Prix Magritte 2016 : 10 nominations pour « Le tout nouveau testament » de Jaco van Dormael

Posté par kristofy, le 15 janvier 2016

Avant les César en France, la 6ème cérémonie des Magritte du cinéma se déroulera à Bruxelles le 6 février : c’est le rendez-vous des récompenses pour les films belges francophones. Cette année la soirée se déroulera sous la présidence de Marie Gillain.

L’ensemble des nominations  en catégories artistiques et techniques distinguent déjà 6 favoris :
- 4 nominations pour Melody de Bernard Bellefroid (avec Lucie Debay, aussi dans la liste des révélations pour un César, sorti en France le 6 mai)
- 6 nominations pour Préjudice d’Antoine Cuypers (avec Nathalie Baye, sortie en France à venir ce 3 février)
- 7 nominations pour Je suis mort mais j’ai des amis de Stéphane et Guillaume Malandrin (avec Bouli Lanners et Wim Willaert, sorti en France le 22 juillet)
- 8 nominations pour Alleluia de Fabrice Du Welz (une petite bizarrerie calendaire après avoir été découvert à La Quinzaine des Réalisateurs de Cannes en 2014, sorti en France en novembre 2014),
- 9 nominations Tous les chats sont gris de Savina Dellicour (avec le duo Bouli Lanners et Anne Coesens)
- 10 nominations Le tout nouveau testament de Jaco van Dormael (à La Quinzaine des Réalisateurs de Cannes 2015, sorti en France le 2 septembre). Le film est aussi le plus gros succès belge en France avec plus de 800000 entrées.

Lors de l'édition 2011, Jaco van Dormael avec reçu la plupart des Magritte pour son Mr. Nobody (meilleur film, réalisateur, scénario, image, montage, musique), mais cette année il devra partager quelques statuettes avec d'autres... Pour mémoire, les années suivantes les meilleurs films/réalisateurs ont été en 2012 Les géants de Bouli Lanners (film, réalisateur, second rôle féminin, image, musique); en 2013 A perdre la raison de Joachim Lafosse (film, réalisateur, actrice); en 2014 c'était le film animé Ernest et Célestine de Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner (film, réalisateur); et l'année dernière Deux jours, une nuit de Jean-Pierre et Luc Dardenne (film, réalisateur, actrice, acteur).

Pour ce qui est de la catégorie meilleure actrice, les nominées figurent à l’affiche d’œuvres qui curieusement ne sont pas en catégorie meilleur film : Annie Cordy pour son rôle dans Les souvenirs, Veerle Baetens dans Un début prometteur, Yolande Moreau pour Le voyage en Chine (qui est aussi dans la catégorie second rôle pour Le tout nouveau testament), et Christelle Cornil pour Jacques a vu. Pour le meilleur acteur on retrouve Jérémie Renier pour Ni le ciel ni la terre, François Damiens pour La famille Bélier, Bouli Lanners pour Tous les chats sont gris et Wim Willaert pour Je suis mort mais j’ai des amis. On note que Benoît Poelvoorde est paradoxalement oublié...

Voici les principales catégories et leurs nominations :

Meilleur film : Je suis mort mais j'ai des amis de Guillaume Malandrin & Stéphane Malandrin, Le tout nouveau testament de Jaco Van Dormael, Melody de Bernard Bellefroid, Préjudice de Antoine Cuypers, Tous les chats sont gris de Savina Dellicour
Meilleur premier film : L'année prochaine de Vania Leturcq, Préjudice de Antoine Cuypers, Tous les chats sont gris de Savina Dellicour
Meilleur réalisateur : Fabrice Du Welz (Alleluia),  Jaco Van Dormael (Le tout nouveau testament), Bernard Bellefroid (Melody), Savina Dellicour (Tous les chats sont gris)

Meilleur film étranger en coproduction :
La famille Bélier de Eric Lartigau, Le chant de la mer de Tomm Moore, Marguerite de Xavier Giannoli, Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore
Meilleur film flamand: Brabançonne de Vincent Bal, Cafard de Jan Bultheel, D'Ardennen de Robin Pront, Waste Land de Pieter Van Hees
Meilleur scénario original ou adaptation : Alleluia, Je suis mort mais j'ai des amis, Le tout nouveau testament, Préjudice

Meilleure actrice : Christelle Cornil, Yolande Moreau, Annie Cordy, Veerle Baetens
Meilleur acteur : Wim Willaert, François Damiens, Jérémie Renier, Bouli Lanners
Meilleure actrice dans un second rôle : Helena Noguerra, Yolande Moreau,  Anne Coesens, Babetida Sadjo
Meilleur acteur dans un second rôle : Marc Zinga, Laurent Capelluto, David Murgia, Arno Hintjens
Meilleur espoir féminin : Stéphanie Van Vyve, Pili Groyne, Lucie Debay, Manon Capelle
Meilleur espoir masculin : David Thielemans, Benjamin Ramon, Romain Gelin, Arthur Bols

Meilleure image: Alleluia, Le tout nouveau testament, Préjudice : Frédéric Noirhomme
Meilleur son: Alleluia, Je suis mort mais j'ai des amis, Le tout nouveau testament
Meilleurs décors: Alleluia, Je suis mort mais j'ai des amis, Tous les chats sont gris
Meilleurs costumes: Je suis mort mais j'ai des amis, La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil, Tous les chats sont gris
Meilleure musique: Alleluia, Le tout nouveau testament, Melody
Meilleur montage: Alleluia, Je suis mort mais j'ai des amis, Tous les chats sont gris
Meilleur documentaire: Bureau de chômage de Anne Schitz et Charlotte Grégoire, I don't belong anywhere - Le cinéma de Chantal Akerman de Marianne Lambert, L'himme qui répare les femmes de Thierry Michel, La nef des fous de Patrick Lemy et Eric D'Agostino
Meilleur court métrage de fiction : Jay parmi les hommes de Zeno Graton, L'ours noir de Méryl Fortunat-Rossi & Xavier Seron (le premier long-métrage de Xavier Séron Je me tue à le dire avec Jean-Jacques Rausin vient d'ailleurs d'être primé au festival de Palm Springs, sortie courant 2016), Tout va bien de Laurent Scheid

L’instant Court : Annabelle, avec Christelle Cornil

Posté par kristofy, le 28 avril 2013

Christelle CornilComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage A Ninja pays half my rent réalisé par Steven Tsuchida, voici l’instant Court n° 108.

Cette semaine a débuté la 16e édition du Brussels Short Film Festival (24 avril - 4 mai), l'un des festivals de courts métrages les plus intéressants au monde puisqu'il se déroule sur 12 jours (durée équivalente au festival de Cannes) avec plus de 300 films courts en provenance de 50 pays !

En compétition, on retrouve notamment le court métrage Electric indigo réalisé par Jean-Julien Colette et avec l’actrice Christelle Cornil. Son visage éclaire autant de courts que de longs métrages, aussi bien en Belgique qu'en France depuis Le vélo de Ghislain Lambert avec Benoît Poelvoorde.

Voici donc Annabelle, un court-métrage réalisé par Agathe Cury, et en même temps une belle rencontre avec Christelle Cornil.

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Rencontre avec Christelle Cornil

annabelleEcran Noir : A propos de ce court-métrage Annabelle, comment as-tu choisi de t’engager sur un scénario qui n’avait quasiment aucun dialogue ?
Christelle Cornil : Je me souviens que la réalisatrice Agathe Cury était venue dans un festival de courts à Paris et elle avait vu le court métrage Stencil (de Dominique Laroche) dans lequel je joue avec une amie comédienne et réalisatrice. Agathe avait beaucoup aimé le travail qu’on avait fait et c’est comme ça qu’elle était venue vers moi et qu’elle m’a demandé de participer à son film. La première chose, c’est d’abord de se rencontrer et de se parler.

Elle m’avait envoyé le scénario de Annabelle qui en effet ne comportait que des descriptions : "scène1 elle fait ci", "scène2 elle fait ça"… C’était assez facile de s’imaginer ce que ça allait devenir parce qu'Agathe était très claire dans ses descriptions.

Moi de mon côté j’avais déjà fait un court-métrage totalement muet, et du coup je n’avais pas vraiment de craintes à aborder ça. C’était Révolution, le deuxième film de Xavier Diskeuve, j’étais déjà dans son court d’avant Mon cousin Jacques (qui était notamment en compétition au festival de Cabourg). En faisant Révolution, c’était difficile de savoir ce que ça allait donner, en tant que comédienne en général tu te bases sur l’interaction avec l’autre et sur les dialogues, et tu arrives à sentir si ce que tu donnes est juste. Et là c’était comme si j’étais partie dans un univers que je ne connaissais pas du tout, avec que des actions visuelles, les trois premiers jours j’avais des doutes et fait alors totale confiance dans le réalisateur, et le film est super.

Pour Annabelle on a répété deux jours avant le tournage avec Agathe Cury. Ce qui comptait pour moi, c’était qu’il y ait une chouette relation qui s’installe avec la réalisatrice, une relation de confiance, qu’il y ait quelque chose à défendre, qu’on travaille en amont pour bien savoir où on allait, et j’ai été comblée au niveau de mes attentes à ce niveau-là.

EN : Quelles différences fais-tu entre le travail à faire sur un court-métrage et sur un long-métrage où souvent c’est juste quelques journées où venir dans un planning de plusieurs semaines ?
CC : Sur un film où tu arrives pour faire juste deux ou trois jours de tournage, où parfois tu viens juste une date et tu reviens faire un jour trois semaines après et un autre jour la semaine qui suit pour un rôle secondaire, en ce qui concerne les liens à tisser avec l’équipe, c’est beaucoup plus difficile. Pour avoir vécu aussi l’expérience d’un long avec un rôle principal, l’investissement est total, l’attention du réalisateur est toujours concentrée sur toi et sur les personnages principaux, et il y a un autre type de relations qui se tisse. Il y a souvent plus de construction en amont, plus de préparation et de discussions.

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