Cannes 2016: Nos retrouvailles avec Sonia Braga

Posté par vincy, le 17 mai 2016, dans Cannes, Festivals, Films, Personnalités, célébrités, stars.

Pour ceux qui n'étaient pas nés, Sonia Braga, 65 ans, a été révélée au public français dans un soap brésilien, Dancin' Days, diffusé aux débuts de Canal +, au milieu des années 80. Lorsque l'actrice a tourné ce feuilleton, elle avait déjà dix bonnes années de carrière cathodique. Son nom s'était déjà imposée parmi les vedettes latino-américaines après la telenovela Gabriela (1975). Le cinéma s'était alors très vite intéressé à cette jeune femme, longiligne, aux allures de divas, et très talentueuse. Ainsi, en 1976, elle est l'héroïne de Dona Flor et ses deux maris, de Bruno Barreto. Film érotique censuré, ce fut un énorme succès au Brésil. Mais c'est en 1985 que Sonia Braga va se faire connaître d'un public international avec Le baiser de la femme araignée d'Hector Babenco. Film politique sulfureux, ce Baiser est en compétition au Festival de Cannes et vaut à Sonia Braga une nomination aux Golden Globes américains. L'année suivante elle est même invitée à être membre du jury du festival de Cannes. Femme fatale, elle séduit Hollywood (jusqu'à faire la couverture de Playboy tout de même) et devient l'une des rares actrices de son pays à exporter son talent chez les Gringos.

Ainsi on la retrouve dans Milagro de Robert Redford, Pleine lune sur Parador de Paul Mazursky (et deuxième nomination aux Golden Globes), La Relève de Clint Eastwood, et même quelques téléfilms pour la télévision américaine (dont The Burning Season de John Frankenheimer, qui lui vaut une nouvelle nomination aux Golden Globes). Durant presque dix ans, Sonia Braga ne tourne plus qu'aux Etats-Unis.

Hélas, au début des années 2000, elle se perd et nous la perdons de vue. On peut bien la croiser dans un épisode de Sex and the City, de Law and Order, des Experts: Miami ou d'Alias, le début de millénaire est fait d'apparitions, de seconds rôles, de séries B ou de films oubliés. Après une carrière flamboyante, la Braga s'éteint à petits feux. Elle commence à être honorée pour sa carrière, qui est loin derrière elle désormais. Sa volupté et sa séduction s'étiolent et n'attirent plus les cinéastes. Pourtant, elle-même l'avoue, sa beauté n'a jamais été un argument. Elle était "la moche" du cinéma brésilien" selon elle. Capable de perdre dix kilos pour obtenir le rôle de Titea do Agreste de Carlos Diegues (qu'elle a produit). Car, avouons-le, Sonia Braga est restée sexy, ne lui en déplaise. Et la revoir sur la Croisette, en compétition, avec le deuxième long métrage, Aquarius, d'un réalisateur de la nouvelle génération du cinéma brésilien, Kleber Mendonça Filho - nous ravit. Un rôle "moderne", réaliste, loin de l'image qu'elle a véhiculé tout au long de ses années.

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