31 films peuvent avancer leur sortie en VOD et DVD

Posté par vincy, le 2 avril 2020

Le CNC a autorisé 31 films sortis après le 18 décembre à avancer leurs sorties en vidéo à la demande et en DVD, suivant la dérogation à la chronologie des médias adoptée hier par son conseil, mesure exceptionnelle réduisant le délai d'exploitation en salle liée à l'état d'urgence sanitaire..

Il y en aura pour tous les goûts: du blockbuster à la comédie française, de films sélectionnés à Venise et Cannes à des films d'auteur plus pointus. Les studios américains ont ainsi la possibilité de montrer les films de Sam Mendès, Clint Eastwood, mais aussi Birds of Prey, Invisible Man et Sonic, le film. On remarquera l'absence du Prince oublié de Michel Hazanaviciu , Ducobu 3 ou Dark Waters.

Seuls deux films sortis début mars ont postulé pour ce dispositif.

Décembre

La vérité de Hirokazu Kore Eda ; Le lac aux oies sauvages de Diao Yinan ; Notre dame de Valérie Donzelli ; Au cœur du monde de Gabriel Martins, Maurillio Martins

Janvier

Les siffleurs de Corneliu Porumboiu ; Cuban Network de Olivier Assayas ; Histoire d’un regard de Mariana Otero ; Play de Anthony Marciano ; La voie de la justice de Destin Daniel Cretton ; Une belle équipe de Mohamed Hamidi ; Selfie de Thomas Bidegain, Marc Fitoussi, Tristan Aurouet, Cyril Gelblat, Vianney Lebasque ; L’esprit de famille de Eric Besnard ; 1917 de Sam Mendes ; Le Lion de Ludovic Colbeau-Justin

Février

La fille au bracelet de Stéphane Desmoustier ; SamSam de Tanguy de Kermel ; Un divan à Tunis de Manele Labbe Labidi ;#jesuislà de Eric Lartigau ; Une mère incroyable de Franco Lolli ; Birds of prey et la fabuleuse histoire de Harley Quinn de Cathy Yan ; Mine de rien de Mathias Mlekuz ; Adam de Maryam Touzani ; Le cas Richard Jewell de Clint Eastwood ; Des hommes de Alice Odiot, Jean-Robert Viallet ; Sonic, Le film de Jeff Fowler ; Lucky de Olivier Van Hoofstadt ; Invisible man de Leigh Whannell ; Queen & Slim de Melina Matsoukas ; Le voyage du Dr Dolittle de Stephen Gaghan

Mars

Monos de Alejandro Landes ; Papi Sitter de Philippe Guillard

Et si on binge-watchait… La Casa de Papel sur Netflix

Posté par wyzman, le 2 avril 2020

Pour lutter contre l’ennui durant ce long confinement, Ecran Noir vous propose de (re)découvrir certaines séries passées ou encore sur vos écrans. Et tandis que Netflix mettra en ligne la quatrième partie demain on ne saurait que trop vous recommander de jeter un coup d’oeil au phénomène La Casa de Papel !

C’est une série qui divise. A l’instar de Game Of Thrones, Breaking Bad ou encore Mad Men, La Casa de Papel fait partie de ces séries qui ne peuvent pas faire l'unanimité. Les fans de la première heure l’assurent : la série dramatique qui mêle braquage et thriller est une petite merveille. Ceux qui l’ont prise en cours de route ou n’ont regardé aucun épisode restent convaincus qu’il y a supercherie. Cette une série centrée sur le casse de la Fabrique nationale de la monnaie espagnole par un génie à la morale discutable et sa bande de criminels aux noms de métropoles ne peut pas faire rêver les millions d’abonnés français et internationaux de Netflix. Cette version de Robin des bois high-tech serait du toc plutôt que du teck.

Et pourtant, en mettant en scène une attaque manipulatrice auquel la plupart d’entre nous n’aurait jamais pensé, Alex Pina permet à Netflix de prouver que les plateformes de streaming n’enlèvent rien au suspense d’une série si celle-ci est bien montée et enfin que le plus grand succès télévisuel espagnol en France ne peut pas rester Un, dos, tres ! Bien évidemment, et comme c’est souvent le cas avec les séries dont la survie des protagonistes dépend de leur capacité à s’exfiltrer d’un endroit, les rebondissements de La Casa de Papel sont parfois un peu tirés par les cheveux (le découpage peut-être palpitant et brillant, on ne peut s'empêcher de remarquer quelques incohérences dictées plus par l'action que par le récit).

Du syndrome de Lisbonne et Stokholm aux passés pas très heureux de Nairobi (de loin le personnage le plus passionnant) et Moscou, en passant les attirances troubles de Berlin ou de Helsinki, la série s'amuse avec de la psychologie de mélodrame (façon telenovelas) dans une intrigue où l'on s'interroge avant tout sur l'issue. Car on a envie qu'ils s'en sortent ces bandits. Leur cause n'est pas moins juste que d'autres. Et en face, on sent surtout une partie adverse prête à tout pour affirmer son pouvoir.

En l'espace de 26 épisodes, nous avons donc vu des snipers aguerris se prendre une raclée, une moto faire un bond vers une porte blindée, un tank être abattu au bazooka et un coffre-fort transformé en piscine... Mais si Ocean’s Eleven, Inside Man, The Town et Bady Driver nous ont appris quelque chose, c’est que plus c’est plus gros, plus cela a des chances de passer. . Une idée qui se voit sublimée dans La Casa de Papel quand elle faisait un plat dès la saison 2 de Prison Break !

En cela la saison 3 a réussi, malgré quelques bidouillages, a s'aligner sur les deux premières, avec l'ajout de personnages, de faiblesses et de suspens. Bien malin qui pourrait deviner la fin tant les scénaristes nous ont habitués à nous méfier des apparences et à jouer des ambivalences. Et les fans jouent le jeu, imaginant la suite, sur-réagissant à certains épisodes, s'enflammant pour des erreurs ou des scènes brillantes.

C’est un programme conçu pour la pop culture. Série espagnole incontournable du moment, La Casa de Papel est devenue un phénomène partout en Europe parce qu’elle traite de situations, d’antagonistes et de modèles financiers qui sont loin de nous êtres inconnus. Plus encore, tout le programme semble avoir été formaté pour toucher la corde nostalgique du spectateur. Mix incroyable mais réussi d’influences diverses, le programme diffusé à l’origine sur la chaîne espagnole Antena 3 est un pot-pourri télévisuel et cinématographique presque sans précédent. C'est Mission:Impossible avec l'extravagance espagnole, le talent du cinéma ibérique pour le polar, une déclinaison de Die Hard (huis-clos) dont la série a hérité la dérision, et en superficie, une belle critique des régimes libéraux-autoritaires.

Et puis les faits de la série sont loin d’être si impensables que cela (un braquage d’imprimerie à Rennes a failli avoir lieu en 2014), le personnage de Tokyo (Ursula Corbero) serait inspiré de celui de Natalie Portman dans Léon, les masques portés par les braqueurs en référence à Salvador Dali ne sont pas sans rappeler ceux des Anonymous, de V pour Vendetta ou plus récemment Joker. Quant à “Bella Ciao”, son refrain et l'enthousiasme des personnages qui l'entonnent auront suffi à le faire passer de chant partisan italien né chez les antifascistes à symbole de la dimension politique de la série espagnole. Sans oublier tous les remix nés depuis par les rapeurs et autres chanteurs à la monde. On est dans l'air du temps.

C’est un vivier de talents. A l’image de la série qui a fait de Wentworth Miller une star planétaire, La Casa de Papel tient autant la route pour la qualité de ses intrigues que pour son casting particulièrement multiculturel et consistant. Quand les personnages féminins sont subtilement écrits et joués avec beaucoup de maîtrise, les acteurs de la série ne sont pas en reste. Grâce à La Casa de Papel, Álvaro Morte qui joue le Professeur a décroché son premier rôle dans un long métrage, reçu l’équivalent espagnol d’un SAG Award de meilleur acteur de série dramatique et enchaîné sur deux séries pour les plateformes Hulu et Amazon Prime Video.

Quand aux deux beaux gosses de la série, Miguel Hérran (Rio) et Jaime Lorrente (Moscou), Netflix n’a pas manqué de les caster dans sa première série originale espagnole destinée aux plus jeunes Elite après avoir acheté les droits de diffusion de la première saison de La Casa de Papel.

La Casa de Papel, trois parties disponibles ici. La quatrième (sans doute la dernière) débute demain. A coup sûr, la bande passante va exploser. Vous êtes prévenus !

Confinement: le streaming en pleine forme, la chronologie des médias obsolète

Posté par vincy, le 2 avril 2020

Les confinés que nous sommes passent de plus en plus de temps sur les écrans (4h29 quotidiennement en mars de consommation télévisuelle, soit 44 minutes de plus qu'en mars 2019). La SVod explose.

La dernière semaine de mars, en France, 5 millions de confinés étaient branchés sur une plateforme, contre 2,7 millions il y a un an. En une semaine, le nombre de programmes regardés est passé de 14,8 millions à 18 millions, avec, en tête, la 3e saison (plutôt réussie) d'Elite sur Netflix et la dernière saison de The Walking Dead sur OCS. Netflix est le grand vainqueur de cette période : l'application a été téléchargée deux fois plus dans le monde, ses séries occupent toutes les places du Top 10 des consultations, les souscriptions ont doublé au minimum, s'accaparant les deux tiers de la consommation de Svod. Des séries comme Peaky Blinders, Stranger Things, Messiah, Riverdale occupent le terrain jusque dans les recherches Google. Et l'arrivée de la 4e saison de La Casa de Papel cette semaine va dynamiter les compteurs.

Dans le contexte, et en l'absence de salles de cinéma, il était urgent que la chronologie des médias s'adapte en France. Car, on le voit bien, hormis les feuilletons quotidiens sur les grandes chaînes nationales, les créations françaises sont inexistantes. Alors même que la vidéo à la demande profite elle aussi d'une forte croissance grâce à des initiatives comme La Toile ou des plateformes de niche comme La Cinetek, Queerscreen, Tënk ou Bref cinéma. D'autant que Canal + a du arrêter la gratuité mardi : on n'évite aucune guéguerre en France. Les chaînes concurrentes (TF1, M6) et des ayant-droits se sont plaints de cette opération destinée à valoriser les contenus de Canal (dont d'excellentes séries françaises comme Baron noir, Hippocrate, Le bureau des légendes ou la deuxième saison de L'amie prodigieuse qui commence se soir) en période de confinement au détriment de leurs intérêts (fortement fragilisés depuis le début de la crise sanitaire qui touche le pays).

Sorties anticipées en vod

Hier soir, le Conseil d’administration du CNC a finalement décidé la mise en place de nouvelles mesures pour faire face à cette période exceptionnelle.

La loi d'urgence sanitaire du 23 mars a donné la possibilité au président du CNC, Dominique Boutonnat, d’accorder des dérogations aux films encore en salles le 14 mars pour des sorties anticipées en vidéo à la demande. 25 demandes ont été déposées dans ce sens selon le Film Français, 11 selon Le Monde. Aux Etats-Unis, où il n'y a pas de chronologie des médias, les poids lours de l'hiver ont déjà été mis en ligne. Dernier en date, La Reine des neige 2 qui a avancé sa diffusion en vod de trois semaines.

Restait à savoir ce qu'il advenait des films qui devaient sortir après la date de confinement (18 mars, 25 mars, ...). Le CNC a officialisé la dispense de remboursement des aides du CNC, conditionnés à leur sortie en salles. Autrement dit, si tous les ayant-droits sont d'accord pour diffuser le film en vidéo à la demande, et non pas en salles de cinéma, les producteurs et distributeurs pourront toucher ces aides tout en évitant une exploitation au cinéma. C'est un premier pas en avant, qui montre que la chronologie des médias n'est plus si sacrée.

Souveraineté, exception culturelle et soft power

Alors que Disney + débarque le 7 avril et que le gouvernement parle de souveraineté nationale à tout bout de champs, il serait temps de faire prévaloir l'exception culturelle française, notion un peu oubliée, pour que les confinés, prisonniers chez eux, aient un accès simple et efficace, ôté de toute logique dogmatique à un contenu le plus varié possible. Mettre à disposition dans les foyers dès maintenant des films récents n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant. On peut au moins sauver certains films prévus en début de printemps dans les salles, qui ont peu de chance de pouvoir lutter contre l'inflation de sorties lors du déconfinement, en les proposant à un public naturellement captif. Il s'agit de montrer les œuvres et d'assurer des recettes pour des productions qui risquent de n'avoir ni l'un ni l'autre quand les cinémas seront rouverts.

Et c'est toujours mieux que de laisser les Français face à une offre principalement américaine.

Ce n'est pas une question de souveraineté, mais de soft power. Les références culturelles et les habitudes de la demande se forgent d'abord dans l'offre. Pourquoi pas les sagas de Pagnol, les comédies avec Louis De Funès ou les Tontons flingueurs. Mais le cinéma et la télévision française peuvent aussi montrer qu'ils peuvent rivaliser avec des productions étrangères. Même si personne n'oserait ici Sex Education (Netflix), Game of Thrones (OCS) ou les Vikings (Amazon).

On en revient à l'audace et à l'écriture, mais c'est un autre débat.

Et si on binge-watchait… The Bold Type sur Amazon Prime Video

Posté par wyzman, le 31 mars 2020

Pour lutter contre l’ennui durant ce long confinement, Ecran Noir vous propose de (re)découvrir certaines séries passées ou encore sur vos écrans. Aujourd’hui, direction New York et les jeunes femmes de The Bold Type.

C’est une série féministe. Inspirée de la vie de Joanna Coles, l’ancienne rédactrice en chef du magazine Cosmopolitan et directrice des contenus des magazines Hearst (Elle, Marie Claire, Harper's Bazaar, etc.), The Bold Type suit les péripéties professionnelles et amoureuses de trois jeunes femmes... au sein du magazine féminin Scarlet. Il y a Jane, rédactrice en proie à de nombreux doutes ; Kat, community manager au grand coeur et enfin Sutton, intrépide assistante en pleine reconversion. Souvent présentée comme le Sex & the City des millennials, la série créée par Sarah Watson a le mérite de présenter d’innombrables personnages féminins forts et attachants. Si les situations ne sont pas toujours cohérentes, le trio d’actrices formé par Katie Stevens, Aisha Dee et Meghann Fahy, et épaulé par la géniale Melora Hardin (qui joue leur boss) est un argument de taille.

C’est une série qui questionne. Moins crue et plus pop que son ancêtre diffusée sur HBO, The Bold Type n’a pas pour autant peur de prendre des risques. Des injures raciales proférées en rue ou sur Internet à la peur d’un cancer du sein en passant par l’écart salarial, les violences faites au femme et la lesbophobie, The Bold Type brasse suffisamment large pour donner à voir “la vraie vie” des femmes du 21ème siècle sans prendre le risque de s’égarer. A coup d’intrigues où le bien commun et la morale sont questionnés, la série qui compte déjà 4 saisons (dont les 3 premières sont disponibles sur Amazon Prime Video) pousse à la réflexion. Chaque spectateur est ainsi amené à se demander quel type de collègue, d’ami, de citoyen ou simplement d’individu il est au fond. Une prise de conscience qui se veut foncièrement politique dans l'Amérique de Donald Trump.

C’est une série dont on ne se lasse pas. Et c’est précisément parce que tout le travail cathartique provoqué par The Bold Type est amené dans un si joli paquet que l’on ne peut que vous le recommander. Diffusée aux Etats-Unis sur la chaîne câblée Freeform appartenant à Walt Disney Television, The Bold Type ne souffre que d’un défaut : un casting très, trop sexy donc pas toujours crédible. Si l’identification passe difficilement par le physique, notons que les scénaristes ont fait un véritable travail au niveau des personnalités individuelles de leur trio principal mais également des personnages qui gravitent autour dès le début de la série. Plus encore, grâce à une bande-son très branchée (Selena Gomez, Billie Eilish, HAIM, Dua Lipa, etc.) et des intrigues où le poids des réseaux sociaux se fait sentir, la série se veut être un reflet précis de son temps. Que lui demander de plus ?

The Bold Type, 3 saisons à découvrir ici.

Et si on regardait… Tootsie

Posté par vincy, le 23 mars 2020

Ce soir, sur France 5 à 20h50, on vous recommande Tootsie. Cette comédie (un peu dramatique) de Sydney Pollack et datant de 1982 a été un énorme succès (3,85 millions d'entrées en France).

Tootsie ((surnom de Dorothy) n'est autre que Dustin Hoffman, au sommet de son jeu en jeune mâle, comédien et chômeur, qui ose se travestir en femme pour obtenir un rôle dans un soap opéra. Ce qui transcende le film est bien qu'Hoffman y est une formidable comédienne. Il est entouré de Jessica Lange, amoureuse de Tootsie mais incapable de devenir lesbienne pour autant, Teri Garr, Dabney Coleman, Charles Durning, Bill Murray, évidemment loufoque, Sydney Pollack et Geena Davis.

Cette comédie sur le travestissement et sur la télévision est considéré comme un classique, et même, selon l'American Film Institute, comme l'une des meilleures comédies de tous les temps. Si Jessica Lange a été la seule à recevoir un Oscar (du meilleur second-rôle), Tootsie a quand même cumulé la plupart des nominations possibles: meilleur film, meilleur acteur pour Dustin Hoffman, meilleure actrice dans un second rôle pour Teri Garr, meilleure photographie, meilleur réalisateur, meilleur montage, meilleure musique originale, meilleure direction artistique, meilleur son, meilleur scénario original.

Il parait, selon l'équipe de tournage, que Dustin Hoffman, perfectionniste et réputé très pointilliste sur les plateaux, étaient bien plus "gentil" en étant travesti en femme. De l'aveu même de l'acteur, Tootsie lui aurait permis de prendre conscience à quel point il avait été sexiste dans la vie. C'est ironiquement aussi le vrai sujet du film: le personnage masculin sans emploi et dragueur un peu lourdingue devient meilleur en étant une femme, confrontée à de multiples problèmes comme le harcèlement, le rejet des actrices d'un certain âge ou les inégalités entre sexe. Autant de sujets toujours d'actualité et qui empêche le film de vieillir.

Cette subversion masque aussi les deux failles du film, qui l'empêche d'être totalement féministe et totalement queer. D'une part, c'est un homme qui vole un job à une femme, avec un subterfuge aujourd'hui inacceptable, d'autre part, l'ambiguïté sexuelle ne va pas jusqu'au bout (comme souvent dans ce genre de films) et n'ose jamais la transgression ultime de ce genre (l'homosexualité).

Reste que la mécanique du scénario, le brio du jeu des acteurs, les rebondissements et quiproquos, la touche de perversité dans certaines situations font de ce film un divertissement réussi, avec cette touche d'années 80 (brushings, fringues, lunettes...) délicieuse.

Conte cruel sur la TV et sa fabrique de rêves factices, fable romantique sur le deuxième sexe, Tootsie, avec Victor, Victoria, sorti la même année, est devenu une icône du cinéma américain des eighties. Mais, bien plus que ça, c'est avant tout, une mise en abime du métier de comédien, soit un homme capable de se transformer en un personnage diamétralement opposé et qui l'a finalement dans la peau jusqu'à se transformer lui-même.

Bientôt les films sortis en mars à la maison?

Posté par vincy, le 21 mars 2020

Un article du projet de loi d’urgence autorise le CNC à déroger aux règles de la chronologie des médias. Les salles de cinéma ont fermé le 13 mars, sacrifiant les films sortis le 11 mars (et même le 4 mars) mais aussi de nombreux films prévus le 18 mars qui étaient déjà en campagne de promotion.

Ce projet de loi d’urgence qui passera en commission mixte paritaire (Assemblée nationale et Sénat) demain, dimanche 22 mars permettra au gouvernement de prendre des mesures exceptionnelles par voie d’ordonnances dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de COVID-19, certaines touchant à des acquis sociaux et d'autres facilitant le financement d'un pays à l'arrêt.

Une chronologie inadaptée

Le président du CNC pourrait donc déroger à titre exceptionnel aux règles de chronologie des médias pour les films en exploitation en salles le 14 mars 2020 et uniquement pour ces films-là. Ce qui concerne finalement une soixantaine de films, qui pourraient être mis à disposition en vidéo à la demande. Ce que demandaient certains producteurs et distributeurs. Aux Etats-Unis, les studios ont déjà avancé les dates de sorties sur les plateformes, comme Birds of Prey, En avant, Invisible Man...

La Fédération nationale des cinémas français s'oppose à une telle mesure: "Le caractère d’urgence et indispensable à la vie de la Nation de cette mesure ne nous paraissant absolument pas avéré, outre notre opposition à priver sans aucune concertation les professionnels de la maîtrise d’un tel dispositif et à modifier le Code du Cinéma unilatéralement, Richard Patry a adressé une lettre de protestation au Ministre de la Culture" .

Une fédération dans le déni

Dans son communiqué du 20 mars, "La FNCF a eu l’assurance de Dominique Boutonnat, Président du CNC, confirmée par le communiqué du CNC de ce jour, qu’il s’attachera à prendre les éventuelles mesures dans ce cadre avec discernement et au cas par cas, sans jamais obérer l’avenir des salles de cinémas et à revenir à une application stricte des textes après cette crise. (...) La FNCF souhaite entamer dès maintenant des discussions constructives avec l’ensemble des organisations des distributeurs – éditeurs de films, et avec le CNC sous l’égide de Franck Riester, Ministre de Culture, pour envisager demain la réouverture des salles de cinéma pour le plus grand plaisir des spectateurs. Elle appelle ainsi les salles de cinéma à soutenir, lors de leur réouverture, les films qui étaient à l’affiche le 14 mars pour leur permettre de poursuivre leur carrière en salle avec succès."

Au cas par cas

C'est un peu utopique. Hormis quelques gros succès comme La bonne épouse ou De Gaulle, aucun film n'a de chance de ressortir dans de bonnes conditions dans un calendrier qui va être très chargé avec tous les reports de sortie. La bonne épouse ressortira en salles, évidemment. Radioactive et Vivarium sans doute aussi. Mais la visibilité des petits films ne sera pas assez grande pour amortir le coût d'une nouvelle exploitation alors que l'on craint déjà un énorme embouteillage de nouveautés dès mai-juin et encore plus à l'automne. Pourquoi priver Un fils, Une sirène à Paris, Femmes d'Argentine, pour ne citer que trois sorties du 11 mars, qui n'ont pas pu trouver leur public en moins de quatre jours, d'une nouvelle fenêtre dès maintenant, profitant de la notoriété acquise par la promotion récente en publicité ou dans les médias? Idem pour ceux sortis fin février et début mars, et qui ont déjà fait une grande partie de leurs entrées et qui ne gagneront rien à ressortir, à l'instar de Dark Waters ou Un divan à Tunis? Et finalement pourquoi empêcher producteurs et distributeurs de récupérer un peu de recettes rapidement en ces temps de crise financière... ?

Les sorties post-13 mars non concernées

Et puis il n'y a pas lieu de paniquer. On voit bien que l'objectif est de conserver la chronologie des médias, sauf à titre exceptionnel.

Le CNC a précisé que chaque demande serait menée en pleine concertation avec les représentants de la filière et notamment les organisations professionnelles des exploitants de salles de cinéma. "La fermeture des salles de cinéma est un moment critique pour toute la filière. Le public doit pouvoir accéder aux films, mais il nous faut également assurer les équilibres fondamentaux qui permettent de financer la création à moyen et long terme, ainsi que la reprise de l’activité au moment de la réouverture des salles" a déclaré Dominique Boutonnat, Président de l'organisme.

La disposition examinée par le Parlement ne concerne pas les films destinés aux salles mais qui n’étaient pas encore sortis au moment de la fermeture des cinémas (Petit Pays, Forte, Benni) et qui n'avaient pas encore annoncé leur report.

Des films directement en Vidéo à la demande?

Tous ces films prêts à sortir ne sont pas soumis à la chronologie des médias et les titulaires de droits sont libres de les exploiter sur tous supports dans le cadre de leur liberté contractuelle indique le CNC. Reste le cas épineux des films programmé qui ne sortiront finalement pas en salles, pour de multiples raisons. Le CNC est, en principe, tenu de réclamer, aux bénéficiaires d’aides accordées dans le cadre du soutien financier au cinéma, la restitution de ces sommes lorsque la première exploitation des films ne se fait pas en salles. Mais l'institution a lancé cette semaine, pour ces films non encore sortis en salles, une concertation qui associe toute la filière du cinéma et de l’audiovisuel, pour réfléchir aux modalités selon lesquelles certains d’entre eux pourraient, le cas échéant, être mis à la disposition du public directement sous forme de VOD ou de DVD / Blu-Ray, sans que les bénéficiaires des aides "cinéma", ainsi d’ailleurs que des autres financements réglementés, soient contraints pour autant de les restituer.

"Le public doit pouvoir accéder aux films, mais il nous faut également assurer les équilibres fondamentaux qui permettent de financer la création à moyen et long terme, ainsi que la reprise de l'activité au moment de la réouverture des salles", rappelle Dominique Boutonnat.

Le 18 mars, Franck Riester, ministre de la Culture, a soutenu un ensemble de mesures mis en place par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) comme la suspension du paiement de l’échéance de mars 2020 de la taxe sur les entrées en salles de spectacles cinématographiques (TSA) pour soutenir leur trésorerie, le versement de manière anticipée des soutiens aux salles art et essai et à la distribution et la garantie du paiement de ses aides. Le ministre a rappelé que "toutes les subventions attribuées par le CNC aux manifestations annulées pour des raisons sanitaires leur resteront acquises si elles ont déjà été versées, ou seront effectivement payées si elles ne l’ont pas encore été."

#jerestechezmoi et je regarde quoi?

Posté par vincy, le 18 mars 2020

Attention. Le temps d'écran doit être limité. On vous recommande de bouger (il y a de bons cours de gym en ligne), de lire (même des livres numériques), de cuisiner (pas que des spaghettis). Mais il faut bien occuper les journées.

France 2 proposera tous les jours après le journal de 13H un film patrimonial français avec dès lundi Jean de Florette suivi mardi de Manon des sources. Et chaque lundi soir, France 5 reprend sa case "Place au cinéma" avec pour commencer Tchao Pantin le 16 mars dernier, suivi de Tootsie le 23 mars. Le groupe maintient ses rendez-vous cinéma du dimanche soir (sur France 2 et France 4), le film pour toute la famille du mercredi soir sur France 4 et le film du jeudi soir sur France 3.

Canal + a annoncé le passage en clair (gratuit) de la chaîne cryptée sur toutes les box. En bonus, les chaînes thématiques sont accessibles sans contrepartie pour ses abonnés. De quoi récupérer des films (récents tels Parasite) et séries (originales) tels Sauvages, Hippocrate, Baron Noir, Le bureau des légendes....

L'Institut national de l'audiovisuel offrira dès mercredi et pendant trois mois, un accès gratuit à sa nouvelle plateforme de streaming Madelen, soit 13000 contenus patrimoniaux (séries, fictions, documentaires, concerts mais aussi courts métrages...). L'abonnement sera de 2,99€.

Orange offre à ses abonnés jusqu'au 31 mars l'accès aux quatre chaînes OCS (OCS Max, OCS City, OCS Choc et OCS Géants) et à Boomerang, Tiji, Boing, Toonami et Canal J (mais pas à leurs services à la demande). Pour les non abonnés, l'offre OCS (qui comprend le catalogue HBO pour le moment, mais aussi de grands classiques du cinéma et des séries comme La servante écarlate) peuvent profiter d'une offre spéciale à 4,99 euros par mois pendant quatre mois, au lieu de 11,99 euros.

N'oublions pas Open Culture et ses 1150 films disponibles: Classiques, westerns, films muets, films rares… Et c'est gratuit!

Enfin, on vous recommande évidemment La Cinetek et ses bijoux cinéphiliques. Plusieurs offres : 2,99€ par mois sans engagement, 30€ pour 12 mois, 59€ pour 12 mois et 12 films, ou à la carte avec chaque film à 2,99€.

Et sinon il y a Netflix, bien entendu. La plateforme vient de lancer les nouvelles saisons d'Elite et de Ozark. La Casa de Papel arrive d'ici deux semaines. Et d'ici fin avril, on attend Extraction, le nouveau blockbuster avec avec Chris Hemsworth.

Et si les films sortis en mars passaient tout de suite en vidéo à la demande?

Posté par vincy, le 17 mars 2020

Les cinémas sont fermés depuis le 13 mars. La pandémie de Covid-19, aka le satané coronavirus, pourrait bousculer la chronologie des médias, temporairement. Après tout, Canal + s'est mis en clair pour les non abonnés. Et confinés que nous sommes, nous pouvons acheter des films récents en vidéo à la demande, notamment sur Netflix ou à La Cinetek, ou se gaver gratuitement de 1150 films de patrimoine sur Open Culture.

Le CNC réfléchit à un dispositif qui permettrait d'avancer les sorties de films en vidéo à la demande (achat à l'acte), notamment pour ceux sortis en salles depuis début mars et qui n'ont eu une exploitation que de moins de dix jours (autant dire à perte). Or, pour ces films sortis avant le décret de fermeture des salles, et qui ont perdu beaucoup, il est impossible de les voir distribuer en VOD avant une période de quatre mois, en l’état actuel des choses. Si on souhaitait les rendre disponibles sur les plateformes, il faudrait changer la loi. A moins que le CNC et le gouvernement puissent contourner le problème et offrir une dérogation.

Des films sacrifiés

En revanche, pour les films programmés en salles d'ici au 15 avril, il y a deux options. Reporter la date de sortie (ce que beaucoup ont déjà fait, y compris Black Widow, prévu le 29 avril et Trolls 2, décalé au 14 octobre) ou être directement diffusé en VOD ou DVD, sans jamais connaître une exploitation au cinéma..

Mais dans ce cas il faut que le CNC garantisse que les producteurs puissent obtenir les financements publics liés au visa d'exploitation, notamment le fonds de soutien.

Dans tous les cas, pour ne pas fâcher les exploitants, il faudrait que les mesures soient temporaires. Alors que Netflix est au top des passe-temps et que Disney + arrive en France, il serait assez intelligent de pouvoir rattraper les films sortis après mars. Marc Irmer (@marcdolcevita) soutenait sur twitter cette option; "Je suis le producteur de Un Fils de Mehdi Barsaoui sorti mercredi 11 et dans le contexte, je suis pour l'ouverture de la VOD en attendant la réouverture des salles. Tous ces efforts, pour n'être vu que 4 jours...c'est trop frustrant."

Coronavirus: Les plateaux de cinéma à l’arrêt

Posté par vincy, le 15 mars 2020

Il n'y aura plus de sorties de film avant le 15 avril en France. Le box office a plongé ce week-end aux Etats-Unis. Le cinéma traverse désormais une longue période creuse. L'agenda des sorties est bousculé depuis quelques semaines, reléguant des films attendus et des blockbusters à l'automne, ou plus tard. Car, désormais, les studios et distributeurs doivent réorganiser les plannings. Pas seulement avec ces films prévus au début du printemps, mais aussi parce que les tournages sont suspendus. Ce qui signifie que certains films calés entre fin 2020 et 2021, pourraient être décaler.

Ce grand chambardement annoncé impacte plus ou moins certains films. Un film prévu au delà du premier trimestre de 2021 peut encore rattraper son retard de production si les mesures de confinement ou de restrictions des divers gouvernementaux ne s'étendent pas après mai. Cela touche surtout les sorties en salles. Les productions Netflix - comme Red Notice, avec Dwayne Johnson, Gal Gadot et Ryan Reynolds - sont moins impactées.

Jurassic World Dominion et The Batman, prévus pour l'été 2021, pourraient voir leur date de sortie rapidement reportée. Idem pour la version en prises de vies réelles de La Petite sirène et le nouveau Marvel Shang-chi, ou encore le film de Guillermo del Toro, Nightmare Alley. Disney a aussi interrompu Peter Pan & Wendy, et The Last Duel, le film que Ridley Scott tourne en Irlande. Ce dernier, prévu pour Noël, pourrait ne jamais être prêt à temps pour les prochains Oscars.

Parmi les autres tournages arrêtés ou indéfiniment retardés, il y a l'adaptation du musical The Prom, le nouveau film "queer" de Judd Apatow, et le film de Baz Luhrman sur Elvis Presley, en Australie, où Tom Hanks, qui fait partie du casting a été diagnostiqué positif au COVID-19.

Mission Impossible 7 a été mis à l'arrêt le premier, puisque le tournage avait commencé à Venise, quelques jours avant le confinement de l'Italie. La sortie en août 2021 est compromise. Competencia Oficial, en Espagne, a aussi été suspendu, tout comme les films La Caza, El Internado, The Nightingale et The Wheel of Time.

Pour les tournages TV, c'est la même rengaine: Loki, Falcon and the Winter Solider, Supernatural, Snowpiercer, Stranger Things, The Walking dead, Atlanta, Snowfall, Euphoria, Grey’s Anatomy, Riverdale, The Morning Show, Grace and Frankie, NCIS et ses déclinaisons, Carnival Row et The Crown ont tous abandonnés les plateaux. Le plus grave pour les productions télévisuelles américaines est ailleurs: tous les pilotes de la saison 2020-2021 ont été mis sur pause. Sans eux, pas sûr qu'il y ait beaucoup de nouveautés à la rentrée.

Etrangement, Matrix 4 est toujours en tournage à Berlin. Mais l'Allemagne annonce des mesures de plus en plus drastiques et la production pourrait elle aussi être contrainte à s'interrompre.

Enfin, en France, si le confinement est déclaré, plusieurs tournages seront menacés d'interruption: Les Tuche 4n Eiffel, Adieu Monsieur Haffmabbn De son vivant, Eugénie Grandet, Viens je t'emmène...

Coronavirus: SERIES MANIA annulé

Posté par vincy, le 11 mars 2020

series mania"La direction de SERIES MANIA annonce l’annulation de l’ensemble du festival (festival public, Series Mania Forum et Dialogues de Lille) qui devait se dérouler du 20 au 28 mars à Lille et dans la région Hauts-de-France" annonce un communiqué envoyé ce mercredi 11 mars dans la matinée. Pas de report, contrairement à Canneseries, décalé en octobre.

80000 festivaliers et plus de 3000 professionnels étaient attendus, dont une grande partie de l'étranger. Alors que le coronavirus frappe l'Europe fortement, les événements populaires s'annulent les uns après les autres. Il reste l'énigme du Festival de Cannes en mai, qui veut sans doute compter sur la remontée des températures du printemps pour que le virus soit moins virulent, même si de nombreux festivaliers américains et asiatiques ne viennent pas.

Le festival lillois prend ainsi compte de l'interdiction de tout rassemblement de plus de 1000 personnes et des nombreuses restrictions qui s'appliquent aux déplacements de nos participants français et internationaux.

Rendez-vous en 2021

"C'est une décision difficile, en particulier pour notre public de festivaliers qui avait déjà massivement réservé ses places, mais qui s'impose compte tenu du contexte international actuel", déclare Rodolphe Belmer, président de SERIES MANIA. "Dans cette période délicate, nous sommes très sensibles au soutien constant de tous nos partenaires français et internationaux, et nous tenons à les remercier chaleureusement" ajoute-t-il.

Laurence Herszberg, directrice générale, "donne d'ores et déjà rendez-vous en 2021 au public, aux professionnels, aux décideurs politiques et de l'industrie, pour une nouvelle édition", qui, assure-t-elle sera "encore plus ambitieuse et rayonnante".