Vesoul 2015 : rencontre avec Ainur Niyazova, actrice kazakh de Adventure

Posté par kristofy, le 16 février 2015

Adventure

Le Festival de Vesoul est en terme de fréquentation la plus importante manifestation de cinéma asiatique d'Europe, et aussi le plus ancien festival de ce type en France car il s'agit cette année de sa 21e édition.

Martine Thérouanne, sa directrice, est toujours prête à expliquer ce que symbolise le nom complet symbolisé par les initiales FICA de Vesoul : "Le Festival International des Cinémas d'Asie, on insiste sur "cinémas" au pluriel car on s'attache à l'Asie géographique du proche à l'extrême-orient".

Chaque année ce sont ainsi plusieurs pays qui sont à l'honneur soit avec un regard thématique ou une rétrospective comme par exemple cette année l'Iran ou le Laos. Lors du festival 2012 avait également été organisé un Regard sur le cinéma du Kazakhstan avec une vingtaine de films rares allant de Amangeldy de Moisy Levin de 1938 au nouveau Sunny Days de Nariman Turebaiev qui était alors aussi en compétition.

Dans les 9 films en compétition, cette année on retrouve le dernier film de Nariman Turebaiev, Adventure : Marat, jeune célibataire, vit seul. Il travaille comme agent de sécurité. Il vit cette existence solitaire sans rien changer d’un quotidien ennuyeux. Or, un jour, quelque chose d’inattendu arrive. Marat voit une jeune fille debout dans la rue près de sa maison. Cette fille s’appelle Maryam et quand elle va accidentellement entrer dans la vie de Marat, les nuits de ce dernier vont être pleines d’aventures.... Adventure est une libre adaptation de la longue nouvelle Nuits blanches de Dostoïevski.

A l'issue de la première projection du film, on a rencontré son actrice principale, la belle Ainur Niyazova, qui nous a raconté comment elle a rejoint l'aventure : "le réalisateur Nariman Turebayev m’a choisie à l’issue du processus de casting pour le rôle. Il y avait plusieurs actrices du Kazakhstan et on a passé des tests filmés en vidéo, et donc finalement c’est moi qui ai été choisie. Quand on a commencé le tournage Nariman m’a indiqué que je pouvais jouer selon mon ressenti. Cela était une expérience différente pour moi car je connaissais alors plutôt des réalisateurs qui me disaient "fais-en plus, plus d’intensité", et là c’était un peu le contraire. C’est plutôt moi qui demandais à Nariman : "dis-moi en plus, donne-moi plus d’indications", je voulais faire plus de prises et proposer plus de choses. J’aurais pu être plus expressive, et lui préférait que je sois la plus normale possible".

La jeune femme était présente à Vesoul pour accompagner Adventure et découvrir les autres œuvres en compétition. "C’est intéressant d’accompagner Adventure dans lequel j’ai joué dans d’autres pays. En 2014 j’étais au festival de Karlovy Vary aussi avec ce film et c’était le premier festival où il était montré en dehors de Kazakhstan. Je remercie Martine et Jean-Marc Thérouanne d’avoir sélectionné notre film en compétition, le réalisateur Nariman Turebayev devait être là mais malheureusement il n’a pas pu venir. Ici en France à Vesoul c’est le second festival où je suis invitée pour ce film, j’aime beaucoup aller dans des festivals de cinéma qui réunissent des films très différents."

Après Leçons d'harmonie, autre film kazakh passé par les festivals de Berlin et Vesoul, avant d'être à l'affiche en mars 2014, Adventure devrait également sortir en salles prochainement :

Photo Ainur Niyazova : Michel Mollaret

Au revoir Louis Jourdan (1921-2015)

Posté par vincy, le 16 février 2015

louis jourdanLouis Jourdan, né Louis Robert Gendre le 19 juin 1921 à Marseille, s'est éteint le 14 février à l'âge de 93 ans, à Beverly Hills. Entre temps, il a é vécu en Frace, en Turquie et en Angleterre. Louis Jourdan a commencé à être acteur en 1939 (un film inachevé de Marc Allégret), juste avant que la guerre n'éclate. Après quelques tournages sur les plateaux d'Allégret, L'Herbier, Decoin, Duvivier., il s'engage dans la Résistance française, refusant de participer dans des productions de propagande nazie.

Après la seconde guerre mondiale, Louis Jourdan traverse l'Atlantique, et devient vite le nouveau "french lover" du cinéma américain, à la suite de Maurice Chevalier, Jean-Pierre Aumont et Charles Boyer. Il enchaîne ainsi Le Procès Paradine (The Paradine Case) d'Alfred Hitchcock, Lettre d'une inconnue de Max Ophüls, No Minor Vices de Lewis Milestone, Madame Bovary de Vincente Minnelli, La Flibustière des Antilles (Anne of the Indies) de Jacques Tourneur, Sacré printemps... de Richard Fleischer, Le Cygne de Charles Vidor et atteint son sommet en 1958 avec la comédie musicale Gigi de Vincente Minnelli, aux côtés de Leslie Caron et Maurice Chevalier, qui lui vaut son unique nomination aux Golden Globes. Il sait danser, chanter (en anglais), jouer.

Dandy élégant, toujours chic, "beau gosse" de l'époque, plutôt utilisé pour jouer les jolis coeurs et les héros sexys, il a aussi été animateur de télévision de shows où l'on croisait Judy Garland, Frank Sinatra et Jerry Lewis, mannequin pour Pierre Cardin, il n'a jamais été dupe de son image: "J'étais le cliché français." Cela ne l'a pas empêché d'aborder des personnages plus dramatiques, et même parfois très ambivalents, un peu noirs.

Mais Jourdan a hérité de rôles essentiellement romanesques et romantiques. Les années 60 sont fastes, passant de Can-Can de Walter Lang (avec Shirley MacLaine et Frank Sinatra) au Comte de Monte-Cristo de Claude Autant-Lara, d'Irma la douce de Billy Wilder aux Sultans de Jean Delannoy. Il continue le théâtre (Feydeau à Boradway), envahit le petit écran avec des séries et téléfilms. Dans les années 70, ses rôles s'affaiblissent sur le grand écran mais il incarne D'Artagnan et de nouveau le Comte de Monte-Cristo sur le petit écran, ainsi que des participations dans Columbo et Drôles de Dames.

La tragédie survient en 1981 quand son unique fils se suicide. Des années 80, on ne retient qu'un Wes Craven (La créature du marais) et un James Bond fantasque (Octopussy, en méchant), au milieu de films de séries B (voire pire) et d'un téléfilm biopic sur Pierre de Coubertin. Sa dernière apparition au cinéma date de 1992 avec Year of the Comet de Peter Yates. Il se retire discrètement.

Il était l'ami de Kirk Douglas et de Sidney Poitier, avait joué sur les planches en 1954 avec James Dean et Geraldine Page dans The Immoralist à Broadway. En 1960 Louis Jourdan a eu l'honneur, assez rare, d'avoir deux étoiles à son nom, une pour la musique (on lui doit des versions contées sur disques de Babar l'éléphant et du Petit Prince) et l'autre pour la télévision sur le Walk of Fame d'Hollywood Boulevard.