Une année 2020 sous le signe de Ghibli

Posté par vincy, le 20 janvier 2020

Alors que Netflix a annoncé vouloir investir cette année 17 milliards de dollars dans les contenus, la plateforme a frappé un beau coup ce matin en dévoilant un partenariat avec les Studios Ghibli.

Les chefs-d'œuvres d'Hayao Miyazaki et d'Isao Takahata, disparu il y a près de deux ans, pourront donc être redécouverts, du studio japonais seront disponibles sur Netflix en Europe, Afrique, Asie (sauf au Japon) et Amérique latine dès le 1er février.

21 films du studio seront diffusés en japonais sous-titrés dans 28 langues et doublés dans 20 langues. Pour les USA, Ghibli avait déjà signé en octobre dernier les droits de diffusion en SVàD avec HBO Max (Warner Bros) alors que la distribution en salles est assurée par le groupe Disney.

Cela se fera par étapes: sept films - Mon voisin Totoro (1988), Porco Rosso (1992), Kiki la petite sorcière (1989), Souvenirs goutte à goutte (1991), Je peux entendre l’océan (1993), Les Contes de Terremer (2006) et Le Château dans le ciel (1986) - le 1er février, 7 autres - Princesse Mononoké (1997), Voyage de Chihiro (2001), Nausicaä de la vallée du vent (1984), Mes voisins les Yamada (1999), Le Royaume des chats (2002), Arrietty, le petit monde des chapardeurs (2010) et Le Conte de la princesse Kaguya (2013) - le 1er mars, et les 7 derniers à partir du 1er avril - Pompoko (1994), Si tu tends l'oreille (1995), Le Château ambulant (2004), Ponyo sur la falaise (2008), La Colline aux coquelicots (2011), Le vent se lève (2013) et Souvenirs de Marnie (2014).
L'offre ne comprendra pas les courts métrages diffusés au Musée Ghibli, qui resteront ainsi une exclusivité pour les visiteurs.

Cette annonce tombe alors que Ghibli avait marqué une longue pause dans la production, se concentrant essentiellement sur la publicité pour maintenir l'activité.

2020 signe le retour à la production de longs métrages. Avec celui d'Hayao Miyazaki, 6 ans après son dernier film, qui travaille actuellement sur son nouveau (et sans doute dernier) long métrage, Kimi-tachi wa D? Ikiru ka ? (How Do I Live?). Aucune date de sortie n'est prévue mais ce ne sera sûrement pas avant le printemps 2021.

Son fils Gor? Miyazaki s'est lui aussi remis à l'ouvrage en s'attelant à la production d'un autre long métrage, son premier depuis 8 ans, que devait réaliser Hayao.

D'ici là, en mai la construction d'un parc d'attraction près de Nagoya sera lancée, avec comme principales attractions et décors les univers des films d'animation du studio. Ouverture en 2022.

Un pop-up store Ghibli à Paris

Posté par vincy, le 6 novembre 2019

boutique studio ghibli © ecrannoir.frIl y a une boutique Harry Potter à côté de l'Opéra. Une boutique éphémère dédiée à l'univers du sorcier et des Animaux fantastiques située boulevard des Italiens et ouverte jusqu'à la fin janvier. Mais le pop-up store à ne pas manquer, c'est "Le château éphémère", entièrement dédiée aux (chers) produits dérivés du studio Ghibli et des créatures de Hayao Miyazaki et d'Isao Takahata, <a href="http://archives.ecrannoir.fr/blog/blog/2018/04/06/isao-takahata-1935-2018-a-rejoint-le-tombeau-des-lucioles/"décédé l'an dernier.

Localisée à Odéon (19 rue Grégoire de Tours), ouverte jusqu'au 15 décembre (attention pour les cadeaux de Noël) tous les jours (le lundi et le dimanche, seulement l'après midi), on y trouvera des Totoro, de quoi fêter les 30 ans de Kiki la petite sorcière et autres peluches, mugs, portes-clefs ayant pour effigie les personnages légendaires du studio, dont on attend le prochain film, Kimi-tachi wa D? Ikiru ka (How Do You Live en anglais, Comment vivez-vous en français) l'année prochaine (au mieux).

Notez aussi que le catalogue Ghibli a été récemment acquis par HBO Max (Warner Media) pour la diffusion des films en streaming.

Les critiques de Los Angeles plébiscitent Roma et Burning

Posté par vincy, le 10 décembre 2018

Le cinéma étranger a eu les faveurs des critiques de Los Angeles. Avec Roma, le mexicain Alfonso Cuaron a ainsi reçu deux prix, dont celui du meilleur film, tout en étant finaliste dans deux autres catégories. Cuaron réalise l'exploit de recevoir pour la 2e fois ce prix, 5 ans après Gravity. Il rejoint ainsi Ang Lee, Alexander Payne, Steven Spielberg, Martin Scorsese, Milos Forman et Clint Eastwood dans ce tableau d'honneur des cinéastes doublement primés par les LAFCAA.

Le sud-coréen Lee Chang-dong, avec Burning, a reçu deux prix lui aussi, tout en étant finaliste dans la catégorie meilleur film. La Palme d'or japonaise Une affaire de famille et le cinéaste nippon Hayao Myazaki ont également été distingués.

L'autre vainqueur de la soirée est Netflix avec les prix pour Roma mais aussi le prix du meilleur documentaire et une mention pour le film posthume restauré d'Orson Welles.

On retrouvera la plupart de ces films et personnalités récompensées aux Oscars. : parmi les meilleurs films récompensés, Les démineurs, Spotlight et Moonlight ont reçu l'Oscar du meilleur film.

Meilleur film: Roma (finaliste: Burning)
Meilleur réalisateur: Debra Granik pour Leave No Trace (finaliste: Alfonso Cuaron pour Roma)
Meilleur acteur: Ethan Hawke pour First Reformed (finaliste: Ben Foster pour Leave No Trace)
Meilleure actrice: Olivia Colman pour La Favorite (finaliste: Toni Collette pour Hereditary)
Meilleur second-rôle masculin: Steven Yeun pour Burning (finaliste: Hugh Grant pour Paddington 2)
Meilleur second-rôle féminin: Regina King pour If Beale Street Could Talk (finaliste: Elizabeth Debicki pour Les veuves)
Meilleur scénario: Nicole Holofcener et Jeff Whitty pour Can You Ever Forgive Me? (finaliste: Deborah Davis et Tony McNamara pour La favorite)
Meilleur film d'animation: Spider-Man New Generation (finalistes: Les indestructibles 2)
Meilleur film en langue étrangère ex-aequo: Burning, Une affaire de famille
Meilleur documentaire: Shirkers (finaliste: Minding the Gap)
Meilleure image: Roma (finaliste: If Beale Street Could Talk)
Meilleur montage: Minding the Gap (finaliste: Roma)
Meilleure musique: If Beale Street Could Talk (finaliste: First Man)
Meilleurs décors: Black Panther (finaliste: La Favorite)

Prix pour l'ensemble de sa carrière: Hayao Miyazaki
Prix Douglas Edwards pour un film expérimental: The Green Fog
Prix Nouvelle génération: Chloe Zhao
Mention spéciale: The Other Side of the Wind d'Orson Welles

Hayao Miyazaki pourrait transformer « Boro la chenille » en long métrage

Posté par vincy, le 14 novembre 2016

Allez commençons la semaine avec un peu d'espoir: le cinéaste japonais Hayao Miyazaki pourrait sortir de sa retraite. Lors d'un documentaire diffusé dimanche 13 novembre sur la NHK ("L'Homme qui n'a pas tout dit"), le réalisateur, qui s'avouait trop vieux et trop fatigué pour faire un long métrage après Le vent se lève en 2013, a confié qu'il était prêt à refaire un nouveau film.

Ce film serait une version longue du court métrage Boro la chenille (Kemushi no Boro), qu'il finalise pour le Musée Ghibli (où il sera montré en 2018). Le projet pourrait se faire d'ici 2020, à l'occasion des J.O. de Tokyo. Miyazaki aurait près de 80 ans. D'ailleurs, le cinéaste ajoute, lucide ou ironique, qu'il ne faut pas qu'il meurt d'ici là. Miyazaki a déjà évoqué le projet avec le producteur historique de Ghibli, Toshio Suzuki.

La révolution est ailleurs, et le déclic y est sans doute lié pour le vénérable Miyazaki. Pour la première fois, avec Boro la chenille, le réalisateur a utilisé une animation assistée par ordinateur pour faire son premier dessin animé en 3D.

Le documentaire de la NHK a suivi Hayao Miyazaki durant deux ans, s'offrant quelques entretiens exclusifs et le montrant travaillant sur sa "chenille".

Pourquoi le César d’honneur 2016 est une offense au cinéma et aux cinéphiles ?

Posté par kristofy, le 30 janvier 2016

Cette semaine, l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma vient de faire connaître la liste des nominations des César, dont les gagnants seront connus le 26 février prochain, et d'annoncer un César d’honneur pour Michael Douglas alors qu’il en a déjà reçu un en 1998

Depuis quelques années un César d’honneur est remis à une star (surtout américaine) de passage à Paris : Dustin Hoffman, Harrison Ford, Quentin Tarantino, Kate Winslet, Kevin Costner, Scarlett Johansson, Sean Penn… Mais on ne sait pas vraiment pourquoi Michael Douglas, qui a déjà eu le droit à cet honneur en 1998, est de nouveau distingué.

Le cas des doublés

Le cas d’un César d’honneur doublé s’était déjà produit pour Jean-Luc Godard et pour Jeanne Moreau. En fait, Jeanne Moreau avait préféré le transmettre à Céline Sciamma (alors remarquée pour son premier film Naissance des Pieuvres). On croyait alors que ce doublé incompréhensible n’allait plus se reproduire. Le choix du récipiendaire d’un César d’honneur ne correspond à aucun vote, il s’agit d’une décision de la présidence de L’Académie des Arts et Techniques du Cinéma. Depuis 2003 c'est le producteur Alain Terzian. Seule explication, le créateur des César Georges Cravenne était un ami de Diana Douglas, la mère de Michael Douglas, décédée durant cet été 2015.

Pendant plusieurs années il y avait un César d’honneur pour une personnalité internationale ET une personnalité française : en 2005 Will Smith et Jacques Dutronc, en 2006 Hugh Grant et Pierre Richard, en 2007 Jude Law et Marlène Jobert… Dernièrement, début janvier, en réaction à la mort de Michel Galabru à 93 ans et acteur dans plus de 200 films, Bertrand Blier avait déploré que l’Académie des César ne lui ai pas remis un César d’honneur plutôt que d’en donner un à une jeune actrice de 19 ans (une allusion à Scarlett Johansson)...

Pierre Etaix et Hayao Miyazaki ont reçu un Oscar d'honneur

Il serait bon de revenir à plusieurs César d’honneur, surtout avant qu’il ne soit trop tard. Il y a du monde à récompenser. Pas seulement des comédiens d'une génération antérieure aux César (qui n'ont que 40 ans), mais aussi des talents français connus dans le monde entier, des cinéastes étrangers qui doivent une grande partie de leur carrière aux financement hexagonaux ou même des artistes étrangers qui ont une place à part dans le coeur des cinéphiles français. C'est aussi un acte de résistance face à l'hégémonie hollywoodienne, une manière de montrer que le cinéma en France n'est pas considéré comme un simple business glamour. Ainsi, Rohmer, Rivette, Chabrol n'ont jamais été honoré malgré leur place dans le panthéon mondial du 7e art. On est proche du scandale quand les Oscars n'hésitent pas à récompenser Peter O'Toole, Ennio Morricone, Robert Altman, Pierre Etaix (sic, on n'y a jamais pensé en France!), Hayao Miyazaki (logique imparable), Jean-Claude Carrière, Spike Lee, Gena Rowlands, Lauren Bacall ou Maureen O'Hara (pour ne citer que quelques un des Oscars d'honneur depuis 15 ans).

Un César pré ou post mortem?

Et rien n'empêche aux Césars d'en remettre à titre posthume. 9a a été le cas en 2008 pour Romy Schneider. On peut ainsi imaginer Lino Ventura ou Jean Renoir, Marcel Pagnol ou Yves Montand, Françoise Dorléac ou Arletty, Jacques Demy ou Louis Jouvet. Alors que le cinéma de patrimoine est en vogue, ça aurait du sens.

En 2006 en recevant le sien Pierre Richard avait déclaré « quand j’ai appris que j’allais avoir le César d’honneur, j’ai foncé voir mon docteur pour lui demander ‘c’est si grave que ça, je n’en ai plus pour longtemps ?’ Je vais très bien. Ce César je le prends avec joie. J’ai envie de le partager avec tout ceux qui ne l’auront jamais… »

10 propositions pour le César d'honneur

Alors voici dix noms qui depuis longtemps sont fixés autant sur les génériques de quantités de films que dans les mémoires des spectateurs, comme autant de suggestions pour un futur César d’honneur mérité. La liste pourrait être beaucoup plus longue. D'Etaix à Miyazaki, de Loach à Moretti, de Leigh à Von Trier, de Wenders à Panahi, de Ocelot à Depardon, de Delon à Belmondo, les noms à honorer ne manquent pas. Et on pourrait ajouter Gilles Jacob dans la liste.

Anna Karina : 75 ans, actrice dans plus de 80 films depuis 1960 (Le petit soldat et Une femme est une femme, tous deux de Jean-luc Godard). Muse de JLG (Vivre sa vie, Pierrot le fou, Bande à part, Made in USA, Alphaville, Le plus vieux métier du monde), elle a tourné avec les plus grands auteurs de son époque: Agnès Varda (Cléo de 5 à 7), Michel Deville (Ce soir ou jamais), Chris Marker (Le joli mai), Luchino Visconti (L'étranger), Roger Vadim (La ronde), mais aussi George Cukor (Justine), Volker Schlöndorff (Michael Kohlhaas), Rainer Werner Fassbinder (Roulette chinoise), Raoul Ruiz (L'île au trésor). Plus récemment elle était chez Jacques Rivette (Haut bas fragile). Prix d'interprétation féminine à Berlin pour Une femme est une femme, nommée au César du meilleur second-rôle féminin pour Cayenne Palace en 1988, réalisatrice, romancière, chanteuse (divine), comédienne de théâtre, elle est la plus française des danoises.

Claudia Cardinale : 77 ans, actrice dans environ 100 films depuis 1955 (La Fille à la valise de Valerio Zurlini, Rocco et ses frères de Luchino Visconti, Austerlitz d'Abel Gance, Cartouche de Philippe de Broca, Huit et demi de Federico Fellini, Il était une fois dans l'Ouest de Sergio Leone, Les Pétroleuses de Christian-Jaque, Fitzcarraldo de Werner Herzog, Un balcon sur la mer de Nicole Garcia, Gebo et l'ombre de Manoel de Oliveira, L'Artiste et son modèle de Fernando Trueba…), plusieurs David di Donatello (le César italien) de meilleure actrice, 2 Golden Globe, Lion d’or d’honneur à Venise et Ours d’or d’honneur à Berlin pour l’ensemble de sa carrière, depuis 2008 en France dans l’Ordre national de la Légion d'honneur…

Jean-Claude Carrière : 84 ans, scénariste de plus de 60 films depuis 1963 (films réalisés par Pierre Étaix, Luis Buñuel, Louis Malle, Jacques Deray, Milos Forman, Alain Corneau, Volker Schlöndorff, Jean-Luc Godard, Nagisa Oshima, Jean-Paul Rappeneau, Jonathan Glazer, Fernando Trueba, Atiq Rahimi…), 4 nominations aux Césars (Cet obscur objet du désir, Danton, Cyrano de Bergerac) dont statuette obtenue en 1983 pour Le Retour de Martin Guerre, nomination à l'Oscar de la meilleure adaptation pour L'Insoutenable Légèreté de l'être, et même Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2014…

Jacques Doillon : 71 ans, 27 longs-métrages depuis 1973, 2 films à cannes, 3 films à Venise, 4 films à Berlin, La Drôlesse avec 2 nominations aux Césars (meilleur réalisateur, scénario), Le Petit Criminel avec 3 nominations aux Césars (meilleur film, réalisateur, scénario) et Prix Louis-Delluc… Il est l'un des derniers cinéastes de sa génération en activité, et a toujours été en marge du système.

Michael Lonsdale : 84 ans, acteur dans plus de 130 films depuis 1956 (Le Procès d’Orson Welles,  La Mariée était en noir de François Truffaut, Le Souffle au cœur de Louis Malle, India Song de Marguerite Duras, Section spéciale de Costa-Gavras, Monsieur Klein de Joseph Losey, James Bond 007:Moonraker de Lewis Gilbert, Le Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, Les Vestiges du jour de James Ivory, Ronin de John Frankenheimer, Munich de Steven Spielberg, Maestro de Lea Fazer…), 3 nominations aux Césars en catégorie meilleur acteur dans un second rôle (Nelly et Monsieur Arnaud, La Question humaine) dont statuette obtenue en 2011 pour Des hommes et des dieux

Michel Piccoli : 90 ans, acteur dans plus de 220 films depuis 1945 (Le Journal d'une femme de chambre de Luis Buñuel, Le Mépris de Jean-Luc Godard, Paris brûle-t-il ? de René Clément, Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy, L'Étau d'Alfred Hitchcock, Les Choses de la vie de Claude Sautet, La Grande Bouffe de Marco Ferreri, Partir, revenir de Claude Lelouch, Mauvais Sang de Leos Carax, Milou en mai de Louis Malle, Je rentre à la maison de Manoel de Oliveira…), réalisateur de 3 films, 4 nominations aux Césars (Une étrange affaire, La Diagonale du fou, Milou en mai, La Belle Noiseuse), palme du meilleur acteur au Festival de Cannes 1980 (Le Saut dans le vide), ours du meilleur acteur au Festival de Berlin 1982 (Une étrange affaire), meilleur acteur au Festival de Locarno 2007 (Les Toits de Paris), et même David di Donatello (le César italien) du meilleur acteur en 2012 (Habemus papam)…

Vanessa Redgrave : 78 ans, actrice dans plus de 80 films depuis 1958 (Blow-Up de Michelangelo Antonioni , Le Crime de l'Orient-Express de Sidney Lumet, Prick Up Your Ears de Stephen Frears, Retour à Howards End de James Ivory, Little Odessa de James Gray, Mission impossible de Brian De Palma, The Pledge de Sean Penn, Reviens-moi de Joe Wright, Le Majordome de Lee Daniels, Foxcatcher de Bennett Miller…), 6 nominations aux Oscars (1 statuette remportée pour Julia), 2 fois Palme de la meilleure actrice à Cannes (pour Morgan, Isadora)…

Gena Rowlands : 85 ans, actrice dans plus de 40 films depuis 1958 (7 films avec son mari John Cassavetes, Light of Day de Paul Schrader, Une autre femme de Woody Allen, Ce cher intrus de Lasse Hallström, Night on Earth de Jim Jarmusch, N'oublie jamais de Nick Cassavetes…), 2 nominations aux Oscars, à Berlin Ours d'argent de la meilleure actrice…

Liv Ullmann : 77 ans, actrice dans plus de 40 films depuis 1957 (ceux avec son mari Ingmar Bergman, Léonor de Luis Buñuel, Un pont trop loin de Richard Attenborough…) mais aussi réalisatrice et scénariste (Infidèle, Mademoiselle Julie…), 2 nominations aux Oscars, en 2001 elle était présidente du jury du Festival de Cannes, en 2004 elle reçoit un European Award d'honneur pour sa contribution au cinéma mondial…

Max von Sydow : 86 ans, acteur dans plus de 80 films depuis 1949 (L'Exorciste de William Friedkin, Les Trois Jours du Condor de Sydney Pollack, La Mort en direct de Bertrand Tavernier, Conan le Barbare, James Bond 007:Jamais plus jamais, Hannah et ses sœurs de Woody Allen, Minority Report de Steven Spielberg, Shutter Island de Martin Scorsese, en ce moment au cinéma dans Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force et Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners), 2 fois nominé pour un Oscar (Pelle le conquérant, Extrêmement fort et incroyablement près), d’origine suédoise il est devenu citoyen français en 2002 et dix plus tard honoré du titre Chevalier de la Légion d'honneur…

Hayao Miyazaki prépare un court en 3D pour le Musée Ghibli

Posté par vincy, le 13 juillet 2015

cabine de projection musée ghibli © vincy thomasLors d'une conférence de presse aujourd'hui, Hayao Miyazaki, a annoncé qu'il travaillait sur un court métrage en 3D autour de l'existence d'une frêle chenille. "Je me consacre actuellement à ce projet de dessin animé sur une toute petite chenille qui vit sur une feuille, une si petite chenille qu'une pichenette pourrait lui ôter la vie".

Le dessin animé d'une dizaine de minutes sera intégralement réalisé en images de synthèse,.

C'est la première fois que le cinéaste va utilisé ce procédé pour l'intégralité d'un film. Le court métrage nécessitera environ trois années de travail avant d'être diffusé en exclusivité dans le Musée Ghibli, près de Tokyo.

Kemushi no boro (Boro la chenille) devait être un long métrage avant que Miyazaki ne se lance dans Princesse Mononoke au milieu des années 90.

Durant cette même conférence, Hayao Miyazaki a confirmé qu'il ne ferait plus de long métrage (lire notre actualité du 6 septembre 2013).

Bilan 2014: un box office français très en forme

Posté par geoffroy, le 29 janvier 2015

Les salles françaises se portent bien. Très bien même. En 2014, elles ont attiré un public nombreux pour un cumul dépassant la barre des 200 millions de spectateurs. Avec 208,43 millions d’entrées (chiffres non définitifs publiés par le CNC), l’exercice 2014 est en augmentation de 7,7% par rapport à celui de 2013. Un quasi record puisque en 47 ans (1967 et ses 211, 5 millions d’entrées) seule l’année "Intouchables" 2011 a fait mieux (217,2 millions d’entrées).

L’année 2014 est également bien au-dessus de la moyenne nationale depuis dix ans (196,47 millions d’entrées). Devant ce plébiscite pour les salles obscures, la part de marché des films français s’avère plutôt élevé avec 44%, soit 11 points de mieux qu’en 2013. La fréquentation des films français atteint, quant à elle, 91,62 millions d’entrées, soit le score le plus haut depuis trente ans et ses 94, 12 millions d’entrées. Même si légèrement devant, les films américains subissent une chute de 9,9% pour atteindre 93, 93 millions d’entrées. Idem pour leur part de marché tombant à 45,1% en 2014 contre 54,2 % en 2013.

Le carton national

Comme de coutume depuis plusieurs années, un film booste la fréquentation. Nous vous le donnons en mille, il s’agit d’une comédie française. Avec 12,2 millions d’entrées Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, se classe à la 14ème France. Signalons qu’avec ce triomphe, Christian Clavier établit un record inédit au box-office en devenant le seul acteur, toutes nationalités confondues, à avoir tenu un rôle principal dans quatre films à plus de 10 millions d’entrées.

Christian Clavier au box office
1. Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002) : 14,5 millions d’entrées
2. Les Visiteurs (1993) : 13,7 millions d’entrées
3. Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? (2014) : 12,2 millions d’entrées
4. Les Bronzés 3 : Amis pour la vie : 10,3 millions d’entrées

Autre satisfaction. Les quatre premières places du B.O sont occupées par des films français qui, de surcroit, dépassent également les 5 millions d’entrées. Outre le film de Christian Clavier notons la présence du trublion Dany Boon avec un Supercondriaque à 5,3 millions d’entrées. Même score pour le retour de l’enfant prodigue, Luc Besson. Sa Lucy, plus américaine que vraiment française, dépasse, elle aussi, les 5 millions d’entrées (5,2). Hormis
les bouillies infâmes en images de synthèse du réalisateur (la trilogie Arthur et les Minimoys), le dernier carton live de Besson remonte tout de même à 1997 et le Cinquième Élément (7,7 millions d’entrées). Dans quelques jours La Famille Bélier les dépassera pour terminer sa course à la deuxième place 2014, aux alentours des 6-7 millions d’entrées.

Nous aurons donc une année avec quatre films français aux quatre premières places. Ce qui n’était plus arrivé depuis 1970 !

Au final, il faut noter la présence de 8 films français dans le top 20 (dont 7 comédies !), tous à plus de 2 millions d’entrées (Samba, Les vacances du petit Nicolas, Babysitting et Les trois frères, le retour). Outre les sempiternelles comédies cartonnant au côté du dernier Besson, saluons la belle performance du film d’animation de Louis Clichy et Alexandre Astier, Astérix : Le domaine des Dieux (près de 3 millions d’entrées pour cette nouvelle adaptation du célèbre gaulois, plus gros succès de la franchise en film d'animation). Les premiers films de genre français – néanmoins « marketés » comme il le faut avec stars à l’appui –, se retrouvent relégués à la 27e place (La belle et la bête à 1,8 million d'entrées), 30e place (Yves Saint-Laurent à 1,6 million d’entrées) et 34e (La French, le dernier film avec Jean Dujardin vient de dépasser les 1,5 million d’entrées). Bref, il reste peu d’espace pour des films alternatifs en demande de reconnaissance. Seul Hippocrate, flirtant avec la barre symbolique du million d’entrées (914 651 entrées), aura su tirer son épingle du jeu.

Le cinéma français a cependant connu quelques déconvenues: Tu veux ou tu veux pas, Les yeux jaunes des crocdiles, Le grimoire d'Arkandias, Gemma Bovery, Bon rétablissement... Les surprises sont plutôt venues de François Ozon, Céline Sciamma, Robin Campillo et Thomas Cailley qui, avec des films très singuliers, ont pu remplir les salles durant de nombreuses semaines. Et le champion des premiers films français n'est autre que Sous les jupes des filles, qui a atteint 1,3 million de voyeurs.

Un dernier mot au sujet de Timbuktu. L’excellent film franco-mauritanien d’Abderrahmane Sissako continue de bénéficier d’un très bon bouche-à-oreille pour dépasser les 650 000 entrées.

Le bide made in US

Petite surprise pour la production américaine. Un seul film dépasse les 4 millions d’entrées au cours de l’année écoulée avec le dernier épisode de la trilogie de Peter Jackson, Le Hobbit : La bataille des 5 armées à 4,7 millions d’entrées. Il faut remonter à 1995 pour retrouver un tel fiasco hollywoodien où seul Pocahontas avait dépassé ce cap (5,6 millions d’entrées). Tous les autres blockbusters sont en retrait par rapport à l’année dernière, oscillant péniblement entre 2 millions (Maléfique) et 3,7 millions d’entrées (La planète des singes : l’affrontement).

Signalons quelques beaux échecs comme la suite du reboot de Spiderman (2 millions d’entrées pour The Amazing Spiderman : le destin d’un héros, là où les films de Raimi attiraient en moyenne 5-6 millions de spectateurs), ou du troisième opus des Expendables tout juste millionnaire. Nous ne parlerons pas des fours, des vrais, comme Transcendance (780 000 entrées), le remake de Robocop (681 000 entrées) ou, pour ne citer que lui, Sin City, j’ai tué pour elle (375 000 entrées contre 1,2 million d’entrées pour le premier opus). À sa décharge, le film s’est également planté aux États-Unis...

Nous avons eu de cesse de le répéter, la politique de la franchise des productions américaines séduit de moins en moins un public blasé de voir se succéder super-héros, suites à rallonge et autres reboot inutiles. En cumul, ces films font des entrées. Certes. Mais elles s’effritent interdisant à un film de sortir du lot. Il y a bien sûr des sagas qui continuent de séduire comme les X-Men (3,3 millions d'entrées), les dessins animés  (Dragons 2 a attiré 3,4 millions d'entrées, Rio 2 avec 3,3 millions d'entrées) et Hunger Games (qui dépasse les 3,3 millions d'entrées).

Reste que sur les 20 premiers films de l’année 2014, 11 sont américains. Mention spéciale pour Le Labyrinthe, petite production de 35 millions de dollars venue de nulle part et qui a su attirer plus de 3 millions de spectateurs, soit plus que Interstellar (qui déçoit avec 2,6 millions d'entrées). Idem pour le nouveau Fincher, toujours très populaire chez nous. Son remarquable Gone girl flirte avec les 2 millions d’entrées là où le Scott (Exodus) se plante à moins de 1,5 million d’entrées. C’est-à-dire au même niveau que l'oscarisé 12 Years a Slave, le réjouissant The Grand Budapest Hotel (plus gros succès de Wes Anderson), le chargé Noé ou le stupéfiant Godzilla.

Mais que de fiascos! Planes 2, Hercule, Fury, Equalizer, Pompéi, 22 Jump Street ont tous terminé en dessous du million de spectateurs.

Un dernier mot pour dire que le carton US de l’été, à savoir Les gardiens de la galaxie, n’a pas fait recette chez nous avec son cumul juste acceptable de 2,3 millions de spectateurs. Pas grave, sa suite, prévue pour 2017, saura rectifier le tir.

Le reste du monde un peu rétrécit

Les films non français et non américains reculent eux-aussi en passant de 12% en 2013 à 11% en 2014. La fréquentation est également en baisse à 22,8 millions d’entrées (-4,7%). La chute est faible. Soit. Mais ce léger déclin confirme une tendance. Celui d’un souci, réel, de visibilité, comme de diffusion, de films considérés moins grand public. Pas étonnant, donc, de retrouver à la première place des films étrangers le célèbre ours en peluche Paddington qui a eu le droit à sa première adaptation cinématographique. Si, avec 2,6 millions d’entrées, Paddington n’est pas le carton attendu, le film talonne néanmoins Astérix : le Domaine des Dieux.

Le deuxième film étranger est 44ème. Il s’agit de Mommy, dernier long-métrage de Xavier Dolan. Celui-ci, de qualité, a très certainement bénéficié de son passage cannois (Prix du Jury), d’une très bonne presse et d’un bouche à oreille solide pour assurer son succès. Avec 1,1 million d’entrées, Mommy «atomise» la moyenne des quatre derniers films du réalisateur (108 000 entrées). cela faisait plus de 10 ans qu'un film québécois n'avait pas atteint ce score. Par contre, le troisième film étranger en termes d’entrées (64ème) est une déception. Pour ses adieux à la réalisation, Hayao Miyazaki nous laisse une œuvre réussie qui n’a pas su, hélas, toucher plus largement le public. Avec 776 769 entrées, Le vent se lève laisse un goût d’inachevé presque dommageable.

Cette année, comme en 2013, 6 films étrangers font partis des 100 films ayant attirés le plus de spectateurs. C’est peu. Trop peu, hélas. Outre les trois longs-métrages déjà cités, Philomena, Ida et Khumba complètent la liste. Il est à noter que la palme d’or 2014, Winter Sleep, réalise 344 207 entrées, soit la pire performance pour une Palme depuis Oncle Bonmee en 2010. À titre de comparaison, La Vie d’Adèle, palme d’or 2013, avait réalisé un peu plus d’un million d’entrées. Comme à l’habitude, plus nous descendons dans la hiérarchie, plus l’éclectisme du cinéma mondial prend le dessus mais reste drastiquement anecdotique, même si les grandes signatures comme Ken Loach, Mike Leigh ou les Dardenne ont trouvé leur public.

Nos coups de coeur de l’année: L’adieu émouvant de Miyazaki avec Le vent se lève…

Posté par geoffroy, le 24 décembre 2014

le vent se leve kaze tanichu the wind rises

En ce qui me concerne, mon année cinématographique 2014 ne fut pas complète puisqu’elle s’est accidentellement terminée le 6 septembre dernier. Depuis cette date, je n’ai vu aucun film. C’est pourquoi, et au-delà de la seule honnêteté intellectuelle qu’une telle situation impose, mon choix s’est porté uniquement sur les huit premiers mois de l’année.

Dans ces temps moroses où les déclinologues de tout poil ont le vent en poupe et la tribune facile, un film, héroïque à plus d’un titre, a réussi à tracer des sillons d’espérances par-delà le chaos du monde. Le vent se lève, dernier cadeau cinématographique en forme de profession de foi d’Hayao Miyazaki, est un conte moderne lucide, poétique, sombre, réaliste, romantique, rempli d’ouvertures et de ligne de fuite aussi mélodramatiques qu’autobiographiques. Ce film,  testamentaire – il s’agit, hélas, du dernier long-métrage du maître nippon –, ouvre le champ des possibles pour laisser à porter de main – ou de rêve –, l’espoir d’une conclusion « heureuse ».

Avec ce onzième film en forme de synthèse conclusive, Miyazaki laisse derrière lui une œuvre dense, cohérente, à la beauté visuelle saisissante capable de développer un univers riche où s’imbriquent le ciel et la terre, le sacré et le profane, la nature et la culture, la jeunesse et la sagesse, la générosité comme la cruauté des hommes. Le tout porté par un imaginaire d’une incroyable inventivité à chaque fois recevable d’un point de vue narratif. Le vent qui souffle sur les films du papa de Porco Rosso est synonyme de liberté, faisant de la vie une promesse sans cesse réinventée, assimilable, porteuse de sens.

D’où l’unité d’une filmographie intemporelle aussi récréative que réflexive qui a su partager avec tout un chacun le vers de Paul Valéry prononcé dans ce film : « Le vent se lève, il faut tenter de vivre ». Cette exigence de l’instant, si dure à consacrer dans le temps, n’aura pas été un feu de paille mais une compagne fidèle face au long cheminement personnel du réalisateur.

Un tel choix dépasse donc le simple cas d’une oeuvre, fut-elle remarquable, et salue plus globalement la vision d’un grand cinéaste ayant été capable de mettre ses propres rêves au service de son art.

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Toute l'actualité autour du Vent se lève

Le futur incertain du Studio Ghibli

Posté par vincy, le 4 août 2014

studio ghibliLa nouvelle n'en est pas vraiment une : le producteur Toshio Suzuki a annoncé sur MBS que le Studio Ghibli allait faire une pause dans la production des long-métrages d'animation. "Il n'est pas impossible que nous continuions à produire. Mais nous prenons une brève pause pour reconsidérer ce que nous devons faire" a-t-il expliqué.

Après le doublé historique des deux fondateurs du studio - Le vent se lève, ultime film d'Hayao Miyazaki, et Le conte de la princesse Kaguya, qui signait le grand retour de Isao Takahata, l'incertitude sur l'avenir du studio alimentait les plus folles rumeurs. Le principal problème du Studio était bien entendu l'âge (et la fatigue) des capitaines, décidés à profiter un peu de leur retraite (lire notre actualité du 6 septembre). Incapables de trouver une relève (la tyrannie d'Hayao Miyazaki a eu raison des plus grands talents qui se sont enfuis et même de son fils qui se sent bridé), il devenait difficile de faire vivre l'héritage.

Le dernier long métrage du studio, Marnie (Omoide no Marnie) d'Hiromasa Yonebayashi (Arrietty) n'a rapporté que 10 millions de $ au box office japonais en 2 semaines. On est loin du Vent se lève (120M$), champion du box office local l'an dernier. Déjà, la Princesse Kaguya (23M$) n'avait pas été rentabilisé. Deux films qui échouent suffisent à mettre en péril l'équilibre précaire d'un studio dont les contrats sont à plein temps et à durée indéterminée. "Au Japon, l'ensemble des studios de production de dessin animé ont pour usage de payer les animateurs à la tâche (au plan ou au dessin), expliquait Ilan Nguyên, lecteur à l'université des arts de Tokyo au journal Le MondeGhibli est l'une des seules compagnies à s'être attaché leurs services en les embauchant."

Personne ne parle d'un arrêt des Studios Ghibli, mais plutôt d'une restructuration, d'un nettoyage de printemps. Les contrats en CDI vont redevenir freelance. La vente de licences et des produits dérivés va être une priorité stratégique. Le musée Ghibli est toujours en quête d'un agrandissement. Ghibli peut rester une simple rente, gérant les droits d'auteurs et son patrimoine immobilier, produisant des courts-métrages, publicités et vidéo-clips. Mais aucun film n'est en projet. Depuis plusieurs mois, on sait que le département des long-métrages va baisser le rideau.

Il reste trois options. La première est interne : que les animateurs du studio s'affranchissent de leurs maîtres et proposent des longs métrages. «J’espère que les jeunes de l’équipe profiteront de mon départ pour s’exprimer davantage et proposer leurs propres idées ambitieuses» avouait un cadre du studio il y a quelques mois. Mais en ont-ils la capacité après des années à vivre dans l'ombre et sans la moindre possibilité de s'émanciper?

La deuxième est le retour de Mamoru Hosoda. Avec Les Enfants loups, Ame et Yuki (2012), le fondateur du Studio Chizu est devenu l'héritier emblématique et évident de Hayao Miyazaki. Mais il a fondé son propre studio après avoir été remercié en pleine production du Château ambulant.

La troisième est le rachat du Studio par Walt Disney Company. Les pourparlers ont commencé il y a un an. La valeur de Ghibli est estimé à 840M€. Le studio distribue les films de Ghibli dans le monde entier, à l'exception du Japon. Les produits dérivés Ghibli sont vendus dans le Disneyland de Tokyo. Si un tel rachat devait avoir lieu, on imagine le séisme psychologique chez les Japonais : Ghibli y est considéré comme un Trésor national.

Comic Con 2014: Hayao Miyazaki entre au Hall of Fame

Posté par vincy, le 28 juillet 2014

hayao miyazakiC'est sans doute là qu'on attendait le moins la présence d'un immense cinéaste au Comic Con. Car on a pris l'habitude de voir les studios organiser les conférences avec Spielberg, Lucas, Nolan, Snyder, Singer... La plus grande manifestation américaine dédiée au 9ème art est devenue en quelques années le rendez-vous incontournable du cinéma et du jeu vidéo. Le triomphe au box office des adaptations de Marvel et DC Comics ont conduit le Comic Con de San Diego à devenir LE festival des blockbusters hollywoodiens dès lors qu'il s'agit de super-héros, de science-fiction ou de fantasy. Il lance les bande annonce des films de fin d'année, fait venir les stars de Los Angeles, qui ne sont qu'à une heure de jet privé, et allume les fans avec extraits et révélations sur les prochains films du genre des années suivantes.

Il restait un domaine où l'audiovisuel et le ludique n'avait pas vraiment leur place : les prix Will Eisner, les Oscars de la BD, décernés chaque année lors de la manifestation. Bien sûr, parmi les primés on trouve toujours un lien avec le 7ème art.

Mais le Hall of Fame, le Temple des célébrités, est plutôt dédié aux géants de la BD, du Comics et du Manga. Ironiquement, cette année, un cinéaste entre dans ce Hall of Fame. Choisi par le public qui plus est. Hayao Miyazaki, avant de réaliser ses films légendaires, était un mangaka. Il a commencé à dessiné à l'adolescence avant de dessiner les images clés des films du studio Toei, ces plans qui permettent le mouvement et la fluidité des scènes. Parallèlement, il écrit plusieurs livres : Le peuple du désert, Le voyage de Shuna, L'âge des bateaux volants, Diner dans les airs et bien entendu le roman graphique fondateur de son oeuvre Nausicaä de la vallée du vent, publié en 7 tomes entre 1982 et 1994, devenu classique du cinéma d'animation en 1984.

C'est donc en tant que mangaka que Miyazaki entre au panthéon du9ème art "américain". Si ce n'est pas la première fois qu'un auteur étranger y entre (Jean Giraud alias Moebius y est depuis 1998, Hergé depuis 2003, Goscinny et Uderzo et Hugo Pratt depuis 2005, Katushiro Otomo depuis deux ans...), c'est bien inédit d'y voir un homme de cinéma. Mais le réalisateur, l'auteur et le dessinateur Miyazaki sont indissociables. En ce sens c'est un sacre évident et porteur pour l'avenir qui récompensera de plus en plus des auteurs de BD qui travailleront pour différents supports (web, TV, ciné, édition...).