Deauville 2011 : Hommage à Danny Glover

Posté par kristofy, le 7 septembre 2011

Le Festival du Cinéma Américain de Deauville a rendu un hommage à l’acteur Danny Glover. A cette occasion Deauville fait redécouvrir ses films La couleur pourpre, L’arme fatale, La rage au cœur, Grand Canyon, Boesman et Lena.

Pour accompagner cet hommage il y a eu la projection en avant-première de Black Power Mixtape 1967-1975 de Göran Hugo Olsson dont Danny Glover est un des co-producteurs, et qui avait été primé meilleur documentaire étranger au festival de Sundance 2011. On y découvre le mouvement Black Power avec des images d’archives de télévision suédoise (des reporters qui donnent une image positive des activistes alors les médias américains conservateurs n’évoquaient surtout que troubles et violences) avec un commentaire de différents artistes afro-américians d’aujourd’hui (Erykah Badu, Talib Kweli, Questlove, Melvin Van Peebles…). Le documentaire évoque les figures de Martin Luther King, Stokely Carmichael et Angela Davis avec des propos qui résonnent encore aujourd’hui.

Après un rôle dans L’évadé d’Alcatraz de Don Siegel, ses débuts d’acteur sont remarqués avec des films qui sont nommés aux Oscars : La saison du cœur de Robert Benton, Witness de Peter Weir, La couleur pourpre de Steven Spielberg. Il sera ensuite un visage connu à Hollywood avec des films aussi différents que la quadrilogie de L’arme fatale de Richard Donner, L’idéaliste de Francis Ford Coppola, La famille Tenenbaum de Wes Anderson, Saw de James Wan, 2012 de Roland Emmerich. Il apparaît aussi dans Manderlay de Lars Von Trier, Be kind rewind de Michel Gondry et Blindness de Fernando Meireilles. Il a aussi joué dans plusieurs films à destination de la télévision pour lesquels il est co-producteur.

Danny Glover a eu 65 ans en juillet dernier et pour lui cet hommage lui fait mesurer le chemin parcouru, et plus important que sa carrière au cinéma ce sont les personnes qui l’ont accompagné et le regard de son petit-fils et celui de sa femme.

- A propos du dixième anniversaire des évènements du 11 septembre 2001 :

- La question qu’il faut se poser c’est : est-ce que le monde est plus sûr dix ans après ? Le monde sera plus sûr si on s’attelle aux questions de pauvreté, de partage des ressources. La seconde guerre mondiale ferait pâle figure à côté du mal que nous avons fait en Asie, en Afrique, en Amérique du Sud. Le monde sera plus sûr si on donne du bien-être à ceux qui vivent sur cette planète.

Danny Glover est aussi un homme engagé en faveur de différentes causes (droits civiques, travailleurs défavorisés, le parti démocrate, contre la guerre en Irak, accès à l’éducation…) pour lesquelles il fait entendre sa voix, il a d’ailleurs été Ambassadeur de bonne volonté pour les Nations Unies entre 1998 et 2004 et aussi Ambassadeur pour l’Unicef. Depuis 2005 il est co-producteur de différents films qui portent d’autres visions du monde comme Bamako de Abderrahmane Sissako, Le temps qu’il reste de d’Elia Suleiman ou Oncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures de Apichatpong Weerasethakul.

Danny Glover en images

Deauville 2011 : la compétition à mi-parcours

Posté par kristofy, le 7 septembre 2011

Cette année, le réalisateur Olivier Assayas préside le jury du 37e Festival du cinéma américaine de Deauville, entouré par Nathalie Baye, Chiara Mastroianni, Bruno Todeschini, la réalisatrice Claire Denis, Nicolas Godin (musicien du groupe Air), Angelin Preljocaj (chorégraphe) et de Jean Rolin (écrivain). Ils vont devoir s’accorder pour remettre le Grand Prix et le Prix du Jury, le nombre de films en compétition est maintenant de 14.
Le jury Révélation a pour tâche de récompenser un des films de la sélection pour son originalité. C’est le réalisateur et écrivain Samuel Benchetrit qui en est le président, il est entouré des comédiennes Sabrina Ouzani, Leïla Hatami (à l’affiche du film Une Séparation), Elisa Sednaoui et de Benjamin Siskou.

A mi-parcours de la découverte de la compétition, l’occasion pour un point sur les films sélectionnés :

- Return : présenté par sa réalisatrice Liza Johnson et sa comédienne Linda Cardellini. Une femme militaire revient du front où se déroule la guerre, elle retrouve dans sa petite ville son mari et ses deux filles, son travail et ses amies. Elle éprouve des difficultés à reprendre sa vie d’avant après les violences qu’elle a vue et dont elle ne veut pas parler. Son couple se délite et différents incidents la conduisent à une condamnation pour ivresse au volant avec le risque de perdre la garde ses filles… Peut-être un prix du jury ?

- Take Shelter : présenté par son comédien Michael Shannon. Un homme est sujet à des hallucinations terrifiantes, et son comportement inquiète sa famille et ses proches. Le film était une des bonnes surprises de Cannes.

- On The Ice : présenté par son réalisateur Andrew Okpeaha MacLean. L’originalité du film est de se dérouler en Alaska, territoire rarement filmé. Trois adolescents partis à la chasse au milieu de la banquise se bagarrent et il en résulte un mort, les deux autres reviennent et déclarent un accident un accident de scooter des neige. Leur mensonge est en balance avec le poids de la culpabilité…

- Another Happy Day : présenté par son réalisateur Sam Levinson et ses comédiennes Ellen Barkin (aussi co-productrice) et Kate Bosworth (avec au casting : Ezra Miller, Demi Moore et Ellen Burstyn). Une famille décomposée se réunit quelques jours avant un mariage et les dysfonctionnements des uns et des autres éclatent lors de crises hystériques. Il y a surtout la mère encore meurtrie d’avoir été quittée par son premier mari qui avait choisi de garder avec lui l’aîné mais pas la petite sœur… Une réunion de famille où les membres de trois générations ont tous une blessure et en font souffrir les autres.

- En Secret : présenté par sa comédienne Sarah Kazemy. En Iran, deux jeunes filles profitent de leur jeunesse en cachette des interdits de la tradition, elle ses découvrent même une attirance réciproque. Mais le frère de l’une d’elle est très religieux et collabore à la police des mœurs qui réprime tout comportement d’émancipation…

- Yelling To The Sky : présenté par réalisatrice Victoria Mahoney et son comédien Jason Clarke. Une adolescente métisse (l’actrice Zoë Kravitz) subit la mauvaise influence de l’environnement de son quartier, et elle est en bute contre son père. Une genre de girl in the hood avec une ado sur la mauvaise pente avant qu’elle comprenne qu’elle doit s’en sortir…

- The Dynamiter : présenté par son réalisateur Matthew Gordon. Robbie est un adolescent qui va sur ses 15 ans qui doit déjà assumer des responsabilités d’adulte. Sa mère a abandonné le domicile et il doit s’occuper de son jeune demi-frère et de sa grand-mère, son grand-frère adulte revient car il a été viré de son logement… On découvre Robbie comme un mauvais élève voleur et menteur avant de mieux connaître sa vie où il doit travailler pour aider sa famille. Une tranche de vie émouvante à la fois bien interprétée et bien filmée qui a été favorablement remarquée... Peut-être un prix du jury ?

- Jess + Moss : présenté par son réalisateur Clay Jeter et sa comédienne Sarah Hagan. Jess est une grande fille de 18 ans et Moss est un garçon de 12 ans, ils sont tout les deux livrés à eux-mêmes dans un coin de campagne où ils profitent d’une maison à l’abandon comme refuge pour jouer et se raconter des histoires. Le film fait la part belle aux gros plans sur des parties de corps avec en voix-off des paroles des deux personnages qui viennent le plus souvent de leur magnétophone à cassette. On devine leur souffrance d’avoir été comme abandonnés avec des bribes de souvenirs. Le film est assez expérimental dans son traitement avec un montage d’images et de sons plutôt disparates duquel ressort, sinon un certain ennui, une certaine poésie. Peut-être un prix de la Révélation ?

Il leur reste encore six films à découvrir avant de rendre leur palmarès.

Iran : Rasoulof à Paris, Mirtahmasb interdit de sortie

Posté par vincy, le 7 septembre 2011

Le régime iranien continue de jouer avec le chaud et le froid concernant ses cinéastes. Tandis que Jafar Panahi est toujours assigné à résidence, le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof a pu venir à Paris pour y promouvoir la sortie de son film, Au Revoir. Condamné l'an dernier à six ans de prison pour propagande hostile au régime, il n'avait pas pu se déplacer au Festival de Cannes pour présenter son film à Un Certain regard, où il avait reçu le prix de la mise en scène.

Après avoir fait appel et avoir été assigné à résidence, il a reçu, durant le Festival de Cannes, l'autorisation de quitter l'Iran.

En venant à Paris, il officialise son premier déplacement à l'étranger. Contrairement à l'éhroïne de son film, il a pu partir "sans problème". Au revoir sort aujourd'hui sur les écrans français. Le film avait été tourné en quasi clandestinité durant l'hiver dernier.

Mohammad Rasoulof risque toujours une condamnation de six ans de prison.

Mais le régime iranien ne s'assouplit pas puisque le coréalisateur avec Jafar Panahi de Ceci n'est pas un film, l'Iranien Mojtaba Mirtahmasb s'est vu interdit de sortie de territoire hier. Le film, présenté en séance spéciale au Festival de Cannes, avait été lui aussi tourné dans la clandestinité avant d'être transporté dans une clef USB vers la France.

Mojtaba Mirtahmasb s'est vu confisquer son passeport au moment d'embarquer lundi avec sa femme et son fils pour un vol en direction de Paris.

Mojtaba Mirtahmasb "est désormais interdit de sortie du territoire iranien et ses affaires personnelles (ordinateur portable, carnets de notes) ont également été confisquées par les autorités iraniennes. Seuls sa femme et son fils ont eu l’autorisation de voyager. Nous sommes particulièrement préoccupés des conséquences de cet acte pour Jafar et Mojtaba", avance-t-on encore chez la société Wide, en charge des ventes internationales du film.

Le réalisateur devait venir en France pour la promotion de son film qui sera dans les salles le 28 septembre.