SXSW Festival : quand les grands noms côtoient les indies

Posté par Sarah, le 14 mars 2011

SuperA SXSW, les soirées d'avant-premières s'enchaînent et ne se ressemblent pas, si ce n'est les files d'attente qui semblent s'allonger un peu plus chaque soir. Le festival bat son plein et de grands noms sont venus présenter leur film. La première soirée du festival a marqué le lancement de Source Code, de Ducan Jones (sortie en France le 20 avril prochain) avec Jake Gyllenhaal et Michelle Monaghan. La présence de l'acteur américain a déclenché une hystérie dans la foule, et le film a été qualifié de bon divertissement.

Le lendemain, une foule encore plus excitée et impatiente a encerclé le Paramount Theatre pour voir Super de James Gunn avec Liv Tayler, Kevin Bacon, Rainn Wilson et Ellen Page. La salle était pleine à craquer pour voir cette histoire de Monsieur tout-le-monde qui décide un jour, s'étant fait larguer par sa femme bien-aimée, de devenir un super héros (sans pouvoir magique) pour défendre le bien contre le mal.

Le film est bien rythmé, un peu caricatural à certain moment mais il souhaite surtout montrer qu'être un super-héros cela ne va pas de soi et que l'on ne peut défendre le bien sans mouiller sa chemise. Les effets spéciaux sont plus humoristiques qu'impressionnants et James Gunn n'a pas voulu faire l'impasse sur l'aspect violent de la vie d'un super-héros. Ce film, au budget assez réduit selon les dires du réalisateur, a enthousiasmé la salle au plus haut point, et la présence de Rainn Wilson et d'Ellen Page n'y est pas pour rien car c'est l'un des avantages lors d'un festival que de pouvoir poser des questions au réalisateur et aux acteurs après le film. D'ailleurs, SXSW accueille chaque année des noms de plus en plus connus, attirant par la même occasion un nombre grandissant de spectateurs.

L'autre intérêt des festivals de cinéma reste de pouvoir varier les plaisirs. Même si on ne peut bouder les blockbusters, les projections de films moins connus et indépendants sont autant (si ce n'est plus) intéressantes. Le film du réalisateur britannique Andrew Haigh, Weekend, nous a ainsi touché par sa mise en scène, le jeu d'acteur très naturel et par la justesse de son propos. Il s'agit de Russel, un jeune trentenaire gay, qui rencontre un soir Glen dans une boîte. Ils ne vont passer que quelques jours ensemble mais ils vont parler ouvertement de leur vision respective de l'amour, du sexe et de ce que veut dire être gay aujourd'hui. Un film intimiste sans clichés et sans compromis.

Festival de Gérardmer 2010 : les neiges silencieuses (suite)

Posté par geoffroy, le 1 février 2010

Dimanche 31/01/2010

Métropia de Tarik Saleh (Hors compétition)

Film d’animation suédois, Métropia développe une histoire d’anticipation assez classique entre asservissement du genre humain, complot et anti-héros ordinaire prêt à sauver l’humanité. Ce long-métrage vaut le détour pour son esthétique incroyable (photomontage réussi mélangeant la 2D pour les personnages macrocéphales et la 3D dans des décors exclusivement urbains et souterrains) et son idée, brillante, de relier toutes les capitales d’Europe via un réseau de métros. Beau comme mélancolique, Métropia nous plonge dans un monde individualiste sans perspective mais traversé par la lumière d’un amour salvateur.

Notes : Denis 3/5 ; Geoffroy 4/5

Moon de Ducan Jones (Compétition officielle)

SF d’ambiance et de scénario, ce huis-clos lunaire anglais ne tombe jamais dans la facilité ni le twist final racoleur. Mieux, il arrive à nous capter littéralement en façonnant au compte goutte l’incroyable vérité vécue par Sam Bell, employé gérant l’extraction d’un gaz à même de résoudre la crise énergétique de la Terre. Suffisamment maîtrisé dans sa narration, son exploitation scénaristique et son interprétation (Sam Rockwell tout simplement parfait), Moon est une excellente surprise qui le place bien au-dessus des sempiternelles séries B proposées chaque année.

Notes : Denis 4/5 ; Geoffroy 4/5 ; Petsss 5/5

Splice de Vincenzo Natali (hors compétition)

La mise en abime d’un couple d’apprentis sorciers talentueux franchissant l’ordre moral voire déontologique propre à toute création organique, fait immédiatement penser aux films de Cronenberg. Sauf que Natali se dérobe des questions éthiques à proprement parler pour aller sonder les ravages d’une intimité de couple se retrouvant à gérer tant bien que mal l’existence de « Nerd »,  mutant androgyne créé à partir d’ADN d’animaux et d’un humain. Le film explose les conventions, devient viscéral, organique et arrive à nous toucher au plus profond de notre être. Le sexe devient le moteur de toute vie, sa raison fondamentale entre séduction et procréation. Splice est une fable psychologique autour d’un couple dépassé par leur propre création (elle-même remarquablement bien intégrée grâce à des effets spéciaux réussis), être prodigieux et destructeur. Sans aucun doute Splice est la vraie claque ciné du festival.

Notes : Denis 5/5 ; Geoffroy 4/5