Toronto 2015 : Room se place favori

Posté par vincy, le 21 septembre 2015

Room

Le Festival international du film de Toronto s'est achevé dimanche soir avec la révélation de plusieurs prix, dont le très convoité prix du public, habituelle rampe de lancement vers les Oscars.

Cette année, Room, drame de Lenny Abrahamson (Frank), adapté du roman d'Emma Donoghue (traduit en France en 2011), a récolté les faveurs des festivaliers et repart avec le People's Choice Award. Il devance les deux autres finaliste: Angry Indian Goddesses de Pan Nalin et Spotlight, de Tom McCarthy, avec Rachel McAdams, Michael Keaton, Mark Ruffalo, Liev Schreiber et Stanley Tucci.

Room est l'histoire d'un petit garçon, Jack, très attaché à sa mère avec qui il habite dans une pièce unique depuis sa naissance. A presque 5 ans, il commence à se poser des questions sur le monde qui l'entoure et les visites étranges du Grand Méchant Nick. Enfermée depuis 10 ans au moins, elle tente de le faire s'échapper de sa captivité. Le film met en scène Brie Larson, déjà parmi les favorites pour l'Oscar de la meilleure actrice, Joan Allen, William H. Macy et Jacob Tramblay dans le rôle du garçon.

Room succède à The Imitation Game12 Years a slave et Happiness Therapy, les trois précédents vainqueurs de ce prix.

Le public choisit aussi ses meilleurs films dans deux autres catégories : le documentaire et les séances de minuit. Pour les documentaires, Winter on Fire: Ukraine's Fight for Freedom d'Evgeny Afineevsky a reçu la préférence des festivaliers, devant This Changes Everything d'Avi Lewis et Al Purdy Was Here de Brian D. Johnson. Pour les films de genre, Hardcore de Ilya Naishuller l'a emporté, devant The Final Girls de Todd Strauss-Schulson et Green Room de Jeremy Saulnier.

Par ailleurs le Festival lançait cette année un nouveau prix, le Toronto Platform Prize, avec un jury composé de Jia Zhang-ke, Claire Denis et Agnieszka Holland. Ce premier prix a récompensé Hurt d'Alan Zweig et donné une mention spéciale à Neon Bull de Gabriel Mascaro, The Promised Land de He Ping et The Clan de Pablo Trapero.

D'autres prix sont remis à Toronto. Voici le palmarès complet:

Prix Netpac (cinéma asiatique): The Whispering Star, de Sion Sono
Prix Discovery Programme Filmmakers: Black, de Adil El Arbi et Bilall Fallah
Prix FIPRESCI (séances spéciales): Desierto, de Jonas Cuaron
Prix FIPRESCI (programme Découverte): Eva Nova, de Mako Skop
Meilleur film canadien: Closet Monster, de Stephen Dunn
Meilleur premier film canadien: Sleeping Giant d'Andrew Cividino
Meilleur court métrage: Maman(s) de Maïmouna Doucouré
Meilleur court métrage canadien: Overpass, de Patrice Laliberté

L’instant Zappette: Consécration et diversité au menu des Emmy Awards !

Posté par wyzman, le 21 septembre 2015

Dimanche 20 septembre avait lieu la 67ème cérémonie des Emmy Awards. Présentée depuis Los Angeles par Andy Samberg (Brooklyn Nine-Nine), la soirée a, comme toujours, récompensé les professionnels de la télévision. Et pour la première fois depuis un paquet d'années, les votants ont visiblement appris de leurs erreurs : les victoires sont justifiées, le choix des gagnants est indiscutable. A commencer par la série Game of Thrones qui est repartie avec pas moins de 4 statuettes (auxquelles on peut ajouter les 8 des Emmy Creative Awards) dont celles de meilleure série dramatique, meilleur second rôle (Peter Dinklage, alias Tyrion Lannister), meilleure réalisation et meilleur scénario (l'épisode 5x10, "Mother's Mercy").

Alors que tout le monde pariait sur une victoire de Mad Men dans la catégorie phare (meilleur drame) à cause de l'effet "ultime saison", l'Académie a enfin perçu les qualités évidentes de Game of Thrones. Il était temps ! Ceci dit, c'est bien Jon Hamm, (alias Don Draper de Mad Men) qui a reçu l'Emmy du meilleur acteur dans une série dramatique. Certains diront que c'était prévisible, d'autres argueront qu'après 8 nominations consécutives, il était plus que temps de lui rendre justice. Une bonne chose de faite donc !

A l'instar de Viola Davis qui est entrée dans l'Histoire cette nuit en devenant la première actrice de couleur à remporter l'Emmy Award de la meilleure actrice dans une série dramatique. En effet, alors qu'Isabel Sanford avait déjà remporté celui de la meilleure actrice de série comique en 1981 pour The Jeffersons, le penchant dramatique de cette catégorie était, jusqu'ici, resté anormalement blanc. Comme l'a dit Viola Davis, déjà nommée à l'Oscar de la meilleure actrice en 2012 pour La couleur des sentiments, la seule différence entre une actrice de couleur et les autres ce sont les opportunités : "On ne peut pas gagner un Emmy pour des rôles qui n'existent simplement pas." Mais peu importe, face à Claire Danes (Homeland), Taraji P. Henson (Empire), Tatiana Maslany (Orphan Black), Elisabeth Moss (Mad Men) et Robin Wright (House of Cards), l'héroïne de How to Get Away with Murder n'a pas démérité. Ne reste plus qu'à savoir ce qu'en dit le président des Emmy Awards, lui qui semblait ne pas franchement croire à la diversité. "Je crois que les gens ne savent pas comment parler de race. C'est comme la sexualité. S'il a fallu 67 ans pour qu'une actrice noire soit nommée meilleure actrice, cela veut dire qu'il y a bien une ligne qui devait être franchie et il faut en prendre conscience" a-t-elle ajouté comme pour envoyer un message aux producteurs, chaînes de télévision et autres professionnels.

Dans le reste de la cérémonie, la diversité était aussi présente avec le second Emmy Award d'Uzo Aduba, nommée pour son rôle de Crazy Eyes dans Orange is the New Black et la victoire de Regina King d'American Crime (meilleure actrice de mini-série). A côté, Veep a dominé les grosses catégories en comédies (4 victoires, dont meilleure actrice pour Julia Louis-Dreyfus) tandis qu'Olive Kitteridge a raflé 6 prix, dont meilleur acteur et meilleure actrice dans une mini série, respectivement Richard Jenkins et Frances McDormand, mais aussi meilleure second-rôle masculin pour Bill Murray. Grâce à elle, la chaîne américaine HBO finit avec un palmarès de 14 statuettes (sur 40 nominations). Enfin, n'oublions pas les deux victoires de Transparent, la série d'Amazon qui suit les aventures d'une famille de Los Angeles dont le père est transgenre. Emmy Awards du meilleur acteur de de série comique (Jeffrey Tambor) et meilleure réalisation d'un épisode de série comique (l'épisode 1x08, "Best New Girl"), déjà auréolée de deux Golden Globes en janvier dernier, elle s'apprête à recevoir Anjelica Huston pour sa saison 2.

C'est donc à des Emmy Awards très justes que les Américains ont assisté hier soir. Diffusée sur la Fox, la cérémonie devrait permettre à la chaîne d'entamer sa saison télévisuelle sous les meilleurs auspices. L'année dernière, 15,6 millions de personne avaient suivi le sacre de Breaking Bad.