michel, descendu Disco comme Sex & the City le film. Les top 5 de nos auteurs se suivent, se ressemblent parfois. J'aurais aussi placé Into the Wild, Le bon la brute et le cinglé, Il Divo, Batman the Dark Knight, Un conte de Noël et Vicky Cristina Barcelona tant ces films m'ont procuré un immense plaisir de spectateur. A ce titre, le plus désopilant sera venu de Norvège avec La nouvelle vie de Monsieur Horten. Mais j'ai préféré opter pour cinq films significatifs, c'est-à-dire qui donnent un sens au cinéma, une voie pour sa propre vie, quand on est simple spectateur...

1. There Will be Blood. Une fresque où la foi et le fric coulent dans les veines d'une oeuvre fiévreuse et tragique. Sa folie puise ainsi dans les deux mamelles d'une Amérique viscéralement violente mais aussi capable de se réinventer, jusque dans son cinéma dit "académique". Paul Thomas Anderson signe là un film magistral, décryptant les maux d'un monde obsessionnel.

1. Wall-E. Dans cette fable écologique, anti-consumériste et romantique, Pixar raconte, en se moquant de notre civilisation, une histoire d'amour universelle qui touche les plus insensibles. Surtout, la grâce de la mise en scène et l'enchantement du scénario déclenchent un attachement imprévisible pour une fiction complètement irréaliste. Nous n'avions pas ressenti cette émotion enfantine et naïve depuis E.T.

3. Be Happy. Dans ce monde chaotique, en pleine crise économique, en pleine déperdition humaine, cette comédie dramatique de Mike Leigh a réchauffé les coeurs et agrandit les sourires. Avec un personnage qui pratique la "positive attitude" sans se forcer, juste parce que "la vie est belle", on renoue aussi avec cette envie de croire en un monde plus solidaire, et pas forcément dévoré par les crédits et la cupidité.

4. Entre les murs. Si le film fait débat, tant mieux. Si le professeur/auteur/acteur agace, ça fait partie du je(u). Ca veut dire que le cadavre bouge encore. Dans notre société amorphe, où les idées sont massacrées par la télé, les réformes manipulées par les paroles, il est sain de voir qu'un film peut encore secouer les préjugés. Celui-ci est alerte, vif, intelligent, ancré dans son temps, loin d'être manichéen, et même divertissant. Jusque là tout va bien, mais on sait que la haine n'est pas loin.

5. The Visitor. A l'image de son personnage central, il est arrivé discrètement et frappe les esprits aussi fortement qu'on joue du djembé. Ce conte de l'amitié ordinaire est la parabole parfaite de ce qui est arrivé cette année : une Amérique intellectuelle, WASP, endormie, aveugle même, s'est réveillée, a tissé des liens avec les jeunes et les autres ethnies, et s'est révoltée en votant Obama. Ici, pas de miracle, et c'est ce qui est bien, mais un sursaut civique qui rend ce film généreux. los abrazos rotos penelope cruz pedro almodovar

Bonus : vu en 2007, véritable coup de coeur, sorti en 2008. Juno. La chronique douce amère et drôle sur cette jeune fille mère a ensoleillé l'hiver dernier. Une écriture subtile qui fait l'éloge de la curiosité, de la responsabilité et d'une certaine crudité ont fait de ce "combat" contre les idées préconçues, déjouant la normalité attendue, et ainsi la moralité si conventionnelle.

Le film le plus attendu de 2009 : Los abrazos rotos (Les étreintes brisées), soit le nouveau film de Pedro Almodovar. Une oeuvre dédiée au cinéma, à la mort, à la renaissance, où la confession se confond avec l'intimité. Avec Pénélope Cruz, en blonde.