BIFFF 2014 : The Raid 2 dépasse les attentes les plus folles

Posté par kristofy, le 12 avril 2014

the raid 2Un regard dans le rétroviseur des films de combats montre qu'il y a toujours eu différents arts martiaux, et que 3 acteurs ont été à travers leurs films des symboles d'un renouveau ces dernières années : Tony Jaa et le muay-thaï en Thaïlande, Donnie Yen et le MMA (mixed martial art) à Hong-Kong, et enfin Iko Uwais et le pencak-silat en Indonésie. En 2012 on découvrait avec lui The Raid réalisé par Gareth Evans et on redécouvrait leur premier film ensemble Merantau (en 2009).

The Raid montrait un petit groupe de policiers prendre d'assaut un immeuble pour arrêter un dangereux trafiquant mais c'est ce dernier qui leur tendait un piège : portes condamnées, électricité coupée et une armée de combattants ennemis... Les combats aussi violents que spectaculaires à chaque étage en ont fait un film culte, et même un des meilleurs films de l'année. Deux ans plus tard, voici enfin la suite qui démarre quelques heures après les événements déjà vus.

The Raid 2 : Berandal est un des films les plus attendus de 2014 : après une première qui secoué le Festival de Sundance, le film sort presque en même temps partout dans le monde entre fin mars (Indonésie, Australie, Russie...) et avril (Etats-Unis, Canada, Angleterre, Belgique, Finlande, Turquie, Lituanie...), sauf le Japon (en août). La France sera presque l'un des derniers pays à sortir le film le 23 juillet (avec le risque qu'il soit déjà disponible en version pirate...).

L'avant-première au BIFFF s'est déroulée dans une ambiance survoltée : cette suite dépasse les attentes les plus folles. Tout les curseurs ont été poussés vers la surenchère : plus d'acteurs, plus de méchants, plus de lieux, plus d'armes, plus de rebondissements dans le scénario, plus de scènes incroyables. En deux mots ? Folie furieuse.

Des scènes d'anthologie incroyables

Quand le premier volet était concentré et limité à l'espace vertical d'un immeuble où il fallait monter d'étage en étage avant d'atteindre le boss, la suite se déploie de manière horizontale en forme de spirale en mouvement à la fois géographique et dans le temps.

Car cette fois le terrain de jeu pour les combats est toute une ville (prison, restaurants) avec ses conditions météo (boue, neige) et ses véhicules (voiture, métro) et cela pendant plusieurs années (une première demie-heure, puis 2 heures deux ans après). Alors que le premier The Raid durait 1h41, cette suite The Raid 2 : Berandal se déroule en effet sur 2h28 : le réalisateur Gareth Evans qui avait dû se limiter à un film d'action pure et dure dans un immeuble propose avec cette suite à la fois un film d'action brutal et un thriller avec une guerre des gangs.

Il ne s'agit plus seulement d'opposer policiers contre trafiquants, il y a en plus deux importantes mafias concurrentes dont chacune des familles dirigeantes va devoir faire face à des comploteurs et à des infiltrés dans leurs rangs.

The Raid 2Le premier film était sans temps mort avec presque exclusivement de l'action à tous les étages, le second débute par une alternance entre scènes d'actions et scènes de dialogues avant de faire ensuite se succéder les combats épiques avec même plusieurs séquences finales. Des jambes se tordent, des genoux se cassent, des gorges se tranchent, des têtes éclatent : c'est sidérant.

On passe du basique efficace à une performance sophistiquée : The Raid 2 est ultra généreux à tout points de vue. Il se permet même toutes les audaces : quelques clins d’œil malicieux (une arme cachée sous une table, des exécutions d'hommes à genoux), parfois même un peu d'humour macabre (avec une balle de base-ball, avec une pioche), et quelques moments presque inutiles pour le scénario mais tellement jouissifs à voir (comme une séquence où une femme armée de deux marteaux fait saigner à elle seule une dizaine de types). Cette fois, la multitudes de lieux et de personnages offre plusieurs scènes d'anthologie incroyables (une cinquantaine de combattants dans la boue, des combats dans plusieurs voitures en pleine course-poursuite, etc.).

The Raid avait placé la barre haut catégorie film d'action, The Raid 2 : Berandal sera définitivement le sommet du genre.

Le maître du Kung-fu Liu Chia-liang disparaît (1936-2013)

Posté par vincy, le 25 juin 2013

lau kar leung liu chia liangLiu Chia-liang était l'un des grands Maître du Kung-fu : acteur, réalisateur, cascadeur, chorégraphe, directeur de combats, il était passé expert en arts martiaux chinois.

Dès les années 50, il débute dans le cinéma hong-kongais, en pleine effervescence. A l'époque le Kung-fu est secondaire dans le 7e art. Ce cantonnais aura dirigé les cascades de plus de 70 films, jusqu'en 2005. Il aura aussi joué dans autant de films, notamment toute la série des Wong Fei Hung. C'est en 1966, avec The Jade Bow, qu'il marque l'histoire du genre avec un mélange de kung-fu, de sabres et d'effets spéciaux. La célèbre Shaw Brothers l'engage immédiatement. Il chorégraphiera les combats des films de Chang Cheh. Commence alors l'âge d'or d'un cinéma qui ne s'exporte pas encore mais cartonne dans la zone Asie.

Avec l'arrivée de Bruce Lee, le cinéma hong kongais change de nature et Liu Chia-luang évolue pour se renouveler. Le Shaolin fait alors son entrée. Mais les flops s'enchaînent. Il songe alors à s'expatrier aux USA. La Shaw Brothers le retient et lui propose de réaliser ses propres films. Il en réalisera 26, entre 1973 et 2003, parmi lesquels Le boxeur spirituel, Le combat des maîtres, La 36e chambre de Shaolin, Le singe fou du kung-fu, Les 18 armes légendaires du Kung Fu, Les 8 diagrammes de Wu-lang, et bien entendu Les démons du karaté... Il mélange ainsi les techniques de son art avec un humour qui sera repris, plus tard, par un certain Jackie Chan. Son cinéma est loin de celui de Chang Cheh. Liu Chia-liang préfère la repentance des méchants ou le pardon des gentils. Son oeuvre est tout autant documentaire, épique et morale. Et le public est de nouveau au rendez-vous jusqu'à la fin des années 70. La Shaw Brothers décline, Jackie Chan explose. Une fois de plus la mutation du cinéma local entraîne l'artiste dans son effondrement. Au milieu des années 80, l'arrêt de la production cinématographique de la Shaw Borthers met un terme à 35 ans de domination de ses techniques.

Paradoxalement, c'est un Chinois qui vient le sauver : Jet Li. Liu Chia-liang change de registre : décors naturel, wushu, gymnastique... l'aspect cinétique devient plus important que le réalisme des combats. Hélas, l'entente avec l'équipe chinoise est mauvaise. Et son déclin s'accélère. Il travaillera malgré tout encore : avec Chow Yun-fat, Jackie Chan... Dépassé, le vieux Maître, maintes fois récompensé, se résigne à laisser de nouveaux cinéastes s'emparer du Kung fu. Ultime chant du cygne, il dirige les cascades de Seven Swords en 2005, film de Tsui Hark qui ouvre le festival de Venise, dans lequel il joue aussi. Il reçoit le Golden Horse Award des meilleures chorégraphies d'action.