Posté par vincy, le 28 juillet 2014
C'est sans doute là qu'on attendait le moins la présence d'un immense cinéaste au Comic Con. Car on a pris l'habitude de voir les studios organiser les conférences avec Spielberg, Lucas, Nolan, Snyder, Singer... La plus grande manifestation américaine dédiée au 9ème art est devenue en quelques années le rendez-vous incontournable du cinéma et du jeu vidéo. Le triomphe au box office des adaptations de Marvel et DC Comics ont conduit le Comic Con de San Diego à devenir LE festival des blockbusters hollywoodiens dès lors qu'il s'agit de super-héros, de science-fiction ou de fantasy. Il lance les bande annonce des films de fin d'année, fait venir les stars de Los Angeles, qui ne sont qu'à une heure de jet privé, et allume les fans avec extraits et révélations sur les prochains films du genre des années suivantes.
Il restait un domaine où l'audiovisuel et le ludique n'avait pas vraiment leur place : les prix Will Eisner, les Oscars de la BD, décernés chaque année lors de la manifestation. Bien sûr, parmi les primés on trouve toujours un lien avec le 7ème art.
Mais le Hall of Fame, le Temple des célébrités, est plutôt dédié aux géants de la BD, du Comics et du Manga. Ironiquement, cette année, un cinéaste entre dans ce Hall of Fame. Choisi par le public qui plus est. Hayao Miyazaki, avant de réaliser ses films légendaires, était un mangaka. Il a commencé à dessiné à l'adolescence avant de dessiner les images clés des films du studio Toei, ces plans qui permettent le mouvement et la fluidité des scènes. Parallèlement, il écrit plusieurs livres : Le peuple du désert, Le voyage de Shuna, L'âge des bateaux volants, Diner dans les airs et bien entendu le roman graphique fondateur de son oeuvre Nausicaä de la vallée du vent, publié en 7 tomes entre 1982 et 1994, devenu classique du cinéma d'animation en 1984.
C'est donc en tant que mangaka que Miyazaki entre au panthéon du9ème art "américain". Si ce n'est pas la première fois qu'un auteur étranger y entre (Jean Giraud alias Moebius y est depuis 1998, Hergé depuis 2003, Goscinny et Uderzo et Hugo Pratt depuis 2005, Katushiro Otomo depuis deux ans...), c'est bien inédit d'y voir un homme de cinéma. Mais le réalisateur, l'auteur et le dessinateur Miyazaki sont indissociables. En ce sens c'est un sacre évident et porteur pour l'avenir qui récompensera de plus en plus des auteurs de BD qui travailleront pour différents supports (web, TV, ciné, édition...).
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Posté par vincy, le 28 juillet 2014
Lucy, produit par EuropaCorp, réalisé par Luc Besson, et incarnée par Scarlett Johansson (double féminin de Luc?), a dominé largement le box office nord-américain ce week-end, lors de sa sortie. 44 millions de dollars c'est aussi un chiffre peu banale pour une production française (certes anglophone).
1. Un film rentabilisé (si l'on ne compte pas les frais liés au marketing) en trois jours. Et ça fait toujours du bien quand on vit une saison morose côté recettes. Lucy a coûté 40 millions de $. Il devrait récolté rien qu'en Amérique du nord 100 millions de $. Le film entrerait alors dans Top 12 historique des films d'action avec pour héros une héroïne. Il est déjà assuré d'être le troisième succès le plus important de l'année pour le distributeur Universal.
2. Le deuxième meilleur démarrage nord-américain pour EuropaCorp derrière Taken 2 (49M$). Désormais 13 des 20 plus importantes recettes du cinéma français aux Etats-Unis est un film EuropaCorp.
3. Jeu égal avec des productions hollywoodiennes. Lucy fait un moins bon score que Mr & Mrs Smith et Lara Croft : Tomb Raider et un peu moins bien que Wanted mais bien mieux que Salt, si on prend en compte les films avec Angelina Jolie, l'actrice spécialisée dans les films d'action (mais pas seulement) la mieux payée d'Hollywood.
4. C'est évidemment et de très loin le meilleur démarrage pour un film réalisé par Luc Besson : trois fois mieux que Malavita l'an dernier, 2,5 fois mieux que Le cinquième élément. Cependant, si on tient compte de l'inflation du prix du billet, Lucy devra rapporter plus de 113M$ pour battre les recettes finales du Cinquième Elément. En revanche, en trois jours, il a surclassé Léon (38M$ en tenant compte de l'inflation), Malavita (37M$ et Jeanne d'Arc (23M$).
5. Scarlett Johansson entre donc dans le panthéon des femmes d'action, avec Angelina Jolie et Jennifer Lawrence. Lucy est le 4e meilleur démarrage de sa carrière, mais surtout le meilleur pour un film où elle ne partage pas l'affiche avec d'autres héros (Avengers, Iron Man 2 et Captain America 2, où elle incarne dans les trois la Veuve noire). Lucy est donc son plus gros succès personnel, déjà parti pour être dans son top 5 en terme de recettes cumulées et d'entrées (il est 10ème en trois jours, 12ème en nombre d'entrées). Avec le carton de Captain America 2, et les succès critique pour ses performances singulières d'Her et d'Under the Skin, elle signe sans aucun doute sa plus belle année.
6. Les femmes prennent le pouvoir : Jennifer Lawrence avec Hunger Games et le dernier X-Men, Shailene Woodley dans Divergent, Angelina Jolie en Maléfique. Les dominatrices et femmes puissantes, sachant tenir un flingue ou mettre K.O. des mâles orgueilleux, réussissent désormais à s'imposer face aux hommes. Sur les douze derniers mois, Hunger Games, La Reine des neiges, Gravity, Maléfique, auxquels on doit ajouter Captain America 2 et X-Men : Days of Future past, sont parmi les 10 films les plus lucratifs du box office nord-américain (avec un podium 100% féminin). Terminé le temps de la malédiction où les studios pensaient qu'une femme ne pouvait pas tenir un flingue et séduire les spectateurs.
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