Penelope Cruz et Javier Bardem dans le prochain Asghar Farhadi ?

Posté par vincy, le 28 mai 2016

Penelope Cruz et Javier Bardem, couple à la ville, seraient en négociation pour être de nouveau un couple à l'écran devant la caméra d'Asghar Farhadi.

Depuis leur premier film ensemble, Jambon Jambon en 1992, les deux stars espagnoles ont collaboré à six films ensemble en tant que comédiens, dont Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen et En chair et en os de Pedro Almodovar. Ils ont un autre projet ensemble, Escobar, réalisé par Fernando León de Aranoa.

Almodovar co-producteur

Le tournage du nouveau film de Farhadi est prévu pour la fin de l'été ou le début de l'automne 2017 et se déroulerait dans le sud de l'Espagne. Le projet est porté par le partenaire français du cinéaste iranien, Memento films, et la société de Pedro et Agustin Almodovar, El Deseo.

A l'origine, Asghar Farhadi devait tourner ce film à l'automne dernier mais, selon les propos de son producteurs rapportés par Variety, il avait le mal du pays et et un conflit de planning avec les acteurs ont retardé le projet. Un acteur américain doit rejoindre les deux comédiens espagnols au générique. Penelope Cruz avait initié le projet en déclarant son souhait de vouloir travailler avec le réalisateur d'Une séparation.

Cannes 2018 ?

Le scénario est presque finalisé et les repérages devraient commencer le mois prochain. Il s'agirait d'un thriller psychologique autour d'une famille de viticulteurs, dans une Espagne rurale.

Ce sera le deuxième film du réalisateur dans une langue autre que le perse, après Le passé, en français, en 2013.

Prix du meilleur scénario et prix d’interprétation masculine pour Shahab Hosseini au Festival de Cannes cette année, son dernier film Le client sortira le 9 novembre sur les écrans français.

Almodovar: les malheurs de Julieta

Posté par vincy, le 12 avril 2016

Pauvre Pedro Almodovar. Cette semaine sera sans doute la pire de sa carrière. Outre que son nom apparaît dans les #PanamaPapers, son vingtième film, Julieta, a fait un bide au box office espagnol ce week-end lors de sa sortie. Selon Rentrak Spain, le film a récolté 585 000 € pour son premier week-end (79 000 entrées) et se fait même battre par Kiki, el amor se hace, qui est sorti la semaine précédente.

Il est ainsi loin des Amants passagers (1,9M€), des Etreintes brisées (912K€), de Volver (1,8M€), de Parle avec elle (1,74M€) et de La piel que habito (1,2M€). Certes la plupart de ces film a eu le droit à une distribution un peu plus massives. Julieta n'est sorti que dans 185 salles quand les autres films cités avaient eu accès à plus de 220 écrans. Paradoxalement, cela lui permet d'avoir la meilleure moyenne par copie de la semaine. Mais au final, Almodovar ne battra pas son trio de tête (Femmes au bord de la crise de nerfs, 3,3M d'entrées, Tout sur ma mère, 2,6M d'entrées et Talons Aiguilles, 2M d'entrées).

Agustin protège Pedro

Julieta a sans doute souffert du souvenir mitigé des Amants passagers et de critiques divisées à son encontre. Mais c'est surtout les révélations autour de la présence de son nom dans les Panama Papers qui ont perturbé le marketing du film. Suite à cette révélation, le cinéaste a annulé sa présence à l'avant-première du film, à la conférence de presse et à ses interviews promotionnelles. Pedro et son frère Agustin, qui gère leur société de production, El Deseo (El Clan, Les nouveaux sauvages), sont en effet mentionnés parmi les noms de possesseurs de comptes offshore gérés par la firme panaméenne Mossack Fonseca. Durant trois ans, entre 1911 et 1994, alors que les films de Pedro Almodovar ont commencé à avoir un succès mondial, El Deseo détenait ne société offshore domiciliée dans les îles Vierges britanniques et gérée par Mossack Fonseca, Glen Valley Corporation. Ça la fout mal pour un cinéaste de gauche qui a toujours vilipendé la corruption et le manque d'argent dans la culture.

On ne sait pas combien d'argent a transité par cette société échappant aux impôts, ni à quoi a pu servir ces sommes. Agustin Almodovar a compris l'impact de ces révélations sur l'image de son frère, la carrière de son film et bien sûr la psychologie du cinéaste, atteint de plein fouet. Après un premier communiqué laconique et clinique, à la manière d'un David Cameron, Agustin a donc rédigé un second communiqué pour endosser toute la responsabilité de l'affaire: "Dès les premiers moments de la constitution d’El Deseo, (…) j’ai pris en charge la gestion de l’entreprise et lui s’est dédié aux aspects créatifs." En 1991, sous la recommandation de ses conseillers, "face à une possible expansion internationale de l’entreprise", il a créé cette société offshore. "Cependant, on a laissé mourir la société sans activité car elle ne collait pas avec notre manière de travailler", précise-t-il, en assurant être en règle "avec toutes les obligations fiscales."

Julieta sort en France le 18 mai. Mais le rayon de soleil pour Almodovar pourrait arriver dès jeudi, avec sa présence dans la compétition du Festival de Cannes.