Venise 2018: la sélection des 15e Venice Days (et les trois finalistes du Prix Lux)

Posté par vincy, le 24 juillet 2018

Le programme de Venise s'enrichit avec la révélation de la section parallèle des Venice Days. Claire Burger, Joachim Lafosse, Rithy Panh sont en compétition. La France est présente à travers 7 productions ou coproductions et la francophonie signe une entrée en force dans cette 15e sélection très éclectique.

A ces films s'ajoutent les trois finalistes du Prix Lux du parlement européen: The Other Side of Everything de Benedikt Erlingsson, Styx de Mila Turajlic et Woman at War de Wolfgang Fischer.

Sélection
Pearl d’Elsa Amiel (Suisse), avec Peter Mullan, Julia Föry
C’est ça l’amour de Claire Burger (France), avec Bouli Lanners, Justine Lacroix
Ville neuve de Félix Dufour-Laperrière (Canada) - animation
Mafak (Screwdriver) de Bassam Jarbawi (Palestine), avec Ziad Bakri
Continuer de Joachim Lafosse (Belgique), avec Virginie Efira, Kacey Motter-Klein
José de Li Cheng (Guatemala), avec Enrique Salanic
Domingo de Clara Linhart et Fellipe Barbosa (Brésil), avec Itala Nandi
Riccordi ? De Valerio Mieli (Italie), avec Luca Marinelli, Linda Caridi
Joy de Sudabeh Mortezai (Autriche), avec Joy Anwulika
Les tombeaux sans noms de Rithy Panh (Cambodge) - OUVERTURE - documentaire
Three Adventures Of Brooke de Yuan Qing (Chine), avec Xu Fangyi, Pascal Greggory
Le suicide d’Emma Peteers de Nicole Palo (Belgique) - CLÔTURE (Hors compétition), avec Monia Chokri, Fabrice Adde

Evénements spéciaux
Dead Women Walking de Hagar Ben-Asher (USA)
Goodbye Marilyn de Maria Di Razza (Italie) - animation
Happy Lamento d’Alexander Kluge (Allemagne)
The Ghost Of Peter Sellers de Peter Medak (Chypre) - documentaire
Il bene moi (My Own Good) de Pippo Mezzapesa (Italie)
Why Are We Creative ? de Hermann Vaske (Allemagne) - documentaire
As We Were Tuna de Francesco Zizola (Italie) - documentaire

Women’s Tales
Hello Apartment de Dakota Fanning (Italie, USA), avec Eve Hewson - 15e court de la série
The Wedding Singer’s Daughter de Haifaa Al-Mansour (Italie, USA) - 16e court de la série

Venice Nights
One Ocean d’Anne de Carbuccia (Italie)
I Villani de Danieli De Michele (Italie)
L’Unica Lezione de Peter Marcias (Italie)
Il teatro al lavoro (Theatre At Work) de Massimilano Pacifico (Italie)

Kirsten Dunst enrôle Dakota Fanning pour son premier film

Posté par vincy, le 21 août 2016

L'actrice Kirsten Dunst va faire ses débuts derrière la caméra avec l'adaptation de l'unique roman de Sylvia Plath, La cloche de la détresse, paru en France en 1972, neuf ans après sa publication aux Etats-Unis. Sylvia Plath était décédée l'année où son livre est sorti en librairie.

Le roman, en partie autobiographique, se déroule dans les années 1950. Esther Greenwood, 19 ans, s'interroge sur la mort de son père, mais aussi les hommes, la perte de sa virginité et son désir de devenir écrivain. De retour à Boston d'un stage dans un magazine new-yorkais, elle apprend qu'elle n'a pas été acceptée au cours de littérature d'été. Elle tente alors de se suicider. Echouant, elle est internée dans un hôpital psychiatrique.

The Bell Jar sera écrit pour le cinéma par Dunst et Nellie Kim. Dakota Fanning, dans le rôle principal, et Ewan McGregor se partageront l'affiche. Le livre avait déjà fait l'objet d'une version pour le cinéma en 1979. Réalisé par Larry Peerce, avec Marilyn Hassett dans le rôle d'Esther, le film a été vite oublié.

Kirsten Dunst a déjà réalisé deux courts-métrages, Welcome en 2007 avec Winona Ryder et Bastard en 2010 avec Lukas Haas et Juno Temple.

Ewan McGregor passe derrière la caméra pour Pastorale américaine

Posté par vincy, le 19 février 2015

ewan mcgregorOn savait depuis juin qu'Ewan McGregor serait la star de l'adaptation du roman de Philip Roth, Pastorale américaine (lire notre actualité du 24 juin 2014). Variety a annoncé mercredi soir que l'acteur allait finalement réalisé le film, remplaçant Phillip Noyce, initialement prévu. C'est la première fois que que McGregor réalisera un long métrage.

Le casting s'est également étoffé, avec l'arrivée de Jennifer Connelly et Dakota Fanning. Le scénario a été écrit par John Romano (La défense Lincoln) et le tournage est prévu à Pittsburgh en septembre.

American Pastoral, prix Pultizer paru en 1997, est le premier tome d'une trilogie qui comporte également J'ai épousé une communiste et La tache (déjà adapté au cinéma).

Dans ce roman, l'écrivain Zuckerman retrouve 36 ans plus tard, Seymour Levov dit "le Suédois" , l'athlète fétiche de son lycée de Newark. Levov l'invincible, le généreux, l'idole des années de guerre, le petit-fils d'émigrés juifs devenu un Américain plus vrai que nature... Sa vie semble parfaite, marié à une ancienne reine de beauté, héritier d'un commerce florissant. Mais Zuckerman va découvrir la face sombre du personnage. L'Américain parfait vit en fait dans une illusion, avec des zones d'ombres qui le hante. Roth dresse le portrait d'une gauche américaine en faillite, d'une guerre de Vietnam qui a massacré le paradis américain et du déracinement des Juifs originaires d'Europe de l'Est.

Les Runaways : Kristen Stewart dans un biopic rockn’n’roll !

Posté par MpM, le 13 septembre 2010

"Une fille, ça ne joue pas de guitare électrique !"

L’histoire : La rencontre et l’ascension de Joan Jett et Cherie Currie, deux adolescentes rebelles du milieu des années 70 qui vont former l’un des plus célèbres groupes de glam rock féminin : les Runaways.

Notre avis : Cela commence comme une chronique adolescente, où l’on suit le parcours parallèle de deux adolescentes au caractère bien trempé. Joan Jett (Kristen Stewart, bouillonnante) porte un perfecto en cuir et joue de la guitare électrique. Cherie Currie (Dakota Fanning, faussement fragile) fume comme un pompier et se prend pour David Bowie. A travers elles, c’est d’abord le portrait de toute une génération que dresse Floria Sigismondi : looks déments, coiffure seventies, vent de liberté, musique omniprésente (la bande originale est un pur régal, de Bowie à Iggy Pop en passant bien sûr par The Runaways) mais aussi drogue et mal-être.

Puis petit à petit, la grande histoire rejoint la petite. Avec leur énergie et leur volonté, les deux héroïnes montent un groupe de rock’n roll féminin, les Runaways, qui devient rapidement la coqueluche de la jeunesse américaine puis mondiale. Commencent alors les tournées, et avec elles, le cercle infernal de la célébrité et de la drogue.

Construit de manière linéaire, le film évite intelligemment les allers et retours entre présent et passé qui parasitent trop souvent les biopics. Ici, pas de traumatisme originel expliquant les déboires des deux jeunes femmes ni de flash-back explicatif donnant au spectateur l’impression que toute l’histoire était écrite d’avance. On est dans le moment présent, à égalité avec les personnages, et découvrant par leurs yeux les réalités d’un monde qui se fissure.

Cela tient sans doute au fait que c’est avant tout l’aventure collective qui intéresse la réalisatrice. D’ailleurs, elle s’avère moins efficace dans le drame intimiste, et les relations complexes entre Joan et Cherie, Cherie et sa sœur ou encore Cherie et ses parents semblent plus convenues.

Toutefois, ce qui porte le film, c’est bien évidemment le charisme de ses interprètes principales. Kristen Stewart a toute la fougue de la jeune Joan Jett, aussi à l’aise dans les prestations scéniques que dans les séquences plus intimistes. Son duo avec Dakota Fanning apporte beaucoup de charme au film, permettant de jouer sur la complémentarité des deux actrices.

Tandis que Kristen se montre sous un nouveau jour en garçon manqué qui n’a pas froid aux yeux (un rôle relativement éloigné du personnage de Bella dans la saga Twillight), Dakota casse l’image de pré-adolescente qui lui colle à la peau depuis ses débuts, et parvient à être à la fois candide et sexy, vulnérable et déterminée. A elles deux, elles empêchent le film de n’être qu’un biopic de plus en lui apportant une touche supplémentaire de glamour et de rock’n’roll.

Le secret de Lily Owens : un conte qui laisse sous le charme

Posté par MpM, le 20 avril 2009

liliowens1.jpg"J’ai tué ma mère quand j’avais quatre ans, c’est tout ce que je sais de moi"

L’histoire : La jeune Lily Owens garde très peu de souvenirs de sa mère, morte alors qu’elle était toute petite. Mais son père, un homme violent et renfermé, refuse de lui en parler. Aussi, lorsqu’il prétend qu’en réalité, sa mère l’avait abandonnée, Lily décide de quitter la maison et de découvrir elle-même la vérité. Avec sa nourrice Rosaleen, elle trouve un havre de paix apparent dans la demeure de trois sœurs apicultrices…

Notre avis : Voilà un joli récit familial (inspiré du best-seller Le secret des abeilles de Sue Monk Kidd) qui assume flots d’émotion et accents mélodramatiques sans en faire des tonnes. Certes, l’histoire de la jeune héroïne est franchement plombante (entre sa mère morte, son père violent et cruel et sa gouvernante molestée par des voisins racistes…), mais le film ne s’appesantit jamais sur les événements dramatiques, préférant systématiquement rebondir sur un élément plus joyeux, ou porteur d’espoir. A l’image de Lily (interprétée par la toujours parfaite Dakota Fanning), chaque personnage trouve en lui les ressources de dépasser son chagrin, sa douleur ou son angoisse. Non pas artificiellement, mais avec une fraîcheur et une justesse qui laissent la place aux tâtonnements, aux erreurs et aux maladresses.

Le contexte difficile de la lutte pour les droits civiques est également rendu sans angélisme, transformant le monde extérieur en une jungle hostile où tous les dangers sont à craindre. Le domaine des sœurs Boatwright n’en semble alors que plus apaisant, comme coupé de la réalité (bien que parfois rattrapé par elle) et foisonnant d’une énergie à la fois réconfortante et stimulante. Cela tient pour une grande part à la personnalité des trois sœurs qui, entre méfiance et bonne humeur,  ultra-sensibilité et joie de vivre, dessinent un portrait nuancé de femmes de caractère. Les actrices ne sont bien sûr pas en reste, de Queen Latifah en reine-mère bienveillante et déterminée à Alicia Keys, épatante en musicienne militante, en passant par Jennifer Hudson.

Se jouant de tous les obstacles et même de la mièvrerie assumée de certaines scènes, la réalisatrice Gina Prince-Bythewood réalise ainsi un vrai beau conte de fées contemporain qui nous laisse tout simplement sous le charme.