Le biopic sur Noureev chorégraphié par deux producteurs Français

Posté par vincy, le 15 octobre 2015

noureev en 1961Les producteurs français Dimitri Rassam (Le petit Prince) et Wassim Beji (Yves Saint Laurent) se sont associés pour produire un biopic en langue anglaise sur le danseur étoile et chorégraphe russe Rudolf Noureev (1938-1993). Le film sera écrit et réalisé par Rodolphe Marconi (Palme d'or du court métrage en 1999 pour Stop et réalisateur du documentaire Lagarfield Confidential et des films Ceci est mon corps et Le dernier jour).

Le film doit couvrir les étapes essentielles de la vie de la star, depuis sa naissance en Union Soviétique jusqu'à son décès près de Paris, en passant par son passage à l'Ouest, qui fut spectaculaire en 1961 et sa nomination à la direction du Ballet de l'Opéra de Paris en 1983, un an avant d'apprendre qu'il avait contracté le Sida.

Celui qui révolutionna le ballet à l'Opéra de Paris a aussi tellement donné de son corps, capable de prouesses qui épatent toujours, et sacrifié sa vie pour son art qu'il en est devenu une icône. Le tournage devrait commencer en mars, selon Variety, et pourrait se dérouler en France si la proposition budgétaire d'un crédit d'impôt de 30% pour les films français tournés en anglais est votée.

Noureev a déjà été présent dans quelques documentaires, et notamment celui de Patricia Foy, réalisé en 1991. Un téléfilm canadien de Moze Mossanen avait déjà raconté sa vie en 2009.

Cinespana 2015 : Tout sur Marisa Paredes

Posté par MpM, le 15 octobre 2015

Marisa Paredes

Pour souffler sa 20e bougie, le festival Cinespana avait une invitée de choix, la comédienne Marisa Paredes, qui était présente à Toulouse pour la deuxième fois de sa carrière. Souriante, disponible et d'une grande simplicité, l'actrice fétiche de Pedro Almodovar a d'abord rencontré la presse lors d'une conférence décontractée avant de proposer une masterclass pleine d'émotion devant une salle comble. Florilège de ses propos.

Cinespana

Pour moi c'est le festival le plus chaleureux, surtout parce que c'est dédié au cinéma espagnol. Je crois qu'il y a peu d'argent mais que, par contre, il y a beaucoup d'âme. J'étais venue en 2007 et j'avais toujours eu envie de revenir. Toulouse, c'est pour nous les Espagnols un endroit qui est très important par rapport à tous les réfugiés qu'il y a pu avoir par le passé, tous les gens qui ont été accueillis si chaleureusement, pas comme maintenant où les réfugiés fuient et ne savent pas trop comment s'en sortir.

Film préféré

J'ai des scènes ou des moments préférés de différents films. Jamais un seul. Dans tous, je trouve qu'il y a quelque chose qui aurait pu être meilleur, qui aurait pu s'affiner. Je suis très critique dans mon travail. Et puis choisir, c'est comme répondre à la question "qui tu préfères, ton papa ou ta maman ?". Du point de vue de l'acteur, chaque film est la conséquence du précédent.

Personnages

Marisa ParedesJe crois que tous les personnages nous laissent quelque chose à l'intérieur. On l'oublie mais on le voit à l'écran ! Des choses bonnes, des choses mauvaises, et c'est un peu dans l'introspection, dans la recherche de ces personnages qu'on découvre des choses sur soi-même qui étaient cachées.

Beaucoup de personnages m'ont marqué. Certains sont plus connus que d'autres par le public. Evidemment, Talons aiguilles a été mon lancement au niveau mondial. La fleur de mon secret, qui va passer ce soir, n'est peut-être pas le plus connu du public mais c'est un de ceux qui m'a le plus marqué. Et il y en a d'autres, bien sûr.

Je ne sais pas pourquoi on me confie toujours des rôles de dure à cuire. Peut-être que je donne cette image... Le public comme les réalisateurs ont une vision des acteurs et des actrices qu'il est difficile de casser. Par exemple le dernier film de Cristina Comencini dans lequel j'ai joué, c'est une comédie, donc je n'ai pas vraiment le rôle d'une ingénue, mais pour le moins c'est un changement.

Je ne veux pas savoir si j'ai des limites et je ne le sais pas. Je crois que si on se met des limites, on ne peut pas passer au-delà. Moi je suis contre les limites.

Le cinéma et son évolution

Le cinéma est le reflet de la société et la société de maintenant n'est pas la même que lorsque j'ai commencé ma carrière il y a 50 ans. Je dis toujours que Pedro Almodovar n'aurait pas pu exister dans la dictature. Moi j'ai commencé mon travail avant, mais c'est avec lui que j'ai commencé à être connue.

Aujourd'hui, le cinéma se fait d'une manière plus libre, avec moins d'argent, mais aussi avec moins de limites. J'ai lu une interview de Dustin Hoffman dans laquelle il dit que le cinéma n'est déjà plus ce qu'il était avant. Il disait ça avec une sorte de reproche et d'amertume. Je ne suis pas Dustin Hoffman, mais je n'ai pas cette nostalgie. Je crois que la société évolue, que les choses évoluent avec des bons et des mauvais moments, et qu'il faut continuer à vivre sans nostalgie.

Le cinéma espagnol n'a jamais eu d'époque dorée. Il y a eu des personnalités fortes mais jamais de moments de gloire. On peut parler de Saura, bien sûr et c'est le roi de tous, de Bunuel... Ce qui est important, ce sont les moments sociaux que traversent les pays. C'est ce que reflète le cinéma.

Le théâtre

Pour moi, le théâtre, c'est la base de l'art. J'ai commencé comme ça ! C'est quelque chose que je n'oublie jamais car ça fait partie de mon âme. L'année passée, j'ai joué au théâtre dans la pièce The Crippled of Inishman. Mais le théâtre c'est tellement fatigant... Surtout la tournée ! J'aime beaucoup le théâtre, je le garde comme une sorte de sanctuaire doré, mais je n'en fais que de temps en temps car c'est trop fatigant.

Madame la Présidente

Quand j'étais présidente de l'Académie du cinéma espagnol [entre 1999 et 2002], le moment dont je suis la plus fière, c'est à la fin du gala, quand tout le monde est venu avec un panneau pour dire "non à la guerre". Ca a été comme une explosion ! Comme si on avait oublié qu'on était en démocratie et qu'on pouvait dire non à la guerre. Bon, après, il y en a qui auraient voulu me couper la tête. C'est après ça que je me suis sentie fière d'être présidente de l'académie. Le parti populaire a puni le cinéma après. Pas seulement le cinéma, d'ailleurs, mais toute la culture. Nous étions l'ennemi. Ils auraient voulu que la culture disparaisse, cela ne les intéressait pas.

Pedro Almodovar

La movida, c'était pour les rebelles ! Comme une tribu dont les membres se reconnaissent entre eux. Mais une tribu spéciale, car on était tous singuliers. On avait envie de s'amuser, d'écrire... Pedro [Almodovar] était l'un de ces rebelles. On était de la même génération, on avait la même énergie. Il était très amusant.

On se passait ses films en super 8, entre amis.On voyait déjà à quel point son cinéma pouvait être irrévérenscieux, fou, profane, baroque... Comme le super 8 n'avait pas de son, il faisait lui-même la voix des personnages, et il était très drôle !

Avec Pedro, soit tu vas jusqu'au bout, soit ça ne fonctionne pas. Et quand on rentre dans son travail, c'est très attractif.

Au début, avec lui, tout était plus festif. Mais plus il devenait important, plus il a dû envisager son travail avec exigence. Il étend cette exigence aux acteurs car c'est aux personnages qu'il accorde le plus d'importance. Travailler avec lui, c'est rencontrer les émotions les plus fortes, douloureuses ou très douloureuses, amusantes ou très amusantes. C'est comme s'il te déshabillait complètement pour que tu ailles vers lui totalement dénudée. Plus ou moins...

Pedro n'aime pas l'improvisation car pour lui ce qu'il veut de ses personnages est très clair. Parfois, mais très rarement, il te laisse jouer autre chose...

Pour lui, les femmes sont plus riches, plus complexes. Elles osent montrer leurs sentiments d'une manière plus claire. Pour Pedro, les hommes ne donnent pas autant de couleurs à son monde. Son monde est plutôt féminin.

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«Marisa Paredes Crown Plaza-0057 05» par Pablo Tupin-NoriegaTravail personnel. Sous licence CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons.

Autres photos : MpM

James Cameron veut enrôler Robert Rodriguez pour l’adaptation du manga Gunnm

Posté par vincy, le 15 octobre 2015

La 20th Century Fox a donné son feu vert à James Cameron et Jon Landau (Lightstorm Entertainment) pour produire l'adaptation en prises de vues réelles du manga Alita: Battle Angel, un Pinocchio-Jason Bourne robotique et futuriste. Les deux producteurs ont entamé les négociations avec Robert Rodriguez pour réaliser le film selon la presse professionnelle américaine.

Le manga de Yukito Kishiro, publié il y a 25 ans, se déroule au 26e siècle et tourne autour d'une femme cyborg amnésique recueillie par un docteur en cybernétique. Il va la traiter comme sa propre fille... tandis qu'elle va tenter de retrouver la mémoire. En français, la série de19 tomes est intitulée Gunnm et a été éditée par Glénat entre 1995 et 1998.

James Cameron confie que "Robert Rodriguez et [Lui] ont cherché pendant des années à faire un film ensemble". Il lui donne "toute sa confiance pour concrétiser ce projet avec son style rebelle et sa virtuosité technique".

Cela fait longtemps que ce manga intéresse le cinéma. Cameron en détient les droits depuis 2003 mais, entre le lancement d'Avatar puis de ses suites et les premières estimations du devis de production (aux alentours de 200M*), le projet a toujours été reporté). Le film pourrait entrer en production d'ici un an.

Edito: Sexe, fric et coup de gueule

Posté par redaction, le 15 octobre 2015

Dans un mois sort le film Les Suffragettes, avec Carey Mulligan, Brendan Gleeson, Ben Whishaw et Meryl Streep. Le film narre le combat féministe pour réclamer le droit de vote des femmes, il y a un siècle en Angleterre. Un combat violent, où des femmes ont bravé le conservatisme anglais, les convenances sociétales et la pensée conformiste. Bref, la domination masculine. Ce droit de vote "pour tou(te)s" s'est progressivement imposé dans tous les pays. Même l'Arabie Saoudite y réfléchit.

Pourtant l'égalité des sexes reste toujours une cause contemporaine. Jennifer Lawrence, l'actrice la mieux payée d'Hollywood, a eu raison de pousser un coup de gueule cette semaine. On peut ironiser sur le fait qu'elle parle de l'inégalité salariale d'acteurs/actrices payé(e)s avec des chèques à 7 ou 8 chiffres mais elle frappe juste quand elle dit: "Quand j'ai découvert à quel point j'étais moins payée que les heureux détenteurs d'un pénis, je n'étais pas en colère contre Sony. J'étais en colère contre moi-même. J'ai échoué en tant que négociatrice parce que j'ai baissé les bras trop tôt." On se souvient que Meryl Streep avait applaudit longuement Patricia Arquette aux Oscars en février qui disait peu ou prou la même chose. Les actrices vont sans doute ouvrir la voie à un combat qui ne concerne pas qu'Hollywood ou même le cinéma (la situation est identique en France). Qu'Hillary Clinton fasse de l'égalité salariale entre hommes et femmes l'une de ses promesses de campagne montre que c'est bien là la prochaine grande cause féministe.

On espère juste qu'elle sera moins sanglante que pour les Suffragettes...