Six histoires de Murakami pour le premier film de Pierre Földes

Posté par redaction, le 22 novembre 2018

Un chat perdu, un crapaud géant volubile et un tsunami aident un attaché commercial sans ambition, sa femme frustrée et un comptable schizophrène à sauver Tokyo d’un tremblement de terre et retrouver un sens à leurs vies. C'est le pitch de Saules aveugles, femme endormie, premier film d'animation de Pierre Földes, qu'Arte France Cinéma a décidé de soutenir.

Le synopsis est en fait adapté d'un recueil de six nouvelles de l'écrivain japonais Haruki Murakami, paru en France en 2008. "Pour mener à bien ce nouveau projet de long métrage, il a su convaincre l’auteur japonais Haruki Murakami, très discret au cinéma, de le laisser librement reconstruire la narration de six nouvelles en une seule histoire inédite" explique Arte qui précise: "Le film questionne le spectateur, l’investit par un voyage graphique, mélangeant les codes de l’imaginaire, de la fable et de la réalité quotidienne, chers à Murakami."

Pierre Földes, réalisateur de courts métrages animés, est aussi musicien et peintre. Né aux USA de parents hongrois et britannique, ayant grandit à Paris, le pianiste a écrit de nombreuses musiques de films pour des pubs, des jeux vidéos et des productions audiovisuelles.

Saules aveugles, femme endormie sera en animation 2D. Le projet est en développement depuis 2014! Distribué par Gebeka, ce projet avait reçu le prix Eurimages au Coproductions Market de Berlin en 2016

« Elle » décroche trois Prix Lumières 2017

Posté par vincy, le 30 janvier 2017

La 22ème cérémonie des Lumières de la presse internationale a eu lieu lundi soir au même moment que la soirée du Syndicat français de la critique cinéma. En soi, c'est une drôle d'idée. Imagine-t-on, les Golden Globes en même temps que la soirée du National Board of Review?
En tout cas, les deux cérémonies se sont accordées à choisir Elle comme meilleur film français de l'année.
L'unanimité autour de ce thriller sadomasochiste présenté à Cannes en compétition l'an dernier pourrait conduire à un grand chelem avec les César, où il est nommé 11 fois.

Elle a donc été couronné le titre suprême mais aussi le prix du meilleur réalisateur pour Paul Verhoeven et le prix de la meilleure actrice pour Isabelle Huppert.

Trois autres films ont été à la fête lors de la soirée. Ma Vie de Courgette de Claude Barras a remporté logiquement le prix du meilleur film d'animation, mais il a également été couronné pour le scénario de Céline Sciamma. La mort de Louis XIV repart avec le prix du meilleur acteur pour Jean-Pierre Léaud et le prix de la meilleure image pour Jonathan Ricquebourg. Enfin, Divines a aussi été doublement récompensé avec le prix du premier film et le prix de la Révélation féminine pour ses deux actrices Oulaya Amamra et Déborah Lukumuena.

Damien Bonnard a, de son côté, été distingué comme meilleure révélation masculine pour son rôle dans Rester vertical. Le film tunisien de Mohamed Ben Attia, Hedi, un vent de liberté, a reçu le prix du meilleur film francophone tandis que celui du meilleur documentaire est revenu Voyage à travers le cinéma français de Bertrand Tavernier. Enfin c'est Ibrahim Maalouf qui a gagné le prix de la musique pour Dans les forêts de Sibérie.

Deux hommages ont été rendus: à Marion Cotillard et à Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes. Il y avait bien un air cannois qui soufflait à Paris puisque six des huit films récompensés lundi 30 janvier étaient sur la Croisette en mai.

Sept films dans la course pour le Prix Louis-Delluc 2016

Posté par vincy, le 10 novembre 2016

Nocturama de Bertrand Bonello (San Sebastian, compétition), Le fils de Joseph d'Eugène Green (Berlin, Forum), Rester vertical d'Alain Guiraudie (Cannes, compétition), L'avenir de Mia Hansen-Love (prix de la mise en scène à Berlin), Frantz de François Ozon (Venise, compétition), La mort de Louis XIV d'Albert Serra (Cannes, hors compétition), Le bois dont les rêves sont faits documentaire de Claire Simon (Locarno, hors compétition) sont les films nommés au prix Louis-Delluc 2016. Une sélection pour le moins radicale et très "auteuriste", pointue et exigeante.

Qui succédera à Fatima, de Philippe Faucon, qui avait réussi le doublé avec le César du meilleur film? Le lauréat sera connu le 14 décembre. En tout cas, aucun des cinéastes sélectionnés n'a été récompensé par le Delluc dans le passé. En revanche, Eugène Green en 2001 et Mia Hansen-Love en 2007 ont reçu le Prix Louis-Delluc du premier film.

Oscars 2017: 85 films dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 4 octobre 2016

Pour la 89e édition des Oscars, 85 pays (quatre de plus que l'an dernier) ont proposé un candidat à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère (la date limite d'inscription était hier). L'Académie des Oscars peut encore en refuser quelques uns pour cause d'inégibilité. Le 17 novembre une liste de neuf ou dix films sera proposée aux membres votants pour qu'ils choisissent les cinq nominations finales.

On notera une forte présence du Festival cannois avec sept films de la compétition, trois d'Un certain regard et deux de la Quinzaine des réalisateurs. Il y a cependant eut quelques bugs. Du côté de la Tunisie qui a du démentir le choix initial et affirmer son film définitif (A peine j'ouvre les yeux). Du côté du Brésil surtout puisque Aquarius, film favori et évident pour représenter le pays, a été retiré pour des raisons politiques. le nouveau gouvernement brésilien en a même fait une affaire personnelle. Parce que l'équipe du film avait manifesté officiellement, à Cannes, son hostilité à la destitution de la présidente brésilienne (qu'ils apparentaient à un Coup d'Etat invisible), Aquarius a été puni, entraînant la colère de la profession. Certains réalisateurs ont retiré leurs films de la liste des oscarisables par solidarité envers le réalisateur d'Aquarius, Kleber Mendonça Filho, et par désapprobation envers le gouvernement. Aquarius avait aussi subit une censure déguisé en étant interdit aux moins de 18 ans.

Notons aussi que la Chine ne présente aucun film cette année. Mais que le Yemen est sélectionné pour la première fois dans cette liste de candidats. Et pour l'anecdote on parle espagnol dans 12 des films choisis et français dans 8.

Afghanistan : Parting de Navid Mahmoudi
Afrique du Sud : Call me Thief de Daryne Joshua
Albanie : Chromium de Bujar Alimani
Algérie : Le puits de Lofti Bouchouchi
Allemagne : Toni Erdmann de Maren Ade
Arabie Saoudite : Barakah Meets Barakah de Mahmoud Sabbagh
Argentine : El ciudadano ilustre de Gastón Duprat et Mariano Cohn
Arménie : Earthquake de Sarik Andreasyan
Australie : Tanna de Martin Butler et Bentley Dean
Autriche : Stefan Zweig, adieu à l’Europe de Maria Schrader

Bangladesh : The Unnamed de Tauquir Ahmed
Belgique : Les Ardennes de Robin Pront
Bolivie : Carga sellada de Julia Vargas Weise
Bosnie Herzégovine : Death in Sarajevo (Mort à Sarajevo) de Danis Tanovic
Brésil : Little Secret de David Schurmann
Bulgarie : Losers d’Ivaylo Hristov

Canada : Juste la fin du monde de Xavier Dolan
Chili : Neruda de Pablo Larraín
Colombie : Alias Maria de José Luis Rugeles Gracia
Corée du Sud : The Age of Shadows de Kim Jee-woon
Croatie : On the Other Side de Zrinko Ogresta
Cuba : El acompañante de Pavel Giroud

Danemark : Land of Mine de Martin Zvandvliet
Egypte : Clash de Mohamed Diab
Espagne : Julieta de Pedro Almodóvar
Estonie : Mother de Kadri Kõusaare

Finlande : Olli Mäki de Juho Kuosmanen
France : Elle de Paul Verhoeven
Georgie : House of Others de Rusudan Glurjidze
Grèce : Chevalier d’Athina Rachel Tsangari
Hongkong : Port of Call de Philip Yung
Hongrie : Kills on Wheels d’Attila Till

Islande : Sparrows de Runar Runarsson
Inde : Interrogation de Vetrimaaran
Indonésie : Letters from Prague d’Angga Dwimas Sasongko
Irak : El clasico de Halkawt Mustafa
Iran : Le client d’Asghar Farhadi
Israël : Tempête de sable d’Elite Zexer
Italie : Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi

Japon : Haha to Kuraseba de Yoji Yamada
Jordanie : 3 000 Nights de Mai Masri
Kazakhstan : Amanat de Satybaldy Narymbetov
Kosovo : Home Sweet Home de Faton Bajraktari
Kirghizistan : A Father’s Will de Bakyt Mukul et Dastan Japar Uulu

Lettonie : Dawn de Laila Pakalnina
Liban : Very Big Shot de Mir-Jean Bou Chaaya
Lituanie : Seneca’s Day de Kristijonas Vildziunas
Luxembourg : Voices from Chernobyl (La supplication) de Pol Cruchten

Macédoine : The Liberation of Skopje de Rade et Danilo Serbedzija
Maroc : A Mile in my Shoes de Said Khallaf
Mexique : Desierto de Jonás Cuarón
Monténégro : The Black Pin d’Ivan Marinovic
Népal : The Black Hen de Min Bahadur Bham
Norvège : The King’s Choice d’Erik Poppe
Nouvelle-Zélande : A Flickering Truth de Pietra Brettkelly

Pakistan : Mah e Mir d’Anjum Shahzad
Palestine : The Idol de Hany Abu-Assad
Panama : Salsipuedes de Ricardo Aguilar Navarro et Manuel Rodriguez
Pays-Bas : Tonio de Paula Van des Oest
Pérou : Videophilia (and Other Viral Syndromes) de Juan Daniel Fernandez
Philippines : Ma’Rosa de Brillante Mendoza
Pologne : Afterimage d’Andrzej Wajda
Portugal : Letters from War d’Ivo M. Ferreira

République dominicaine : Flor de azucar de Fernando Baez Mella
République slovaque : Eva Nova de Marko Skop
République tchèque : Lost in Munich de Petr Zelenka
Roumanie : Sieranevada de Cristi Puiu
Royaume-Uni : Under the Shadow de Babak Anvari
Russie : Paradise d’Andrei Konchalovsky

Serbie : Train Driver’s Diary de Milos Radovic
Singapour : Apprentice de Boo Jun Feng
Slovénie : Houston, We Have a Problem! de Ziga Virc
Suède : A Man Called Ove de Hannes Holm
Suisse : Ma vie de Courgette de Claude Barras

Taïwan : Hang in Ther, Kids! de Laha Mebow
Thaïlande : Karme de Kanittha Kwanyu
Tunisie : À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid
Turquie : Cold of Kalandar de Mustafa Kara

Ukraine : Ukrainian Sheriffs de Roman Bondarchuk
Uruguay : Breadcrumbs de Manane Rodriguez
Venezuela : From Afar de Lorenzo Vigas
Vietnam : Yellow Flowers on the Green Grass de Victor Vu

Yemen: I am Nojoom, Age 10 and Divorced de Khadija al-Salami

Edito: Merci patrons!

Posté par redaction, le 29 septembre 2016

Cette semaine, un Ours est dans les salles. Un Ours d'or qui rappelle que le documentaire peut à la fois réveiller les consciences, sensibiliser les spectateurs et contrecarrer l'information au quotidien. Fuocommare, par delà Lampedusa place notre regard sur île-frontière, entre Europe et Afrique, là où des milliers de migrants s'échouent (quand ils sont encore vivants), une île abandonnée par les pouvoirs italiens et européens. Un Ours engagé donc.

Il y a aussi une Palme. Pas une Palme d'or, mais une Palme de cœur. Aquarius. Un portrait de femme éblouissant. Un récit qui croise les inégalités sociales (et raciales), les fossés entre générations, le combat contre le capitalisme et la corruption, l'hymne à la liberté et une certaine idée du "carpe diem". Une fresque féministe qui embrasse et entrelace tous ces thèmes avec délicatesse et finesse, et qui vous emporte comme un grand roman. Le roman d'une vie, et en arrière plan, le tableau de tous les maux du Brésil. Mais le jury cannois n'a pas voulu offrir un seul prix à ce film "politique" alors que le Brésil était en pleine crise institutionnelle, que l'équipe d'Aquarius se révoltait sur les marches contre un "coup d'Etat" qui ne disait pas son nom. Une Palme manquante mais assurément un film marquant.

Il y a également des chevaux. Le remake des Sept mercenaires renoue avec la grande tradition du Western. Hollywood revisite le classique avec un casting black-indien-asiatique-latino-Wasp-cryptogay. Du fun avant tout. Mais surtout l'idée là encore que le capitalisme, ennemi son amie la démocratie (dixit le salaud du film), est parfois bien plus hors-la-loi que les hors-la-loi officiel. Ici encore, le mal à combattre n'est pas un simple psychopathe mais ce qu'il symbolise: la tyrannie de l'argent. Allégorie prolétaire inattendue où les citoyens préfèrent être protégés par des "criminels".

Sale semaine pour les "boss". Les incorruptibles et les victimes prennent leur revanche. Pendant ce temps là, le cinéma français nous offre Radin! avec Dany Boon. Un film qui n'a rien d'engagé et qui essaie de faire rire avec l'avarice. Du Molière adapté. Cherchez l'erreur quand les autres cinémas offrent une vision résistante et généreuse de l'être humain. Bien sûr, la radinerie du "héros" est moquée. Pourtant, de ces quatre sorties, on retiendra que le film français est un peu à côté de la plaque sur notre époque. Le personnage incarné par Boon révèle surtout que nous avons peur de l'avenir. Quand les autres se battent au présent pour assurer un futur meilleur, ou en tout cas agréable.

Toronto 2016: Joachim Lafosse, Kleber Mendonça Filho, Danis Tanovic dans la section cinéma contemporain

Posté par vincy, le 7 septembre 2016

Demain Toronto lancera ses festivités, pour 41e fois et pour 10 jours. Dernier volet de cette prolifique sélection avec la section Contemporary World Cinema, qui fait la part belle à des talents émergents mais confirmés. Du Népal au Nigeria, de Colombie à Singapour, de Taiwan à la Norvège, il s'agit incontestablement du programme le plus cosmopolite.

A Decent Woman, Lukas Valenta Rinner
L'économie du couple, Joachim Lafosse
La Mujer del Animal, Víctor Gaviria
Apprentice, Boo Junfeng
Aquarius, Kleber Mendonça Filho
Ayiti Mon Amour, Guetty Felin
Brooks, Meadows and Lovely Faces, Yousry Nasrallah
Clair Obscur, Yesim Ustaoglu
Death in Sarajevo, Danis Tanovic
Ember, Zeki Demirkubuz
The Fixer, Adrian Sitaru
Handsome Devil, John Butler
Le ciel attendra, Marie-Castille Mention-Schaar
In Between, Maysaloun Hamoud
Indivisible, Edoardo de Angelis
Marie Curie, The Courage of Knowledge, Marie Noëlle
Mister Universo, Tizza Covi & Rainer Frimmel
Past Life , Avi Nesher
The Patriarch, Lee Tamahori
Pyromaniac , Erik Skjoldbjærg
The Rehearsal, Alison Maclean
The Road to Mandalay, Midi
Santa & Andres , Carlos Lechuga
Soul on a String, Zhang Yang
Tamara and the Ladybug, Lucía Carreras
Tramps , Adam Leon
Vaya, Akin Omotoso
We Are Never Alone, Petr Vaclav
The Wedding Ring, Rahmatou Keïta
White Sun, Deepak Rauniyar
The Women’s Balcony , Emil Ben Shimon
Zacma: Blindness, Ryszard Bugajski
Zoology , Ivan I. Tverdovsky
Boundaries, Chloé Robichaud
X Quinientos, Juan Andrés Arango

Toronto 2016: Pedro Almodóvar, Wim Wenders, Hirokazu Kore-eda, les Dardenne, Hong Sang-soo dans la section « Masters of Cinema »

Posté par vincy, le 6 septembre 2016

julieta almodovar

Avant-dernière sélection de Toronto, qui commence après demain, que nous révélons depuis quelques jours sur Ecran Noir, le prestigieux programme "Masters of Cinema", où l'on croise quelques uns des plus grands noms des festivals majeurs, dont plusieurs films cannois et vénitiens mais aussi l'Ours d'or de Berlin.

After the Storm, Hirokazu Kore-eda
Afterimage (Powidoki), Andrzej Wajda
The Bait, Buddhadeb Dasgupta
Les Beaux Jours d'Aranjuez, Wim Wenders
Certain Women, Kelly Reichardt
Fire at Sea (Fuocoammare), Gianfranco Rosi
Bacalaureat, Cristian Mungiu
Hissein Habré, Une tragédie tchadienne, Mahamat-Saleh Haroun
J: Beyond Flamenco, Carlos Saura
Julieta, Pedro Almodóvar
Land of the Gods, Goran Paskaljevi
Ma' Rosa, Brillante Mendoza
The Net, Kim Ki-duk
Never Ever (À jamais), Benoît Jacquot
Once Again, Adoor Gopalakrishnan
Personal Shopper, Olivier Assayas
A Quiet Passion, Terence Davies, United Kingdom/Belgium
Safari, Ulrich Seidl
Sieranevada, Cristi Puiu
Fai bei sogni, Marco Bellocchio
La Fille inconnue, Luc Dardenne and Jean-Pierre Dardenne
Yourself and Yours, Hong Sang-soo
Anatomy of Violence, Deepa Mehta
We Can't Make the Same Mistake Twice, Alanis Obomsawin

Ma Vie de Courgette, Folles de Joie et Toni Erdmann dans la première sélection du prix Lux 2016

Posté par vincy, le 5 juillet 2016

Lors du Festival international du film de Karlovy Vary, le prix LUX du parlement européen a dévoilé sa première sélection 2016. Pour sa 10e édition, la commission de la culture et de l'éducation du Parlement européen a choisi dix films, dont 5 coproductions françaises. Trois films français, et parmi eux, pour la première fis, un film d'animation, Ma vie de courgette. Sur les 10 films, notons la présence de deux films de la Quinzaine des réalisateurs et deux films de la Compétition cannoise. Qui succédera à Mustang?

Les trois films finalistes, traduits en 24 langues, voyageront dans les 28 Etats membres entre octobre et décembre 2016.

À peine j'ouvre les yeux de Leyla Bouzid
A Syrian Love Story de Sean McAllister
L'Avenir de Mia Hansen-Løve
Cartas da guerra de Ivo M. Ferreira
Folles de joie de Paolo Virzi
Krigen (A War) de Tobias Lindholm
Ma vie de courgette de Claude Barras
Sieranevada de Cristi Puiu
Suntan d’Argyris Papadimitropoulos
Toni Erdmann de Maren Ade

Depuis 2007, la France et la Belgique ont été primés deux fois chacun. L'Allemagne, L'Autriche, l'Italie et la Pologne ont été récompensés respectivement en 2007, 2010, 2012 et 2014. Avec cette sélection, la Roumanie, la Grèce, le Portugal, le Danemark et le Royaume-Uni pourraient enfin s'inviter au palmarès de ce prix essentiel pour la diffusion du cinéma européen.

Festival 2 Valenciennes : André Téchiné et Tobias Lindholm reviennent par la grande porte !

Posté par wyzman, le 19 mars 2016

Une chose est sûre, côté fiction, le Festival 2 Valenciennes comblerait de bonheur n'importe quel cinéphile. Comédie sociale (Tout pour être heureux) ou drame psychologique (Colonia), il y a en pour tous les goûts. Et hier, la troisième journée n'a pas manqué de délivrer son lot de bonnes surprises. A commencer par Chala, une enfance cubaine d'Ernesto Danaras. Avec cette histoire de jeune garçon malin et débrouillard livré à lui-même, le réalisateur parvient à montrer un Cuba que l'on ne voit que trop peu, le vrai Cuba, celui que l'on fantasme et qui fait froid dans le dos à la fois. Tout cela à travers les destins de ces deux personnages principaux : Chala et son enseignante Carmela. Le jeune Armando Valdes Freire est impressionnant de justesse, tandis qu'Alina Rodriguez éblouit. Mercredi prochain, à défaut d'aller voir Batman v. Superman, nous vous conseillerons Chala !

La semaine suivante, il ne faudra certainement pas manquer Quand on a 17 ans, le nouveau film d'André Téchiné qui narre le chassé-croisé tumultueux entre deux garçons un brin paumés. Le film a été injustement boudé par le jury à Berlin. Deux ans après L'homme qu'on aimait trop, le réalisateur de La Fille du RER réalise (et co-signe avec Céline Sciamma) un film touchant, au scénario fort et aux dialogues parfaits. Plus encore, son trio d'acteurs principaux est absolument bluffant. Bientôt à l'affiche de Keeper, Kacey Mottet-Klein impressionne. A l'instar de l'alchimie qui existe avec son partenaire Corentin Fila, dont c'est le premier rôle au cinéma mais certainement pas le dernier ! En doctoresse aimante et douce, Sandrine Kiberlain subjugue et devrait attirer en masse. Drame peut-être, Quand on a 17 ans n'en demeure pas moins salvateur et porteur d'espoir.

Et l'espoir, nous avons failli le perdre devant A War de Tobias Lindholm. Déjà auteur du brillant Hijacking, le réalisateur danois retrouve son acteur fétiche (Pilou Asbaek) dans ce drame qui suit le procès instigué à l'encontre d'un militaire qui a donné l'ordre qui a ôté la vie à 11 civils alors qu'il tentait de protéger ses hommes. Intense, passionnant et violent, A War n'a laissé aucun spectateur insensible. Plus encore, dans cette course à l'acquittement, Tobias Lindholm a réussi l'exploit de nous rendre aussi anxieux que la femme du militaire Claus, Maria, incarnée avec brio par Tuva Novotny. En salles le 1er juin, A War vaut largement le détour, et méritait sa nomination pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère,  et il ne serait pas étonnant de le voir repartir avec le Prix du public.

Pour rappel, le festival 2 Valenciennes se termine ce dimanche.

Festival 2 Valenciennes : Leena Yadav triomphe, Mia Hansen-Løve déçoit et Emma Watson épate

Posté par wyzman, le 18 mars 2016

Alors que la compétition côté fictions bat désormais son plein au festival 2 Valenciennes, certains films commencent à sérieusement se distinguer. On pense notamment à l'exceptionnel La Saison des femmes qui a ravi public et critiques hier soir.

Introduit par Linda Hardy et en présence de sa réalisatrice (Leena Yaday), le film n'a pas manqué de marquer les esprits. En effet, La Saison des femmes raconte comment, dans un petit village indien, quatre femmes tentent de s'opposer aux hommes et aux traditions qui les asservissent. Film féministe certes, c'est avant tout un film engagé que l'on vous recommande vivement (confirmant d'ailleurs l'émergence d'un cinéma indien "mainstream" hors Bollywood). Dur et parfois tragique, le résultat final a plus que conquis notre cœur - sans même parler de celui des centaines de spectateurs présents. Parce que les personnages veulent changer la donne et être libres, La Saison des femmes a tout de l'ode à l'espoir. Et bon sang c'que ça fait du bien ! Pour rappel, le film sort le 20 avril dans nos salles et ce sera à ne surtout pas manquer !

Un peu comme Tout pour être heureux dont nous vous parlions hier et qui n'a pas manqué de faire son petit effet auprès du public valenciennois ! Son réalisateur, Cyril Gelblat, s'est même livré à quelques confidences savoureuses mais nous y reviendrons plus tard. A l'inverse, le nouveau film de Mia Hansen-Løve, L'Avenir, a peiné à convaincre. Et cela, qu'il s'agisse du public comme de la critique. Oui, le film est porté par une Isabelle Huppert formidable. Oui, le film a la chance d'être sublimé de manière quasi érotique par Romain Kolinka. Mais ça s'arrête là. En narrant les péripéties d'une prof de philosophie proche de la retraite, la réalisatrice d'Eden - prix de la mise en scène à la dernière Berlinale - surprend autant qu'elle ennuie. En ressortent tout de même des plans magnifiques et l'envie de partir dans le Vercors, à l'instar du duo principal.

Et en parlant de duo, force est de reconnaître que l'association Emma "Hermione" Watson/Daniel Brühl fonctionne à merveille dans le Colonia de Florian Gallenberger. On en redemanderait aussitôt le film terminé. Dans le Chili de Pinochet, le couple tente de mettre un terme aux agissements d'une secte et de son gourou, incarné par le magnétique Michael Nyqvist. Match il y a et c'est un véritable bonheur. Ce thriller historique n'a pas encore de date de sortie, mais il ne fait aucun doute qu'après son passage aux Festival 2 Valenciennes, ce petit contretemps devrait se résoudre. C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter !