Le Festival du film britannique de Dinard succombe au charme de Sing Street

Posté par vincy, le 1 octobre 2016

Reparti bredouille de Deauville, Sing Street de John Carney a remporté les suffrages au 27e Festival du film britannique de Dinard. "Feel-good movie" par excellence, le film musical irlandais, aux sons si "eighties", a reçu ce soir le Hitchcock d'or du meilleur film, le Hitchcock du meilleur scénario, le Hitchcock du public et le Hitchcock "Coup de cœur" (qui permet au film d'être distribué 40 salles du Grand Ouest). Cela faisait quelques années que le Grand prix du jury n'avait pas récompensé un film aussi grand public.
Déjà primé aux Oscars irlandais (meilleur second-rôle masculin, en plus de six nominations dont meilleur film)et au Festival de Nashville, sélectionné à Sundance et Toronto, Sing Street sort avec Mars films en France le 26 octobre.

A Dublin en 1985, le jeune Conor (Ferdia Walsh-Peelo), ado pris en tenailles entre la séparation de ses parents et sa difficile intégration dans un lycée catholique où la brutalité règne. Pour s'échapper de ça, et pour séduire la belle Raphina (Lucy Boynton), il décide de monter un roupe pop-rock avec tous les losers du quartier...

La BOF, irrésistible, mélange des titres connus (The Cure, Duran Duran, A-ha, The Jam, Joe Jackson) et des compositions originales emballantes du réalisateur.

Notons que Claude Lelouch, président du jury, a décerné une mention spéciale à Away de David Blair, qui met en scène Juno Temple et Timothy Spall. Le film avait été présenté au Festival d'Edinbourgh et sortira au premier trimestre 2017 au Royaume-Uni.

Nouveauté de cette 27e édition, le jury Shortcuts, présidé par l’actrice française Marianne Denicourt, a récompensé Operator de Caroline Bartleet d'un Hitchcock d'or du court métrage tandis que le prix du public du court-métrage est revenu à Balcony de Toby Fell-Holden.

Dinard 2016: des films qui jouent avec le temps

Posté par cynthia, le 1 octobre 2016

Une inspiration semble traverser les cinéastes de cette 27ème édition du Festival du film britannique de Dinard: la construction déstructurée des scénarios. mais on notera aussi que deux œuvres de la compétition, ont usé du même pitch (à peu près) et de la même passion (la musique) pour proposer deux films complètement différents dans le ton.

Casse-tête chinois made in UK

Quatre films ont retourné notre cerveau dans tous les sens avant de nous laissé perplexe et/ou amusé. Whisky Galore de Gillies MacKinnon, Brakes de Mercedes Grower, Away de David Blair et Detour de Christopher Smith. Chacun s'amuse à sa manière avec la temporalité et la linéarité.

Ainsi Gilles MacKinnon nous offre un copié collé soporifique du film Whisky Galore d'Alexander Mackendrick de 1949. L'histoire tragique (qui se veut drôle) de la pénurie de whisky touchant les habitants d'une île isolée en Écosse. À force de prière, un bateau transportant des cargaisons de whisky fait naufrage au grand plaisir des habitants qui vont tenter de récupérer les bouteilles tout en évitant l'armée. À côté de ça, les deux femmes principales du film veulent se marier mais rencontrent des ennuis, le père est en pleine remise en question, le vieux du village est mourant, etc...(oui il y a un etc...). Le réalisateur semble avoir pris tous les sujets possibles de cinéma (il ne manquait plus que l'horreur et le porno) puis les a disposé dans un mixeur géant et sans saveur avant d'appuyer sur le bouton «destruction massive». Un véritable rubik's cube qui nous a usés plus qu'amusés.

Dans le même registre (en beaucoup moins catastrophique), Away de David Blair nous plonge dans l'enfer de deux personnages atypiques et joués avec brio par Timothy Spall et Juno Temple. Un léger fouillis s'empare de l’œuvre, qui n'évite aucun cliché du genre, et des deux personnages, presque stéréotypés. Vivant tous deux dans un hôtel, ce sont leurs flashbacks qui permettent au spectateur de comprendre pourquoi ils en sont arrivés là. Mais comprendre est un euphémisme car les scènes se mélangent tellement qu'on en vient à situer le récit juste en observant la barbe de Timothy Spall: s'il est rasé vous êtes au présent. Un véritable méli-mélo entre souvenirs et instants présents qui pourrait rendre fou un fan de Retour vers le futur.

De façon un peu plus éloignée, Finding Altamira, de Hugh Hudson, n'est pas loin de l'indigestion d'images également. L'histoire vraie de la découverte des peintures des grottes d'Altamira en Espagne au 19ème siècle est quelque peu gâchée par les visions à répétition de la jeune fille qui a fait cette découverte. Les bisons de cette grotte deviennent réels si souvent que l'on se demande si nous ne sommes pas sous LSD. Et ne parlons pas de Brakes affreusement filmé par Mercedes Grower qui nous offre une première partie sur une série de séparations (neuf au total) avant de montrer dans une seconde partie la rencontre de ces neuf couples.

Finissons par le meilleur: dans un registre beaucoup plus maîtrisé, et avec une vraie mise en scène, Detour de Christopher Smith nous maintient en haleine et en alerte en nous bernant du début à la fin. Peut-être trop malin, même si on essaie de deviner quel twist le cinéaste nous réserve, la narration mélange avec une certaine jubilation et d'astucieux artifices de montage des scènes réelles, imaginées, supposées, passées, futures. Ici, la déstructuration de son œuvre est faite avec finesse et minutie. Porté par un trio brillant et charismatique de comédiens, on se laisse avoir et séduire jusqu'à la dernière (triste) seconde qui change toute la vision du film.

Video didn't kill the radio stars

Ne vous faites pas d'illusions, en matière de musique les Anglo-Saxons sont toujours les plus talentueux. Il n'est pas donc étonnant de voir que le septième art britannique pousse la chansonnette.

Le premier a nous avoir touché en plein cœur est le merveilleux Sing Street de John Carney que l'on ne présente plus tant il a fait du bruit depuis Sundance. La création de ce groupe express de pop dans les années 80 rejoint l'histoire de Moon Dogs de Philip John. Tout comme Sing Street, ce film commence dans un foyer où l'atmosphère y est pesante. Deux frères que tout oppose dans Moon Dogs décident de partir sur un coup de tête et rencontre une jeune fille un peu rebelle avec qui ils vont former un groupe de musique (rock-electro-folk) sans le vouloir, tout en réglant leurs traumas du passé. Ils sont (demi)frères, mais ne sont pas obligés de s'aimer.

À l'inverse, avec le plus enthousiaste Sing Street, les deux frères sont proches grâce à une passion commune: la pop-rock british. Et si l'un vit par procuration, l'autre se bat afin de réaliser ses rêves. En ajoutant la thématique de la fille-fantasme qui mène le garçon où elle veut, Moon Dogs et Sing Street auraient pu faire un crossover remarquable et sans accroc si ce premier n'errait pas un peu longuement au deux tiers de son récit.

À travers ces films, le cinéma anglais montre leur ambition à se démarquer du marché européen et américain tout en tentant le reste du monde à oser sans avoir peur de choquer.

Kenneth Branagh embarque Daisy Ridley, Johnny Depp et Judi Dench à bord de l’Orient-Express

Posté par wyzman, le 1 octobre 2016

On vous le disait en novembre dernier, c'est l'irlandais Kenneth Branagh qui a été choisi par la  Fox pour incarner sur grand écran le célèbre détective Hercule Poirot dans l'adaptation du Crime de l'Orient-Express (alias le plus gros succès d'Agatha Christie). Et comme si cela ne suffisait, c'est également lui qui réalisera le film. Dès lors, le comédien de 55 an s'est fait plaisir au niveau du casting.

Produit par Ridley Scott et Mark Gordon et scénarisé par Michael Green, le projet a le mérite d'attirer moult stars. Et pas n'importe lesquelles puisqu'il s'agit de celles de la liste A. Il y a quelques heures, le magazine Variety a ainsi révélé que la star de la pièce Hamilton, Leslie Odom Jr. serait de la partie et qu'il serait loin d'être seul. En pleine traversée du désert (si l'on omet Strictly Criminal), la superstar Johnny Depp viendra jouer les renforts et les mentors pour Daisy Ridley, la nouvelle icône de toute une génération depuis sa participation à Star Wars : Episode 7 - Le Réveil de la Force.

Et parce que plus on est de fous, plus on rit, c'est avec beaucoup de plaisir que l'on retrouvera Judi Dench dans un rôle encore inconnu. S'ajoutent ensuite Michelle Pfeiffer et Michael Pena, l'acteur passé par End of Watch, Fury et Ant-Man. En pleine promotion de Sing Street, l'actrice Lucy Boynton devrait faire un malheur dans cette nouvelle adaptation de Crime de l'Orient-Express.

Dans le reste de la distribution, on notera la participation du beau Tom Bateman (Da Vinci's Demons) et de l'incontournable Derek Jacobi (Vicious). Atypique et hétérogène, ce casting est l'assurance d'un public large au moment de la sortie du film. En effet, il faudrait être fou pour louper le nouveau film de Daisy Ridley et Lucy Boynton. Surtout si Johnny Depp et Judi Dench sont de la partie !

Avec Kenneth Branagh devant et derrière la caméra, nous pouvons d'ores et déjà nous attendre à de beaux fous rires. Car si Warner Bros. a son Sherlock Holmes, le réalisateur de Thor, The Ryan Initiative et Cendrillon pourrait bien livrer à la FOX sa prochaine saga !