Nos coups de cœur de l’année: Mommy de Xavier Dolan, ou la métaphore du cinéma

Posté par MpM, le 27 décembre 2014

mommy anne dorval

L'image qui me restera de 2014, c'est celle d'un cadre qui, par la magie du cinéma, s'élargit tout à coup, passant d'un format carré au cinémascope, pour donner de l'ampleur et de l'oxygène aux personnages du film.

Cette simple idée de Xavier Dolan dans Mommy, c'est un peu une métaphore du cinéma, ou tout au moins de ce qu'il fait à nos esprits et nos vies: les ouvrir, les élargir, les étendre. Jour après jour, l'année 2014 aura ainsi été transcendée par les images qui s'y seront succédé.

En vrac, un couple immobile plongé dans la contemplation d'une fresque invisible aux yeux du spectateur (Les chiens errants de Tsai Ming-Liang), la vie qui s'écoule sans heurts sous nos yeux (Boyhood de Richard Linklater), une réflexion ambiguë sur l'humanité perçue à travers le regard froid d'une extra-terrestre mangeuse d'hommes (Under the skin de Jonathan Glazer), un couple de vampires au charme radical et à l'élégance folle (Only lovers left alive de Jim Jarmusch, que nous avions vu en 2013 sur la Croisette), un labyrinthe effréné et vertigineux où chaque porte et chaque mur dissimulent un secret enfoui (L'étrange couleur des larmes de ton corps d'Hélène Cattet et Bruno Forzani), un conte surnaturel sur le degré de conscience des intelligences artificielles (Computer chess d'Andrew Bujalski), un homme qui va à la mort (Near death experience de Benoît Delépine et Gustave Kervern), et même le paradis (Le paradis d'Alain Cavalier).

Des histoires et des personnages, des gestes, des dialogues et des regards, des mouvements de caméra, des plans et des ellipses qui auront tous concouru à leur manière à faire de nous ce que nous sommes à la veille de cette nouvelle année. Prêts à enchaîner sur les films de l'année 2015 ?!