Mary, Queen of Scots : la face intime de l’Histoire

Posté par MpM, le 12 novembre 2014

Synopsis: La reine d'Ecosse Marie Stuart passe sa jeunesse en France. Elle est promise à la couronne de France, mais peu après son mariage, la maladie emporte son mari. La jeune veuve rentre seule dans une Ecosse dévastée par la guerre. Au même moment, Elisabeth est sacrée reine d'Angleterre. Pour Marie, elle est comme une soeur jumelle à qui elle peut se confier librement. Après s'être remariée, Marie donne naissance à un héritier du trône. Mais son nouveau mari, Lord Darnley, s'avère être un faible. Lorsque Marie rencontre l'amour de sa vie, le comte de Bothwell, elle fait assassiner Darnley et épouse Bothwell. Horrifiés par ce geste et par la passion aveugle qui l'a motivé, l'aristocratie et le peuple d'Ecosse se retournent contre elle. Pour éviter une bataille sanglante, Marie doit renoncer à son Bothwell bien-aimé. Désespérée, elle demande l'aide d'Elisabeth, mais celle-ci la fait jeter en prison. Après dix-neuf années passées dans une cage dorée, Elisabeth lui apporte la « délivrance » par le biais de l'échafaud.

Notre avis: L'histoire de Mary Stuart, Reine d'Ecosse, fut semée d'embûches. Libre à une époque où cela n'était possible ni à une femme, ni à une souveraine, elle paya de sa vie son désir d'aimer et de vivre à sa guise tout autant que ses choix politiques.

Avec Mary, Queen of Scots, adapté d'un roman de Stefan Zweig, le réalisateur suisse Thomas Imbach s'attaque à une page compliquée de l'histoire de France et surtout d'Angleterre. Mais plutôt que de noyer le spectateur sous les mentions historiques, il transforme le destin tragique de cette Reine malchanceuse en un portrait intime et minimaliste. Avec très peu d'explications, et encore moins de moyens, il expose ainsi les différentes facettes d'une personnalité complexe et contrariée, prise dans le feu contradictoire d'intérêts suprêmes la dépassant.

Une fois habitué au rythme elliptique et aux enjeux opaques du récit, on se laisse prendre à ses ruptures de ton, à ses scènes surréalistes, à ses paysages désolés et à ses émotions extrêmes. Il faut ainsi se laisser porter par l'ambiance qui se dégage de cette œuvre exigeante, moins pédagogique qu'intime, à l'intensité proportionnelle à l'épure.

La mise en scène, superbement mise en valeur par les lumières et les cadres, occupe peu à peu tout l'écran, ce qui est peut-être la limite du film, souvent incapable de reconnecter le spectateur avec l'intrigue. Chaque séquence est comme une fresque qui vaudrait par elle-même, mais qui, juxtaposée aux autres, finit par tourner à vide. On est pourtant envoûté, presque malgré soi, et on sort de la salle sans être réellement capables de réciter la généalogie des Stuart et des Tudor, mais persuadés d'avoir croisé la route d'un grand cinéaste.

Le Festival d’Edimbourg dans une zone de turbulences

Posté par vincy, le 27 août 2011

Le festival du film d'Edimbourg, l'un des événements culturels britanniques les plus importants, apprend une bien mauvaise nouvelle deux mois après sa dernière édition. Le British Film Institute (BFI) lui retire son soutien financier. La subvention de 1,8 million de livres sterling (sur trois ans) accordée par le UK Film Council, désormais disparu dans les coupes budgétaires du gouvernement de David Cameron (voir actualité du 27 juillet 2010), ne serait pas reconduite par la nouvelle entité compétente, le BFI.

Tout n'est peut-être pas perdu puisque le BFI doit annoncer pour 2012 la nouvelle stratégie qu'il destine pour aider le cinéma anglais.

Cela arrive au pire moment pour le Festival. Baisse du nombre d'avant-premières, pas de projections de gala, absence de stars, et plus généralement moins de film (une soixantaine cette année)... le Festival a perdu son glamour, mais cherche à se rassurer autour d'une orientation artistique toujours aussi rigoureuse, très axée sur les films d'auteur (Tomboy et Angèle & Tony cette année étaient sélectionnés).

Le Festival a pu profiter d'une aide de Creative Scotland (400 000 livres sterling) pour 2012. L'événement devrait aussi accueillir l'arrivée d'un nouveau directeur artistique réputé.

Le Festival célébrait sa 65e édition en juin 2011, avec en point d'orgue l'avant-première mondiale du Roi Lion en 3D.

Le témoin amoureux : le mariage de sa meilleure amie

Posté par Claire Fayau, le 18 juin 2008

Le témoin amoureuxSynopsis :

Pour Tom, la vie est belle. Ses affaires marchent, il a d'excellents amis et aucune jeune femme ne lui résiste. Pourtant, malgré ses copains et ses flirts, Tom n'a qu'une seule meilleure amie : Hannah. Lorsque Hannah part en voyage d'affaires pour six semaines en Ecosse, Tom se surprend à trouver sa vie bien vide. C'est décidé : quand Hannah rentrera, il la demandera en mariage. Mais à son retour, Hannah lui annonce la grande nouvelle : elle est fiancée à un bel et riche Ecossais. Lorsque la jeune femme demande à Tom d'être son garçon d'honneur, celui-ci accepte, avec le secret espoir d’empêcher ce mariage et de la conquérir. (in DP)

Critique :

- "Voici l’heureux élu qui va épouser la belle Hannah !
- Non… C’est Tom, ma demoiselle d’honneur !"

Le film aborde sous l’angle du divertissement la douloureuse question de l’engagement en amour. Les hommes ne savent pas ce qu’ils veulent et ne veulent pas ce qu’ils ont. Et parfois, ils ne voient même pas l’amour en face d’eux et ne se réveillent que lorsqu’il menace de partir…

A plus de 30 ans, Dempsey est Tom, un riche et beau séducteur (un « fornicateur », comme il y est fait référence) qui préfère enchaîner les parties de jambes en l’air avec les femmes et de basket avec ses amis plutôt qu’essayer de trouver sa future femme. Un portrait en guise de miroir tendu à certains spectateurs. La seule femme avec qui il a une relation suivie , sa meilleure amie Hannah, est interprétée par la mimi Michelle Monaghan de Gone baby gone, qui a déjà donné dans la comédie sentimentale avec La femme de ses rêves. Hannah et Tom brunchent donc ensemble, partagent leurs gâteaux, font des courses, vont ensemble aux mariages successifs du père de Tom (le regretté Sydney Pollack). Mais ils ne sont pas en couple… Donc Hannah va chercher l’amour ailleurs, si possible loin. Et pour la plus grande joie des spectateurs atterrit… en Ecosse. C’est d’un duc qui fabrique du whisky (Kevin Mc Kid de Trainspotting, le Sean Connery blond) dont elle s’éprend ! Châteaux, moutons, pluie, banquets, kilts et Highland games . Programme agrémenté de paysages de carte postale qui donnent envie de se rendre sur place illico.

Alors : Américain riche, beau, intelligent contre Ecossais riche, beau, intelligent, qui va gagner le cœur de la belle ? On ne vous le dira pas, et de toute façon ce n’est pas le plus important. Ce qui compte, ce sont les dialogues et les gags. Une vraie comédie cousue de fil blanc, idéal pour fabriquer une belle robe de mariée, qui reprend la trame du Mariage de mon meilleur ami, avec Julia Roberts. A défaut d’être original, (oui : on se doute de la fin, attention ce n’est pas la même que dans le film sus -cité), le film s’avère distrayant parce que servi par des comédiens convaincants.

Il repose d'ailleurs en grande partie sur les solides épaules de la nouvelle coqueluche de ces dames : Patrick Dempsey alias Docteur Mamour dans Grey’s Anatomy, qui a plus l’air du gendre parfait que de la demoiselle d’honneur idéale. En anglais le titre du film est Made of Honor, jeu de mot avec « maid of honor » qui signifie « demoiselle d’honneur »... jeu de mot plutôt réussi quand on voit les méthodes de Dempsey pour « voler » la future mariée… A l’image de lui-même, d’abord « has been » puis « bankable » à quarante ans (comme un certain Clooney), Dempsey interprète un personnage en pleine reconversion, passant du polygame au monogame.

Le film s'avère un produit de consommation qui remplit son contrat, avec des acteurs attachants et des situations amusantes. Certains s’y retrouveront (l’actrice principale avoue malicieusement avoir pris pour témoin son meilleur ami) et, en plus, en cette saison de mariages, cela pourrait même leurs donner des idées…