Oyé oyé cinéphiles, cinquième jour à Deauville et malgré le climat, la population se bouscule au portillon... quoique c'est toujours préférable d'être au cinéma lorsque les branches d'arbres dansent le hard rock au rythme du vent.
Nous avons débuté la matinée avec Transfiguration de Michael O'Shea (présenté à Cannes en mai dernier)... hum...hum...hum...HUM! Non ce ne sont pas des orgasmes dactylographiés mais une déception géante! On regrette la grasse matinée! Pourtant le film partait d'un bon sentiment: un jeune Américain (touchant), un peu maltraité par tout le monde, et seul, voue un culte aux vampires au point d'en devenir un lui-même et de commettre des meurtres. Oui, ça a l'air alléchant... Mais entre les clichés noirs américains, les scènes d'abattoirs qui nous réconforte dans notre végétarisme, la lenteur du dénouement et le manque cruel d'explications précises, notre cerveau a plongé dans un bol de Nesquick avarié et bouillonnant! Heureusement la journée se finit sur des notes musicales avec Miles Ahead, le biopic sur Miles Davis réalisé par l'acteur/réalisateur Don Cheadle le meilleur pote de Robert Downey Jr dans le dernier Captain America, et surtout le bijou de John Carney, Sing Street!
Le somptueux Sing Street et sa standing ovation à la Whiplash
Souvenez-vous: il y a deux ans Deauville (et rappelons-le, beaucoup, beaucoup, beaucoup moi) avions atteint l'orgasme devant le film de Damien Chazelle, Whiplash! Cette année l'émotion, les tremblements et le standing ovation ont enflammé la célèbre salle du CID où sont projetés les films en compétition grâce à Sing Street de John Carney! L'irlandais à qui ont doit Once et plus dernièrement New-York Melody, nous offre une leçon de vie musicale que l'on n'est pas prêt d'oublier!
Dans les années 80 à Dublin Conor décide de monter un groupe de musique afin de conquérir le cœur de Raphina, une jolie fille en quête de gloire et de fuir une famille handicapante (des parents en plein divorce), des camarades de classe virulents et un prêtre archaïque. Raphina est incarnée par la merveilleuse et douce Lucy Boynton, qui, en conférence de presse, a expliqué: "J'aime jouer des personnages qui ont vécu à une période où je n'étais pas encore de ce monde". Dans le film, seul son grand frère (Jack Reynor qui nous a fait trembler le bassin avec sa chevelure à la Thor) croit en ses rêves et lui donne tous les conseils qu'il aurait voulu qu'on lui donne plus jeune. Le film transporte autant dans le sujet qu'à travers sa bande originale. On en sort avec l'envie folle de tout plaquer et de partir au bout du monde afin de réaliser ses rêves (fous) d'enfant.
Promis, on termine le festival de Deauville avant de faire ça!
Notons enfin que le film sera en compétition à Dinard à la fin du mois.