6 choses à retenir sur le carton de Lucy aux Etats-Unis

Posté par vincy, le 28 juillet 2014

lucy

Lucy, produit par EuropaCorp, réalisé par Luc Besson, et incarnée par Scarlett Johansson (double féminin de Luc?), a dominé largement le box office nord-américain ce week-end, lors de sa sortie. 44 millions de dollars c'est aussi un chiffre peu banale pour une production française (certes anglophone).

1. Un film rentabilisé (si l'on ne compte pas les frais liés au marketing) en trois jours. Et ça fait toujours du bien quand on vit une saison morose côté recettes. Lucy a coûté 40 millions de $. Il devrait récolté rien qu'en Amérique du nord 100 millions de $. Le film entrerait alors dans Top 12 historique des films d'action avec pour héros une héroïne. Il est déjà assuré d'être le troisième succès le plus important de l'année pour le distributeur Universal.

2. Le deuxième meilleur démarrage nord-américain pour EuropaCorp derrière Taken 2 (49M$). Désormais 13 des 20 plus importantes recettes du cinéma français aux Etats-Unis est un film EuropaCorp.

3. Jeu égal avec des productions hollywoodiennesLucy fait un moins bon score que Mr & Mrs Smith et Lara Croft : Tomb Raider et un peu moins bien que Wanted mais bien mieux que Salt, si on prend en compte les films avec Angelina Jolie, l'actrice spécialisée dans les films d'action (mais pas seulement) la mieux payée d'Hollywood.

4. C'est évidemment et de très loin le meilleur démarrage pour un film réalisé par Luc Besson : trois fois mieux que Malavita l'an dernier, 2,5 fois mieux que Le cinquième élément. Cependant, si on tient compte de l'inflation du prix du billet, Lucy devra rapporter plus de 113M$ pour battre les recettes finales du Cinquième Elément. En revanche, en trois jours, il a surclassé Léon (38M$ en tenant compte de l'inflation), Malavita (37M$ et Jeanne d'Arc (23M$).

5. Scarlett Johansson entre donc dans le panthéon des femmes d'action, avec Angelina Jolie et Jennifer Lawrence. Lucy est le 4e meilleur démarrage de sa carrière, mais surtout le meilleur pour un film où elle ne partage pas l'affiche avec d'autres héros (Avengers, Iron Man 2 et Captain America 2, où elle incarne dans les trois la Veuve noire). Lucy est donc son plus gros succès personnel, déjà parti pour être dans son top 5 en terme de recettes cumulées et d'entrées (il est 10ème en trois jours, 12ème en nombre d'entrées). Avec le carton de Captain America 2, et les succès critique pour ses performances singulières d'Her et  d'Under the Skin, elle signe sans aucun doute sa plus belle année.

6. Les femmes prennent le pouvoir : Jennifer Lawrence avec Hunger Games et le dernier X-Men, Shailene Woodley dans Divergent, Angelina Jolie en Maléfique. Les dominatrices et femmes puissantes, sachant tenir un flingue ou mettre K.O. des mâles orgueilleux, réussissent désormais à s'imposer face aux hommes. Sur les douze derniers mois, Hunger Games, La Reine des neiges, Gravity, Maléfique, auxquels on doit ajouter Captain America 2 et X-Men : Days of Future past, sont parmi les 10 films les plus lucratifs du box office nord-américain (avec un podium 100% féminin). Terminé le temps de la malédiction où les studios pensaient qu'une femme ne pouvait pas tenir un flingue et séduire les spectateurs.

Record d’entrées dans le monde pour le cinéma français grâce à Taken 2 et Intouchables

Posté par vincy, le 20 janvier 2013

Unifrance va ajouter des arguments à ceux qui expliquent les vertus du financement actuel du cinéma français. 2012 a en effet été une année record en nombre d'entrées, à l'étranger. 140 millions de spectateurs (le double de l'année précédente) ont vu une production française dans les salles. Ce sont donc 875 millions d'euros de recettes qui ont été encaissées!

On pourra toujours expliquer que le score phénoménal sera difficile à répéter en 2013. On peut aussi toujours s'inquiéter des difficultés structurelles que connaît le cinéma hexagonal : accès aux salles compliqué, budgets marketing de plus en plus élevés, manque de notoriété de nos stars...

Cependant, 2012, malgré ces écueils, fut faste. 455 films français (contre 507 en 2011) ont réalisé 1 650 sorties en salles dans le monde. 48% d'entre eux sont en langue française, soit un cumul de 66 millions d'entrées. "Not bad". 3 titres ont évidemment dominé le box office international : Taken 2, Intouchables et The Artist. Mix étrange d'un film en anglais, un film en français et un autre muet. Ces trois films représentent 65% de la fréquentation globale à l'international. Au niveau box office mondial, Intouchables se situe à la 14e place et Taken 2 à la 17e : du jamais vu là où d'habitude les films américains dominent le Top 50 mondial année après année.

Par conséquent, toutes les zones territoriales sont en hausse. Ainsi, le cinéma français enregistre un record de fréquentation depuis le début des années 2000 en Europe occidentale tandis quel la plus forte hausse de fréquentation en 2012 par rapport à l’an passé a été enregistrée en Asie.

Enfin, on remarquera que la plupart de ces films font bien mieux au box office international qu'en France, doublant parfois leur nombre d'entrées.

Top 15 en 2012 (certains films sont également sortis en 2011 et d'autres sont toujours en exploitation en 2013)

1. Taken 2 (46 460 000 entrées, 77 pays)
2. Intouchables (30 460 000 e., 57 p.)
3. The Artist (13 260 000 e, 49 p.)
4. Carnage (3 650 000 e., 38 p.)
5. Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté (3 190 000 e, 27 p.)
6. Un monstre à Paris (1 360 000 e., 24 p.)
7. Les femmes du 6e étage (1 280 000 e., 27 p.)
8. Amour (980 000 e., 18 p)
9. Sur la piste du Marsupilami (920 000 e., 8 p.)
10. Sur la route (850 000 e., 20 p.)
11. Le prénom (800 000 e., 14 p.)
12. Et si on vivait tous ensemble ? (780 000 e., 15 p.)
13. Les infidèles (770 000 e., 16 p.)
14. The Lady (760 000 e., 30 p.)
15. La délicatesse (750 000 e., 27 p.)

Seulement 17 films français rentables dans les salles en 2012

Posté par kristofy, le 8 janvier 2013

Le cinéma français est en ébullition depuis la tribune de Vincent Maraval, producteur et distributeur de la société Wild Bunch : il pointe du doigt e les acteurs payés trop chers et le financement des télévisions qui alimentent des films qui perdent de l’argent : "L'année du cinéma français est un désastre, tous les films français de 2012 dits importants se sont plantés, perdant des millions d'euros". Et les réactions de se suivent pour préciser qu’il ne faut pas tout mélanger, chaque clocher (acteurs, réalisateurs, producteurs, CNC…) défendant sa position (voir les différentes réactions ici). Pourtant Vincent Maraval n’a pas tort quand il dénonce que "les films sont trop chers", beaucoup sont produits avec un budget beaucoup trop élevé par rapport au nombre de spectateurs potentiels… Maintenant leur rentabilité ne dépend pas que des salles : ventes internationales, vidéo, diffusions TV, vidéo à la demande, éventuelles licences... les revenus sont multiples et se répartissent sur des années.

Trop de films?

Reste qu'en salles, la vérité est cruelle :  seuls 17 films français de l'année 2012 auraient été rentables (dont 3 documentaires) soit seulement 14% de la production cinématographique française des douze derniers mois. D’un point de vue strictement financier c’est une catastrophe, cependant il y a des nuances d’interprétation de ces chiffres qu’il convient de prendre en compte. Déjà la concurrence est rude avec des sorties hebdomadaires encombrées d’une quinzaine de nouveaux titres : si la France peut s’enorgueillir de faire bénéficier sa production nationale de 40% des entrées, le fait qu’il y ait trop de films en même temps sur les écrans est un réel problème. Ainsi, plus de la moitié des films ne peut pas trouver son public… A noter que le fait n’est pas nouveau : déjà en 2010 seuls trois films auraient amorti leur coût de production directement avec leurs entrées dans les salles françaises : Des hommes et des dieux, film d'auteur primé à Cannes, L’Arnacoeur, avec deux acteurs réputés "non bankables" pour les chaînes de télévision qui n'avaient du coup pas financer le film, et Mammuth avec Gérard Depardieu, qui avait d’ailleurs tourné pour un cachet minimal. Globalement ces 14% de films rentables se situent dans la moyenne des dernières années. Pas de quoi paniquer.

Du Fils de l'autre au Prénom

Cette année, le top 10 des films bénéficiaires rassemble Les Kaïra, champion toute catégorie (1,015 M d'entrées, 4,4 M d'euros de budget), Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé (700 000 spectateurs), Le Prénom (3,3 millions), Kirikou et les hommes et les femmes (1,08 M d'entrées), Et si on vivait tous ensemble? (520 000 entrées), Camille redouble (876 000 entrées), Le fils de l'autre (251 000 spectateurs), Les infidèles (2,3 M d'entrées), Du vent dans mes mollets (614 000 spectateurs), Mince alors! (1,45 M d'entrées), selon un ratio budget/nombre d’entrées en France.

Il s’agît d’un indicateur important à partir duquel il est possible de faire des prospectives pour de futures opérations de marketing (date de sortie idéales et médias et public-cible à privilégier), et surtout pour favoriser le financement d’autres histoires à priori pas forcément ‘bankable’. Ainsi,, hormis Kirikou, aucun de ces films n'est sorti durant le dernier trimestre. Contrairement aux préjugés, 4 films sont sortis durant l'été. Côté histoires, on retrouve deux films à sketches (dont une suite, qui plus est animée), une adaptation théâtrale, une adaptation d'un programme court... et six scénarios originaux. Trois de ces films sont signés par des réalisatrices. Et sinon, on compte malgré tout une grande part de comédies (avec des nuances : romantiques, dramatiques, ...). Ce sont tous des films "du milieu", disposant de budgets corrects mais pas ostentatoires.

On peut ajouter trois documentaires à la liste : Bovines ou la vraie vie des vaches, La vierge, les coptes et moi et Les invisibles (118%).

La vérité si je mens 3, Cherchez Hortense, Le grand soir et L'amour dure trois ans ont quasiment équilibré les comptes lors de leur exploitation.

Des films ciblant plusieurs publics

La liste des films les plus rentables depuis 2002 est bien plus éloquente, le podium revient à Intouchables, Bienvenue chez les Ch'tis et Les Choristes. Ensuite, on trouve Être et avoir, Mariage chez les Bodin's, Brice de Nice, Des hommes et des dieux, Les 11 commandements, La Marche de l'empereur, Entre les murs, Nos enfants chéris, Je vous trouve très beau, Neuilly sa mère!, L’auberge espagnole, et La Guerre est déclarée. Il est même possible d’en déduire (ainsi que pour 2012) que la majorité des tranches d’âges de spectateurs se dirigent d’abord vers des films plutôt étrangers, et que les films français les plus rentables sont ceux qui savent attirer le plus les deux tranches extrêmes de la population : les enfants (moins de 18 ans, les classes scolaires) et les seniors…

Les marchés internationaux, nouvel eldorado ?

Il ne faut pas oublier que ce ratio budget/recettes en salles françaises est réducteur car il exclu injustement certains films français encore plus rentables : ceux exploités à l’international et qui ont du succès ailleurs dans le monde. En 2012, les productions françaises ont gagné 130 millions de spectateurs hors de nos frontières, proche du double de 2011 avec 74 millions de spectateurs dans d’autres pays. Ces bons chiffres sont emmenés par The Artist (13 millions de spectateurs à l'étranger), Intouchables (30 millions de spectateurs hors des frontières, le film en langue française le plus vu au monde), et surtout par Taken 2 (46 millions de spectateurs contre 38 millions de spectateurs étrangers pour le 1er Taken). La production française la plus vue au monde est donc une production de Luc Besson en langue anglaise et destinée dès l’origine au marché international : Taken 2 (dont une partie du tournage a eu lieu en France dans les studios de Bry-sur-Marne) disposait d'un budget élevé de 45 millions de dollars, mais a encaissé 365 millions de dollars de recettes.

Le scénario, talon d'Achille

A titre de comparaison le film Le Prénom, adaptation d'une pièce à succès, énième film  "théâtral" en huis-clos, avec Patrick Bruel , n'a coûté que 11,03 millions d’euros, soit environ le double du film Maniac tourné à Los Angeles avec Elijah Wood et destiné à être exploité à l’international (production française de La petite reine, Studio 37, Canal+…) dont le budget s'élève à 6,5 millions d’euros ! Entre 2011 et 2012 on observe une augmentation inquiétante des longs métrages au budget supérieur à 10 millions d’euros (+50%) tandis que le nombre de films dits "du milieu" avec des budgets entre 4 et 7 Millions d’euros diminue de 26% ! La part dédiée à l’écriture (droits d’adaptation, minimum garanti du scénariste, minimum garanti du réalisateur écrivant, consultants éventuels) tourne en moyenne à 3,3 % du budget du film, le plus souvent le minimum garanti du scénariste atteint que 1 % du budget, très très loin du salaire des acteurs !

Flop 10

Cela explique peut être quelques fiascos : le dessin animé Cendrillon au Far West (22 000 spectateurs, 11 millions d'euros de budget, La Traversée ( 64 000 spectateurs, avec Michaël Youn, Comme un homme (27 000 spectateurs) avec Charles Berling. Sans oublier des films à stars comme Confession d'un enfant du siècle avec Charlotte Gainsbourg, Dans la tourmente et Do Not Disturb, tous deux avec Yvan Attal, L'Homme qui rit avec Gérard Depardieu, Mais qui a re-tué Pamela Rose ? avec Kad Merad, Bye Bye Blondie, avec Emmanuelle Béart, La mer à boire et Le guetteur, tous deux avec Daniel Auteuil, ou encore David et Madame Hansen avec Isabelle Adjani.

Pour conclure avec les mots de Vincent Maraval "les films sont trop chers" : en fait ce sont les producteurs qui gonflent les devis à la hausse alors que bien évidement le nombre de spectateurs n’augmente pas, au contraire ils se divisent face au trop grand nombre de nouveautés chaque semaine. Le défi est peut-être de produire avec mois d’argent des films, mieux écrit et visant moins les Festivals que les spectateurs, tout en conservant un style cinématographique singulier, loin du moule imposé par les chaînes de télévision. Rude équation.

Un accord entre la holding de Luc Besson et EuropaCorp rejeté

Posté par vincy, le 4 octobre 2011

Les actionnaires d'EuropaCorp, fondée par Luc Besson, ont refusé d'approuver les accords régissant les relations entre la société de production et de distribution et Front line, la holding personnelle du réalisateur (par ailleurs Président du conseil d'administration). Pour cette re?solution, les actions de Luc Besson, Front Line et de Christophe Lambert, Directeur général) n’ont pas e?te? prises en compte dans le calcul du quorum et ils n’ont pas participe? au vote. "Seuls 11,6% des actionnaires de la société ont voté contre cette résolution" précise-t-on au groupe. Mais le résultat est cinglant : l'accord a été rejeté à 84,42%.

Front line, qui avec les parts de Luc Besson, détient 62% du capital d'Europacorp, ne pourrait donc plus facturer des services (qui pouvaient atteindre 1,5 million d'euros par an). EuropaCorp verse à Front Line 71% des revenus de la holding, pour re?munérer des prestations classiques, techniques et administratives.

Un communiqué daté du 4 octobre précise cependant que "la convention régissant les relations entre EuropaCorp et Front Line, la holding de Luc Besson, rejetée par l’Assemblée générale des actionnaires le 28 septembre dernier, continue de produire ses effets".

Lors de l'assemblée générale des actionnaires du 28 septembre, le projet d'augmentation du capital, soumis au vote de l’Assemble?e qu’en vertu d’une obligation le?gale, a aussi été rejeté à 92,68% (incluant le vote de Luc Besson).

La crise que traverse le groupe (son chiffre d'affaires au premier trimestre a chuté de 16,5% après une année 2010 décevante) a changé en profondeur les ambitions du groupe depuis quelques mois (voir actualité du 4 mai dernier).

Un multiplexe, Taken 2 et la série The Transporter

Cela ne l'empêche pas de viser de nouveaux projets puisque EuropaCorp a annoncé lors de la même Assemblée générale qu'il allait ouvrir un multiplexe près de l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle en 2013.Le complexe cinématographique sera intégré dans le futur centre de commerces et de services Aéroville et devrait compter 12 salles.

Luc Besson posera la première pierre sera posée le 7 octobre, après-demain.

Europacorp doit malgré tout retrouver la croissance. Au premier trimestre l'exploitation en salles n'a rapporté que 2,1 millions d'euros (principalement grâce aux 800 000 entrées de The Tree of Life), soit une chute de 62,5% par rapport à la période équivalente en 2010. Le chiffre d'affaires en salles n'a représenté que 11,1% du résultat global du groupe, soit moins que les ventes vidéos et l'activité Télévision, dopée par la diffusion pour Les Aventures Extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec.

Le groupe compte sur ses tournages : Taken 2, A l'aveugle, ou encore la série The Transporter.

Taken porte chance…

Posté par vincy, le 12 août 2009

Taken. 25 millions de $ de budget, 220 millions de $ de recettes dans le monde. La suite de Taken est logiquement en route. Mais avant cela le réalisateur Pierre Morel a été engagé par Universal pour être derrière la caméra de Pursuit, un trhiller d'action basé sur l'histoire vraie d'un photographe anglais, Jason Howe, tombé amoureux d'une jeune femme qui s'avérait être une assassin (voir l'article en anglais dans The Independant).

Pour les deux projets, il n'y a encore aucun scénario et d'ailleurs aucun scénariste. Dici là Morel aura l'occasion de prouver son talent de faiseur avec From Paris with Love, qui met en vedette John Travolta et Jonathan Rhys Meyers.