Aronofsky, Eastwood et Van Sant ne seraient pas prêts pour Cannes

Posté par vincy, le 12 avril 2010

wall street 2 shia labeouf josh brolin michael douglasIl ne reste que quatre jours à Thierry Frémeaux pour boucler sa sélection du 63e Festival de Cannes. En plaçant la conférence de presse une semaine plus tôt que l'an dernier, mais dans les dates habituelles des années précédentes, le sélectionneur du plus grand festival du monde ne semble pas s'être simplifié la tâche. Il est fort probable qu'un ou deux films viennent se rajouter entre jeudi et le début de la manifestation, le 12 mai.

Selon Variety, le magazine des professionnels américains, il est désormais quasiment certain que Jean-Luc Godard (Un certain regard), Woody Allen et Abbas Kiarostami (hors-compétition), Mike Leigh (compétition) et Oliver Stone (en photo) seront de la fête. Fair Game, de Doug Liman, devrait faire un tour sur la Croisette. De même le film roumain de Cristi Pui, Aurora, devrait être en lice pour la Palme d'or. Cannes recevrait aussi deux habitués : le japonais Takeshi Kitano (Outrage) et le coréen Lee Chang-dong (Poetry).

Frémeaux avoue à Variety que c'est "difficile". "Une année très compliquée."

Pour preuve, le film de Terrence Malick. The Tree of Life, avec Brad Pitt, Sean Penn et Jessica Chastain, est dans l'incertitude spéculative. Un temps annoncé en ouverture de la Quinzaine, le film devait sortir en Franc ele 12 mai et a été décalé sine die. Il semble que le cinéaste soit toujours en salle de montage. Malick n'est pas venu à Cannes depuis 1979 (Les moissons du ciel).

Variety semble confirmé que Hereafter de Clint Eastwood, Black Swan de Darren Aronofsky et le nouveau film de Gus Van Sant ne seront pas prêts à temps. De même le Stephen Frears, l'adaptation de la BD Tamara Drewe, est encore en post-production.

Le cinéma britannique n'est pas le seul à proposer un nombre imposant de sélectionnables. C'est aussi le cas du cinéma roumain et hongrois, avec pas moins de trois cinéastes potentiellement éligibles pour la compétition.

Côté français, on murmure que le Bertrand Blier tient la corde, malgré son vif échec cannois en 2003 (Les côtelettes). Le bruit des glaçons réunit Jean Dujardin et Albert Dupontel. Olivier Assayas, avec sa série télévisée en trois parties sur le terroriste Carlo Sanchez, Carlos le Chacal, devrait être présenté dans sa forme télévisuelle (intégrale), hors-compétition.

Tout sera révélé le 15 avril en fin de matinée, avec davantage de surprises et de nouveaux talents que ces confirmations ou hypothèses assez classiques.

Cannes dévoile son affiche

Posté par vincy, le 28 mars 2010

cannes 2010 afficheJuliette Binoche. Photographiée par Brigitte Lacombe (voir son site web). Cannes en fluorescent grâce un pinceau lumineux. On attend encore la déclinaison horizontale pour le fronton du Palais des Festivals.

Le visuel bleu nuit sera donc l'affiche officielle du Festival pour cette 63e édition.  On reste cependant dans la même thématique que depuis 2006. Avant, l'illustration était reine. Depuis, les stars féminines s'affichent. Cela a commencé avec un hommage à In the Mood for Love, avec une silhouette en ombre chinoise. L'an dernier, c'était une séquence d'Antonioni qui était honorée. Lynch avait mstérieusement masquée une femme aux allures de starlette blonde platine.

Juliette Binoche sera certainement en sélection officielle au prochain festival, avec Copie Conforme, le nouveau film de l'Iranien Abbas Kiarostami.

Reflets du cinéma iranien : un voyage essentiel

Posté par MpM, le 13 mars 2009

IranDepuis 1997, l’association Atmosphères 53 organise pendant quinze jours un festival de cinéma disséminé dans toutes les salles du département de la Mayenne, sans le but de "faire découvrir des cinématographies étrangères et/ou différentes" se voulant le plus possible le "reflet de la cinématographie d’un pays ou de l’ensemble cinématographique choisi". Après des éditions consacrées au cinéma nordique (1998), du Maghreb (2005) ou encore aux "frontières" (2007), ces reflets du cinéma s’intéressent cette année à la cinématographie iranienne.

Jusqu’au 24 mars prochain, les Mayennais pourront ainsi découvrir dans plus d’une quinzaine de lieux des films de fiction, des documentaires et des courts métrages, mais aussi des conférences, stages de formation, soirées festives, expositions, rencontres, spectacles… en lien avec l’Iran. Ce qui est particulièrement intéressant dans le choix des films présentés, c’est la présence à égalité d’une sélection de films majeurs sortis sur nos écrans depuis 1979 (Où est la maison de mon ami d’Abbas Kiarostami, Le cercle de Jafar Panahi, Mariage à l’iranienne de Hassan Fathi…), mais aussi de longs métrages antérieurs (La Vache de Dariush Mehrjui ou Nature morte de Sohrab Shahid Saless) ou récents mais inédits en France (Le Lézard de Kamal Tabrizi).

Car, malgré les contraintes et la censure, la cinématographie iranienne garde un véritable dynamisme, avec une centaine de films produits par an. Il faut dire qu’il existe dans le pays une véritable tradition cinématographique. En effet, dès 1900, le roi Mozaferedin Chah découvre le cinéma lors de l’exposition universelle de Paris. Enthousiaste, il demande à son photographe (Akkas Bashi) de se procurer tout le matériel nécessaire pour ramener cet art merveilleux dans son pays. Trois ans plus tard ouvre à Téhéran la première salle de cinéma. Rapidement, certains religieux manifestent leur mécontentement : les films, qui montrent des femmes non voilées, sont jugés blasphématoires.

"Nous ne sommes pas opposés au cinéma"

Pourtant, une petite production locale voit le jour : films ruraux, mélodrames sociaux, comédies… entre 1930 et 1979, on répertorie ainsi environ 1100 films de fiction diffusés dans les 420 salles du pays, toujours sous le regard réprobateur des religieux. Curieusement, c’est l’ayatollah Khomeiny lui-même qui offre sa vraie légitimité au 7e art. "Nous ne sommes pas opposés au cinéma, mais contre son utilisation en faveur de la prostitution" déclare ainsi le grand leader après avoir vu La Vache de Dariush Mehrjui (l’histoire d’un paysan tombant malade quand sa vache meurt) à la télévision. Son discours donne le coup d’envoi à un cinéma respectant les "valeurs islamiques" et montrant le "bon chemin". Bien sûr, en parallèle, naît une autre sorte de cinéma, critique et engagée, qui tente de dénoncer ce qui ne va pas en Iran. Il est porté par des cinéastes comme Abbas Kiarostami, Mohsen Makhmalbaf, Bahram Beyzaie, Kiomars Pourahmad…

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