Paramount trouve un accord financier avec Tom Cruise pour le 6e épisode de Mission:Impossible

Posté par vincy, le 21 septembre 2016


Tout était calé. Dès la sortie de Mission Impossible : Rogue Nation, Tom Cruise et son réalisateur Christopher McQuarrie avaient confirmé le tournage dès l'été 2016 pour une sortie en 2017) du sixième film de la franchise M:I, lancée il y a 20 ans. Paramount sautait de joie à travers un communiqué qui rassurait les investisseurs. Le studio compte peu de franchises: Star Trek, Lara Croft (qu'il reboote), les Jack Ryan (dont le reboot n'a pas fait fonctionné), Indiana Jones et Transformers. Mission:Impossible est l'une de ses plus performantes avec 927M$ de recettes en Amérique du nord et 1,78 milliard de $ de recettes dans le reste du monde. Le cinquième film a assuré à lui seul 613M$ de recettes dans le monde. En France, Ethan Hunt a attiré 15 millions de spectateurs dans les salles.

Autant dire qu'une telle pépite est profitable.

Mais voilà, la production a d'abord été retardée par des divergences sur le scénario, qui a été réécrit. On parlait désormais d'un tournage en novembre (pour une sortie inscrite au deuxième semestre 2017). Puis, pour cause de planning, le tournage a été décalé à janvier 2017 (Cruise, entre temps, a décidé de tourner The Mummy).

Gourmand

Mais surtout, la pré-production du film a été brutalement interrompue au début de l'été pour une autre raison. En cause, Tom Cruise et les producteurs qui ne s'entendaient pas sur le chèque à verser à l'acteur. A priori, selon la presse professionnelle américaine, le cachet n'était pas en jeu. La star reste l'un des acteurs les mieux payés du système avec environ 20M$ par film. Là où il s'enrichit insolemment, c'est avec son pourcentage sur les profits de chacun de ses blockbusters. Il peut ainsi gagner de 50 à 80M$ par an.

Et c'est là que ça a bloqué. Cruise a été très gourmand, réclamant un pourcentage supérieur à celui qu'il a demandé pour The Mummy (Universal). Après tout, il est Ethan Hunt et s'il en a besoin pour conserver son statut de superstar, le studio n'a pas encore décidé de le remplacer.

Dorénavant, on parle d'un tournage au printemps 2017. La date de sortie a disparu des radars. On peut imaginer que ce sera pour l'été 2018.

Lettre à Xavier Dolan

Posté par wyzman, le 21 septembre 2016

Cher Xavier,

Avec toi, c'est toujours la même chose. A chaque passage à Cannes, tu fais un malheur. Certains t'adorent, d'autres te détestent. Mais rares sont ceux qui, après avoir vu l'un de tes films, se disent "Mouais… Bof… Ça passe !" Il y a deux ans, Mommy faisait le job comme personne. Je m'en souviens comme si c'était hier. Tu étais partout, tout le monde te citait, tu allais gagner. Jusqu'à la dernière minute, tout le monde te voyait remporter la Palme d'or… Et puis finalement non. Ce n'est pas grave. Ton nouveau bébé, Juste la fin du monde, est la preuve que ton meilleur film (à ce jour !) allait sortir deux ans plus tard.

Alors oui, nombreux sont ceux qui t'ont reproché et vont continuer à te reprocher la mise-en-scène de cette adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce. Mais on s'en fiche. Comme tout metteur en scène, tu t'es approprié l'oeuvre de J.-L. L., quitte à la modifier légèrement. C'est tant mieux. En modernisant un peu le tout, tu m'as donné envie de découvrir le travail de ce dramaturge. Et ce n'était pas gagné d'avance. Comme avec Tom à la ferme à l'époque, il est évident que ton nouveau film va diviser et déranger. N'est-ce pas ce que les grands artistes sont censés faire ? En n'allant là où tu n'étais pas franchement attendu, tu nous as prouvé (si c'était nécessaire) que tu étais seul maître de ta carrière. Et je ne te remercierai jamais assez pour cela.

Dramatique au possible et sincèrement prenant, Juste la fin du monde m'a réconcilié avec ma famille (j'y reviendrai plus tard) et avec cette belle et grande famille du cinéma français. Parce que cela mérite d'être dit : ton casting cinq étoiles est une merveille. Oui, l'interprétation de Léa Seydoux risque d'en agacer certains. Oui, Nathalie Baye aurait dû forcer encore un petit peu le trait. Mais en face, impossible de résister au jeu de Gaspard Ulliel (un bonheur qui mérite une nomination aux César), de Marion Cotillard (plus juste que la justesse elle-même) et de Vincent Cassel (parfait au possible).

Parce que tous tes acteurs sont incroyables, je suis d'autant plus content que tu n'aies pas lésiné sur les gros plans. Si pour certains spectateurs et internautes, ce n'est que du cadrage, pour moi, cela a fait toute la différence. Et ne me lance même pas sur ces regards qu'Ulliel et Cotillard s'échangent ou sur tes ralentis ! En mettant en scène et de manière brillante mais osée une pièce de théâtre essentiellement basée sur les non-dits, tu as réussi un véritable exploit. Et au cas où tu ne le saurais pas, tu es officiellement l'un des meilleurs réalisateurs de cette décennie et de notre génération.

Mais assez parlé de ton excellent travail (tu méritais plus qu'un Grand Prix, ça reste entre nous), parlons maintenant de moi et de toutes les personnes qui vont aller voir ou revoir ton film dès aujourd'hui. Évoquons brièvement tous ceux qui vont être pris par les tripes, songer à leur famille pendant de longues minutes et se baisser sur leur siège de cinéma pour pleurer discrètement. Car oui, Juste la fin du monde est d'une telle beauté que j'en ai pleuré. Bon d'accord, j'ai pleuré devant chacun de tes films, mais celui-ci m'a vraiment laissé en PLS pendant plusieurs heures. D'ailleurs, je ne m'en suis toujours pas remis. D'où cette lettre.

Après avoir vu Juste la fin du monde, j'ai presque changé d'avis sur les repas de famille. Presque. Je les déteste toujours autant parce que tout le monde semble y être en pleine représentation, mais je les tolère davantage. J'y communique et y partage également plus. Avec la puissance d'un électrochoc, ton nouveau film m'a fait comprendre que ce sont ces petits moments passés autour d'une table qui font les familles et pas juste les liens du sang.

Alors merci. Merci pour ces 95 minutes absolument flamboyantes. Merci d'être toujours toi-même (talentueux, franc, sensible et parfois mal compris). Merci de partager ton regard sur le monde et ta maturité avec le public (même les purs haters). Mais plus encore, merci de ne jamais avoir cédé sous la pression des critiques.

Décès de Curtis Hanson (1945-2016)

Posté par vincy, le 21 septembre 2016

Producteur, réalisateur et scénariste, Curtis Hanson, né le 24 mars 1945 à Reno, est mort le 20 septembre 2016 à Los Angeles à l'âge de 71 ans. Il souffrait d'Alzheimer et avait pris sa retraite il y a quelques années.

Curtis Hanson a débuté sa carrière en 1970 en adaptant pour le cinéma L'abomination de Dunwich de H.P. Lovecraft. Il passe derrière la caméra en 1973 avec le film d'horreur indépendant Sweet Kill.

Ses cinq premiers films (de 1973 à 1990) en font plutôt un faiseur, entre thriller et films de genre, ne marquent pas les cinéphiles : Sweet Kill (1973), The Little Dragons (1980), American Teenagers (Losin' It, 1983, avec Tom Cruise), Faux témoin (The Bedroom Window, 1987, avec Isabelle Huppert) et Bad Influence (1990) sont des succès honnêtes.

En 1992, il connaît un premier gros succès au box-office grâce au film à suspens assez hitchcockien La main sur le berceau (The Hand That Rocks the Cradle) révélant une Rebecca De Lornay inquiétante et en second-rôle une certaine Julianne Moore. Deux ans plus tard, il filme La Rivière sauvage (The River Wild) avec Meryl Streep et Kevin Bacon, thriller d'aventure au milieu de paysages grandioses.

Mais c'est en 1998 que le cinéaste trouve la consécration avec L.A. Confidential, d'après le roman de James Ellroy. Avec un casting splendide (Russell Crowe, Guy Pearce, Kim Basinger, Kevin Spacey, Danny de Vito...), le film noir, polar dans un L.A. des années 50 entre glamour hollywoodien et corruption policière, est en compétition au Festival de Cannes. Il est nommé neuf fois aux Oscars (et en gagne deux : l'un pour Basinger, l'autre pour Hanson dans la catégorie scénario). Il y a un an, le film a été sélectionné par Le National Film Registry pour être conservé à la bibliothèque du Congrès aux États-Unis pour son "importance culturelle, historique ou esthétique".

A la suite de ce coup de maître, il varie les styles. En 2000, il opte pour la comédie dramatique classique mais efficace Wonder Boys, avec Michael Douglas, Tobey Maguire, Frances McDormand, Robert Downey Jr et Katie Holmes. En 2002, il réalise le biopic sur le rappeur Eminem, avec Eminem et Kim Basinger, 8 Mile. La bande originale est un carton. Mais surtout, ce divertissement efficace devient son plus gros succès en salles (245M$ dans le monde).

Il revient en 2005 avec une comédie, In her Shoes, où Cameron Diaz ne sauve pas grand chose de ce scénario trop attendu. Lucky You en 2007, avec Eric Bana, entre romance et poker à Vegas, est un flop. On lui doit aussi le téléfilm Too Big to Fail : Débâcle à Wall Street (2011) avec Topher Grace. Son dernier film, Chasing Mavericks, coréalisé avec Michael Apted en 2012, biopic sur un surfeur, est un fiasco.

Il n'y a pas vraiment de ligne directrice ni de style spécifique à travers sa filmographie. On peut juste lui trouver un goût pour les personnages déréglés et surtout le pouvoir des mots et du langage. Hanson a aussi été acteur dans Adaptation (2002) de Spike Jonze, où il incarnait le mari de Meryl Streep.