Posté par vincy, le 22 novembre 2016
Legendary Entertainment a acquis les droits du roman culte de Frank Herbert, Dune, paru en 1970. Le contrat prévoit aussi bien un film qu'une série télévisée.
Pour beaucoup de cinéphiles, Dune c'est évidemment le film de David Lynch en 1984, avec Kyle MacLachlan, José Ferreret Virginia Madsen. S'il est aujourd'hui une référence dans le genre, le film avait été un gros fiasco financier aux Etats-Unis (31M$ au box office pour un budget de 40 millions de $ de l'époque) mais un joli succès en France (2,3 millions d'entrées).
Pour Hollywood comme pour beaucoup de producteurs, Dune a tout du livre maudit. Un monument littéraire impossible à adapter.
Alejandro Jodorowsky s'y était essayé, en vain. De cet échec, le cinéaste Frank Pavich avait réalisé un documentaire, Jodorowsky's Dune, où l'on voyait l'artiste chilien chercher ses millions de dollars en vain auprès d'Hollywood. Le docu avait reçu de nombreux prix, dont le Grand prix du jury aux Utopiales. Pour ce Dune, Jodorowsky avait enrôlé les Pink Floyd et magma à la musique, Jean Giraud aka Mœbius pour les aspects visuels, David Carradine, Salvador Dali, Orson Welles, Mick Jagger et même Amanda Lear pour les acteurs. A noter que Blaq Out va sortir le 5 décembre le DVD et le coffret DVD/Blu-Ray (avec notamment un livre exclusif comprenant des documents d'archive, des textes d'Alejandro Jodorowsky et de H.R. Giger et des dessins de 20 artistes internationaux conçus spécialement pour cette édition).
Ridley Scott avait aussi été intéressé par le projet avant de se consacrer à Blade Runner au début des années 1980. Plus tard, la Paramount avait enrôlé différents réalisateurs avant d'abandonner le projet en 2011. Une mini-série TV a quand même vu le jour en 2000.
Cette fois-ci serait-elle la bonne? Vu la complexité du roman, qui mélange politique, religion, écologie, le besoin en bons effets spéciaux et la nécessite d'un récit clair sans être simpliste autour du héros, le studio aura surtout besoin d'un bon scénariste et d'un bon metteur en scène pour conjurer le mauvais sort qui entoure cette énième tentative d'adaptation.
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Posté par vincy, le 1 janvier 2016
Midnight Special de Jeff Nichols - MPM
"Le film que j’attends le plus en 2016 ? C’est un film dont je n’ai pas encore entendu parler, dont je n’attends rien, et que je reconnaîtrai le cœur battant en le voyant, parce qu’il me bousculera et me donnera la sensation que le cinéma a encore tout à dire et à inventer. S’il faut absolument citer un titre, ça pourrait être Midnight special de Jeff Nichols, parce qu’il a les capacités pour provoquer ce genre d’émotions."
Batman v Superman de Zach Snyder - Wyzman
"S'il y a bien un film que l'on est en droit d'attendre avec impatience, c'est sans conteste Batman v Superman : L'Aube de la Justice. Le film le plus cher de toute l'histoire réunira en effet les deux plus grands héros de bande dessinée qui soient, ou du moins mes préférés. Réalisé par Zack Snyder (le papa de 300 et Watchmen), ce Batman v Superman devrait être son Réveil de la Force… Ou ne sera pas !"
Carol de Todd Haynes - Cynthia
"Le cru 2016 semble alléchant et devant ces mets cinématographiques qui donnent l'eau à la bouche, mon choix s'est porté sur Carol de Todd Haynes. Comment ne pas être impatient face à un film qui met en scène l'iconique Cate Blanchett et l'étoile montante Rooney Mara et sa légèreté qui lui est propre dans des tenues sublimes des années 50. Ajoutons à cela une histoire d'amour qui fait triompher la différence dans un monde cruellement fermé d'esprit et cela donne un cocktail sulfureux que j'ai hâte de dévorer au cinéma en 2016."
The Neon Demon de Nicolas Winding Refn - Kristofy
"Nicolas Winding Refn a su imposer sa marque (NWR) et son style (l'art est un acte de violence). Après Drive, Only God Forgives et Bronson et la reconnaissance de ses pairs dans le circuit des festivals même si l’adhésion du public n’est pas toujours au rendez-vous, on attend vraiment The Neon Demon avec Elle Fanning, Keanu Reeves, Christina Hendricks, Jena Malone : une jeune mannequin qui sera l'objet de désirs d’autres femmes prêtes à tout pour 'prendre' sa beauté et sa vitalité... Comment sera racontée ce genre d'histoire dans le Los Angeles d'aujourd'hui avec le goût de Nicolas Winding Refn pour une sophistication très graphique ? The Neon Demon sera aussi son premier film où des femmes seront les personnages principaux. Grosse attente pour cette année 2016, avec une présence probable au prochain Festival de Cannes..."
Jodorowsky's Dune d'Alejandro Jodorowsky - Geoffroy
"Puisqu'il est si difficile de ne citer qu'un seul film pour nommer le plus attendu de l'année 2016, celui qui m'inspire le plus, en dehors des quelques événements ciné incontournables, est un film qui ne s'est jamais fait. Ce paradoxe, non rédhibitoire, est l'occasion de visionner sous la forme documentaire la préparation de l'adaptation avortée du roman Dune de Frank Herbert par le réalisateur Chilien Alejandro Jodorowsky. Jodorowsky's Dune relate, bien avant le long-métrage culte de David Lynch, l'incroyable projet - fou dira t-on par la suite - aussi pharaonique que don quichottesque d'un artiste au service de son art."
Julieta de Pedro Almodovar - Vincy
"Trois ans que Pedro Almodovar n'a rien sorti. Après une série d'oeuvres majeures (et dramatiques) au début des années 2000, le cinéaste espagnol a moins convaincu avec successivement un film passionnel et tragique, un thriller glaçant et tendu et une comédie loufoque mais un peu ratée. C'est dire si l'attente est grande avec ce Julieta (anciennement Silencio) qui naviguera entre les années 80, qui lui furent si inspirantes, et aujourd'hui. En allant chercher de nouvelles têtes (muses), en retrouvant un récit mélodramatique et une histoire de femmes (ses deux marottes), on espère forcément voir un grand Almodovar sur les écrans, et sans doute sur les marches à Cannes. Le plus surprenant sera sans doute le style qu'il nous promet plus intime, plus sombre, moins drôle. Le rouge ferait place au vert et au brun. C'est tout ce qu'on souhaite d'un maître du cinéma: qu'il nous étonne encore et toujours."
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Posté par MpM, le 22 novembre 2010
Présenté dans le cadre de la carte blanche à Alejandro Jodorowsky lors de l'Etrange festival 2010, No mercy de Kim Hyoung-jun s'était vu qualifié par Jodorowsky lui-même de "tragédie adulte, démentiellement raffinée, avec un final digne de tous [ses] respects." Il est vrai que ce thriller coréen crépusculaire, sorti en DVD le 17 novembre dernier, s'inscrit dans la lignée d'un certain cinéma coréen actuel jouant avec les nerfs et l'imaginaire de son spectateur, à l'image de The chaser de Na Hong-jin ou Memories of a murder de Bong Joon-ho.
Le créneau de No mercy est plus spécifiquement celui du film de vengeance, et il lorgne d'ailleurs assez ouvertement du côté de Park Chan-wook et plus précisément de Old boy, inoubliable grand prix cannois et en passe d'être refait sauce hollywoodienne. Trop ouvertement, probablement, car il laisse de ce fait rapidement entrevoir son jeu, à savoir la mise en place d'un piège infernal dépassant largement la simple enquête policière. On s'attend notamment trop au twist final pour ne pas être un peu déçu lorsqu'il finit par arriver.
Le scénario ménage malgré tout divers rebondissements qui génèrent une tension grandissante. Le mise en scène, elle, parait plus en retrait, très loin de l'élégance choc de Old boy. Pour compenser cette absence d'inventivité et la torpeur de l'ensemble, Kim Hyoung-jun se contente de plaquer une musique trépidante sur les séquences d'action. On peut en concevoir une certaine frustration, et même l'impression que l'intrigue n'avance pas, mais ce rythme inégal permet de renforcer l'isolement du personnage principal. Ce dernier ne cesse de parcourir la ville à la recherche de son salut. Or, plus il essaye d'agir, plus il s'englue dans une situation qui le dépasse. Comme un insecte pris dans une toile d'araignée, et que chaque geste rapproche de sa fin.
Décidément, la vengeance et ses raffinements complexes (voire pervers) sont une inépuisable source d'inspiration pour les réalisateurs de polar, et plus encore semble-t-il pour toute une veine du cinéma asiatique obsédée par la notion de faute originelle qui finit toujours par vous rattraper. Dans le plus pur esprit de la tragédie, les êtres humains deviennent de lamentables jouets entre les mains du destin. Le professeur Kang passe ainsi d'un dilemme à un autre, où il s'agit toujours de choisir entre son éthique professionnelle et son bonheur personnel. Non seulement le choix est impossible, mais en plus il est toujours mauvais. Lorsque le héros s'en rend compte, il est bien évidemment trop tard. Et le dénouement final laisse le spectateur frémissant : qu'aurait-on fait à sa place ?
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No mercy de Kim Hyoung-jun
Avec : Sul Kyung-gu, Ryoo Seung-bum, Han Hye-jin...
En DVD depuis le 17 novembre (CTV international)
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