Les César 2018 vivent à 120 battements par minute

Posté par vincy, le 2 mars 2018

120 battements par minute (6, dont meilleur film et meilleur scénario), Au revoir là-haut (5, dont la réalisation et l'adaptation) et Petit Paysan (3), dont le premier film et le meilleur acteur) dominent le palmarès. Le sens de la fête repart bredouille. Tout comme Grave. Barbara repart avec deux prix dont celui de la meilleure actrice. Un saupoudrage inégal qui, malgré tout, fait apparaître le Festival de Cannes comme le grand vainqueur de la cérémonie avec 12 prix cumulés (120 battements par minute, Barbara, Faute d'amour et Petit paysan) parmi les lauréats.

On reconnaîtra un grand renouveau dans les choix et quelques prix inattendus. Même la vétéran Jeanne Balibar était nommée pour la première fois. Swann Arlaud était le plus jeune des nommés parmi les meilleurs acteurs. Sara Giraudeau et Antoine Reinartz n'étaient clairement pas les plus connus (mais leur prix est amplement mérité). Les multi-casquettes Campillo et Dupontel sont multi-récompensés: c'est aussi la preuve d'un respect pour des cinémas au ton singulier, très personnel, malgré l'aspect opératique de leurs films.

Finalement c'est Jeanne Balibar qui a eu la phrase juste: "Faire un film de barges, et non pas suivre un cahier des charges, c'est-à-dire faire du cinéma!" C'est assez bien résumer la soirée côté primés. Côté cérémonie, on regrettera qu'hormis quelques jolis moments d'humour décalé, ça n'ait pas été assez "barge".

Hommages: Jeanne Moreau (par Vanessa Paradis) ; Jean Rochefort (par Guillaume Canet) ; Johnny Hallyday (par Line Renaud et Dany Boon) ; Danielle Darrieux
César d'honneur (remis par Marion Cotillard): Penélope Cruz
Meilleur film: 120 battements par minute
Meilleure réalisation: Albert Dupontel (Au revoir là-haut)
Meilleure actrice: Jeanne Balibar (Barbara)
Meilleur acteur: Swann Arlaud (Petit paysan)
Meilleur second-rôle féminin: Sara Giraudeau (Petit paysan)
Meilleur second-rôle masculin: Antoine Reinartz (120 battements par minute)
Meilleur espoir féminin: Camélia Jordana (Le brio)
Meilleur espoir masculin: Nahuel Pérez Biscayart (120 battements par minute)
Meilleur film étranger: Faute d'amour (Loveless) d'Andreï Zviaguintsev
Meilleur premier film: Petit paysan de Hubert Charuel
Meilleur documentaire: I am not your Negro de Raoul Peck
Meilleur film d'animation (long métrage): Le grand méchant renard et autres contes de Benjamin Renner et Patrick Imbert
Meilleur film d'animation (court métrage): Pépé le morse de Lucrèce Andreae
Meilleur court-métrage: Les bigorneaux d'Alice Vial
César du public: Raid Dingue de Dany Boon
Meilleur scénario original: Robin Campillo (120 battements par minute)
Meilleure adaptation: Albert Dupontel, Pierre Lemaitre (Au revoir là-haut)
Meilleure musique: Arnaud Rebotini (120 battements par minute)
Meilleure photo: Vincent Mathias (Au revoir là-haut)
Meilleur montage: Robin Campillo (120 battements par minute)
Meilleur son: Olivier Mauvezin, Nicolas Moreau, Stéphane Thiébaut (Barbara)
Meilleurs décors: Pierre Quefféléan (Au revoir là-haut)
Meilleurs costumes: Mimi Lempicka (Au revoir là-haut)

Cannes 2018: Les 15 projets pour L’Atelier de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 2 mars 2018

La 14e édition de l’Atelier de la Cinéfondation accueille cette année 15 réalisateurs "dont les projets de film ont été jugés particulièrement prometteurs" explique le communiqué. L’Atelier ouvre à ses participants les portes des coproductions internationales, accélérant ainsi le processus de finition du film. Les réalisateurs viennent accompagnés de leur producteur.

L’Atelier a suivi en douze ans le développement de 202 projets, dont 145 sont sortis sur les écrans et 28 sont actuellement en pré-production. Pour cette 14ème édition, 15 projets venus de 15 pays ont été retenus, du réalisateur à ses débuts au cinéaste confirmé.

- The Last Queen de Damien Ounouri (Alégrie)
- Yashar d'Elvin Adigozel (Azerbaïdjan)
- The Summer Factory de Chen Tao (Chine)
- The Return de Meyar AL-Roumi (France / Syrie)
- Black Box d'Asli Özge (Allemagne / Turquie)
- A Rooster On The Fire Escape de Guetty Felin (Haïti)
- Echo de Rúnar Rúnarsson (Islande)
- We’re The Kids In America d'Imelda O’Reilly (Irlande)
- Highway 65 de Maya Dreifuss (Israël)
- Tragic Jungle de Yulene Olaizola (Mexique)
- Across The Rainbow Bridge de Niranjan Raj Bhetwal (Népal)
- Whether The Weather Is Fine de Carlo Francisco Manatad (Philippines)
- The Color Of The Skull de Sibs Shongwe-La Mer (Afrique du sud)
- Doi Boy de Nontawat Numbenchapol (Thaïlande)
- Glorious Ashes de Bùi Thac Chuyên (Vietnam)

500M$ pour la reprise de The Weinstein Company

Posté par vincy, le 2 mars 2018

En début de semaine, The Weinstein Company était menacée de banqueroute. Finalement en quelques jours, le studio d'Harvey Weinstein a réussi à trouver un repreneur: le milliardaire Ron Burkle et l'ancienne ministre de Barack Obama (en charge des PME) Maria Contreras-Sweet.

Le montant des actifs était initialement évalué à 500M$ soit 225M$ de dettes, 100M$ dévolus à la création de la nouvelle structure et le reste pour la reprise des actifs, dont le catalogue de 277 films (y compris ceux de Dimension films).

Maria Contreras-Sweet souhaite surtout "lancer une nouvelle société, avec un nouveau conseil d'administration et une nouvelle vision incarnant les principes que nous défendons depuis le début du processus à l'automne". "Ces principes n'ont jamais varié et consistent à bâtir un studio de cinéma mené par un conseil composé d'une majorité de femmes indépendantes", à "sauver 150 emplois" et "créer un fonds de compensation des victimes".

Un coup de pression du procureur qui a menacé 150 emplois

Le feuilleton semble se terminer pour cette entreprise devenue à elle seule toxique à Hollywood. Début février, le procureur de l'Etat de New York avait bloqué un premier projet de reprise car, selon lui, les fonds prévus pour dédommager les victimes des abus sexuels d'Harvey Weinstein étaient insuffisants et que la direction de la nouvelle société incluait des cadres ayant couvert ses agissements. Cette décision avait conduit le week-end dernier à l'annonce d'un probable dépôt de bilan de The Weinstein Company.

En effet, Ron Burkle hésitait à fournir un montant viable pour faire fonctionner l'entreprise et n'avait pas apporté les garanties nécessaires sur le renvoi de certains dirigeants, soupçonnés de complicité sur les agissements de leur patron. Le milliardaire a finalement accepté de mettre 7M$ au pot, assuré que les dirigeants poursuivis ne seraient plus en poste (y compris Bob Weinstein) et, selon la presse financière, augmenté le fond pour l'indemnisation des victimes à 90M$. Du côté de TWC, la menace du dépôt de bilan a activé en urgence la procédure de sauvetage, alors que le conseil d'administration paraissait prêt à trouver une autre solution, tout en craignant que Harvey Weinstein casse une quelconque transaction en les poursuivant en justice.

Cette fois-ci, après un nouvel accord, le procureur semble approuver cette reprise, tout en continuer d'enquêter sur les différentes accusation et de poursuivre la société "pour n'avoir pas protégé ses employés face au comportement du producteur."

Reste la signature définitive, qui dépend de son bon vouloir. Il reste quelques détails à finaliser semble-t-il.

Nouveau nom et expansion

13 ans après la création de la société par Harvey et Robert Weinstein, un nouveau chapitre semble s'ouvrir. Elle changera de nom (on évoque la marque Wonder Hill) tant le patronyme est devenu imprononçable à Hollywood depuis les révélations sur le comportement d'Harvey Weinstein, accusé d'agressions sexuelles, d'harcèlement moral et sexuel et de viols par plus d'une centaine de femmes. L'intégralité des emplois devrait être préservée et les bureaux de Los Angeles et Londres certainement agrandis. Les premières dates de sortie de films déjà en boîte, dont The Current War avec Benedict Cumberbatch, Hotel Mumbai avec Dev Patel, HHhH avec Rosamund Pike et le remake d'Intouchables, The Upside.

Depuis octobre, aucun film produit par The Weinstein Company n'est sorti en salles. Tous les projets sont suspendus et certains ont été cédés (Paddington 2) ou revendus. Le réalisateur emblématique de la compagnie, Quentin Tarantino, a quitté TWC pour Sony. Bob Weinstein restera propriétaire de la marque Dimensions Films et du film prêt à sortir Polaroid, de Lars Klevberg, avec Tyler Young.

Paolo Moretti, nouveau délégué général de la Quinzaine

Posté par vincy, le 2 mars 2018

Depuis novembre, on savait que la Quinzaine des réalisateurs allait changer de délégué général à partir de son édition de 2019.

La sélection parallèle cannoise a rendu son verdict: "A l’issue d’un processus de recrutement en trois tours, réunissant pour la décision finale son conseil d’administration, la SRF a élu le nouveau délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs en la personne de Paolo Moretti."

Paolo Moretti prendra ses fonctions en novembre 2018, succédant ainsi à Edouard Waintrop.

Né en 1975 en Italie, il a travaillé pour de nombreux festivals et institutions cinématographiques en Europe: le Centre Pompidou à Paris, la Filmoteca Española à Madrid, le Festival international du film de Leeds, la Cinémathèque Portugaise à Lisbonne, One World à Prague et le Cinéma du Réel. Il a été entre 2008 et 2011, adjoint du directeur et conseiller de programmation de la Mostra de Venise, notamment pour la section Orizzonti, puis entre 2012 et 2013 il a pour le Festival du film de Rome (section CinemaXXI).

Membre depuis 2012 du Comité de sélection du FIDMarseille et programmateur pour Visions du Réel à Nyon, il est devenu en 2014 délégué général du Festival international du film de La Roche-sur-Yon et directeur du cinéma art et essai Le Concorde dans cette même ville. Il a également participé aux Etats généraux du Film Documentaire de Lussas.

La Quinzaine des réalisateurs fête sa cinquantième édition cette année.