Le secret de la pyramide (reprise) : Sherlock Holmes version eighties
"- C'était une fille !
- Brillante déduction, Watson!"
L'histoire : Londres, à l’époque victorienne. Un comptable notoire se jette de sa fenêtre à la suite d’horribles hallucinations ; on conclut au suicide. Non loin de là, le jeune John Watson entre à la prestigieuse Académie Brompton, un internat pour adolescents où il fait la connaissance d’un certain Sherlock Holmes. Le sens de déduction prodigieux de ce dernier en fait la coqueluche de l’école. Mais pendant que le détective en herbe poursuit ses études, les meurtres se succèdent, de plus en plus étranges. Lorsque son mentor, le professeur Waxflatter, succombe à son tour, Sherlock Holmes décide de mener l’enquête, épaulé par Watson...
Reprise : Réalisé par Barry Levinson (Rainman), produit par Steven Spielberg, Le Secret de la Pyramide retrace les jeunes années de Sherlock Holmes, avec une certaine distance. Écrit par Chris Colombus (Harry Potter 1 et 2), ce film d'aventures fait des infidélités (assez jouissives) à Conan Doyle.
Ce mix d'Indiana Jones (et le temple maudit), des Goonies , de La Momie, des Gremlins... et d'Harry Potter (l'école de Sherlock et les scènes à Brompton renvoient à Poudlard) fait un peu "gloubiboulga" pour les adultes, mais le scénario, classique tient la route.
La relecture du personnage est intéressante. Sherlock passe de l'état de jeune homme amoureux et émotif à un adulte presque trop sérieux. Les puristes s'offenseront de cette interprétation tandis que les cinévores s'en amuseront.
Étrangement, les effets spéciaux (nommés aux Oscars) n'ont pas vieilli. Il s'agit du premier film où un personnage (le chevalier qui prend vie dans la scène du vitrail - la plus réussie) est entièrement conçu par ordinateur grâce à un certain John Lasseter (Pixar). Il a fallut quatre mois pour parvenir à ce résultat.
La touche Spielberg se retrouve dans la cruauté et la violence de certaines séquences d'un film pourtant destiné aux plus jeunes.
Cela n'empêche pas le film de perdre son intensité au fil de l'histoire, sans doute à cause d'un casting manquant de charisme (Nicholas Rowe, alias le détective, n'a d'ailleurs rien fait de marquant depuis). Malgré des clins d'oeil appuyés (E.T. par exemple), Le secret de la pyramide ne parvient jamais à dépasser le genre pour s'imposer comme une référence.Et pourtant, à voir ce générique de fin qui réserve une surprise, on imagine que les créateurs avaient l'idée d'une suite. Mais ce Young Sherlock Holmes fut un fiasco total, ne rapportant même pas un quart de son budget au box office.
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