Mon film de l’année : Sing Street, une leçon de vie

Posté par cynthia, le 23 décembre 2016

Quand un film nous plaît, c'est super, mais lorsqu'un film nous touche, c'est encore mieux! La première fois que j'ai entendu parler de Sing Street (nommé aux prochains Golden Globes) c'était durant mon séjour en Irlande. "It's a masterpiece...a film with joy!" entendait-on. Cet enthousiasme (on ne peut plus communicatif) ne m'a pas poussé à le voir à ce moment-là et je pense savoir pourquoi. Si je l'avais découvert durant ce séjour, je ne serai jamais revenu en France retrouver mes proches et mon train-train quotidien. Car Sing Street est le genre de film qu'il faudrait faire chaque année. Sans morale ou message, il peut vous changer afin de révéler votre vrai "vous"!

Il m'a fallu attendre Deauville pour que je sois troublée et conquise (même si c'est à Dinard qu'il a raflé tous les prix). Cosmo, un jeune Irlandais passionné de musique vit entre ses parents dépressifs et perpétuellement en conflit, un frère qui a raté sa vie et une école religieuse bien trop stricte pour son esprit libre. Dès les premières minutes du film, je me sens dans mon élément (Sing Street pourrait être ma biographie). Après tout qui ne le serait pas? Qui n'a jamais rêvé de quitter sa famille dépressive et son quotidien terne et sans intérêt pour enfin vivre ses fantasmes inavoués d'artiste désenchanté?

Sing Street est un cri qui vient du cœur, un souhait d'enfant bercé par une musique enivrante qui donne envie de bouger ses hancges, autant sur la piste que dans sa vie. Chaque scène est jouissive même la plus mélancolique (cette mère qui, comme le personnage de Ben Stiller dans le film La vie rêvée de Walter Mitty, préfère rêver sa vie sur son perron plutôt que de changer sa réalité), chaque scène est criante de vérité: avez-vous suffisamment de courage pour poursuivre vos envies, vos désirs comme les personnages de Cosmo et Raphina (la belle et prometteuse Lucy Boynton que j'ai pu interviewer sur les planches normandes) ou allez-vous passer à côté d'eux comme le personnage de Brendan (le rôle le plus puissant de ce film)?

Oser et s'affirmer. On ne sort pas de Sing Street indemne. Je, tu, elle, il, nous, vous, en sort chamboulé à tout jamais. Après avoir vu le film de John Carney, on a envie de déplacer des montagnes, de faire des choses incroyables, de dire "merde" à notre entourage toxique, de faire un doigt d'honneur à notre banquier, de courir jusqu'à ce restaurant où travaille ce type trop mignon et de lui dire qu'il nous plaît avant de l'embrasser à pleine bouche, de quitter son job et de devenir acteur même si on n'a pas le talent de Meryl Streep, de faire le grand saut...d'oser vivre!

L'autre thématique du film qui frappe le cœur est bien celle de l'affirmation. Durant tout le film, Cosmo change de style constamment (nous faisant voyager à travers les vêtements qui ont fait les années 80) au grand désarroi du directeur de son école, un prêtre extrémiste taré qui pourrait fortement faire penser à votre oncle chiant qui pourrit le dîner de Noël avec ses idées d'un autre temps. Par cette affirmation, le message véhiculé est que chacun peut être ce qu'il veut être, p******! Vous voulez porter le voile, un mini short rose ou des talons aiguilles alors que vous vous appelez Bernard... Ne nous cachons plus, soyons nous-mêmes et OSONS!

Sing Street aurait pu s'appeler Sing Life (chante la vie), car John Carney nous apprend à vivre en 106 minutes de bonheur avec son chef-d'oeuvre irlandais et musical. Ne reste plus qu'à nous, pauvres mortels conditionnés par la société, notre entourage et notre peur du laisser aller, à faire le GRAND pas!

Mes autres coups de cœur: Eddie, The Eagle de Dexter Fletcher, Brooklyn de John Crowley, Deadpool de Tim Miller, Imperium de Daniel Ragussis et The Neon Demon de Nicolas Winding Refn.

Après Cannes et Deauville, Captain Fantastic remporte un autre prix en France

Posté par vincy, le 16 septembre 2016

Captain Fantastic de Matt Ross a remporté hier le Grand Prix Cinéma ELLE 2016, après avoir été récompensé à Cannes (Prix de la mise en scène Un certain regard) et à Deauville (Prix du jury, Prix du public). Cette fable met en scène un père idéaliste et peu conventionnel (Viggo Mortensen) qui éduque ses enfants seul au fond d'une forêt américaine. Le film sort le 12 octobre en France.

Il était en concurrence avec Victoria de Justine Triet, Une vie entre deux océans de Derek Cianfrance, Réparer les vivants de Katell Quillévéré, Le Client d'Asghar Farhadi, Planetarium de Rebecca Zlotowski, et Mal de Pierres de Nicole Garcia.

Deux Coups de cœur ont été attribués: l'un à l'actrice Marion Cotillard pour son rôle dans Mal de pierres (19 octobre) et l'autre à Tahar Rahim pour son rôle dans Réparer les vivants (1er novembre).

Deauville way of life: une sacrée fin de festival

Posté par cynthia, le 12 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles, le festival de Deauville est terminé (sniff, sniff…). Mais on peut dire que pour les derniers jours, la 42e édition du festival du film Américain a mis le paquet, même si le palmarès nous a laissés de glace (même pas un prix pour Sing Street ou au moins Teenage Cocktail)!

Mercredi nous avons débuté la journée avec le déprimant Christine d'Antonio Campos, l'histoire d'une présentatrice TV à qui il n'arrive que des ennuis (allo allo Xanax) puis nous avons continué dans la lassitude avec le léger mais pas percutant Transpescos de Greg Kwedar (un thriller peu innovant) avant de terminer avec L'histoire de l'amour de Radu Milhaileanu en avant-première (sympa mais rien de transcendant). Nous nous sommes donc endormis paisiblement avant de connaître la journée la plus folle du festival...jeudi!

Jeudi sur la piste de danse avec Alexander Skarsgard

Si on vous dit que l'on a tapé la danse avec le sexy Alexander Skarsgard (voir la vidéo de sa performance en tant que DJ sur notre compte Instagram), qu'on s'est même cogné sur sa cuisse et ses fesses (bénis soi mon 1m53), que l'on a fait des câlins à Michael Pena (parce qu'il a adoré notre façon de bouger sur la piste de la Villa Khiel's) ou encore que Laurent Gerra nous a caressé l'épaule (il était un peu bourré du coup on l'excuse)...et oui à Écran Noir on sait s'éclater!

Mais on sait bosser aussi: après s'être ennuyé devant Complete Unknown de Joshua Marston malgré son sensuel duo (Michael Shannon et Rachel Weisz), on a été transporté par les désagréments de deux étudiantes et du sexe sur Internet avec l'enthousiasmant Teenage Cocktail de John Carchieta avant de rigoler avec le duo Alexander Skarsgard/Michael Pena dans Au-dessus des lois de John Michael McDonagh (un pur délire sur des flics ripoux que l'on adore détester).

Nous avons donc fini la soirée en compagnie de ce duo qui est aussi dingue en vrai qu'a l'écran. Alexander Skarsgard s'est mis aux platines tandis que Michael Pena nous apprenait des mouvements sur la piste une bière à la main (on a eu le droit à un You're amazing!...oui je sais je sais…). On a dansé jusqu'au bout de la nuit au point que la lune est partie se coucher avant nous. Du coup le vendredi matin c'est la tête en coton que nous avons découvert Brooklyn Village d'Ira Sachs l'histoire d'une amitié entre deux enfants, compromises par les problèmes des adultes. Le film se regarde, mais delà à lui offrir le grand prix ...

Vendredi avec Daniel Radcliffe

Nous avons continué notre journée de compétition avec le psychédélique The Fits d'Anna Rose Holmer (récompensé aussi) qui nous a donné mal au crâne (encore plus que les verres avec Michael Pena et Alexander Skarsgard) avant de finir en beauté (anglaise) avec le Nouvel Hollywood remis au talentueux (et terriblement chou) Daniel Radcliffe. The Amazing Radcliffe.
L'acteur britannique est arrivé timidement sur le tapis rouge et a pris des photos avec quasiment tout le monde avant d'honorer la grande salle du CID de Deauville par sa lumineuse présence. Clémence Poésy, qui avait partagé l'affiche à ses côtés dans le quatrième opus des aventures d'Harry Potter, a été chargée de lui remettre le prix Nouvel Hollywood. L'actrice venue avec son ventre rond de future maman a offert un discours magnifique dans un anglais à faire pâlir Shakespeare. «Généreux, passionné, curieux, drôle...» son speech nous a encore plus donné l'envie de rencontrer ce petit beau gosse d'1m65 au sourire si chaleureux. C'est justement tout sourire et humble (nombreux sont ceux qui, a sa place, auraient la tête gonflée comme une pastèque) que l'acteur est monté sur scène afin de chercher son prix et de remercier son entourage de le soutenir depuis si longtemps.

Nous avons ensuite terminé la soirée avec Imperium de Daniel Ragussis où Daniel Radcliffe incarne Nate Foster, un jeune agent de renseignements qui travaille pour le FBI et qui s'infiltre dans un groupe terroriste de suprématie blanche. Sa performance nous a rappelé celle de Leonardo DiCaprio dans Les Infiltrés de Martin Scorsese. D'ailleurs, c'est ce qu'on lui a dit lors de sa conférence de presse, nous remerciant d'un sourire gêné accompagné d'un regard luisant d'honneur...
On lui a ensuite demandé s'il n'avait pas fait des cauchemars durant le tournage à cause du sujet néonazi du film (on lui aurait bien fait un câlin coquin pour lui redonner le moral nous) «non je n'ai pas fait de cauchemar mais il est vrai que nous nous sommes retrouvés dans des situations assez étranges. Comme lors du tournage de la marche où les caméras étaient tellement bien cachées que les passants pensaient vraiment que l'on faisait une manifestation. On leur disait de ne pas s’inquiéter car c'était du faux!». Nous avons également demandé s'il voulait dédicacer ce film à Donald Trump: "(rires) Je n'ai rien envie de dédier à Donald Trump! D'ailleurs Imperium est trop bien pour lui!" Après avoir usé de son charme anglais sur l'assemblée, Daniel Radcliffe a signé des autographes, a pris des photos directement après son photocall...bref, un vrai prince dont on est (re)tombé amoureux.

Samedi avec Miles Teller

Cette fin de semaine a été marqué par l'orgasme, puisque derrière Alexander Skarsgard, Michael Pena et Daniel Radcliffe, sa classe et ses yeux bleus enivrants et viagrateux (oui je viens d'inventer un mot avec le médicament viagra!), ça a été  au tour de Miles Teller de nous donner des chaleurs... et nous qu'y pensions pouvoir reprendre une activité normale après le départ de Daniel!

Le héros de Whiplash est venu en compagnie de Jonah Hill, son partenaire dans le très attendu War Dogs (film de clôture) de Todd Phillips, ainsi que du réalisateur lui-même. Regard de braise, veste noire et sourire enjôleur, si Miles flirtait avec nous durant la conférence de presse, Jonah s'endormait un peu. Puis Miles nous a fait rire par son éternelle franchise lorsqu'un journaliste a demandé s'il était fan du cinéma Français et s'il souhaitait jouer chez nous. Gros blanc gênant de sa part, éclat de rire puis une jolie pirouette: «l'origine m'importe peu...». Jonah, quant à lui, a précisé qu'il adorait le film Love de Gaspard Noé et qu'il aimait beaucoup le travail de Mélanie Laurent en tant que réalisatrice

War Dogs qui est à mi-chemin entre Very Bad Trip et Lord of War était une belle façon de terminer ce festival qui nous a «flingué» avec son programme surchargé...

Deauville 2016 : Brooklyn Village, Captain Fantastic et Le Teckel font l’unanimité

Posté par kristofy, le 11 septembre 2016

Le 42ème Festival du Cinéma Américain de Deauville vient de baisser son rideau, et cette année encore durant quelques soirées le tapis rouge a été déroulé pour quelques stars (James Franco, Chloé Grace Moretz, Daniel Radcliffe, Stanley Tucci, Miles Teller et Jonah Hill…). Mais les films les plus intéressants (et inédits) étaient ceux en compétition.

Cette sélection comportait 14 films, dont 6 premiers films. Certains cinéastes avaient d’ailleurs déjà eu une précédente œuvre à Deauville (parfois primée); on découvrait ainsi les dernier opus de Todd Solondz pour Le teckel, de Joshua Marston, de Ira Sachs et Kelly Reichardt.

Certains films ont reçu un accueil mitigé quand d’autres ont plutôt divisé : pour les bonnes notes tout le monde s’accorde sur Captain fantastic, Sing street, reparti bredouille, Le teckel, mais aussi Mean Dreams et The Free World; et côté révélation on a remarqué Teenage cocktail et The Fits.
Le palmarès se concentre logiquement sur trois de ces films, cités plusieurs fois : Le teckel, Captain Fantastic et The Fits.

Le jury présidé par Frédéric Mitterrand, entouré des actrices Ana Girardot, Franoise Arnoul, et de Radu Mihaileanu, Emmanuel Mouret, Marjane Satrapi, Eric Elmosnino et Douglas Kennedy a rendu leur palmarès à l'unanimité :

Grand Prix : Brooklyn Village (Little Men), réalisé par Ira Sachs, à découvrir dès ce 21 septembre.
Il s'agit du 6ème film Ira Sachs et sa 4ème venue à Deauville, dont la dernière fois pour son très acclamé Love is strange. Il se souvient qu'en 1986 il découvrait la France avec un séjour de trois mois à Paris durant lesquels il a vu 197 films, dont les classiques de François Truffaut, Jean Eustache, Jean Renoir, Chantal Ackerman, John Cassavetes..., période durant laquelle son amour du cinéma s'est construit jusqu'à passer derrière la caméra. Le film est l'histoire d'une famille de Manhattan qui hérite d'une maison à Brooklyn, dont le rez-de-chaussée est occupé par la boutique de Leonor, une couturière latino-américaine. Les relations sont d'abord très cordiales, notamment grâce à l'insouciante amitié qui se noue entre Tony et Jake, les enfants des deux foyers. Mais le loyer de la boutique s'avère bien inférieur aux besoins des nouveaux arrivants. Les discussions d’adultes vont bientôt perturber la complicité entre voisins.

Prix du Jury ex-aequo : Le teckel, réalisé par Todd Solondz, à découvrir le 19 octobre.
Prix du Jury ex-aequo : Captain Fantastic, réalisé par Matt Ross, à découvrir le 19 octobre.

La distinction de ces trois films au palmarès a d'ailleurs fait l'objet d'une remarque symbolique du président Frédéric Mitterrand sur l'ensemble de la sélection : «Une Amérique qui se regarde sans complaisance, alors que d'autres pays se regardent avec satisfaction... ».

Pour le jury Révélation emmené par Audrey Pulvar, avec Christa Théret, Kheiron, Diane Rouxel, Cédric Anger et Jérôme Bonnell, il n'y a pas eu unanimité mais un vote entre leurs deux choix préférés qui était The fits et Le teckel pour donner leur prix au film de Todd Solondz Le teckel.

Le Prix de la Critique a été décerné à The Fits, réalisé par Anna Rose Holmer, à découvrir le 11 janvier 2017.

Le Prix du Public a été remis à Captain Fantastic, qui avait été récompensé à à Un Certain Regard à Cannes par le prix de la mise en scène.

Enfin, le Prix d’Ornano-Valenti qui récompense un premier film français (dans le but d’aider à sa exportation, avec une invitation au festival COLCOA de Los Angeles) a été remis à Willy 1er, qui d’ailleurs avait déjà remporté le grand prix du Festival de films cultes de Trouville après avoir été repéré dans la sélection de l'ACID à Cannes. Il sortira en salles le 19 octobre.

Deauville way of life: le mardi en chansons

Posté par cynthia, le 7 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles, cinquième jour à Deauville et malgré le climat, la population se bouscule au portillon... quoique c'est toujours préférable d'être au cinéma lorsque les branches d'arbres dansent le hard rock au rythme du vent.

Nous avons débuté la matinée avec Transfiguration de Michael O'Shea (présenté à Cannes en mai dernier)... hum...hum...hum...HUM! Non ce ne sont pas des orgasmes dactylographiés mais une déception géante! On regrette la grasse matinée! Pourtant le film partait d'un bon sentiment: un jeune Américain (touchant), un peu maltraité par tout le monde, et seul, voue un culte aux vampires au point d'en devenir un lui-même et de commettre des meurtres. Oui, ça a l'air alléchant... Mais entre les clichés noirs américains, les scènes d'abattoirs qui nous réconforte dans notre végétarisme, la lenteur du dénouement et le manque cruel d'explications précises, notre cerveau a plongé dans un bol de Nesquick avarié et bouillonnant! Heureusement la journée se finit sur des notes musicales avec Miles Ahead, le biopic sur Miles Davis réalisé par l'acteur/réalisateur Don Cheadle le meilleur pote de Robert Downey Jr dans le dernier Captain America, et surtout le bijou de John Carney, Sing Street!

Le somptueux Sing Street et sa standing ovation à la Whiplash

Souvenez-vous: il y a deux ans Deauville (et rappelons-le, beaucoup, beaucoup, beaucoup moi) avions atteint l'orgasme devant le film de Damien Chazelle, Whiplash! Cette année l'émotion, les tremblements et le standing ovation ont enflammé la célèbre salle du CID où sont projetés les films en compétition grâce à Sing Street de John Carney! L'irlandais à qui ont doit Once et plus dernièrement New-York Melody, nous offre une leçon de vie musicale que l'on n'est pas prêt d'oublier!

Dans les années 80 à Dublin Conor décide de monter un groupe de musique afin de conquérir le cœur de Raphina, une jolie fille en quête de gloire et de fuir une famille handicapante (des parents en plein divorce), des camarades de classe virulents et un prêtre archaïque. Raphina est incarnée par la merveilleuse et douce Lucy Boynton, qui, en conférence de presse, a expliqué: "J'aime jouer des personnages qui ont vécu à une période où je n'étais pas encore de ce monde". Dans le film, seul son grand frère (Jack Reynor qui nous a fait trembler le bassin avec sa chevelure à la Thor) croit en ses rêves et lui donne tous les conseils qu'il aurait voulu qu'on lui donne plus jeune. Le film transporte autant dans le sujet qu'à travers sa bande originale. On en sort avec l'envie folle de tout plaquer et de partir au bout du monde afin de réaliser ses rêves (fous) d'enfant.
Promis, on termine le festival de Deauville avant de faire ça!

Notons enfin que le film sera en compétition à Dinard à la fin du mois.

Deauville way of life: le lundi du mâle

Posté par cynthia, le 6 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles! C'est sous les nuages et les cris des mouettes que nous avons débuté cette semaine à Deauville. Et si nous n'avons pas eu un lundi au soleil, la testostérone sexy rayonnait à souhait.

De bon matin, nos jupes et autres shorts de festivaliers (et oui c'est ça de travailler en dehors du bureau parisien) ont été remués par le film Goat d'Andrew Neel: l'histoire vraie d'un jeune Américain qui après une agression humiliante tente d’appartenir par tous les moyens (au point d'accepter de se faire bizuter) à une confrérie universitaire. Ce film rempli de beaux gosses, de beuveries et hélas de femmes objets, choque par ses images virulentes et au combien réelles. Parmi le casting on retrouve Ben Schnetzer un habitué des gosses de riche pourris et intimidants puisqu'il sort tout droit du casting de The Riot Club (à noter qu'il a débuté dans La voleuse de livre et que nous le retrouverons en geek sympa dans le très attendu Snowden d'Oliver Stone), mais aussi Nick Jonas le chanteur plus du tout chaste des "Jonas Brothers" qui se fait un nom dans le 7eme art et la TV depuis quelques temps (à noter que l'on voit ses fesses... et que de bon matin ça fait plaisir). Le reste du casting semble tout droit sortir d'une île de tentations où toutes femmes mariées auraient pu s'arracher son alliance avec les dents! Niveau scénario (oui, on a réussi à être concentré sur le scénario tout de même), nous sommes pris aux tripes tout du long, jusqu'au souffle final.

Nous avons poursuivi la journée avec le somptueux Mean Dreams de Nathan Morlando un road trip amoureux autour du changement de vie, avant de rire tout en pleurant (oui c'est possible) devant Under Pressure (hors-compétition) d'Anna Boden et Ryan Fleck. L'histoire de deux joueurs de poker (Ryan Reynolds et Ben Mendelsohn) un peu paumés et très addicts, qui tentent de vivre malgré leur dévotion pour l'adrénaline du jeu.

À peine le temps de faire une pause pipi et nous étions déjà dans les salles obscures pour l'hommage à James Franco (moustachu), remis par Ana Girardot, grande fan de l'acteur. En effet, la belle blonde lui a écrit un poème avant de lui remettre ce prix bien mérité. Après un discours basé presque uniquement sur la présentation de son film In Dubious Battle, le public Deauvillois a découvert cette perle adaptée de l’œuvre de Steinbeck. Enfin perle... tout est relatif! Alors que nous avons adoré voir le combat de ces grévistes réclamant le respect du travail, d'autres personnes dans la salle n'ont en aucun cas apprécié l'histoire se sentant que «très peu concernées» par le sujet… Il ne suffit pas d'avoir vécu quelque chose pour aimer un film très chers spectateurs!

Cette réaction pose la question pertinente à savoir: notre mode de vie détermine-t-elle notre réaction face au septième art? La suite au prochain épisode Deauvillois...

Deauville 2016 : hommage à James Franco, acteur-cinéaste qui aime les livres…

Posté par kristofy, le 5 septembre 2016

james franco

Il est acteur, réalisateur et producteur, comme c'est le cas d'autres cinéastes. Mais pas seulement ! Il écrit également des livres, fait de la peinture et de la photographie, s'expose sur internet avec des selfies intimes... Quel curieux parcours que celui de James Franco !

On a commencé à le remarquer avec une interprétation de James Dean et il s'est retrouvé ensuite dans la première trilogie Spiderman. Il est remarquable dans des grands films à succès comme Spring Breakers, 127 heuresHarvey MilkLa planète des singes , ou encore dans Sonny pour Nicolas cage, et en même temps il se complaît dans des comédies bien moins prestigieuses comme L'interview qui tueDélire express, et quantité de films où il n’apparaît qu'une dizaine de minutes pour un personnage secondaire.

Et surtout il réalise des films plutôt indépendants vus par un petit cercle de cinéphiles. Mais ça, c'était avant : son nouveau film In dubious battle est rien de moins qu'une impressionnante fresque qui brasse politique et humanisme avec histoire des Etats-Unis...

Lors de sa conférence de presse au Festival de Deauville, où il fait l'objet d'un hommage, James Franco ne s’est pas étendu sur son métier d’acteur mais plutôt sur son activité de créateur et de lecteur.

Extraits choisis :

A propos de son parcours :
« Je suis très honoré d’être ici au Festival de Deauville, j’espère que cet hommage qu’on me fait n’est pas un signe d’une fin de carrière… J’étais déjà venu à Deauville pour le film James Dean, je suis heureux d’y revenir pour ce film In dubious battle dont je suis très fier. J’aime le cinéma, jouer et mettre en scène. Ma carrière de réalisateur lors de ces dix dernières années, c’est essentiellement des projets d’adaptation de livres qui sont pour moi des classiques de la littérature pour en faire des films contemporains, comme As I lay dying de William Faulkner.»

A propos de ses livres :
« J’ai écris plusieurs livres, comme les nouvelles Palo Alto. J’ai pensé à une adaptation en film mais sans vouloir le réaliser, c’était mieux que quelqu’un d’autre le fasse avec sa sensibilité. C’est donc devenu un film dirigé par Gia Coppola. Je pense qu’il en sera de même pour une éventuelle adaptation d’un autre de mes livres, je n’ai pas l’intention d’en raconter l’histoire une seconde fois et quelqu’un d’autre  sera derrière la caméra avec son regard. »

A propos de In dubious battle :
«La plupart des films que j’ai dirigés sont des adaptations littéraires. J’avais envie de porter à l’écran le roman de John Steinbeck In dubious battle, cette histoire méritait d’être valorisée, on y trouve un conflit qui a quelques résonances actuelles aux Etats-Unis avec une classe ouvrière laissée pour compte. Plusieurs de ses livres ont été adaptés il y a longtemps, mais jamais celui-ci. C’est le premier roman d’une sorte de trilogie avec ensuite Des souris et des hommes et Les raisins de la colère

Deauville way of life: une ouverture en toute sécurité

Posté par cynthia, le 4 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles, Deauville a ouvert ses portes étincelantes ce week-end sous le signe de la sécurité. Entre les vigiles qui ont doublé de volume (on joue à où est Charlie pour se retrouver entre collègues dans la foule) et les dispositifs anti-camion (des blocs de pierre qui font penser à Hunger Games), la ville n'a pas minimisé les moyens pour notre sécurité. Mais cela est loin d'être critiquable après les événements tragiques survenus dans notre pays et ce dispositif de sécurité (qui ne fait pas plaisir à tous les festivaliers) n'enlève en rien le glamour du festival normand.

Ce 42e festival s'est ouvert en l'honneur de la douce et belle Chloé Grace-Moretz venue chercher son prix du Nouvel Hollywood (on attend Daniel Radcliffe avec impatience) avant de continuer avec le film Infiltrator de Brad Furman avec Bryan Cranston et Diane Kruger. Entre films de flic, de drogue et biopic, nos rétines ont été émerveillées en quelques minutes. Nous ne pouvons pas dire la même chose pour le film Certain Women de Kelly Reichardt avec Kristen Stewart. En bref, si vous souffrez d'insomnie ce film vous aidera à trouver le sommeil...un sommeil comateux!

Heureusement Captain Fantastic de Matt Ross, The Free World de Jason Lew et Le Teckel de Wiener-Dog ont redoré le blason du cinéma américain lors de ce week-end d'ouverture. De quoi nous mette en bouche pour la semaine pluvieuse qui nous attend!

Des hommages à gogos

Deauville c'est aussi des hommages . L'occasion de voir des stars de prêts donner des discours émotifs. Outre la graine de star Chloé Grace-Moretz, Stanley Tucci l'acteur caméléon a foulé le tapis rouge et puis s'en est allé. Tandis que Michael Moore a posé un lapin justifié (problème familial) à l'assemblée tout en nous laissant avec son dernier petit bijou Where To Invade Next.

Le prochain hommage sera dédié à l'acteur le plus paradoxal qui soit: James Franco, l'intellectuel, le narcissique accro aux réseaux sociaux et aux multiples casquettes (acteur, producteur, réalisateur, écrivain et même peintre).

Deauville 2016: hommage à Stanley Tucci

Posté par cynthia, le 3 septembre 2016

stanley tucci

Son nom ne vous dit peut-être que vaguement quelque chose... mais son visage, lui, est impossible à oublier !

Chef de sécurité dans Terminal aux côtés de Tom Hanks, tueur dans Lovely Bones de Peter Jackson, scientifique sympathique dans Captain America : First Avengers, déjanté présentateur TV dans la saga Hunger Games ou encore papa cool d'Emma Stone dans Easy Girl, Stanley Tucci est ce que l'on peut appeler un caméléon. Aucun rôle ne lui résiste et ce n'est pas donc une grande surprise de voir que la 42e édition du Festival Américain de Deauville lui rende hommage ce soir.

Après la jeune étoile Chloé Grace-Moretz hier soir pour l'ouverture, ce sera au tour du grand Monsieur Tucci de fouler le tapis rouge de Deauville et de chercher sa récompense tant méritée !

Rappelons que l'acteur a débuté sa carrière en incarnant un soldat dans L'Honneur des Prizzi de John Huston avant de séduire l'esprit farfelu de Woody Allen dans Harry dans tous ses états.

En attendant de le retrouver dans le plus qu'attendu La Belle et la Bête de Disney aux côtés d'Emma Watson (Belle), Dan Stevens (la Bête) et Luke Evans (Gaston), nous avons hâte de le voir sous le soleil de Deauville ce soir. Serait-il chauve ou teint en violet comme dans Hunger Games ? Réponse dans quelques heures...

Deauville 2016 : prix Nouvel Hollywood à Chloë Grace Moretz

Posté par kristofy, le 3 septembre 2016

Le Festival de Deauville remet depuis quelques années des prix « Nouvel Hollywood » à un(e) jeune talent dont la fraîcheur et l’expérience en font un nouveau visage qui compte dans le cinéma. Avant Daniel Radcliffe en fin de festival, c'est Chloë Grace Moretz qui l'a reçu lors de la cérémonie d’ouverture de cette 42e édition.

Impressionnante, la jeune actrice, qui n’a même pas encore vingt ans, compte déjà une trentaine de titres dans sa filmographie  ! Elle est même au générique de films particulièrement prestigieux comme Hugo Cabret de Martin Scorsese, Dark shadows de Tim Burton ou encore Equalizer d'Antoine Fuqua.

Mais c'est le chiffre 3 qui symbolise le mieux son parcours :

- 3 remakes de films d’horreur : les classiques de la génération de ses parents sont nombreux à avoir fait l’objet d’un remake : enfant, elle est dans la nouvelle version de Amityville (son premier film), puis plus tard dans celui de Carrie (également décevant). Elle a plus de chance avec la nouvelle version de Laisse-moi entrer.

- 3 fois filmée par un réalisateur français : on la voit dans The Eye (un autre remake) de David Moreau et Xavier Palud, Sils Maria de Olivier Assayas, et Dark places de Gilles Paquet-Brenner

- 3 rôles d’ado espiègle et délurée : une petite sœur qui donne des conseils sur l’amour dans 500 jours ensemble, une justicière masquée dans Kick Ass et sa suite Kick-Ass 2, et une lycéenne qui devient amie avec une jeune femme qui séduira son père dans Girls Only.

Depuis, Chloë Grace Moretz est devenue une jeune femme qui, pour le moment, est principalement appelée pour des films qui séduisent les ados, comme La cinquième vague, Nos pires voisins 2, ou encore La petite sirène(en préparation). On a hâte de la retrouver dans quelques temps dans d'autres registres, telle une chenille devenant papillon, encore toute étonnée du chemin parcouru : « J'ai commencé à jouer à 6 ans, et je suis ravie que jouer ait pu devenir mon métier ».