Venise 2011 pactise avec le Faust d’Alexandre Sokourov

Posté par vincy, le 10 septembre 2011

Le jury du 68e Festival de Venise, présidé par Darren Aronofsky, a joué le consensus. En récompensant le vétéran russe Alexandre Sokourov, toujours audacieux dans son formalisme, il répare une injustice de 30 ans : le cinéaste, pour la première fois sélectionné à Venise, n'avait jamais obtenu plus qu'un prix de la critique et un prix du meilleur scénario à Cannes. Il avait aussi obtenu un Léopard de bronze et un Léopard d'honneur à Locarno.

Avec sa version de Faust (photo du casting lors de la présentation officielle le 8 septembre), parabole de la corruption du pouvoir dans une atmosphère suffocante (à l'instar de sa trilogie sur les dictateurs), Sokourov remporte le Lion d'or, au nez et à la barbe des favoris (Carnage de Polanski était le film le plus apprécié de la critique). C'est la deuxième fois en 68 Mostras qu'un cinéaste russe gagne la prestigieuse récompense, après Le retour en 2003. Mais c'est la troisième fois si l'on compte Urga du soviétique (à l'époque) Nikita Mikhalkov.

Le Palmarès, très porté sur des oeuvres radicales ou "auteurisantes" fait la part belle au cinéma asiatique. On remarquera que le prix de la mise en scène a été décerné au film surprise, le 23e de la compétition, invité en dernière minute, People Mountain, people sea.

Le cinéma français n'obtient rien. De nombreux primés ont déjà été remarqués dans d'autres festivals.

Notons enfin la consécration de l'allemand Michael Fassbender, dans son rôle d'addict au sexe dans Shame, et qui se voit propulser ainsi parmi les incontournables du cinéma anglo-saxon, après un blockbuster (X-Men : First Class) et un autre film remarqué à Venise et reparti bredouille, A Dangerous Method de David Cronenberg.

Lion d'or : Faust, d'Aleaxandre Sokourov (Russe)

Lion d'agent de la mise en scène : Cai Shangjun pour People Mountain, people sea (Chine)

Prix spécial du jury : Terraferma, d'Emmanuele Crialese (Italie)

Coupe Volpi du meilleur acteur : Michael Fassbender pour Shame (Honte) de Steve McQueen (Grande-Bretagne)

Coupe Volpi de la meilleure actrice : Deanie Yip pour Taojie (Une vie simple) de Ann Hui (Chine Hong-Kong)

Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune interprète: Shôta Nikaidô et Fumi Nikaidô pour Himizu de Sion Sono (Japon)

Prix Osella du meilleur scénario : Alpeis (Alpes) de Yorgos Lanthimos (Grèce)

Prix Osella de la meilleure direction artistique : Robbie Ryan pour Wuthering Heights (Les hauts de Hurlevent) d'Andrea Arnold (Grande-Bretagne)

Deauville 2011 : Take Shelter, Grand Prix, quatre mois après celui de la Semaine de la Critique

Posté par vincy, le 10 septembre 2011

Le 37e Festival du Cinéma Américain de Deauville a récompensé Take Shelter, déjà Grand prix de la Semaine de la Critique à Cannes (nous avions adoré à l'époque).

Detachment, de son côté, a remporté deux prix, alors que le film nous ait apparu moins fort que ses deux films précédents, American History X, ou son documentaire sur l’avortement Lake of fire.

Quant au prix du jury, Ecran Noir a eu du flair puisque c'était ce que nous avions imaginés dans notre bilan de mi-parcours.

Grand Prix : Take Shelter de Jeff Nichols
Prix du Jury : The Dynamiter de Matthew Gordon
Prix de la Révélation Cartier : Detachment de Tony Kaye
Prix de la Critique Internationale : Detachment de
Tony Kaye

Deauville 2011 : les derniers films de la compétition

Posté par kristofy, le 10 septembre 2011

Les deux jurys emmenés par leurs présidents respectifs, Olivier Assayas et Samuel Benchetrit, ont maintenant terminé leurs délibérations. Après la découverte de la compétition à mi-parcours, voici un point sur les six autres films qui étaient sélectionnés :

- Without : présenté par son réalisateur Mark Jackson et son actrice Joslyn Jensen. Une jeune fille de 19 ans arrive dans un coin perdu comme aide à domicile auprès d’un vieil homme en fauteuil roulant qui se retrouve seul le temps de l’absence de sa famille. Entre lui qui est immobile et silencieux et elle qui est encore marquée par la fin de sa dernière relation amoureuse se noue une relation de complicité qui va tourner à l’animosité… … peut-être un prix de la Révélation ?

- Terri : présenté par son réalisateur Azazel Jacobs, son scénariste Patrick DeWitt, et son acteur Jacob Wysocki. Terri est un grand et gros adolescent très en surpoids, c’est un garçon sensible et résigné à être seul et aussi à être l’objet de moqueries. Le proviseur de l’école lui propose de parler chaque lundi dans son bureau, et Terri prend un peu plus confiance en lui… interview de l’équipe prochainement sur EcranNoir

- All she can : présenté par sa réalisatrice Amy Wendel. On découvre Bénavides au Texas à travers une famille d’origine mexicaine, et en particulier avec Luz qui est une adolescente qui pratique l’haltérophilie en compétition. Pour elle, gagner un championnat est synonyme de bourse pour pouvoir continuer à étudier en fac. Des difficultés économiques où les seules options sont de risquer sa santé soit au sport soit pour l’armée… Le film est porté par une nouvelle actrice (Corina Calderon) et il s’impose comme aussi fort que Girlfight ou que Maria pleine de grâce.  peut-être le Grand Prix ?

- Trust : présenté par son réalisateur David Schimmer. Annie qui a 14 ans discute par internet et par téléphone avec un garçon qui dit s’appeler Charlie, quand elle le rencontre il n’a pas du tout l’âge qu’il prétendait avoir. Ses parents vont ensuite apprendre qu’elle a peut-être été violé par un pédophile… Un sujet sensible où la morale serait que les parents devraient tout savoir des fréquentations de leurs enfants...

- Detachment : présenté par son réalisateur Tony Kaye. Un professeur remplaçant a encore foi en son métier d’enseignant face à des élèves violent ou en perte de repères… Tony Kaye revient avec un film mois fort que ses précédents (American history X, ou son documentaire sur l’avortement Lake of fire). peut-être un prix du jury ?

- Another Earth : présenté par son réalisateur Mike Cahill et son actrice et co-scnéariste Brit Marling. Une jeune étudiante promise à de belles études provoque un accident de la route. Quatre plus tard après un séjour en prison, elle se rapproche de la victime, un père de famille qui a perdu femme et enfant dans l'accident, sans dévoiler sa véritable identité. Pendant ce temps-là, une nouvelle planète identique à la nôtre provoque bien des interrogations…