Oyé oyé cinéphiles, la 41ème édition du festival américain de Deauville a démarré vendredi dernier et comme tous les ans on y était (du moins on a essayé d'y être!).

Ah, Deauville, 3 775 habitants, du soleil (parfois de la pluie) et du sable ! Le Miami de la France (90% de gentils petits vieux) est un beau cadre pour travailler (ne nous enviez pas trop quand même, on a ramé ce weekend).

Après avoir retiré notre badge presse, nous nous sommes pressés pour aller chercher nos invitations pour la cérémonie d'ouverture en présence de Keanu Reeves «y a plus de place!» nous disent les responsables. Entre les journalistes de la haute (oui il y a des classes sociales dans notre métier et non cela ne fonctionne pas en fonction de notre talent), les V.I.P et autres jet-setteurs, nous l'avons eu dans le baba.

Du coup on s'est retrouvé à couvrir le tapis rouge avec amertume et apparemment nous n'étions pas les seuls à tirer la tronche puisque Louane du haut de ses talons a à peine signé des autographes et ignorait les fans sur le tapis rouge. Non mais on la comprend entre son César (What the fuck by the way) et sa magnifique prestation (sarcasme) dans le merveilleux film La famille Bélier (sarcasme, sarcasme, sarcasme), elle a le droit d'avoir la grosse tête (la blague !). Même chose pour l'actrice Géraldine Nakache qui a regardé les fans comme on regarde un rideau de douche après un bain.

Où Jake Gyllenhaal nous pose un lapin

Les autres personnalités présentes ont plutôt été sympathiques, même si tout le monde n'avait qu'un nom en tête ce soir-là : Jake Gyllenhaal. Annoncé par le site de Deauville deux semaines plus tôt, les organisateurs ont annoncé qu'il ne serait pas présent au Festival 30 min avant le début de la cérémonie... autant vous dire qu'il y avait des fans en colère.

«C'est inadmissible, nous dit une grande fan de l'acteur aux yeux de braise, je ne suis venue que pour lui ce soir et voilà qu'ils nous annoncent son absence à une demie heure de l'ouverture, mais c'est quoi cette organisation ?».

Il est vrai que, question organisation, Deauville ce n'est plus ce que c'était. En tant que journaliste vous n'êtes pas sûr de pouvoir assister aux films du soir, on vous snobe car vous n'avez pas le "pass journaliste VIP", pour essayer d'avoir une invitation, vous devez faire la queue en plein soleil au moins 2 h sans certitude de repartir avec un billet et vous avez plus de chance de rencontrer un koala en jogging sur la plage que d'assister aux interviews et tables rondes.

Où 99 Homes nous provoque un coma orgasmique

Bien, et si on arrêtait de se plaindre, hein? Nous sommes là pour du cinéma et voir des bons films, après tout. Après une nuit calme (sans projection ni cérémonie pour nous), la compétition a commencé dès le lendemain avec une véritable bombe inspirée de faits réels : 99 Homes de Ramin Bahrani.

Nick (Michael Shannon froid et charismatique) est un promoteur immobilier véreux pour qui tout rime avec argent. Un jour il expulse Dennis (Andrew Garfield magistral et terriblement bandant en couvreur barbu) de sa maison avant de lui offrir un job peu orthodoxe à ses côtés. Le duo Shannon/Garfield est à la fois explosif et cruellement plaisant. Ce tandem nous fait passer un moment entre rage, larmes et ricanement avant de nous plonger dans un coma orgasmique.

Ce thriller social est une véritable baffe dont on ne s'est toujours pas relevé. Un peu comme Keanu Reeves dans Knock Knock, violé et malmené par deux jeunes filles ultra sexy. Après cette séance vous n'ouvrirez plus la porte à votre factrice aux gros seins ou à votre voisine en petite tenue aussi facilement...

Où Dane Dehaan nous rend lyriques

Quoique si mon facteur ressemble à Dane Dehaan, je prends le risque ! Nous avons eu le plaisir de le rencontrer lors de la conférence de presse du film Life, dont son partenaire à l'écran Robert Pattinson était pour sa part absent (lui aussi a annulé à la dernière minute, et, comble de l'inélégance, c'est Alberto Barbera, le directeur de la Mostra de Venise, qui l'avait annoncé !).

Petit, timide et adorable Dane Dehaan a mis l'assemblée en ébullition à lui tout seul, ainsi que les fans qui campaient dehors en hurlant son nom, à croire que sa légère ressemble physique avec Leonardo Dicaprio n'est pas la seule chose qu'il partage avec l'acteur.

Le film Life, qu'on a plutôt bien aimé, retrace un passage de la vie de l'acteur James Dean et du célèbre photographe Denis Stock qui l'a rendu célèbre à travers ses clichés. Robert Pattinson s'améliore dans son jeu mais pas de quoi fouetter un chat face au charisme de Dane Dehaan qui nous a clairement bluffé et émoustillé l'entre-jambes avec sa clope au bec et sa mèche rebelle.

«James Dean est un acteur que j'ai toujours aimé, autant dire que c'est mon acteur favori. Quand j'étais étudiant en art dramatique on me conseillait de regarder ses films et je me rendais compte qu'il s'agissait de l'acteur qui avait le jeu le plus réaliste. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai un lien particulier avec lui et pour cette raison aussi que j'ai eu beaucoup de réticences à accepter de faire ce film jusqu'à ce que l'on me convint de le faire. C'était une grande opportunité et un défi de tourner ce film», nous confie Dane Dehaan tout en caressant son menton fébrilement et en jouant timidement avec son alliance (oui le beau gosse est pris...il reste Leonardo Dicaprio, les filles, ne pleurez pas!).

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! » une fille dehors se met à hurler... Dane Dehaan lui a souri, donc forcément son ovaire gauche a explosé et elle s'est auto-fécondée... nous la comprenons : il ne laisserait personne indifférent, pas même une bonne sœur.

Où les films défilent (enfin)

En parlant de bonne sœur, ce dimanche on a raté la messe pour aller voir un film qui nous a bien déprimé, I smile back. Pour plus de précision, nous avons ressentis de la dépression positive : d'accord, le film ne nous a pas donné envie de danser la zumba sur la plage mais il était terriblement prenant autant dans le scénario que dans le jeu des acteurs.

L'histoire de cette bonne mère de famille au bord du suicide et en plein dépression qui tente de s'en sortir malgré sa soif de destruction (cocaïne au dîner, relations sexuelles avec divers inconnus, masturbation avec le nounours de sa fille pendant le sommeil de cette dernière, alcool...) nous a touché en plein cœur et on en a pas moins perdu l'appétit. Mais l'appel de l'estomac ne compte pas à Deauville, sitôt une séance terminée qu'il y en a une autre qui vous attend.

C'est ainsi que nous avons rejoins Kevin Bacon pour Cop Car où il incarne un shérif légèrement taré qui se lance à la poursuite de deux gamins qui lui ont volé sa voiture de patrouille. Puissant, drôle et marquant, le film nous a servi de préliminaires avant le magnifique Le prodige de Edward Zwick. Tobey Maguire (magistral) incarne le célèbre joueur d'échec Bobby Fischer aux côtés de Liev Schreiber (remarquable). Le film nous prend aux tripes jusqu'à la dernière scène qui nous décroche quelques frissons et larmes.

Où Orlando Bloom croise Alison Brie

On a terminé notre premier weekend sous le soleil de Deauville avec Orlando Bloom. Le festival rendait hommage au célèbre acteur et héros du cœur des midinettes fanatiques de Pirates des Caraïbes. Louise Bourgoin (trop maquillée), également membre du jury, a offert un discours doux et drôle où elle confesse son amour pour l'acteur (elle lui a même laissé son numéro de chambre d'hôtel) avant de lui remettre son hommage.

Nous avons terminé la soirée avec la projection du film Jamais entre amis, présenté par la somptueuse Alison Brie. Un film comique et tendre sur l'amitié, l'amour et le sexe «Espérons que ce soir en repartant vous tomberez amoureux ou que vous pourrez vous envoyez en l'air» nous souhaite Alison Brie dans un sourire.

La belle a bien prédit notre avenir puisque nous sommes tombés amoureux d'elle et de son partenaire Jason Sudeikis (une présence sexuelle à l'écran cruellement torride). Par contre notre lit était vide d'amour et d'ivresse... mais le festival n'est pas encore fini, attendons de voir la suite !

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