Pour son premier week-end, la 37ème édition du Festival du Cinéma américain de Deauville a vu de nombreuses personnalités arriver sur le tapis rouge pour les différentes séances en avant-première. Emma Stone,Viola Davis, Jessica Chastain ont accompagné le film d’ouverture La couleur des sentiments, qui triomphe sur les écrans américains actuellement, et le réalisateur Nicolas Winding Refn est venu présenter Drive, qui lui a valu le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes.
Parallèlement, Fright Night et Echange Standard (The Change-Up), deux films commerciaux dont se lamentaient Francis Ford Coppola et Shirley MacLaine durant leurs hommages, démontraient le savoir-faire hollywoodien en matière de marketing et l'abandon de la créativité de ce même Hollywood, qui abuse des remakes.
Anton Yelchin et Christoper Mintz-Plass sont venus présentés Fright Night 3D. C’est (encore) une histoire de vampire : un adolescent cool dans ses baskets découvre que la cause des absences de certains élèves de sa classe pourrait être liée à son nouveau voisin, possible vampire… Il s’agit en fait d’un remake du film Vampire…vous avez dit vampire ?. Cette relecture moderne d’un classique cherchait un équilibre entre humour et horreur mais elle bascule en fait vers une comédie pataude musclée aux effets spéciaux. Les bénéfices des effets 3D sont peu nombreux : même le sang qui gicle n’est pas spectaculaire ; les plus réussis sont des étincelles qui voltigent lorsqu’un corps se désintègre.
Pour Echange Standard, c’est le fringuant Jason Bateman qui était là sur scène pour conseiller de faire sortir les enfants de la salle : en effet son humour tape vraiment en dessous de la ceinture. Deux amis se réveillent dans le corps l'un de l’autre, ce qui rappelle le concept éprouvé dans Freaky Friday (où la fille Lindsay Lohan se retrouvait dans le corps de sa mère Jamie Lee Curtis et vice-versa). Ici il s’agit de deux caractères opposés : le cadre marié à la vie bien rangée et père de deux bébés, et le dilettante acteur raté et célibataire qui cumule les conquêtes. Chacun des deux héros va découvrir les avantages de la vie de l’autre, tout en voyant d’un nouvel œil sa propre vie. Si ce n’est pas très original, c’est en tout cas très efficace et très rythmé : les gags les plus régressifs se suivent tout comme les blondes aux seins nus. On en est encore là... Après de multiples scènes qui bousculent la bienséance, la morale sera quand-même sauve au final. ce qui anéantit tout espoir qu'Hollywood sorte de ses carcans.
La règle d'or des studios tient dans happy-end, aussi forcé que sacré.