Toronto 2019: Deux films avec Scarlett Johansson plébiscités par le public

Posté par vincy, le 16 septembre 2019

A Toronto, c'est le public qui choisit. Le People's Choice Award est d'autant plus convoité que les lauréats ont souvent fini aux Oscars, voire remporter l'Oscar du meilleur film. Ce fut le cas l'an dernier avec Green Book ou en 2013 avec Twelve Years a Slave. Depuis 2012, ce sont d'ailleurs des films nord-américains qui dominent le palmarès avec, en plus des deux précédemment cités, Happiness Therapy, The Imitation Game, Room, La La Land et Three Billboards.

C'est encore le cas cette année avec Jojo Rabbit, le film décalé de Taika Waititi, qui, du coup, se retrouve parmi les oscarisables inattendus. Distribué par Fox Searchlight, cette comédie noire sur l'Allemagne nazie met en scène Scarlett Johansson, Sam Rockwell, Rebel Wilson, et le réalisateur, dans le rôle d'un Hitler bouffon et imaginaire. Cette "satire anti-haine" sera dans les salles en janvier 2020.

Scarlett Johansson a décidément du flair. Entre deux Marvel, soucieuse de revenir à des films d'auteur et des personnages plus riches, elle est à l'affiche de Marriage Story, film Netflix de Noah Baumbach en compétition à Venise, qui se retrouve deuxième du classement. Là encore, quelques nominations aux Oscars sont à prévoir.

Ces deux films surclassent la Palme d'or Parasite (qui vise aussi les Oscars dans plusieurs catégories).

Dans la section Midnight Madness, c'est The Platform, thriller dystopique de Galder Gaztelu-Urrutia, qui a remporté les suffrages du public, devant The Vast of Night de Andrew Patterson, un film Amazon, et Blood Quantum de Jeff Barnaby, un film Apple. Et pour le prix du public dans la catégorie documentaire, le vainqueur est The Cave de Fera Fayyad, devançant I am not alone de Garin Hovannisian et Dads de Bryce Dallas Howards..

De multiples prix sont remis au TIFF, certains récompensant des films vus en avant-première mondiale ou internationale, d'autres déjà récompensés à Cannes ou à Venise.

Prix Mary Pickford pour un talent féminin: Mati Diop (Atlantique)

Section Platform
Meilleur film: Martin Eden de Pietro Marcello
Mentions spéciales: Anne at 13000 ft de Kazik Radwanski et Proxima d'Alice Winocour

Meilleur film canadien: Antigone de Sophie Deraspe.
Meilleur premier film canadien: The Twentieth Century de Matthew Rankin
Mention spéciale: The Body Remembers When the World Broke Open de Elle-Maija Tailfeathers et Kathleen Hepburn

Netpac Award (meilleur film d'Asie-Pacifique): 1982 de Oualid Mouaness

Prix Fipresci
Section Discovery: Murmur d'Heather Young
Section présentations spéciales: How to Build a Girl de Coky Giedroyc

Cannes 2019: la parité avance progressivement dans les festivals selon Delphyne Besse (collectif 50/50)

Posté par wyzman, le 20 mai 2019

Dimanche 19 mai, au 72e Festival de Cannes, a eu lieu la première édition de “Women on the Move” organisée par la Commission européenne.

Le collectif 50/50 y a présenté leur première évaluation de la charte en faveur de la parité et de l'inclusion dans les festivals de films ainsi que les prochaines étapes.

Le Festival de Cannes a été le premier festival à signer cette charte il y a un an en présence de la Commissaire Gabriel, chargée de l’économie et de la société numériques. Depuis 46 autres festivals l’ont signée, dont Rome, Venise, Annecy, Angers, Séries Mania, Les Arcs, Berlin, Londres, Namur, San Sebastian et Locarno.

À l’occasion de cette première édition, la Commission a aussi publié un guide sur les meilleures pratiques de l'industrie audiovisuelle visant à renforcer la parité – initiatives dont la charte fait partie.

Enfin, aux côtés du collectif 50/50, la Commission a annoncé le lancement de l'étude européenne sur les femmes critiques de cinéma, dont les résultats devraient être dévoilés l'année prochaine.

Delphyne Besse, cofondatrice de Collective 50/50, a excepté de réponde à nos questions.

Ecran Noir: Quelles mesures sont-elles envisageables pour augmenter le nombre de femmes aux postes-clés de festivals ?

Delphyne Besse: La Charte pour l’Egalité que nous avons fait signer à Cannes l’an dernier (aujourd’hui paraphée par une cinquantaine de manifestations) prévoit que les festivals s’engagent à atteindre la parité au sein de leurs comités de direction. Sans mettre d’échéance précise car nous voulons inciter et non contraindre, mais cela permet une prise de conscience progressive. Depuis l’an dernier le festival de Locarno a nommé une directrice artistique, Berlin a opté pour une co-direction, tout comme Toronto avec l’arrivée de Joana Vicente. Les choses avancent progressivement.

EN: Quels sont les ambitions ou les objectifs de 50/50 dans les mois où les années à venir ?

DB : Nous voulons continuer à agir comme nous l’avons fait jusqu’à maintenant, en posant des constats chiffrés à partir desquels nous tirons des analyses et proposons des mesures concrètes à mettre en place à court ou moyen terme. Nos chantiers prioritaires, outre l’étude critiques que nous avons lancée en partenariat avec MEDIA, sont de travailler sur la filière distribution et exploitation, et élargir notre combat pour la parité à l’inclusion au sens plus large, notamment à travers une réflexion sur les possibilités d’adaptation en France du modèle américain de l’inclusion rider.

EN: Comment expliquer et enrayer les disparités entre femmes et hommes critiques de cinéma ?

DB: Il faut inciter les rédactions des grands médias à faire de la place à de nouvelles voix, à s’interroger sur l’égalité au sein de leurs rédactions et à assigner les critiques de manière plus équitable.Les syndicats de critiques pourraient aussi s’intéresser au parcours qui mène à la profession, de façon à comprendre ce qui limite l’accès des femmes, peut être mener des actions de sensibilisation dans les filières journalistes et les écoles de cinéma. Et les festivals peuvent aussi jouer un rôle en facilitant l’accès à des journalistes sous-représentés. Les festivals de Sundance et Toronto ont déjà mis en place des initiatives similaires, en accréditant un ratio plus important de critiques issus de la diversité. Et comme l’a très justement souligné Brie Larson c’est une responsabilité qui incombe aussi aux attachés de presse, qui peuvent jouer un rôle proactif et s’engager.

EN: Y a-t-il une quelconque forme de progrès avec la sélection de cette année ?

DB: Nous nous réjouissons que la compétition comporte 4 films réalisés par des femmes (un record qui n’est pas inédit cependant) et aussi de la sélection du film de Ladj Ly qui œuvre depuis longtemps pour plus de diversité dans notre cinéma. Il y a encore beaucoup de chemin à faire mais la tendance est là et nous comptons bien continuer à agir pour accélérer la marche vers l'égalité partout où c’est possible.

EN: Une Palme d’or remise à une femme, est-ce un signe de progrès ?

DB: Pourquoi seulement une ? Il est grand temps que les réalisatrices entrent durablement dans l’histoire !

[Dossier] Cannes, centre du monde cinématographique ?

Posté par vincy, le 14 mai 2019

Qu'on le veuille ou non, le Festival de Cannes reste un des épicentres du cinéma mondial. Il n'en a jamais eu le monopole. Mais il est clairement parmi les événements majeurs du 7e art. Depuis sa création, il mue, au gré des révolutions. Les révolutions formelles et artistiques pour commencer, avec la Nouvelle Vague, le Nouveau cinéma américain, la 5e génération de cinéastes chinois, le surgissement de films venus de pays jusque là inconnus, les films tournés en numérique, etc... La concurrence actuelle des plateformes de streaming, des séries et des jeux vidéos équivaut à celle dans les années 1960, quand la télévision détournait les spectateurs du grand écran.

[Dossier] Cannes, centre du monde cinématographique ? — Rencontre avec le réalisateur Erwan Le Duc

Mais il est incontestable que d'un point de vue comptable, Cannes a moins d'impact que les blockbusters d'Hollywood, notamment auprès des millennials, qui ne retiennent souvent que l'actu "glamour" du festival, relayée par la presse populaire et les influenceurs et influenceuses. Ceci dit, ce n'est pas l'objectif du Festival.

Les marques Disney, Netflix et autres Apple et Amazon (sans oublier les Chinois) imposent un marketing de masse qui concentrent aujourd'hui les spectateurs sur certains films, ou, pire, chez eux. Cannes - comme Berlin, Venise, Toronto, Sundance, Locarno, Telluride, Busan, etc - a vocation à résister à cette tendance. Le glam et les stars, tout ce cérémonial pour les télévisions et la presse people, ne font qu'attirer le regard des fans pour leur parler d'autres films.

[Dossier] Cannes, centre du monde cinématographique ? — Rencontre avec Jérémy Redler, président de la Commission du Film Ile-de-France

Avec les Oscars, la Palme d'or reste ainsi la récompense suprême du 7e art. Une sorte de Nobel. Même si ces derniers temps, ce sont plutôt les films présentés à Venise qui ont la cote aux Etats-Unis. Il n'empêche, année après année, même si les blasés évaluent le Festival de Cannes sur un échelle de médiocre à grandiose (c'était toujours mieux avant parait-il), même si les plus fidèles oublient que ce sont souvent les surprises et les nouveaux talents qui donnent de la saveur à une compétition, Cannes s'impose à chaque foi dans les bilans annuels et palmarès de critiques.

Qu'on prenne l'édition 2018, plutôt ratée pour le cinéma français en sélection officielle hormis l'excellent "coup" du Grand bain et le snobé jusqu'au bout En guerre, et on retrouve Dogman (9 Donatello et 3 European Film Awards), Plaire, aimer et courir vite (Prix Louis Delluc), Blackkklansman (un Oscar au final), Capharnaüm, Une affaire de famille et Cold War tous trois cités aux Oscars. Une affaire de famille a fait un doublé Palme d'or-César et raflé 8 prix aux Oscars japonais. Il y a pire bilan.

[Dossier] Cannes, centre du monde cinématographique ? — Rencontre avec Jean-Marc Thérouanne, Délégué général du Festival des Cinémas d’Asie de Vesoul

A chaque édition, un bon tiers de la compétition, et une bonne dizaine de films des autres sélections, sont parmi les films favoris en France et ailleurs au moment des Top 10 de fin d'année. Ce n'est pas le cas forcément des autres festivals, à l'exception de Venise ces dernières années.

Cannes reste donc le temple de la cinéphilie mondiale. Les grands auteurs sont fiers d'y aller, et font tout pour y aller (tournant et post-produisant leurs films à temps pour les sélections). Le Festival ne peut de toute façon pas accueillir tous les grands films de l'année. Mais il y a une variété et une diversité suffisamment forte pour que le logo du festival ait encore une vraie valeur sur les affiches.

Par ailleurs, avec plus de 4000 journalistes, cela reste l'événement culturel le plus suivi du monde, devant les Oscars, qui sont surtout suivis par le grand public. De quoi donner de l'écho à un film, ce qui vaut toutes les campagnes de marketing et un bon indicateur pour la sortie en salles. Certes, cela peut aussi "tuer" un film. Mais n'oublions pas que Cannes a donné de la valeur marchande et artistique en découvrant ou primant au début de leurs carrières des cinéastes comme Martin Scorsese, Xavier Dolan, Quentin Tarantino ou Sofia Coppola. Cela en surévalue certains aussi, mais le temps trie le bon grain de l'ivraie.

[Dossier] Cannes, centre du monde cinématographique ? — Rencontre avec Ron Dyens, producteur chez Sacrebleu productions

Tout est question de marché. Tant que la presse professionnelle américaine est présente quotidiennement, on peut se rassurer: c'est qu'il y a du business. Certes, le marché évolue. Les négociations sont plus difficiles. Les sorties sont aussi plus risquées.

Dans une interview au Monde, Jérôme Seydoux explique: "Dans le temps, les majors avaient une filiale spécialisée en films plus « metteurs en scène ». Beaucoup des studios ont abandonné, tout simplement parce qu’ils perdaient de l’argent. Aujourd’hui, ce cinéma-là est entre les mains de Netflix, Amazon, Apple ou d’autres. Il n’a pas disparu. Quand Netflix fait Roma, c’est un film qui a du mal à financer sa sortie en salle. Idem pour celui de Scorsese. Prenons un film indépendant qui a coûté 20 millions de dollars. Netflix en offre 25, alors que sa sortie en salle nécessiterait entre 15 à 20 millions de dollars aux Etats-Unis. Il faudrait donc 40 millions de dollars de recettes en salle pour le rentabiliser, alors qu’avec les 25 millions de Netflix, le producteur gagne sa vie sans prendre de risques. Le cinéma indépendant américain s’est beaucoup amoindri faute de combattants et de clients. Aux Etats-Unis, les blockbusters se portent de mieux en mieux, alors que les films indépendants et les films étrangers ont quasiment disparu."

Mais, heureusement, il y a toujours un appétit pour le cinéma d'ailleurs. Les 12000 (et plus) de professionnels venus du monde entier, inscrits au Marché international du film, leader mondial qui fête ses 60 ans cette année, ne s'installent pas une semaine sur la Croisette pour bronzer. Dès la mi-avril, les agents, vendeurs et producteurs préparent leurs annonces. Cannes reste un gage de curiosité et d'éclectisme qui peut satisfaire tout le monde. Ni le marché de Berlin, ni celui de Sundance n'arrivent à son niveau. Une preuve supplémentaire.

[Dossier] Cannes, centre du monde cinématographique ? — Anne-Laure Brénéol et Lionel Ithurralde de Malavida Films

Si les films de Netflix n'ont pas accès aux sélections cannoises (les exploitants français s'attachant à la chronologie des médias, la diffusion en salle et finalement à l'exception culturelle française), les acheteurs de Netflix seront bien présents pour opérer une razzia sur certains films présentés au Palais des festivals, à la Quinzaine ou à la Semaine.

Non, le seul problème c'est bien ce ressenti que les films cannois ne sont pas populaires. Ils gagnent des prix dans leurs pays par la suite, vont parfois aux Oscars (mais ce n'est pas le bon critère pour juger d'un Festival). Mais séduisent-ils le public? On affirme que oui. Le Grand bain a été un succès. On oublie que E.T. a été un film de clôture. On oublie surtout qu'il y a un effet Palme d'or. Outre les gros hits (Apocalypse Now, Un homme et une femme, la dolce vita, Pulp Fiction, ...), combien de films auraient obtenu leur score final sans une Palme? Impossible d'imaginer que La vie d'Adèle ou Entre les murs dépassent le million de spectateurs (et soient si bien exportés), que La leçon de Piano soit au-dessus des 2 millions d'entrées, qu'un film thaïlandais comme Oncle Boonmee intrigue 130000 Français, qu'Une affaire de famille ou Amour finissent aux alentours de 800000 tickets vendus. Jamais ces films n'auraient eu de tels scores sans la Palme. Et allons même sans Palme, Mummy ou 120 battements par minute n'auraient jamais pu élargir leur public comme ils l'ont fait.

Alors, oui, il n'y a pas que Cannes. le cinéma tourne autour de quelques rendez-vous majeurs - Sundance, Cannes, le trio de la rentrée Telluride-Venise-Toronto, - et quelques marchés - Berlin, Cannes, Toronto, Busan, l'AFI de Los Angeles. Mais en étant situé au printemps, la montée des marches donne le coup de sifflet à l'année du cinéma "art et essai" (mais pas seulement, puisque les studios s'en servent aussi pour le lancement de grosses productions).

Il ne s'agit pas de concurrencer Marvel ou la soft power asiatique. Il ne s'agit pas de refléter tout le cinéma romanesque et populaire indien, turc ou nigérien. Le Festival a une autre mission. Cannes devient une forteresse, pour le moment, chargée de protéger un cinéma hétérogène réalisé par des artistes qui croient encore qu'on peut raconter des histoires autrement: ni binaires, ni formatées, ni infantilisantes.

En cela, dans ce domaine, le Festival de Cannes reste incontournable, essentiel et même vital.

Toronto 2018: le public choisit « Green Book » de Peter Farrelly

Posté par vincy, le 16 septembre 2018

Après plus de 300 films, longs comme courts, la 43e édition du Festival international du film de Toronto (Tiff) a décerné ses multiples prix, dont ceux très convoités du public (nommés Grolsch comme la bière). Lion d'or à Venise, Roma d'Alfonso Cuaron s'est fait doublé par If Beale Street could Talk, le nouveau film de Barry Jenkins (Oscar du meilleur film pour Moonlight il y a deux ans). Mais le vainqueur est Peter Farrelly, sans son frère Bobby, dont Green Book est le premier film en solitaire depuis Dumb and Dumber en 1994. Ce Miss Daisy et son chauffeur inversé (un pianiste afro-américain célèbre, incarné par Mahershala Ali, se fait conduire par un italo-américain, interprété par Viggo Mortensen, lors d'une tournée en Amérique du sud dans les années 1960) prend une sérieuse option pour les Oscars. Le film sort fin novembre aux Etats-Unis et fin décembre en France chez Metropolitan.

Pas de Dolan au palmarès mais un Pilote. Le cinéaste québécois Sébastien Pilote (Le vendeur, le démantèlement) dresse dans La disparition des lucioles, meilleur film canadien, le portrait d'un Québec rural et prolétaire où frustrations et insatisfactions, colères et blues, poussent une jeune femme à s'enfuir.

Notons que Louis Garrel, avec L'homme fidèle, a reçu une mention spéciale de la Critique internationale.

Prix Grolsch du public : Green Book de Peter Farrelly (2e If Beale Street could Talk de Barry Jenkins, 3e Roma d'Alfonso Cuaron)
Prix Grolsch du public du meilleur documentaire : Free Solo d’E. Chai Vasarhelyi et Jimmy Chin (2e This Changes Everything de Tom Donahue, 3e The Biggest Little Farm de John Chester)
Prix Grolsch du public de la section Midnight Madness : The Man Who Feels No Pain de Vasan Bala (2e Halloween de David Gordon Green, 3e Assassination Nation de Sam Levinson)

Prix de la critique internationale (Fipresci) : Skin de Guy Nattiv
Mention spéciale : L'homme fidèle de Louis Garrel
Prix de la critique internationale de la découverte : Float Like A Butterfly de Carmel Winters
Mention spéciale Twin Flower de Laura Luchetti

Prix Toronto Platform : City of Last Things de Wi Ding Ho
Mention spéciale : The River d'Emir Baigazin
Prix Netpac de la meilleure première mondiale ou internationale : The Third Wife de Ash Mayfair (Vietnam)
mention spéciale : The Crossing de Bai Xue
Prix Eurimages Audentia de la meilleure réalisatrice : Fig Tree d’Aäläm-Wärqe Davidian
Mention spéciale : Phoenix de Camilla Strøm Henriksen

Prix Canada Goose du meilleur film canadien : La disparition des lucioles de Sebastien Pilote
Prix de la ville de Toronto du meilleur premier film canadien : Roads in February de Katherine Jerkovic

Prix IWC Short Cuts du meilleur court métrage canadien : Brotherhood de Meryam Joobeur
Prix IWC Short Cuts du meilleur court métrage international : The Field de Sandhya Suri

Toronto 2016: Joachim Lafosse, Kleber Mendonça Filho, Danis Tanovic dans la section cinéma contemporain

Posté par vincy, le 7 septembre 2016

Demain Toronto lancera ses festivités, pour 41e fois et pour 10 jours. Dernier volet de cette prolifique sélection avec la section Contemporary World Cinema, qui fait la part belle à des talents émergents mais confirmés. Du Népal au Nigeria, de Colombie à Singapour, de Taiwan à la Norvège, il s'agit incontestablement du programme le plus cosmopolite.

A Decent Woman, Lukas Valenta Rinner
L'économie du couple, Joachim Lafosse
La Mujer del Animal, Víctor Gaviria
Apprentice, Boo Junfeng
Aquarius, Kleber Mendonça Filho
Ayiti Mon Amour, Guetty Felin
Brooks, Meadows and Lovely Faces, Yousry Nasrallah
Clair Obscur, Yesim Ustaoglu
Death in Sarajevo, Danis Tanovic
Ember, Zeki Demirkubuz
The Fixer, Adrian Sitaru
Handsome Devil, John Butler
Le ciel attendra, Marie-Castille Mention-Schaar
In Between, Maysaloun Hamoud
Indivisible, Edoardo de Angelis
Marie Curie, The Courage of Knowledge, Marie Noëlle
Mister Universo, Tizza Covi & Rainer Frimmel
Past Life , Avi Nesher
The Patriarch, Lee Tamahori
Pyromaniac , Erik Skjoldbjærg
The Rehearsal, Alison Maclean
The Road to Mandalay, Midi
Santa & Andres , Carlos Lechuga
Soul on a String, Zhang Yang
Tamara and the Ladybug, Lucía Carreras
Tramps , Adam Leon
Vaya, Akin Omotoso
We Are Never Alone, Petr Vaclav
The Wedding Ring, Rahmatou Keïta
White Sun, Deepak Rauniyar
The Women’s Balcony , Emil Ben Shimon
Zacma: Blindness, Ryszard Bugajski
Zoology , Ivan I. Tverdovsky
Boundaries, Chloé Robichaud
X Quinientos, Juan Andrés Arango

Toronto 2016: Pedro Almodóvar, Wim Wenders, Hirokazu Kore-eda, les Dardenne, Hong Sang-soo dans la section « Masters of Cinema »

Posté par vincy, le 6 septembre 2016

julieta almodovar

Avant-dernière sélection de Toronto, qui commence après demain, que nous révélons depuis quelques jours sur Ecran Noir, le prestigieux programme "Masters of Cinema", où l'on croise quelques uns des plus grands noms des festivals majeurs, dont plusieurs films cannois et vénitiens mais aussi l'Ours d'or de Berlin.

After the Storm, Hirokazu Kore-eda
Afterimage (Powidoki), Andrzej Wajda
The Bait, Buddhadeb Dasgupta
Les Beaux Jours d'Aranjuez, Wim Wenders
Certain Women, Kelly Reichardt
Fire at Sea (Fuocoammare), Gianfranco Rosi
Bacalaureat, Cristian Mungiu
Hissein Habré, Une tragédie tchadienne, Mahamat-Saleh Haroun
J: Beyond Flamenco, Carlos Saura
Julieta, Pedro Almodóvar
Land of the Gods, Goran Paskaljevi
Ma' Rosa, Brillante Mendoza
The Net, Kim Ki-duk
Never Ever (À jamais), Benoît Jacquot
Once Again, Adoor Gopalakrishnan
Personal Shopper, Olivier Assayas
A Quiet Passion, Terence Davies, United Kingdom/Belgium
Safari, Ulrich Seidl
Sieranevada, Cristi Puiu
Fai bei sogni, Marco Bellocchio
La Fille inconnue, Luc Dardenne and Jean-Pierre Dardenne
Yourself and Yours, Hong Sang-soo
Anatomy of Violence, Deepa Mehta
We Can't Make the Same Mistake Twice, Alanis Obomsawin

Toronto 2016: les films de genre dans la lumière

Posté par vincy, le 5 septembre 2016

On a vu pire programme côté cinéma de genre dans un grand festival. Les deux sections du 41e Festival de Toronto, qui commence dans trois jours, Midnight Madness et Avant-gardes, s'offrent le film sensation de Cannes réalisé par Julia Ducournau, Grave, mais aussi Dog Eat Dog de Paul Schrader, qui avait fait la clôture de la Quinzaine cette année, Free Fire de Ben Wheatley, Message from the King de Fabrice du Welz et The Untamed d’Amat Escalante (photo), en compétition à Venise. Ces deux sections complètent la sélection compétitive Platform, la section Galas et la section Special Presentations.

Midnight Madness :
The Autopsy of Jane Doe d’André Øvredal
The Belko Experiment de Greg McLean
Blair Witch d’Adam Wingard
Dog Eat Dog de Paul Schrader
Free Fire de Ben Wheatley
The Girl With All the Gifts de Colm McCarthy
Headshot de Kimo Stamboel et Timo Tjahjanto
Rats de Morgan Spurlock
Grave de Julia Ducournau
Sadako vs Kayako de Koji Shiraishi

Avant-gardes :
The Bad Batch de Ana Lily Amirpour
Blind Sun de Joyce A. Nashawati
Buster’s Mal Heart de Sarah Adina Smith
Colossal de Nacho Vigalondo
Godspeed de Chung Mong-Hong
I Am the Pretty Thing that Lives in the House de Osgood Perkins
Interchange de Dain Iskandar Said
Message from the King de Fabrice du Welz
My Entire High School Sinking Into the Sea de Dash Shaw
The Untamed d’Amat Escalante
Without Name de Lorcan Finnegan
Nelly de Anne Emond

Toronto 2016: Frantz, Elle, Orpheline et L’avenir en « Présentations spéciales »

Posté par vincy, le 4 septembre 2016

Le 41e Festival de Toronto, outre les 19 films en Galas, présentera aussi et 48 films en "Special Presentations" à partir du 8 septembre. Frantz de François Ozon, Elle de Paul Verhoeven, Oprheline d'Arnaud des Pallières (dont ce sera la première mondiale) côtoieront un programme éclectique où l'on retrouve pas mal de films cannois.

The age of shadows de Kim Jee-woon avec Song Kang-Ho et Gong Yoo
All I see is you de Marc Forster avec Blake Lively et Jason Clarke
American Honey d’Andrea Arnold (USA) avec Shia LaBeouf et Sasha Lane
American Pastoral d’Ewan McGregor avec Ewan McGregor, Jennifer Connelly et Dakota Fanning
Asura : the city of madness de Kim Sung-soo avec Hwang Jung-min
L’avenir de Mia Hansen-Love avec Isabelle Huppert

Barakah meets Barakah de Mahmoud Sabbagh avec Fatima Al Banawi
Barry de Vikram Gandhi avec Devon Terrell et Ellar Coltrane
The birth of a nation de Nate Parker avec Armie Hammer
Birth of a dragon de George Nolfi avec Billy Magnussen
Bleed for this de Ben Younger avec Aaron Eckhart
Blue Jay d’Alex Lehmann avec Mark Duplass et Sarah Paulson
Brimstone de Martin Koolhoven avec Guy Pearce
Brotherhood de Noel Clarke

Carrie Pilby de Susan Johnson avec Bel Powley
Catfight d’Onur Tukel avec Anne Heche, Sandra Oh et Alicia Silverstone
City of tiny lights de Pete Travis avec Riz Ahmed
The Commune de Thomas Vinterberg avec Trine Dyrholm
A death in the Gunj de Konkona Sensharma avec Vikrant Massey
Denial de Mick Jackson avec Rachel Weisz
Elle de Paul Verhoeven avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Anne Consigny
Foreign body de Raja Amari avec Hiam Abbass
Frantz de François Ozon (France, Allemagne) avec Paula Beer, Pierre Niney

Mademoiselle de Park Chan-wook avec Kim Min-hee, Kim Tae-ri et Ha Jung-woo
Harmonium de Kôji Fukada (avec Tadanobu Asano
I am not Madame Bovary de Feng Xiaogang avec Fan Bingbing
The journey de Nick Hamm avec Timothy Spall
King of the dancehall de Nick Cannon avec Whoopi Goldberg et Busta Rhymes
La La Land de Damien Chazelle (USA) avec Ryan Gosling, Emma Stone et JK Simmons
The Limehouse Golem de Juan Carlos Medina avec Bill Nighy

Manchester by the sea de Kenneth Lonergan avec Casey Affleck, Michelle Williams et Kyle Chandler
Mascots de Christopher Guest avec Jennifer Coolidge
Maudie d’Aisling Walsh avec Sally Hawkins et Ethan Hawke
Neruda de Pablo Larrain avec Gael Garcia Bernal
Nocturnal animals de Tom Ford avec Amy Adams, Jake Gyllenhaal et Michael Shannon
The Oath de Baltasar Kormakur avec Gisli Om Garoarsson
Orpheline d’Arnaud des Pallières avec Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Gemma Arterton, Sergi Lopez

Paris can wait d’Eleanor Coppola avec Diane Lane, Alec Baldwin et Arnaud Viard
Paterson de Jim Jarmusch (USA) avec Adam Driver et Golshifteh Farahani
Le client d’Asghar Farhadi avec Shahab Hosseini
Salt and fire de Werner Herzog avec Michael Shannon, Gael Garcia Bernal et Veronica Ferres
Sing de Garth Jennings avec Matthew McConaughey, Reese Witherspoon
Souvenir de Bavo Defurne avec Isabelle Huppert
Toni Erdmann de Maren Ade avec Peter Simonischek et Sandra Huller
Trespass against us d’Adam Smith avec Michael Fassbender
Una de Benedict Andrews avec Rooney Mara et Ben Mendelsohn
Unless d’Alan Gilsenan avec Catherine Keener
The Wasted Times de Cheng Er avec Zhang Ziyi

Toronto 2016: Une section Galas très anglo-saxonne

Posté par vincy, le 3 septembre 2016

Queen of Katwe mira nair lupita nyong'o

Le 41e Festival de Toronto (TIFF) démarrera le 8. Outre la section compétitive, il y aura au programme 19 films en section Galas dont certains film déjà présentés à Cannes et à Venise et surtout une pléiade de grosses productions américaines pour assurer le show médiatique. Seul film français dans cette sélection, Planetarium de Rebecca Zlotowski.

Ouverture : The Magnificent Seven d’Antoine Fuqua avec Denzel Washington
A Monster Calls de J.A. Bayona avec Sigourney Weaver
Arrival (Premier contact) de Denis Villeneuve avec Amy Adams et Jeremy Renner
Deepwater Horizon de Peter Berg avec Mark Wahlberg, Kurt Russell et John Malkovich
The Headhunter's Calling de Mark Williams avec Gerard Butler
The Journey is the Destination de Bronwen Hughes avec Ella Purnell et Maria Bello
JT + The Tennessee Kids de Jonathan Demme
LBJ de Rob Reiner avec Woody Harrelson, Jennifer Jason Leigh et Bill Pullman
Lion de Garth Davis avec Dev Patel, Nicole Kidman et Rooney Mara
Loving de Jeff Nichols  avec Joel Edgerton, Ruth Negga
Planetarium de Rebecca Zlotowski avec Natalie Portman, Lily-Rose Depp et Emmanuel Salinger
Queen of Katwe de Mira Nair  avec David Oyelowo et Lupita Nyong’o (photo)
Snowden d’Oliver Stone avec Joseph Gordon-Levitt, Shailene Woodley et Zachary Quinto
Their finest de Lone Scherfig avec Gemma Arterton
The Rolling Stones Olé Olé Olé! : A Trip Across Latin America de Paul Dugdale
The Secret Scripture de Jim Sheridan avec Vanessa Redgrave et Rooney Mara
Strange Weather de Katherine Dieckmannavec Holly Hunter et Carrie Coon
A United Kingdom d’Amma Asante avec David Oyelowo et Rosamund Pike
Clôture : The Edge of Seventeen de Kelly Fremon Craig avec Hailee Steinfeld et Woody Harrelson

Toronto 2015 : Room se place favori

Posté par vincy, le 21 septembre 2015

Room

Le Festival international du film de Toronto s'est achevé dimanche soir avec la révélation de plusieurs prix, dont le très convoité prix du public, habituelle rampe de lancement vers les Oscars.

Cette année, Room, drame de Lenny Abrahamson (Frank), adapté du roman d'Emma Donoghue (traduit en France en 2011), a récolté les faveurs des festivaliers et repart avec le People's Choice Award. Il devance les deux autres finaliste: Angry Indian Goddesses de Pan Nalin et Spotlight, de Tom McCarthy, avec Rachel McAdams, Michael Keaton, Mark Ruffalo, Liev Schreiber et Stanley Tucci.

Room est l'histoire d'un petit garçon, Jack, très attaché à sa mère avec qui il habite dans une pièce unique depuis sa naissance. A presque 5 ans, il commence à se poser des questions sur le monde qui l'entoure et les visites étranges du Grand Méchant Nick. Enfermée depuis 10 ans au moins, elle tente de le faire s'échapper de sa captivité. Le film met en scène Brie Larson, déjà parmi les favorites pour l'Oscar de la meilleure actrice, Joan Allen, William H. Macy et Jacob Tramblay dans le rôle du garçon.

Room succède à The Imitation Game12 Years a slave et Happiness Therapy, les trois précédents vainqueurs de ce prix.

Le public choisit aussi ses meilleurs films dans deux autres catégories : le documentaire et les séances de minuit. Pour les documentaires, Winter on Fire: Ukraine's Fight for Freedom d'Evgeny Afineevsky a reçu la préférence des festivaliers, devant This Changes Everything d'Avi Lewis et Al Purdy Was Here de Brian D. Johnson. Pour les films de genre, Hardcore de Ilya Naishuller l'a emporté, devant The Final Girls de Todd Strauss-Schulson et Green Room de Jeremy Saulnier.

Par ailleurs le Festival lançait cette année un nouveau prix, le Toronto Platform Prize, avec un jury composé de Jia Zhang-ke, Claire Denis et Agnieszka Holland. Ce premier prix a récompensé Hurt d'Alan Zweig et donné une mention spéciale à Neon Bull de Gabriel Mascaro, The Promised Land de He Ping et The Clan de Pablo Trapero.

D'autres prix sont remis à Toronto. Voici le palmarès complet:

Prix Netpac (cinéma asiatique): The Whispering Star, de Sion Sono
Prix Discovery Programme Filmmakers: Black, de Adil El Arbi et Bilall Fallah
Prix FIPRESCI (séances spéciales): Desierto, de Jonas Cuaron
Prix FIPRESCI (programme Découverte): Eva Nova, de Mako Skop
Meilleur film canadien: Closet Monster, de Stephen Dunn
Meilleur premier film canadien: Sleeping Giant d'Andrew Cividino
Meilleur court métrage: Maman(s) de Maïmouna Doucouré
Meilleur court métrage canadien: Overpass, de Patrice Laliberté