1800 films, 49 choisis dans les différentes parties de la Sélection officielle. Et quelques ajouts, encore, à prévoir.
Thierry Frémaux a révélé la compétition du 67e Festival de Cannes : deux réalisatrices, trois films canadiens, des oeuvres où l'histoire et l'actualité se percutent, et pas mal de surprises avec des nouveaux venus et des genres très variés. Ce qui ne doit pas faire oublier quelques pressentis éconduits, de Inarritu à Téchiné, de Andersson à Von Trier. Reste que l'essentiel de la compétition est américano-européenne.
Olivier Assayas, Sils maria.
Avec Juliette Binoche, Kristen Stewart, Chloe Grace Moretz, Daniel Brühl. Le cinéaste est un grand habitué de Cannes avec déjà 3 films en compétition. Cette production anglophone est l'histoire d'une actrice qui s'interroge sur son propre vieillissement à travers une pièce de théâtre qu'elle doit rejouer 20 ans sa création, mais en changeant de personnage.
Bertrand Bonello, Saint Laurent.
Avec Gaspard Ulliel, Léa Seydoux, Louis Garrel, Valeria Bruni Tedeschi, Jérémie Renier, Willem Dafoe, Amira Casar, Dominique Sanda. Le film devait sortir le 14 mai, il est décalé à l'automne. 5 mois après la sortie d'Yves Saint Laurent qui fut présenté en sélection Panorama de Berlin, Cannes s'offre un biopic prometteur, qui ne s'intéresse qu'à la période 1965-1976 du styliste.
Nuri Bilge Ceylan, Sommeil d'hiver.
Avec Haluk Bilginer, Melisa Sözen, Demet Akbag. Deux grand prix et un prix de la mise en scène, le Turc Ceylan part avec de bonnes dispositions. Son film est terminé, patientant tranquillement depuis quelques mois, pour être montré sur la Croisette. On ne connait rien de l'histoire, si ce n'est qu'elle se déroule en Cappadoce.
David Cronenberg, Maps of the Stars.
Avec Julianne Moore, Robert Pattinson, Mia Wasikowska, John Cusack. Un chouchou de la Croisette avec une satire sur Hollywood, et un sacré casting en bonus. La famille Weiss fait partie de la dynastie Hollywoodienne typique: le père a fait fortune avec ses livres d'autogestion, la mère pousse la carrière de leur fils Benjie, 13 ans, un enfant star en cure de désintoxication. enfin, la fille, Agatha, récemment libérée d'une peine pour pyromanie, s'est liée d'amitié avec Jérôme, un chauffeur de limousine qui est aussi un acteur en herbe. Pendant ce temps, une actrice Havana rêve de tourner un remake du film qui a fait de sa mère, Clarice, une star dans les années 60. The Player version Cronenberg.
Jean-Pierre et Luc Dardenne, Deux jours, Une nuit.
Avec Marion Cotillard, Olivier Gourmet, Catherine Salée. On voit mal les frères belges, deux Palmes d'or au compteur, primés à chacun de leurs films en compétition à Cannes, ne pas repartir sans un prix! Ce western social belge est annoncé comme le film le plus "grand public" des cinéastes.
Xavier Dolan, Mommy.
Avec Suzanne Clément, Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon. Ses trois premiers films étaient sur la Croisette. Et Dolan fit la tête parce que Laurence Anyways n'était pas en compétition. Fâcherie. Son dernier, Tom à la ferme partit donc à Venise. Mommy est le symbole d'une réconciliation. Il revient à la mère. Une mère qui se voit confier la garde d'un enfant difficile, ayant déjà fait le tour des institutions.
Atom Egoyan, Captives.
Avec Ryan Reynolds, Scott Speedman, Rosario Dawson. Autrefois sélectionné quasiment à chacun de ses films, Egoyan est devenu rare à Cannes. Ce thriller psychologique est l'occasion de l'y revoir, 6 ans après Adoration. Thrilelr enneigé, il se déroule 8 ans après la disparition de Cassandra. Certains indices pour le moins troublants surgissent. Les parents et la police, ainsi que la disparue elle-même, victime d'un enlèvement, vont tenter d'élucider le mystère qui auréole cette affaire.
Jean-Luc Godard, Adieu au langage.
Avec Kamel Abdeli, Dimitri Basil, Zoé Bruneau. A 84 ans, le Maître hélvétique reste l'un des réalisateurs les plus courtisés par les grands festivals. Godard a déjà été cinq fois en compétition. Cette fiction a été tournée avec lenteur, deux jours par semaine pendant deux ans. Film en 3D, il se concentre sur deux couples dans deux espace-temps différents, avec le langage comme lien (territoire?) commun entre les Hommes
Michel Hazanavicius, The Search.
Avec Bérénice Bejo, Annette Bening. Cannes avait placé The Artist en compétition in extremis. On connaît la suite, jusqu'à l'Oscar du meilleur film. Il y a peu d'informations autour de ce remake du film de Fred Zinnermann, transposé dans la guerre de Tchétchénie vue à travers le regard d'une infirmière membre d'une Organisation Non Gouvernementale.
Tommy Lee Jones, The Homesman.
Avec Hilary Swank, Miranda Otto, James Spader, Meryl Streep. Adaptation du roman de Glendon Swarthout, ce western au féminin et féministe prend place en 1855. Trois femmes ayant perdu la raison sont chassées de leur village, et confiées à Mary Bee Cuddy, une pionnière forte et indépendante originaire du Nebraska. Sur sa route vers l’Iowa, là où ces femmes pourront trouver refuge, elle croise le chemin de Georges Biggs, un rustre vagabond qu’elle sauve d’une mort imminente. Ils décident de s'associer afin de faire face, ensemble, à la rudesse et aux dangers qui sévissent dans les vastes étendues de la Frontière. Primé à Cannes pour son premier film, Trois enterrements, Tommy Lee Jones fera assurément l'événement.
Naomi Kawase, Deux fenêtres.
Avec Makiko Watanabe, Hideo Sakaki, Tetta Sugimoto. Une chérie de la compétition et une des réalisatrices les plus respectées dans les circuits art & essai. Cette fois-ci, la réalisatrice japonaise s'intéresse à un adolescent qui convainc sa petite amie d'enquêter sur le corps mort qu'il a trouvé en train de flotter sur l'océan.
Mike Leigh, Mr. Turner.
Avec Timothy Spall, Lesley Manville, Roger Ashton-Griffiths. Palme d'or, prix de la mise en scène et ancien président de jury de la Compétition, Leigh est un abonné de la Croisette. Il s'attaque à un monument avec ce biopic sur le peintre anglais le plus célèbre du monde, J.M.W. Turner.
Ken Loach, Jimmy's Hall.
Avec Barry Ward, Simone Kirby, Andrew Scott. 3 Prix du jury, une Palme d'or, Ken Loach est aussi le plus sélectionné des cinéastes dans cette compétition. Sa productrice a annoncé qu'il prenait sa retraite après ce film, un biopic sur leader communiste irlandais James Gralton, qualifié d'alien par le FBI!
Bennett Miller, Foxcatcher.
Avec Channing Tatum, Steve Carell, Mark Ruffalo. Le film devait sortir à la fin de l'année dernière. Le réalisateur de Truman Capote s'intéresse à une histoire vraie, sur fond de catch et de folie meurtrière. Une histoire de deux frères catcheurs, champions olympiques, dont l'un va être tué par un riche héritier schizophrène.
Alice Rohrwacher, Les merveilles.
Avec Monica Bellucci, Alba Rohrwacher, Margarete Tiesel. Trois ans après Corpo Celeste à la Quinzaine des réalisateurs, la cinéaste italienne revient sur la Riviera, dans l'élite. Dans cette fiction, Gelsomina, 14 ans, vit au sein d'une famille gentiment dysfonctionnelle. L’arrivée de Martin, un jeune criminel allemand en programme de réhabilitation, va tout dérégler.
Abderrahmane Sissako, Tombouctou.
Avec Hichem Yacoubi, Abel Jafri, Kettly Noël. Tourné cet automne, le film, qui s'appelait alors Le chant des oiseaux, produit par Sylvie Pialat, permet à Sissako de revenir à Cannes, 8 ans après Bamako. L'Afrique en compétition est suffisamment rare pour être soulignée. Le film revient notamment sur cette capitale intellectuelle du Mali, meurtrie par un récent passé qui l'ont saccagée.
Damia Szifron, Relatos Salvajes.
Avec Ricardo Darín, Leonardo Sbaraglia, Darío Grandinetti. Produit par Pedro Almodovar, ce film à sketchs est la plus grosse surprise de la compétition. Réalisateur de télévision, Szifron s'était fait remarqué il y a 11 ans avec El fondo del Mar, plusieurs fois primés dans les festivals. Mais c'est la première fois qu'il est en compétition dans un des festivals majeurs. Six histoires indépendantes, entre échecs, humour et violence, se rassemblent pour n'en former qu'une.
Andrey Zvyagintsev, Leviathan.
Avec Vladimir Vdovichenkov, Elena Lyadova, Aleksey Serebryakov. Un Lion d'or, un prix du jury Un certain regard : Zvyagintsev est l'un des cinéastes russes les plus respectés depuis une quinzaine d'années. Son nouveau film est une histoire d'amour dans une partie isolée du pays, une transposition moderne du Livre de Job.