Le jour final de Farrah Fawcett (1947-2009)

Posté par vincy, le 25 juin 2009

farrahfawcett1.jpgElle était la blonde flamboyante (avec un brushing légendaire) dans la série TV "Drôles de Dames" (29 épisodes). Mais pas seulement. Cette icône de la coiffure ("la coupe à la lionne"), longtemps classé parmi les plus belles femmes du monde, a d'abord commencé dans La jeune femme s'est faite connaître en 1976 à la faveur d'une photo prise par une agence éditant des posters. Elle y apparaît simplement vêtue d'un maillot de bain rouge, la tête penchée en arrière, ses cheveux blonds tombant en cascade sur ses épaules, un sourire éclatant sur les lèvres. L'image fait un tabac et se vend à 12 millions d'exemplaires.

Elle se maria d'ailleurs avec "L'homme qui valait trois milliards", Lee Majors, avec qui elle collabora dans le feuilleton. Puis elle partagea sa vie avec le comédien Ryan O'Neal (Barry Lindon) de 1980 à 1997, puis l'accompagna ces dernières années, jusqu'à sa mort le jeudi 25 juin 2009. Elle a succombé à son cancer anal, diagnostiqué il y a trois ans.

Sr le grand écran, elle est apparue dans une vingtaine de films entre 1969 et 2004. Elle a commencé avec Claude Lelouch, dans Un homme qui me plaît. On notera sa participation au célèbre Cannonball en 1981, avant de trouver son rôle le plus marquant dans Extremities, de Robert M. Young, qui lui valu une nomination aux Golden Globes. Elle tourna aussi dans des mauvais films de Stanley Donen et Alan J. Pakula. Robert Altman l'enrôla dans son casting très féminin de Docteur T et les femmes, en 2000. Mais c'est dans Le Prédicateur, de Robert Duvall, où son rôle, certes secondaire, restera le plus intéressant de sa carrière. Les prix du cinéma indépendant la nominèrent pour son personnage d'épouse du prêtre.

Elle n'est pas apparu dans la version cinéma de Drôles de dames. Elle avait exigé être la voix du nouveau Charlie... Si le cinéma l'a snobée, elle a réussit une brillante carrière sur le petit écran, à travers des téléfilms populaires et des seconds rôles "invités" dans des séries à succès.

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Les Prix Henri-Langlois très chabadabada

Posté par vincy, le 13 février 2009

place henri langloisLes 4es Rencontres internationales du cinéma de Patrimoine, qui se déroulent à Vincennes (à côté de Paris), ont séduit 10 000 spectateurs du 29 janvier au 2 février. C'est 4 000 cinéphiles de plus que l'an dernier. 

Le Palmarès a honoré douze personnalités, en remettant les prix Henri-Langlois:

- Les cinéastes européens Ken Loach, invité d'honneur cette année, et Théo Angelopoulos, dont le dernier film vient d'être présent à la 59e Berlinale. Loach a rappelé "l'importance de la mobilisation et de la défense du cinéma européen."

- Les comédiens Anouk Aimée et Michel Bouquet qui a confié que c'était grâce à Henri Langlois s'il a "pu comprendre ce qu'était le vrai, le grand cinéma." Au moins aucun animateur de télévision ne lui a fait l'offense de lui dire qu'il avait l'âge de rester à la plage... Aimée a remercié les "grands cinéastes" qu'elle avait eu la chance de rencontrer. Justement un Henri Langlois d'honneur a été remis à l'un d'entre eux, Claude Lelouch.

- les autres Henri Langlois d'honneur ont été remis à l'inusable Agnès Varda et au compositeur Claude Bolling.

Trois nouveaux prix ont prolongé le palmarès.

Le prix Henri-Langois de l'écriture pour l'auteure Yasmina Reza et le réalisateur Didier Martini, le prix H-L Européen pour le cinéaste ulkrainien Oles Yanchuk (Famine 33) et le prix H-L Révélation qui a récompensé Maïwenn Le Besco, elle aussi, issue de la galaxie Lelouch. Ce prix est destiné à primer une comédienne ou un comédien passé derrière la caméra.

L'ARP avait reçu plus tôt un prix spécial. Un trophée Coup de coeur a été décerné à Ronit et Schlomi Elkabetz, réalisateurs israéliens, pour leur film Les 7 Jours, présenté à la semaine de la critique à Cannes en 2008. La directrice de la cinémathèque du Brésil, Olga Futemma, complète cette longue distribution de "forces vives" et de talents qui oeuvrent pour que le cinéma du passé reste bien présent.

Les 50 ans du cinéma marocain : Essaouira (3)

Posté par vincy, le 11 octobre 2008

essaouira_orsonwelles.jpgAu bord de l'Océan Atlantique, entre Casablanca et Agadir, se dresse une petite ville fortifiée, un port de pêcheur qui, tranquillement, s'est mué en spot touristique. La ville a des airs (iodés) de Saint-Malo, le thermomètre est à peine plus chaud. Ce n'est pas Safi, autre ville océanique qui s'est transformée en Jérusalem pour les besoins du film de Ridley Scott, Kingdom of Heaven. Il s'agit d'Essaouira, cité adulée par les français, sans doute pour ses similitudes bretonnes. Planté dans le très occidental Sofitel, face à l'île de Mogador, Claude Lelouch y tourna le "mythique" And Now... Ladies and Gentlemen, avec Patricia Kaas, Jéremy Irons, et Jean-Marie Bigard.

Heureusement Essaouira a plutôt gardé le souvenir d'un autre tournage, mythologique. Othello.

Orson Welles posa sa caméra ici (mais aussi à Safi et El-Jadida, toutes deux plus au Nord) pour filmer sa plus belle oeuvre, en 1952. Il incarnait brillament le Maure de Venise dans cette tragédie shakespearienne, aux côtés de Suzanne Cloutier et Robert Coote. Ce Grand prix du festival de Cannes (Palme d'or de l'époque) avait connu deux suspensions de tournage, faute d'argent. Il a ainsi accepté des narrations et des seconds rôles deans Le troisième homme et Echec à Borgia pour réinvestir ses cachets dans la production de Othello. Welles devait batailler avec ses financiers pour parvenir à ses fins. Il a changé quatre fois de Desdémone. Tournage mouvementé, film tourmenté, son sixième long métrage fut un chemin de croix de trois années.

Locarno lui rendit hommage avec une rétrospective unique en 2005 et rappela qu'à la mort du cinéaste, Othello était le seul film qu'il possédait encore. Il existe trois versions de l'oeuvre, dont la plus rare reste celle présentée à Cannes. Sa fille avait entrepris la restauration du film en 1992; et la copie neuve eut le droit aux honneurs d'une projection publique en plein air, juste à l'entrée des fortifications. Désormais, là où se dresse une stèle (mal entretenue), avec le portrait de l'artiste, la place porte son nom.

(photo : Vincy Thomas)

Films sous les étoiles : C’est dit, rec.

Posté par vincy, le 27 juin 2008

cap24-cdirect.jpgPour donner suite au "post" du 24 juin concernant le festival Films sous les étoiles, la directrice de programmation nous a répondu lors du tournage de l'émission "C Direct" (Cap 24 ; partie 1 et partie 2) qu'il avait été difficile d'avoir certains films pour diverses raisons : mauvaise copie, absence de sous-titrage, refus net d'un distributeur... Parfois, il n'existe qu'une copie, à Londres...  Le miracle est d'avoir eu Cars (c'est très rare que Disney diffuse un de ses films en festival) ou Un homme et une femme (une seule copie, qui explique la présence de Lelouch hier soir lors de l'ouverture).

Alors que tout le monde parle d'action culturelle, d'éducation par la culture, on sent bien que les "ayant-foi", ces organisateurs de Festivals, ont de plus en plus de difficultés à rassembler une programmation dans de bonnes conditions. A cela, il faut désormais ajouter une étape : la validation de la programmation par le CNC et la DRAC. N'y a-t-il pas trop de verrous?