Cannes 2019: Il était une fois… Claude Lelouch, Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant

Posté par vincy, le 18 mai 2019

En 1966, un jeune homme réalisait une romance à Deauville. Un homme et une femme obtient la Palme d’or en mai, puis les Oscars du meilleur film étranger et du meilleur scénario, trois Golden Globes (film étranger, réalisateur et actrice). Claude Lelouch ne recevra plus jamais une telle ovation. Les César le boude et il vient souvent à Cannes hors-compétition. Il y revient cette année d'ailleurs avec un film lié à sa Palme.

Le film a un retentissement considérable, qui lance enfin la carrière du cinéaste obstiné, après dix films qui ont terminé leur course par un échec, quand ils sont achevés ou sortis en salles. Un homme et une femme reste le plus succès du réalisateur (4,3 millions d’entrées en France).

Les chabadabadas de Nicole Croisille sur la musique de Francis Lai ont contribué à lui faire traverser le temps. Le film pose les bases du cinéma romanesque et romantique de Lelouch, qui a alors presque 30 ans, avec une caméra très mobile, des tourbillons qui encerclent la relation homme-femme, un amour absolu et libre, des dialogues ou monologues percutants.

Anouk Aimée est déjà une star. Elle tourne depuis 20 ans, à l’étranger et en France, pour André Cayatte, Henri Decoin, Julien Duvivier, Jacques Becker, Georges Franju, Jean-Pierre Mocky… Depuis quelques années, elle est au générique de grandes œuvres comme La dolce vita (autre Palme d’or) et Huit et demi de Federico Fellini, Lola de Jacques Demy, Le jugement dernier de Vittorio De Sica, Sodome et Gomorrhe de Robert Aldrich et Sergio Leone, Il successo de Dino Risi.

Jean-Louis Trintignant tourne depuis dix ans et brûle les planches, notamment avec Jean Vilar et Claude Régy depuis 16 ans. Roger Vadim le révèle en 1956 dans Et Dieu créa la femme, même s’il est éclipsé par l’explosion de Brigitte Bardot. Il recroise Vadim pour Les Liaisons dangereuses puis tourne avec Abel Gance, Georges Franju, Robert Hossein, Dino Risi (Le fanfaron), Alain Cavalier… Film après film, il devient l’une des vedettes du cinéma européen de l’époque, dans Mata Hari, Compartiments tueurs, Merveilleuse Angélique.

Deux acteurs qui auront un prix d'interprétation à Cannes

Jamais césarisée, Anouk Aimée a remporté le prix d’interprétation féminine en 1980 (Le saut dans le vide). Césarisé sur le tard, pour Amour, autre Palme d’or à l’actif de l’acteur, Jean-Louis Trintignant sera sacré en 1969 avec un prix d’interprétation masculine pour Z.

En 1986, il filme Un homme et une femme : vingt ans déjà. Les amants, qui se sont perdus de vus se retrouvent. Le film est présenté à Cannes mais fait un flop dans les salles avec 470000 spectateurs. Cinq ans plus tard, le duo fait une infidélité à Lelouch en jouant sur sc§ne Love Letters.

Il revient cette année, toujours hors-compétition pour la fin d’une trilogie improvisée. Les plus belles années d’une vie est une fois de plus l’histoire de Jean-Louis et Anne, 52 ans après leur coup de foudre. Cette fois-ci on croise Marianne Denicourt, Souad Amidou et Monica Bellucci. L’histoire, aussi belle soit-elle, aura donc une fin. Ce pourrait aussi être le dernier film d’Anouk Aimée (87 ans) et de Jean-Louis Trintignant (88 ans), qui avait décidé d’arrêter sa carrière.

Le film sort le 22 mai dans les salles.

Albert Finney (1936-2019), acteur prodigieux et carrière prestigieuse

Posté par vincy, le 8 février 2019

L'acteur britannique Albert Finney est mort aujourd'hui à l'âge de 92 ans. Son élégance naturelle alliée à un corps robuste et un regard malicieux restent inoubliables. Fils de bookmaker, il a parfois pris des risques. Il avait refusé le rôle de Lawrence d'Arabie. Ce qui ne l'a pas empêché au fil des décennies d'obtenu cinq nominations aux Oscars, de gagner trois Golden Globes (en plus de six nominations), de remporter un BAFTA (et 8 autres nominations) et de tourner durant 50 ans au Royaume Uni comme aux Etats-Unis. Il a notamment été marié avec Jane Wenham, puis Anouk Aimée et enfin Pene Delmage.

En 2000, Steven Soderbergh le remet sur le devant de la scène en lui offrant le rôle masculin principal d'Erin Brokovich, où il joue un avocat-mentor de Julia Robert dans une "class-action" écologique. Soderbergh le réembauche pour Traffic et surtout pour Ocean's Twelve, pour une apparition dans l'épilogue, en père voleur de Catherine Zeta-Jones. Albert Finney jouera ainsi les valeurs ajoutées dans plusieurs productions hollywoodiennes: Une grande année de Ridley Scott, La Vengeance dans la peau de Paul Greengrass (en affreux Dr Hirsh) ou Skyfall de Sam Mendes (en garde-chasse de la propriété familiale de James Bond). Le 007 sera son dernier film de cinéma, il y a 7 ans.

Tim Burton lui offre aussi le rôle de Ed Bloom âgé (jeune, il est incarné par Ewan McGregor) dans Big Fish (et il fera une voix dans Les noces funèbres). Il faut dire que Finney est entouré d'un culte pour les cinéastes de cette génération.

Débutant d'abord au théâtre, aux côtés d'Alan Bates et Peter O'Tool, il joue Shakespeare durant les années 1950. On le considéra souvent comme l'héritier de Laurence Olivier. Il débute sur le grand écran en 1960, dans Samedi soir et dimanche matin de Karel Reisz. Tout au long de sa vie, épris de sa liberté, il refuse des gros cachets ou des responsabilités. L'argent ne l'intéresse pas. En 1962, il est Tom Jones dans le film éponyme de Tony Richardson. Albert Finney est l'acteur emblématique de ce Free Cinema britannique qui s'impose dans le Swinging London. Bad boy sympathique dans ce film culte, il envoute la critique qui le propulse dans le star-système. Avec Tony Richardson, il connaît aussi son plus grand succès théâtral dans les années 1960 en incarnant Martin Luther King dans Luther.

Cette liberté artistique le pousse à n'en faire qu'à sa tête. Il réalise ainsi Charlie Bubbles, autoportrait parodique où l'on croise une jeune Liza Minelli. Il fonde la société de production Memorial Enterprises, qui remporte la Palme d'or avec If..., et lance Stephen Frears avec Gumshoe (avec Finney en acteur), Mike Leigh avec Bleak moments et Tony Scott avec Loving Memory.

Audrey Hepburn et Hercule Poirot

Cela ne l'empêche pas de céder à certaines sirènes. dans les années, 1960, il tourne Voyage à deux, de Stanley Donen, périple ensoleillé et cruel avec Audrey Hepburn (avec qui il a eu une liaison) autour d'un couple. Film de guerre, thriller, comédie, il ne cherche pas à s'installer dans un genre. Il excelle en misanthrope dans le film familial Scrooge. Il campe un légendaire Hercule Poirot dans Le crime de l'Orient-Express de Sidney Lumet (qui le retrouvera pour son ultime film en 2007, le très noir 7h58 ce samedi-là, en doyen familial). Les années 1970 ne sont finalement pas moins riches, même s'il se fait rare, contrairement à Sean Connery ou Michael Caine. Admirable Fouché dans Les Duellistes de Ridley Scott (où il fut payé par une caisse de champagne), il enchaîne des films comme Looker film de SF de Michael Crichton, L'usure du temps d'Alan Parker ou L'habilleur de Peter Yates. On notera surtout sa participation aux œuvres de John Huston, la comédie musicale Annie, et le drame Au-dessous du volcan, où il transcende son personnage de consul solitaire et dépressif.

Les années 1990 peuvent être perçues comme sa traversée du désert au cinéma. Ce serait oublié son passage chez les Coen, en parrain de la mafia irlandaise dans Miller's crossing et surtout deux rôles importants chez Mike Figgis dans The Browning Version en prof homosexuel amer et chez Suri Krishnamma dans Un homme sans importance en chauffeur de bus homosexuel toujours dans "le placard".

les critiques des films d'Albert Finney

Finney tournera un tiers de sa filmographie entre 2000 et 2012, passant de Agnieszka Holland à Michael Apted, en passant par Alan Rudolph. Il a eu pour partenaire Diane Keaton, Jill Clayburgh, Jacqueline Bisset, Julia Roberts. Sur le petit écran il a incarné le pape Jean-Paul II et Winston Churchill. Il a été soldat, docteur, juge, écrivain.

A ne jamais faire trop de concession, à conserver son talent toujours intact, même pour un petit rôle, Albert Finney est resté l'un des acteurs les plus respectés. Son charme et son charisme, son refus d'être acheté par le système et son aspiration à s'en affranchir en ont fait une figure à part dans le cinéma anglo-saxon. Il savait être drôle ou inquiétant, séduisant ou antipathique, sensuel ou monumental. Mais c'est bien son esprit rebelle qui restera : il a refusé tout anoblissement et honneur royal au cours de sa vie, rejetant ainsi le titre de Sir. Pourtant, il a donné de beaux titres de noblesse au métier d'acteur.

Lelouch a de la suite dans les idées

Posté par vincy, le 16 octobre 2018

Claude Lelouch veut-il boucler sa boucle? Au Festival Lumière, le réalisateur a confirmé qu'il planchait sur une suite d'Itinéraire d’un enfant gâté, son troisième plus gros succès en France, sorti en 1988. Il reconstituerait le duo Jean-Paul Belmondo / Richard Anconina pour l'occasion. Le film était projeté à Lyon ce week-end.

Itinéraire d'un enfant gâté est l'histoire d'un ascension (Belmondo) et d'une transmission (à Anconina). Le film s'achève sur la "disparition" de Belmondo. Il est enterré par les siens, alors qu'il vit libéré, en pleine savane. Dans Le Parisien, le réalisateur affirme que le film s'intitulera Itinéraire de deux enfants gâtés. Lelouch explique que "C’est l’enthousiasme de Jean-Paul qui nous a donné envie de faire cette suite. Il veut faire un grand retour au cinéma."

On sait déjà que pour cette suite, "le jeune est devenu vieux et le vieux est devenu jeune". "Je vais faire le film d’un gamin, un film très optimiste qui donne envie aux gens d’apprécier le monde dans lequel ils vivent. C’est cette adolescence dans des corps fatigués qui va être passionnante à filmer" précise Claude Lelouch.

Il se tournerait en France, en Italie, en Espagne, et en Afrique. Atteint par un grave accident vasculaire cérébral il y a 17 ans, Belmondo n'a pas tourné de fiction depuis 2009 (Un homme et son chien). Il a un autre projet en cours, avec Fabien Oteniente à la réalisation.

Le réalisateur vient de terminer l'épilogue de sa trilogie Un homme et une femme (1966), Palme d'or et plus gros succès populaire de sa filmographie. Il en avait déjà fait une suite, Un homme et une femme: 20 ans déjà, en 1986, gros échec au box office. Il a réussit à recréer le duo Anouk Aimée / Jean-Louis Trintignant, alors que ce dernier avait assuré en avoir terminé avec le cinéma à cause de son cancer de la prostate.

Tourné en partie à Deauville, le scénario est secret. On imagine aisément une projection spéciale à Cannes, 52 ans après la Palme.

La Rochelle 2012 : la ronde des femmes

Posté par Martin, le 4 juillet 2012

A propos de Montparnasse 19 de Jacques Becker (1958).

Tous les ans, le Festival de La Rochelle rend hommage à un acteur ou une actrice. Cette année fut l’occasion de revoir quelques pépites de la carrière d’Anouk Aimé. Le film de Jacques Becker, où elle est l’une des femmes qui gravitent autour du peintre Modigliani (Gérard Philipe), lui offre un second rôle lumineux.

Ce qui frappe chez un grand metteur en scène, c’est comment il parvient à faire exister les personnages secondaires. Le personnage principal est un faisceau qui éclaire le monde et permet la rencontre avec les autres. Autour de Modigliani, on trouve trois femmes : celle du passé, Rosalie, patronne de restaurant (Léa Padovani), celle qu’il quitte, Béatrice, une riche étrangère (Lilli Palmer), et celle qu’il rencontre, la douce Jeanne, peintre, modèle et femme fidèle (Anouk Aimé donc). Dans deux scènes remarquables, le passage de relais a lieu. La première montre Rosalie qui cherche Modigliani dans le bar-restaurant de Béatrice : un échange succinct a lieu entre les deux femmes, chacune de son côté du bar. D’un côté, celle qui a fait de son métier de servir des verres, de l’autre celle qui, dit-on, a plongé Modi dans l’alcool… Elles se regardent à peine, séparés par la ligne du bar qui est d’abord une ligne sociale. La seconde scène, plus cruelle encore, a lieu dans l’ascenseur d’un hôtel de luxe où le peintre, avec Jeanne, a échoué à vendre ses toiles et croise Béatrice avec un homme riche et âgé. L’espace clos et étroit permet à Béatrice de se retourner, mais à peine : tous sont face caméra et Béatrice parle de Jeanne derrière elle comme si elle n’était pas là. La scène se termine par un signe de complicité de la riche femme jalouse vers Modi, puis, dans une ellipse audacieuse, Jeanne sort de l’ascenseur sans un mot passant, floue, devant le peintre net. Ce que filme admirablement Becker à ce moment-là, c’est le regard perdu d’un homme qui vient de voir la femme qu’il aime se faire humilier devant lui et à cause de lui.

Les femmes se déploient autour du peintre suivant une chorégraphie finement menée. Le film n’est pas pour rien dédié à Max Ophüls : il y a quelque chose d’une Ronde dans Montparnasse 19. De façon dialectique, les femmes tournent autour de Modigliani, mais c’est aussi lui qui pivote autour d’elles nous permettant d’appréhender l’idée de la femme. On pourrait dire de même de l’alcool et des tableaux. Les verres se multiplient de lieu en lieu, se vident, se remplissent et se ressemblent, tandis qu’avec les tableaux une subtile ronde a lieu jusqu’au terrible plan final – un acheteur véreux (Lino Ventura) met un à un les tableaux contre un mur en un mouvement frénétique de vautour dévorant sa proie. La scène la plus moderne se situe cependant un peu avant cela, dans le fameux hôtel de luxe, juste avant la scène de l’ascenseur : là, un ami de Modi a réussi à lui obtenir un rendez-vous avec un riche collectionneur américain sur le départ. Tout va très vite, l’épouse montre les bijoux qu’elle a achetés, les employés passent faisant les bagages et Modi reste assis, prostré sur un canapé, en attendant un éventuel achat. Quand il ouvre la bouche pour parler de Van Gogh, il est coupé par l’épouse qui crie qu’ils sont en retard. Quand enfin il est écouté, l’Américain lui propose d’étaler sous ses yeux tous ses tableaux et de faire de l’un d’entre eux l’effigie d’une marque de parfum : « la Vague bleue ». La vulgarité transperce alors le peintre sur place, mais cette scène déjà forte ne serait rien si la mise en scène ne venait y apporter un regard supplémentaire : le peintre humilié n’est pas seul, il est assis entre ses deux étoiles, son fidèle ami d’un côté, Jeanne de l’autre. C’est donc, une fois encore, moins une humiliation qui est filmée que le regard porté sur cette humiliation. En filmant ainsi l’empathie elle-même, Becker dessine un miroir parfait pour le spectateur. C’est peut-être aussi cela un grand metteur en scène : celui qui parvient à faire du spectateur un personnage de son film.

Nikos Papatakis rejoint les abysses (1918-2010)

Posté par vincy, le 23 décembre 2010

Né en Éthiopie, décédé à Paris, le réalisateur-producteur-scénariste d'origine grecque Nikos (ou Nico) Papatakis s'est éteint le 17 décembre dernier. Provocateur, engagé, intellectuel, sa vie fut presque passionnante que sa filmographie. "Ennemi du pouvoir et défenseur des humiliés" comme l'écrit Il Manifesto.

Il fut soldat dans la Corne de l'Afrique, avant de devoir s'exilé au Liban puis en Grèce avant de s'installer à Paris en...1939. L'époque est sombre mais il y fréquente les meilleurs : Jean-Paul Sartre, André Breton, Jacques Prévert, Robert Desnos, Jean Vilar et se lie d'amitié avec le sulfureux Jean Genet, prince de la perversion et de la subversion. Ironiquement, ces deux destins se sont croisés de bout en bout. Papatakis est mort, à deux jours près, cent ans après la naissance de son ami Genet.

En 1947, il créé le cabaret La Rose Rouge, à Saint-Germain-des-Prés. Il en a presque inventé l'esprit jazz-intello-chansonnier qui a fait la réputation du quartier. Il fait éclore Juliette Gréco et lance les Frères Jacques. En 1951, il épouse la jeune Anouk Aimée, bien avant Un homme et une femme. Il sortira plus tard avec un mannequin allemand, Nico, égérie d'Andy Wahrol et du Velvet Underground, une actrice grecque Olga Karlatos.

Mais c'est le cinéma qui le happe. C'est le début d'une histoire maudite entre lui et le 7e art.

Pour commencer, il produit un court métrage de Genet, Un chant d'amour, dont la photo est signée Jean Cocteau. La censure empêchera de le voir avant 1975. En 1959, il rencontre John Cassavetes, qui manque d'argent pour finir Shadows. Papatakis trouve les financements nécessaires et de vient coproducteur. Il se met alors à vouloir se lancer dans la réalisation. En 1963, il adapte la pièce culte de Genet, Les bonnes, d'après le fait divers des Soeurs Papin. Le film, intitulé Les abysses, est présenté à Cannes où il fait scandale.

Jamais assagi, il se lance en 1968 dans Les Pâtres du désordre, film qui dénonce le régime dictatorial des Colonels grecs. Il sort en plein mai 1968 ce qui le conduit au fiasco.

Il revient en 1975 avec Gloria Mundi, qui évoque la torture en Algérie. Mais un attentat à la bombe dans un cinéma parisien le retire immédiatement de l'affiche. Sa version retouchée, en 2005, rencontrera un joli succès en Grèce.

En 1986, il présente La photo à la Quinzaine des réalisateurs et en 1991, il boucle la boucle avec un portrait de Jean genet, interprété par Michel Piccoli dans Les Equilibristes. Présenté à Venise, le film est conspué par les admirateurs de l'écrivain.

En 2003, il publie ses mémoires, Tous les désespoirs sont permis (Fayard).

Il a voué sa vie à la passion et à la marginalité, à l'existentialisme et à l'amour. "L'idée communément admise est que l'amour, c'est formidable. C'est totalement faux : c'est terrible l'amour, il faut être extrêmement costaud pour pouvoir vivre ça!", s'exclame en 2005 le cinéaste. Il aura bien résisté.

Cannes : 50 bougies pour La dolce vita

Posté par vincy, le 4 avril 2009

Palme d'or du Festival de Cannes en 1960, quatre fois nommé aux Oscars en 1962, La dolce vita est considéré comme le classique le plus populaire dans l'oeuvre de Federico Fellini. Tourné en 1959, il célèbre cette année ses cinquante ans.

La fondation Fellini a produit pour l'occasion un documentaire sur la conception et la réalisation de ce film. Le documentaire a été réalisé par Gianfranco Mingozzi, second assistant réalisateur de Fellini sur le tournage. Des interviews de Anita Ekberg, Anouk Aimée et Yvonne Furneaux s'intègrent dans des révélations et des commentaires sur l'oeuvre.

Le Festival de Cannes devrait projeter le documentaire en avant-première mondiale, manière de commémorer cette Palme légendaire.

Les Prix Henri-Langlois très chabadabada

Posté par vincy, le 13 février 2009

place henri langloisLes 4es Rencontres internationales du cinéma de Patrimoine, qui se déroulent à Vincennes (à côté de Paris), ont séduit 10 000 spectateurs du 29 janvier au 2 février. C'est 4 000 cinéphiles de plus que l'an dernier. 

Le Palmarès a honoré douze personnalités, en remettant les prix Henri-Langlois:

- Les cinéastes européens Ken Loach, invité d'honneur cette année, et Théo Angelopoulos, dont le dernier film vient d'être présent à la 59e Berlinale. Loach a rappelé "l'importance de la mobilisation et de la défense du cinéma européen."

- Les comédiens Anouk Aimée et Michel Bouquet qui a confié que c'était grâce à Henri Langlois s'il a "pu comprendre ce qu'était le vrai, le grand cinéma." Au moins aucun animateur de télévision ne lui a fait l'offense de lui dire qu'il avait l'âge de rester à la plage... Aimée a remercié les "grands cinéastes" qu'elle avait eu la chance de rencontrer. Justement un Henri Langlois d'honneur a été remis à l'un d'entre eux, Claude Lelouch.

- les autres Henri Langlois d'honneur ont été remis à l'inusable Agnès Varda et au compositeur Claude Bolling.

Trois nouveaux prix ont prolongé le palmarès.

Le prix Henri-Langois de l'écriture pour l'auteure Yasmina Reza et le réalisateur Didier Martini, le prix H-L Européen pour le cinéaste ulkrainien Oles Yanchuk (Famine 33) et le prix H-L Révélation qui a récompensé Maïwenn Le Besco, elle aussi, issue de la galaxie Lelouch. Ce prix est destiné à primer une comédienne ou un comédien passé derrière la caméra.

L'ARP avait reçu plus tôt un prix spécial. Un trophée Coup de coeur a été décerné à Ronit et Schlomi Elkabetz, réalisateurs israéliens, pour leur film Les 7 Jours, présenté à la semaine de la critique à Cannes en 2008. La directrice de la cinémathèque du Brésil, Olga Futemma, complète cette longue distribution de "forces vives" et de talents qui oeuvrent pour que le cinéma du passé reste bien présent.