Deauville 2015 : Hommage à Keanu Reeves, « très heureux de vivre son rêve de gamin »

Posté par kristofy, le 5 septembre 2015

© ecran noir / christophe maulave

Le 41e Festival Adu film américain de Deauville est ouvert. Cette année des hommages pleuvent, et pour le lancement de la soirée d’ouverture, c'est Keanu Reeves qui a inauguré les festivités.

Après un  montage d'extraits de ses rôles les plus emblématiques, Keanu Reeves a été accueilli dans la salle comme la grande star qu'il est (avec la musique de Rage Against The Machine du générique de fin de Matrix) et il s'est révélé tout à la fois humble et charmeur dans son discours de remerciements. Il a ainsi évoqué à la fois ses débuts difficiles à Hollywood (il a passé le casting mais n'a pas été retenu pour La Folle journée de Ferris Bueller en 1986) et son caractère de rébellion contre l'autorité (on lui avait demandé de changer de nom), tout en se souvenant des belles rencontres lors de ses différents tournages : «30 ans après mon premier film, l'homme de 51 ans devant vous se trouve très heureux de vivre le rêve du gamin de 15 ans qu'il était ».

Avec son physique de jeune premier (et beau gosse), il a d’abord été remarqué comme le nouveau héros romantique du moment : en particulier dans la comédie The Night Before en 1988 qui fut suivie par Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears. Il est alors le nouvel acteur qui monte. Le culte commencera avec My Own Private Idaho de Gus Van Sant en 1991 (qu'il retrouve ensuite en 1993 dans Even Cowgirls Get the Blues), puis sa popularité explose avec Dracula de Francis Ford Coppola en 1992 et Little Buddha de Bernardo Bertolucci en 1993.

En quelques années il va devenir la star des films d’action avec 3 films devenus cultes : Point Break (1991), Speed (1994), et Matrix (1999).

Quelques autres rendez-vous dans sa filmographie :
-avant Point Break : il avait déjà joué avec Patrick Swayze dans Youngblood en 1986 où il était un joueur de hockey (dans la vie, Keanu Reeves a été un bon gardien de but dans une équipe de hockey au Canada).
-après Speed : il a de nouveau joué avec Sandra Bullock, mais en couple romantique dans Entre deux rives.
-après Matrix (et les suites) : le chorégraphe des combats d'arts-martiaux Tiger Chen (qui apparaît d'ailleurs dans Matrix Reloaded) est devenu l'acteur principal du premier film réalisé par Keanu Reeves Man of Tai Chi.

Keanu Reeves continue d'être l'acteur multi-facettes qu'il est avec autant des thrillers (Johnny Mnemonic en 1995, Poursuite en 1996, Constantine en 2005, Au bout de la nuit en 2008, 47 Ronin en 2013, John Wick en 2014...) que de drames (L'associé du diable en 1997, Intuitions de Sam Raimi en 2000, Sweet november en 2001, Tout peut arriver en 2003,  A Scanner Darkly de Richard Linklater en 2006...).

Keanu Reeves sera à l'affiche de Knock Knock de Eli Roth qui sort le 23 septembre (et dont l'avant-première est à Deauville) et il vient de tourner dans The Neon Demon, le prochain film de Nicolas Winding Refn.

L’instant Zappette: Plus besoin de compter les gays à la télé?

Posté par wyzman, le 5 septembre 2015

Toutes les bonnes choses ont une fin… Voilà sans doute ce que les membres de la GLAAD (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation) se sont dits lorsqu'ils ont décidé de ranger leur NRI (Network Reponsibility Index). Depuis près de 10 ans, ce simple outil permet de "recenser" les personnages queer présents et présentés à la télévision américaine. Et si l'on vous en parle aujourd'hui, c'est parce que cet indice de "santé LGBT" a livré son nouveau rapport jeudi dernier, juste avant que Sarah Kate Ellis, la présidente de la GLAAD, n'annonce son retrait. Dit comme ça, cela parait anodin. Mais il n'en est rien !

Les chaînes ABC Family et Fox se sont démarquées cette année par leur "excellente" représentation de la population LGBT grâce à la présence de nombreux personnages à la sexualité autre que hétérosexuelle. Sur ABC Family, The Fosters et Pretty Little Liars ont reçu les honneurs de la GLAAD tandis que sur Fox, Empire a relevé le niveau à elle seule ! Véritable phénomène de la saison passée, cette série dont nous vous parlions déjà au moment de l'annonce des nominations pour les Emmy Awards - et qui a fait de Lee Daniels un homme incontournable du petit écran - traite entre autres de la volonté d'un jeune homme gay de se faire accepter par son père et dans le milieu du hip-hop. Énorme bouffée d'air frais, Empire a captivé jusqu'à 17 millions d'Américains cet hiver. Un record !

Mais alors que la communauté LGBT n'a jamais été aussi bien représentée dans les séries - à la différences des personnages noirs -, il semblerait que le combat se porte désormais ailleurs. Comme le rappelle Sarah Kate Ellis dans les colonnes de Variety, autrefois la communauté LGBT se satisfaisait d'une simple représentation à la télé. Peu importe le temps d'antenne et la personnalité du personnage, un homo à la télé était toujours une victoire. Mais aujourd'hui, cette lutte vient rejoindre celle de la diversité. Un homo c'est bien, mais un homo de couleur c'est mieux. Conscients de ne pas tous être "des hommes blancs, cisgenres et issus de la classe moyenne", les membres de la GLAAD veulent être représentés tels qu'ils sont : divers, variés, multiples, différents.

Il n'existe pas de profil type d'un membre de la communauté LGBT. Et si le NRI a été utile tout au long de ces années, son fonctionnement semble aujourd'hui un peu obsolète. Ce qui n'empêche pas Sarah Kate Ellis de noter la volonté des dirigeants de chaînes (généralistes comme câblées) de mettre en avant des personnages LGBT. Comme toujours, Shonda Rhimes (Grey's Anatomy, Scandal, How to Get Away with Murder) est la reine incontestée tandis que Lee Daniels (Empire) a fait une entrée fracassante dans le grand monde des séries. Enfin, le travail de Jenji Kohan (Orange is the New Black) ne peut pas être ignoré. En attendant, "la GLAAD va continuer à pousser l'industrie du divertissement à faire de la diversité une réalité". Voilà qui est dit !

Et on peut toujours se désoler de voir que la France a quelques décennies de retard sur ces sujets.