Berlin 2011 : les frères Coen en ouverture et Jafar Panahi au jury

Posté par MpM, le 8 décembre 2010


Faut-il y voir un retour vers une édition plus glamour ? Alors que lors de son 60e anniversaire en 2010, le festival de Berlin s'était tourné vers un film chinois (Apart together de Wang Quan'an) pour sa prestigieuse soirée d'ouverture, en 2011, ce sera le très attendu western des frères américains Joel et Ethan Coen qui lancera la 61e édition de la Berlinale.

Un western hollywoodien en ouverture

Or True grit est le remake du classique Cent dollars pour un shérif de  Henry Hathaway (1969), qui valut un Oscar à John Wayne. Présenté en première internationale, il est sélectionné hors compétition, et pourrait amener à Berlin Jeff Bridges, Matt Damon et Josh Brolin qui se partagent les rôles principaux auprès de la jeune actrice Hailee Steinfeld.

Le directeur du festival, Dieter Kosslick, a rappelé que les frères Coen "sont représentatifs du cinéma américain indépendant de qualité. Ils ont toujours enthousiasmé le public grâce à leur penchant pour l'ironie, les personnages et les histoires décalés."  Les deux réalisateurs ont déjà à leur actif une Palme d'or à Cannes (Barton fink), quelques prix de la mise en scène (Fargo, The barber) et plusieurs Oscars (Fargo, No country for old men).

Panahi pourra-t-il répondre à son invitation?

Les pronostics vont désormais bon train pour deviner les films qui tiendront compagnie à True grit sur le tapis rouge de la Potzdamer Platz du 10 au 20 février prochains (les rumeurs sont persistantes concernant le dernier Terrence Malick, arlésienne des festivals 2010) ainsi que les personnalités qui composeront le jury présidé par Isabella Rossellini (voir actualité du 30 août).

Globalement, peu d'informations ont pour le moment filtré, si ce n'est que Jafar Panahi est officiellement invité à faire partie des jurés, mais on ignore s'il sera cette fois en mesure de se déplacer. Le réalisateur iranien, emprisonné durant plusieurs mois cette année, aurait en effet déjà dû être à Berlin lors de l'édition 2010. Il en avait été empêché par le gouvernement de son pays, de même que lorsqu'il avait voulu se rendre dans plusieurs festivals internationaux comme Vesoul (où il devait recevoir un Cyclo d'honneur), Cannes (où il était membre du jury)  et Venise (où a été présenté son dernier court métrage).

Une nouvelle maison pour remplacer les jeunes cinéphiles

En revanche, une chose est sûre concernant cette 61e Berlinale, c'est qu'elle s'offre un nouveau lieu de projection avec la Maison des cultures du monde (Haus der Kulturen der Welt) qui accueillera désormais les séances officielles des deux sections Generation Kplus et 14plus (pour les jeunes et les enfants), ce qui permettra par ailleurs de les réunir sous le même toit. Le Zoo Palast étant en travaux jusqu'en 2012, la section "Panorama special"  se partagera quant à elle entre le très beau cinéma Friedrichstadtpalast et le Kino International.

L'occasion pour les festivaliers de s'aventurer hors de la Potzdamer Platz, lieu traditionnel de la Berlinale, et de découvrir d'autres quartiers de la fabuleuse capitale allemande. En espérant que le temps sera plus clément qu'en 2010, et permettra cette fois aux spectateurs d'emprunter les trottoirs berlinois sans risquer de se casser une jambe...

Luc Besson, Michelle Yeoh et Aung San Suu Kyi dans la lumière

Posté par vincy, le 8 décembre 2010

Trio improbable? Le réalisateur producteur scénariste Luc Besson, la star asiatique féminine du film d'action Michelle Yeoh et l'opposante birmane Prix Nobel de la Paix, tout juste "libérée" Aung San Suu Kyi sont pourtant liés par un même film : Dans la lumière.

Des médias thaïlandais ont rapporté que l'actrice, très impliquée dans le bouddhisme et diverses actions humanitaires, tournait sous la direction de Luc Besson. Le nouveau film du cinéaste, dont on ne savait pas grand chose jusqu'à présent, sera donc un film sur l'activiste birmane. "C'est un film sur Aung San Suu Kyi. Nous l'avons approuvé il y a longtemps et ils ont tourné dans plusieurs sites en Thaïlande", a indiqué Wannasiri Morakul, directeur du Bureau thaïlandais du cinéma, une agence gouvernementale en charge les films étrangers.

Du côté de Mme Suu Kyi, on confirme que Michelle Yeoh a rencontré deux fois celle qu'elle incarne à l'écran,  l'opposante au régime militaire birman. C'est la deuxième fois que Yeoh tourne sous la direction d'un réalisateur français, après Mathieu Kassovitz pour Babylon A.D..

Besson devrait ensuite enchaîné avec un film de science-fiction, dans la lignée du Cinquième élément. Sur Europe 1, en octobre, il confiait : "Quand j'ai fait le Cinquième élément, j'avais des outils technologiques qui étaient un peu obsolètes déjà. Avec l'arrivée du numérique, c'est incroyable ce qu'on peut faire. On peut imaginer n'importe quoi, il y aura toujours des techniciens pour vous suivre dans votre délire".  "Je pense que le tournage sera en 2012-2013, parce que ca va être très très gros."

Un festival en ligne pour découvrir huit films russes

Posté par vincy, le 8 décembre 2010

Initiative intéressant pour conclure l'Année croisée France-Russie 2010. Les internautes des deux pays peuvent visionner gratuitement ce mois-ci des films russes et français, dans le cadre du MixMovieFestival.

Huit films russes sont ainsi en ligne pour les internautes français : Le Miroir (Andreï Tarkovsky), Le coucou (Alexander Rogozhkin), Cinq soirées (Nikita Mikhalkov), L'assassin du Tsar (Karen Chakhnazarov), La nuit du carnaval (Eldar Riazanov), Le 9e escadron (Fiodor Bondartchouk), La ballade du soldat (Grigori Tchoukrai) et Le père (Ivan Solovov).

De même, huit films français sont visibles pour les internautes russes : Truffaut (Jules et Jim, Le dernier métro), Annaud (La guerre du feu), Blier (Les valseuses), Klapisch (Peut-être), Chabrol (L'enfer), Beineix (37°2 le matin), Malle (Ascenseur pour l'échaffaud) forment le bataillon.

Attention chaque films a ses périodes de visionnage. Il n'est donc pas possible des tous les voir la même semaine ou de rattraper ceux déjà passés. Petite faiblesse de programmation qui n'empêchera pas les curieux de se connecter à wwwMixMovieFestival.com.

Comme une ombre : un film singulier qui hante

Posté par elodie, le 8 décembre 2010

L'histoire : Claudia, trente ans, travaille dans une agence de voyages et prend des cours de russe le soir. Claudia mène une vie tranquille et monotone et elle est habituée à sa routine quotidienne. Un soir, un nouveau prof de russe arrive. Il s'appelle Boris, d'origine ukrainienne, il est beau et intelligent. Peu à peu, Boris et Claudia se sentent attirés l'un par l'autre. Au début de l'été, les cours se terminent. Boris réapparaît et demande à Claudia de loger Olga, sa cousine ukrainienne. Lorsque cette dernière disparait, Claudia se met en tête de la retrouver coûte que coûte.

Notre avis : Le film tourné en 2006 est la belle surprise de la semaine. Malgré une image un peu granuleuse (ça change des films HD qui peuplent les écrans de cinémas), on ne veut surtout pas perdre une miette de cette histoire originale qui fait découvrir une autre facette des sentiments humains ou comment une personne solitaire et renfermée peut s’attacher à une inconnue qui disparait mystérieusement, et tout faire pour la retrouver.

La réalisatrice italienne, Marina Spada, réussit à faire vivre cette histoire et à accrocher le spectateur avec très peu de dialogues entre les différents personnages. Une technique peu courante. Mais Marina Spada relève le défi haut la main en permettant aux spectateurs de comprendre l’histoire à travers sa seule mise en scène. Elle fait travailler l’imagination et grâce à aux différents plans, elle fait passer un message sur les sentiments de chaque personnage, toujours avec un minimum de dialogues et un maximum d’images.

Même si l’on trouve dans l'histoire plusieurs personnages comme le professeur ukrainien, Boris, ou encore la sœur et la mère de Claudia, c’est surtout autour de Claudia et Olga (la jeune cousine ukrainienne de Boris) que va se reporter toute l’attention. Il y a plusieurs scènes qui expriment cette volonté. La première, lorsque Olga offre un cadeau à Olga. Cette scène montre la belle relation qui s’est liée entre les deux jeunes femmes en quelques jours. Autre moment important du film, la disparition d’Olga. On la voit errant dans un quartier qu’elle ne connait pas comme si elle était à la recherche de son chemin. Le plan d’après, elle a disparu, Marina Spada ne montre que les immeubles lointains, avec une rue sans aucun signe de vie. Elle prépare alors le spectateur à la disparition d’Olga.

Il faut aussi souligner le jeu de l’actrice Anita Kravos alias Claudia. L’histoire repose sur ses épaules et elle a su transformer son personnage, en passant d’une femme solitaire à quelqu’un d’ouvert aux autres. On ressent, toujours malgré le peu de dialogues, que la disparition d’Olga l’a fait souffrir et que cette période lui a permis de changer de caractère. Un peu comme une chrysalide qui devient papillon.