« Ciao Italia! »: Le cinéma s’invite dans une exposition sur l’immigration italienne

Posté par vincy, le 27 mars 2017

L'exposition Ciao Italia!, récit d'un siècle d'immigration et de cultures italiennes en France entre 1860 et 1960, s'ouvre le 28 mars au Musée national de l'Histoire de l'immigration. On connaît tous un ami issu aux origines italiennes, sans compter la cuisine (pizza, pasta...) ou des mots italiens devenus courants en Français qui ont imprégné la culture française.

Sur l'émigration des Italiens, l'exposition montre quelques extraits dès le début du parcours: un film de 1915, L'emigrante de Febo Mari, et Toni de Jean Renoir (1935). Le 7e art infuse ainsi tout au long de ce voyage dans le temps, avec un extrait de Thérèse Raquin de Marcel Carne ou l'affiche de Il piccolo vetraio (Les vitriers) de Giorgio Capitani.

A côté de l'exposition, le musée proposera d'ailleurs des projections comme la webserie de Svevo Moltrasio et Federico Iarlori, Ritals et macaronis, ou le documentaire suisse de Pierre-François Sauter, Calabria.

De l'emigrante à la dolce vita

Mais si l'on parle de cette exposition, c'est parce qu'elle s'achève sur une consécration du cinéma. 1960 pourrait symboliser le début d'une époque, ou la fin d'un cycle. Les Italiens en Français sont davantage Français qu'Italiens, la culture des deux pays est reliée par De Gaulle avec le concept de "latinité", les deux peuples sont cousins, les deux nations sœurs. Terminés les commentaires xénophobes, les violences racistes, les sales jobs donnés aux transalpins (on vous recommande de lire la prose ambigüe d'Albert Londres sur le sujet dans Marseille porte du Sud). 1960 c'est Fellini et La dolce vita. L'Italie n'est plus le pays pauvre qui fournit des travailleurs. C'est le pays cool où l'on vit "Plein soleil", sans "Mépris", où "Rome est ville ouverte" et où l'on "Voyage à deux" avec une Vespa ou en cabriolet. C'est Martini et Campari.

Le dernier chapitre de l'exposition est donc consacré au cinéma, avec, en vedette les chanteurs-acteurs Yves Montand et Serge Reggiani, tous deux d'origine italienne, l'affiche de L'avventura produit par le magnat de la presse italien installé en France Cino del Duca, et bien sûr Lino Ventura, qui toujours conservé sa nationalité italienne, star française populaire, que l'on voit rouler des mécaniques "à l'italienne" avec Aldo Maccione dans L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch. L'italianité a longtemps été cette image du macho frimeur sur la plage que Lelouch a filmé comme on cadre un ballet d'échassiers un peu ridicules. Heureusement l'italien c'est surtout Marcello. Mastroianni rejoignant Anita dans la fontaine de Trevi. C'est la dernière image qu'on emporte, même si elle n'a aucun rapport avec le sujet. L'extrait du film démontre que l'Italie et son cinéma, ses artistes, ses millions d'immigrés ont infusé dans nos esprits français.

Claude Lelouch fait revenir Belmondo sur les plateaux de cinéma

Posté par vincy, le 5 août 2012

Le Parisien a révélé hier le retour de Jean-Paul Belmondo au cinéma. 11 ans après un AVC qui l'a profondément diminué, 2 ans après Un homme et son chien, son dernier film, de Francis Huster, plutôt raté, "Bébel" revient sur les plateaux de Claude Lelouch. C'est le réalisateur lui-même qui a divulgué l'information, après une projection d'Itinéraire d'un enfant gâté au Festival de Nîmes. Le film, l'un des meilleurs de Lelouch en 50 ans de filmographie, avait valu à Belmondo le seul César de sa carrière.

A 79 ans, Belmondo retrouve donc un cinéaste avec qui il a tourné 3 films. Un homme qui me plaît en 1969 avec Annie Girardot, Itinéraire d'un enfant gâté en 1988 avec Richard Anconina et Les Misérables du XXe siècle en 1994.

Le nouveau projet de Lelouch (le premier depuis Ces amours-là en 2010, le 44e depuis ses débuts), Les bandits manchots, sera une comédie. Belmondo incarnera un prisonnier qui cherche à s'évader. Mais, sur le toit du pénitencier, il chute et se blesse gravement. Selon les propres mots du cinéastes, il s'agira de la confrontation entre "une bande de vieux cons" et "une bande de jeunes cons". Charles Gérard et Aldo Maccione seront sans doute dans la première catégorie face à Franck Dubosc et Antoine Duléry dans la seconde. une femme se glisse dans l'affaire, interprétée par Audrey Dana.

A noter qu'il s'agira aussi du grand retour de Maccione, qui n'a rien tourné depuis Travaux, on sait quand ça commence... de Brigitte Roüan en 2005 et qui a connu un véritable trou d'air dans sa carrière cinématographique depuis 1987. Lelouch l'avait immortalisé dans L'aventure c'est l'aventure en 1972. Charles Gérard, fidèle de "Bébel" (6 films ensemble), est aussi un habitué de Lelouch. Ce sera leur 19e collaboration. Audrey Dana a déjà tourné deux fois avec le réalisateur.

Espérons que Belmondo aura la main plus chanceuse avec Lelouch qu'avec Huster et qu'il emportera la mise. Lelouch a par ailleurs signalé à Nîmes qu'il préparait les deux longs métrages suivants  : Salaud, on t'aime et L'intime conviction. Les trois films auront une séquence en commun.